Harcèlement au travail chez les infirmières
Description des variables et mesures
Les variables employées dans le cadre de la présente étude sont les caractéristiques socio-démographiques, les caractéristiques du travail, le harcèlement psychologique au travail, incluant le groupe d’appartenance (participants ayant subi du harcèlement psychologique au travail et participants n’ayant pas subi de harcèlement), le stress, la santé psychologique et la satisfaction au travail.
Caractéristiques sociodémographiques
Un questionnaire sociodémographique a permis de recueillir des informations sur l’âge (en années), le statut marital (i.e., célibataire, conjoint de fait, marié, séparé, divorcé et veuve, autre), le nombre d’enfants dans la famille et le niveau de scolarité (i.e., moins d’une septième année, une septième année, secondaire 1, 2, 3, 4, 5, Cégep, université : certificat, baccalauréat, maîtrise, doctorat et autres). En ce qui concerne la variable nombre d’enfants habitant encore à la maison, certaines données manquantes ont été retrouvées. Par ailleurs, pour faciliter les analyses, le niveau de scolarité complété a été transformé en années de scolarité (moins d’une septième année = 6 ans, une septième année = 7 ans, secondaire 1=7 ans, secondaire 2 = 8 ans, secondaire 3 = 9
ans, secondaire 4 = 10 ans, secondaire 5 = 11 ans, CEGEP =13 ans, certificat =14 ans, baccalauréat =16 ans, maîtrise =18 ans et doctorat = 21 ans), en se basant sur les correspondances du système scolaire québécois. De plus, afin de respecter le postulat du chi-carré (Howell, 1998), le nombre de catégories de la variable catégorielle statut marital a été réduit. Deux catégories ont été réalisées, une première comprenant les statuts : célibataire, séparée, divorcée et veuve, une seconde catégorie pour le statut conjoint de fait et pour le statut mariée.
Caractéristiques liées aux études et au travail
Ce questionnaire a été réalisé par le présent auteur afin d’évaluer les caractéristiques liées aux études et au travail indépendamment des informations sociodémographiques. Des questions ont été posées concernant la situation actuelle de chacun des participants (v.g., travaille, étudie, bénéficie de prestation d’assurance chômage) de façon à préciser le domaine d’études, le cas échéant, et afin de savoir si elles travaillaient actuellement comme infirmière dans un centre hospitalier (v.g., oui, oui mais en congé de maladie, non). Ensuite, des questions ont porté notamment sur le statut d’emploi (v.g., travaille à temps complet de jour uniquement, travaille à temps complet de jour et de soir), le nombre de mois d’ancienneté, le département, le nombre
d’infirmières sur le département ainsi que le nombre de médecins au département.Pour des raisons éthiques, les régions de travail des infirmières ayant participé à l’étude n’ont pas été demandées. Cette prudence s’explique par le fait qu’une étude portant sur le harcèