Anatomy of Kinship, un ouvrage structuraliste
Le premier ouvrage de White, Anatomy ok Kinship (1963a) témoigne du fait qu’il s’inscrit dans une tradition intellectuelle différente de celle de Parsons. White se passionne en effet pour l’anthropologie telle qu’elle est mise en œuvre en Europe, notamment dans les écrits de Lévi-Strauss (1949, 1958) et de Radcliffe-Brown (1940, 1968). Il choisit en particulier dans (White, 1963a) un objet, les systèmes de parenté, largement étudié par ces anthropologues structuralistes14. White envisage t-il pour autant la structure sociale de la même façon que ces derniers ? Rappelons que Lévi-Strauss utilise la notion de « structure sociale » afin d’étudier les systèmes de parenté dans les société primitives (1949)15. Comme l’avait fait avant lui l’anthropologue britannique Radcliffe-Brown16, Lévi-Strauss s’intéresse plus précisément aux différences existant entre filiation matrilinéaire et patrilinéaire et le rôle joué par l’oncle maternel. Pour cela, il lui faut identifier les structures de ces systèmes. Gràce à ces travaux, Lévi-Strauss représente dans les années 60 « la figure clé pour les structuralistes » (Mullins et Mullins, 1973, p. 258), une figure clé pour White en particulier qui permet à ce dernier de développer, selon Mullins et Mullins, au sein de la sociologie américaine, une nouvelle tradition structuraliste — « fondamentalement, un mouvement transdisciplinaire et international » (1973, p. 259)—, inspirée des travaux français17 et dont White serait le « leader intellectuel » (Mullins et Mullins, 1973, p. 249) « grâce à la publication en 1963 de Anatomy of Kinship » (Ibid., p. 260). Et il est vrai que l’on sent effectivement dans le premier ouvrage de White la forte influence du structuralisme de Lévi-Strauss. White reproduit notamment en annexe l’appendice écrit par André Weil (1949) dans l’ouvrage de Lévi-Strauss consacré aux systèmes de parenté (1949). Il fait également, dans tout son texte, de multiples références aux travaux de ce dernier. Anatomy of Kinship cherche en particulier à étudier les phénomènes sociaux, dans les communautés primitives, en mettant l’accent, comme le fait Lévi-Strauss, sur leurs structures sociales. C’est ce que soulignent Mullins et Mullins : « Dans Anatomy of Kinship, White traite de la question précisément posée par Lévi-Strauss dans Les structures élémentaires de la parenté (1949), dont Weil donne une forme mathématique (1963 [1949]) (…). Cette question peut être énoncée de la manière suivante : certains types de structures de parenté peuvent-ils être décrits en termes de relations formelles, de telle sorte que le phénomène de parenté soit nécessairement issu des relations entre groupes ? » (Mullins et Mullins, 1973, p. 253). Par ailleurs, en choisissant comme il le fait d’utiliser l’appendice écrit par Weil(1949), le structuralisme de White exhibe un aspect formel indéniable dont Lévi-Strauss soulignait l’importance : « Quand on parle de structure sociale, on s’attache surtout aux aspects formels des phénomènes sociaux » (Lévi-Strauss, 1958, p. 303). La dimension formelle des travaux de Lévi-Strauss comme ceux de White se traduit notamment par l’utilisation des mathématiques comme nous allons le montrer dans la section qui suit.
Vers l’étude des relations sociales concrètes
Cette revendication explicite d’une approche empirique de la structure sociale, prenant comme point de départ les « relations sociales observables », que l’on trouve dans les écrits de 1970 de White correspond ainsi à un tournant par rapport à ses travaux antérieurs (1963a, 1963b) fortement inspirés des travaux de Lévi-Strauss et Weil. Ces derniers en effet ne portaient pas, selon White lui-même, la marque de cet attachement au concret. Dans l’un de ses articles fondateurs de l’ARS, il écrit ainsi avec Boorman: « Le mot clé est concret. L’adoption d’un point de vue concret place l’article que nous présentons à distance de la longue tradition des modèles algébriques de la parenté qui peut être fondée sur des constructions purement culturelles sans liaison avec une population particulière (Weil, 1949, White, 1963). (…) L’approche que nous retenons ici trouve ses racines dans les travaux sur la parenté (en particulier dans les systèmes de classification australiens) et beaucoup de nos thèmes majeurs reflètent cette origine (voir également White, 1963, Chap. 1). Cependant les systèmes classificatoires qu’on y trouvait sont moins des descriptions que des idéologies, certes brillantes, élaborées à partir des civilisations aborigènes. Le point central de ces systèmes, comme de tous les systèmes de parenté viables, est de fournir un ensemble de règles et de nomenclatures au bénéfice des membres participants. (…) Au contraire, le type de structure de rôle qui nous intéresse ici est la description de la structure globale réelle » (Boorman et White, 1976, p. 1386-7, nous soulignons). « La description de la structure globale réelle » devient en effet à partir des années 1970 et dans les années 1980, l’objectif premier des études de White. Il accorde ainsi une attention particulière à l’observation des faits : « le point crucial n’est pas la théorie mais l’observation, écrit-il. Mon objectif est de faire un manuel pour les sociologues qui cherchent à appliquer les méthodes traditionnelles de la recherche de terrain à l’étude des marchés concrets (…) L’observation améliorera la théorie et les méthodes avec lesquelles nous avons commencé » (White, 1981c, p. 4). Ainsi, pour Azarian, « White est [-il] un sociologue empirique » (2002, p. 18). Cet auteur précise toutefois que « cet accent mis sur le travail empirique ne consiste pas en une défense de l’empirisme pur. Au contraire, White formule dès le départ un réquisitoire sévère contre le type de sociologie qui, dépourvue d’imagination théorique, se limite à une simple accumulation de faits » (Azarian, 2003, p. 19). Cette attention particulière accordée à l’observation s’explique probablement en partie par son passé de physicien. Reza Azarian, commentant le travail sociologique de White, parle ainsi d’un « respect sincère et humble » (Azarian, 2000, p.10) de la part de White « pour la réalité » (Ibid.), issu de son goût pour les sciences de la nature. Il étaye son affirmation de la manière suivante : « le travail de White témoigne clairement d’une forte inclination empirique (…) et il se caractérise par la volonté de rendre concrets les concepts et les idées utilisés. (…) En d’autres termes, la spécificité de son œuvre est l’accent mis sur les phénomènes sociaux concrets, tangibles et empiriquement accessibles (…) jointe à une humilité scientifique véritable qui trouve son expression dans l’ouverture, la sensibilité et l’ajustement des découvertes empiriques » (Azarian, 2000, p. 10). 28 White met plus précisément l’accent sur ce qui semble constituer pour lui une caractéristique essentielle de la réalité sociale, à savoir sa nature « hasardeuse ». Outre l’ouvrage où il met en évidence les chaînes de contingences (1970), plusieurs de ses articles ((White 1973), mais également (White 1962)) sont consacrés au rôle joué par le hasard dans la réalité sociale. Il écrivait en fait, dès 1963 : « Les mécanismes de hasard devraient probablement être inclus dans un cadre d’analyse plus général » (White, 1963, p.149). La conception « concrète » de la structure sociale de White est indissociable de l’accent qu’il met ainsi sur la nature chaotique de cette réalité sociale. Le chercheur doit, confronté à celle-ci, proposer des outils susceptibles d’identifier des régularités qui définiront précisément des structures. Et l’espace social se laisse plus difficilement conceptualiser que l’espace physique : « Nous devons, écrit-il, pousser plus loin et de manière plus précise l’analyse de l’espace social des vastes systèmes sociaux. DeGenne avait l’espace physique, nous ne l’avons pas » (White, 1981b, p. 17). En résumé, White insiste sur l’importance de la dimension concrète de la notion de structure sociale. Ceci se traduit par la mise en oeuvre d’une démarche empirique et procédant par le biais de concepts relationnels. En définissant la structure sociale à partir des relations concrètes entre individus, White espère ainsi donner un rôle central au « réseau » et développer une approche dans laquelle l’individu est étudié en fonction de son réseau de relations sociales observables, comme nous allons le voir à présent.
La sociométrie
Elaborée dans les années 1930 par J.-L. Moreno (1892-1974), médecin, homme de théâtre et psychologue américain d’origine roumaine, la sociométrie constitue une approche qui utilise l’algèbre linéaire afin d’étudier les relations et les caractéristiques psychologiques des individus au sein de petits groupes. Elle est aujourd’hui unanimement considérée comme ayant joué un rôle important dans la construction de l’analyse des réseaux32. White s’inspire de ce travail pour conceptualiser les relations sociales. Notons toutefois que si l’ambition de Moreno est grande — puisqu’il décrit l’introduction de la sociométrie comme « une méthode expérimentale applicable à toutes les sciences sociales » qui permet « la réforme sociométrique de la méthode scientifique des sciences sociales » (Moreno, 1954 [1934], p. XI) —, ses travaux, en réalité, n’exercèrent une influence réellement notable que dans le domaine de la psychologie.33 En fait, cette approche n’eut jamais, en sociologie, qu’un impact limité même si certains de ses outils furent largement repris par l’ARS. Essayons d’identifier plus précisément les emprunts que White fait à Moreno. Moreno définit la sociométrie comme une « étude mathématique des propriétés psychologiques des populations [qui], à cet effet,(…) met en œuvre une technique expérimentale fondée sur des méthodes quantitatives et (…) expose les résultats obtenus par l’application de ces méthodes » (Moreno, 1954 [1934], p. 22, nos italiques). L’objectif de White étant une analyse quantitative des relations sociales, il était logique qu’il s’inspire de la sociométrie. On peut ainsi relever un certain nombre de similitudes entre leurs approches qui témoignent de cette inspiration. La sociométrie met, en exergue, comme le fait White, les interactions sociales et les dynamiques de groupes, du moins lorsqu’elle délaisse les explorations microscopiques ou relevant de la seule psychologie individuelle. En outre, Moreno critique aussi Parsons34. Enfin, White partage l’idée de Moreno selon laquelle « l’approche sociométrique, appliquée à l’étude de l’organisation des groupes, est affranchie de toute idée préconçue sur l’opposition entre l’individu et la collectivité. Elle part du principe qu’au-delà de cette opposition, il existe un terrain commun, car aucun individu n’est complètement isolé, ni complètement absorbé par une collectivité » (Moreno, 1954 [1934], p. 137). White nous semble en outre puiser beaucoup de ses idées et concepts dans l’approche de Moreno. Il affirme en particulier que la notion centrale de « lien de réseau fut découvert(e) ou, à plus proprement parler, inventé(e) par Jean-Louis Moreno, dans une entreprise de recherche appelée sociométrie » (White, 1995a, p.3). De plus, bien que White s’intéresse à des données sur des grands groupes et des caractéristiques non pas psychologiques mais sociologiques, sa conception du réseau n’est pas très différente, dans (White, 1970), de celle de Moreno. Ce dernier définit en effet le fait social ou « atome social » comme « le noyau de relations qui se constitue autour de chaque individu » (1954 [1934], p. 23). A partir de cette définition de l’atome social, il introduit le concept de réseau en ces termes : « tandis que certaines parties de ces atomes sociaux semblent se limiter aux individus qui y participent, d’autres parties se lient avec des parties d’autres atomes sociaux et ces dernières avec d’autres encore : elles forment ainsi des chaînes complexes d’interrelations que l’on désigne (…) sous le nom de réseaux sociométriques » (Ibid., nos italiques). On retrouve bien là l’idée du réseau comme chaîne mise en évidence par White dans Chains of Opportunity. Enfin, sur un plan strictement méthodologique, White utilise dans plusieurs articles la technique sociométrique du « sociogramme » proposée par Moreno35. Plus qu’une « méthode de présentation des faits » (Moreno, 1954 [1934], p.44) le sociogramme est décrit par son créateur comme « une méthode d’exploration : il permet l’exploration des faits sociométriques. On peut voir en effet dans un sociogramme la position qu’occupe chaque individu dans le groupe, comme toutes les interrelations qui se sont établies entre les divers individus » (Ibid., p. 45). La technique du sociogramme consiste ainsi à représenter, d’une part, les individus par des points dans une sorte de « carte » correspondant à un espace de dimension deux — Moreno parle de « géographie psychologique » (p. 298) — et, d’autre part, les relations entre deux individus par des lignes liant les points qui leur correspondent. Sur la base des sociogrammes, des « matrices relationnelles » (ou « matrices des choix sociométriques » ou, plus simplement « matrices sociométriques », ou encore « matrices d’adjacence ») sont alors définies dans lesquelles on trouve les individus en ligne et en colonne. Dans chaque matrice, l’existence d’une relation entre deux individus est notée d’une croix ou d’un 1 et l’absence de relation, d’une case vide ou d’un zéro. On a par exemple la matrice suivante qui permet de rendre compte des relations qu’entretiennent 5 individus : ( −;0;1;1;0;0;−;1;1;0;0;0;−;0;1;0;0;0;−;1;0;0;0;0;− ) Par convention, la lecture de ces matrices doit toujours se faire en ligne donc chaque cellule indique le lien orienté de l’individu en ligne vers celui en colonne. Ainsi la matrice précédente indique par exemple, lorsqu’on lit la première ligne, que l’individu 1 est en relation avec les individus 3 et 4 ; et qu’en revanche, lorsque l’on regarde la première colonne, aucun individu n’est en relation avec lui. En proposant de nouvelles techniques de recueil de données « relationnelles » et de représentation de ces données et en utilisant le terme de « réseau », non pas simplement de manière métaphorique mais comme un concept permettant de déterminer la forme relationnelle des groupes sociaux, la sociométrie pose ainsi les prémisses de l’analyse des réseaux. On voit donc que l’influence exercée par Moreno sur le travail de White est loin d’être négligeable.
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Table des matières
Introduction
Chapitre 1 L’analyse des réseaux sociaux appliquée aux phénomènes marchands
Section 1 « L’approche structurale » : une approche des phénomènes sociaux héritée du structuralisme
1. Une approche structurale distincte de l’approche traditionnelle de Parsons
2. Anatomy of Kinship, un ouvrage structuraliste
3. Une analyse formelle des structures globales
Section 2 Le tournant vers l’analyse des réseaux : une analyse structurale « concrète »
1. Vers une conception « concrète » de la structure sociale
A.De la « structure sociale » de Lévi-Strauss aux « réseaux de relations sociales observables »
B. Vers l’étude des relations sociales concrètes
2. Une nouvelle approche des réseaux à travers le thème de la mobilité sociale (1970)
A. Le réseau, une chaîne d’événements
B. Le réseau, une chaîne de hasards
C. Une première ébauche de l’ARS de White ?
Section 3 La fondation de l’analyse des réseaux par le groupe de Harvard
1. Les prémisses de l’analyse des réseaux sociaux
A. La sociométrie
B. Les anthropologues de « l’école de Manchester »
C. Les autres théories des petits groupes
2. L’analyse des réseaux sociaux de White, une révolution théorique
A. White, fondateur du groupe de Harvard
B. L’ARS de White, une révolution conceptuelle
a. Des données empiriques aux réseaux
b. L’analyse « positionnelle » : une analyse des « rôles » et des « positions »
c. L’équivalence structurale
i. Définition de l’équivalence structurale
ii.Définition de la classe d’équivalence
iii. Définition de la « position »
d. 1976 : La technique des modèles de blocs
e. L’analyse des rôles
f. Conclusion : apports et limites de l’analyse des rôles et des positions
Section 4 « Une approche structurale des marchés »
1. Le marché, un regroupement de producteurs structuralement équivalents
2. Le marché comme « structure de rôles » joués par les différentes firmes du marché
CONCLUSION
Chapitre 2 La version minimale du modèle de White
Section 1 Les fondations du modèle : emprunts aux théories économiques de Chamberlin et de Spence
1. Différenciation des producteurs et « marché des producteurs » (White et Eccles, 1988)
A. La proximité des démarches de White et de Chamberlin
B. L’emprunt à Chamberlin : la différenciation des produits
a. L’hétérogénéité de la qualité selon Lancaster (1966) et Rosen (1974)
b. L’hétérogénéité de la qualité selon Chamberlin
C. Du monopole en concurrence à la « structure de niches »
Conclusion : une première définition du « marché des producteurs »
2. Spence et le marché en tant qu’autoréalisation
A. La théorie du signal
a. L’idée originale de Spence
b. Du « signal » à l’ « observation mutuelle »
B. Un modèle d’autoréalisation
a. Le modèle de Spence
i. L’existence d’un équilibre séparateur : le cas discret
ii. Le passage au continu
b. Du modèle de Spence au modèle de White
i) Le modèle de Spence selon White
ii) L’adaptation du modèle de Spence
Conclusion
Section 2 Le modèle de marché de production de White
1. Un modèle aux multiples objectifs
2. Les hypothèses concernant les entreprises
A. La modélisation de l’information disponible
a. Le marché comme ensemble de niches
b. Le lien quantité-prix sur les marchés viables
c. Le « reflet » du consommateur
B. Le comportement du producteur
a. Un modèle en termes de point fixe
b. Les hypothèses sur le comportement des entreprises
3. Les hypothèses sur le comportement des consommateurs
A. Les consommateurs, un agrégat de « preneur de prix »
B. L’évaluation des biens
C . La compatibilité entre les recettes des entreprises et les valeurs attribuées par les acheteurs
4. Les conclusions du modèle
A. Quelles sont les décisions des entreprises ?
B. Une typologie des marchés
Type I — Le marché ordinaire
Type II — Le marché « trust »
Type III — Le marché « advanced »
Type IV — Le marché « unravelling »
Type V — Le marché « paradoxal »
Type VI — Le marché « impossible »
C. Applications empiriques
a. La rareté des applications empiriques
b. Quelles applications empiriques ?
CONCLUSION
Chapitre 3 Entre ARS et modèles économiques, la démarche de White dans les années 70-80 et ses apports
Section 1 Nature de l’approche des marchés de White
1. Une application de l’ARS aux marchés ?
A. Les écarts de White vis-à-vis de l’ARS
a. Un nouveau concept de position
b. Les « rôles » joués par les firmes
c. L’apparition du concept de niche
d. L’absence des modèles de blocs
B. La singularité de White au sein de la New Economic Sociology
a. Analyse des marchés : Granovetter et Baker vs. White
i. Le marché du travail selon Mark Granovetter
ii. Le marché financier vu par Wayne Baker
iii. La spécificité de l’approche de White
b. Le comportement de l’entrepreneur selon Ronald Burt
C. Les raisons de la spécificité de White
a. Les objectifs de Baker, Burt et Granovetter vs. ceux de White
b. Les objectifs de l’ARS vs. ceux de l’analyse des marchés
i. L’étude de l’évolution et de la reproduction des structures sociales : une lacune de l’ARS ?
ii. L’étude des comportements des acteurs marchands : une autre lacune de l’ARS ?
Conclusion
2. Un modèle économique ?
A. De l’information « parfaite » ou « asymétrique » à une conception de l’information structurale
B. De l’autoréalisation des croyances à l’autoreproduction des structures
C. Le rejet des catégories traditionnellement utilisées par la théorie économique
a. La concurrence
b. Les fonctions d’offre et de demande
c. Le profit
D. Le refus de la notion d’ « efficience »
E. Une démarche hybride
Conclusion
Section 2 Les apports de cette approche pour l’analyse des marchés
1. Les apports quant à l’étude des marchés
A. L’explication des comportements marchands
B. La viabilité des marchés
C. La formation des prix
a. Les prix selon White
b. L’explication structurale des prix
i. Le processus de formation des prix
ii. L’origine de la structure des prix
iii. L’évolution des prix
2. Limites d’une approche hybride pour l’analyse des marchés
A. Les problèmes liés aux hypothèses sur la qualité des produits
a. Qualité des produits et rang des producteurs
b. La qualité, attribut ou fonction
c. La qualité, variable exogène et subjective ?
d. l’équivalence des échelles de qualité
e. La résolution du problème de l’accord sur la qualité par les conventions
B. Le décalage entre propositions théoriques et modèle
a. Traduction modélisée de la notion de « niche »
b. La non introduction de la notion de temps
c. La non différenciation des consommateurs
CONCLUSION
Chapitre 4 L’apport de la version enrichie de la théorie des marchés
Section 1 Un nouveau cadre théorique sociologique
1. La réalité sociale : une nouvelle place pour l’incertitude
2. « Identity and Control » : une théorie de l’action sociale
A. Le contrôle social (« social control »)
B. L’identité
3. L’introduction du temps dans la sociologie de White
4. L’introduction de considérations d’ordre culturel et cognitif
5. Une théorie des structures sociales
A. Définition de la structure sociale
B. Typologie des structures sociales
Conclusion
Section 2 Les apports pour l’étude des marchés
1. Une définition multi facettes du marché issue de l’application de Identity an Control
A. La forme la plus fréquente de marchés, « une interface »
B. Le marché, une construction sociale conjointe, une identité collective
C. Le marché comme « acteur »
a. La mobilisation du concept d’encastrement structural pour élargir le modèle
b. Le marché, une « niche-2 »
c. l’utilisation de la notion d’encastrement cognitif pour déterminer les frontières des marchés
d. Elargir le modèle pour endogénéiser la notion de concurrence
2. L’explication des comportements des acteurs marchands, une théorie de l’action économique
A. La place de la « rationalité » dans la théorie des marchés de White
B. La place d’une incertitude « à la Knight » dans la théorie des marchés de White
a. L’incertitude, un concept emprunté à Knight ?
b. Une définition de la niche en termes d’incertitude
Conclusion
Section 3 Une approche plus générale des marchés ?
1. Bilan de l’analyse des marchés de White
A. Un dépassement des limites de l’ARS 1
B. Une portée plus large que celle de la version minimale
C. Une version enrichie plus « unifiée » ?
2. Où White place-t-il sa théorie par rapport à celle de la concurrence pure ?
A. La théorie de la concurrence parfaite comme cas particulier du modèle W(y)
B. Une alternative à la théorie économique
C. Une approche complémentaire ?
a. Une approche plus complète que celle de la théorie économique
b. Une approche complémentaire à celle de la théorie économique : l’exemple des deux « marchés »
3. Théorie économique et théorie de White : deux mondes différents
A. Fiction vs. Réalisme
a. Le « mythe » de la concurrence pure comme homogénéité des biens et libre entrée
i. Homogénéité des biens et intervention de l’Etat
ii. Libre entrée et viabilité du marché
iii. Concurrence pure et économétrie
b. La concurrence parfaite dans une perspective d’équilibre général
c. L’importance de l’observation pour White
B. Réalisme des hypothèses ou des prédictions
C. Théorie descriptive vs. Théorie normative
CONCLUSION
Conclusion générale
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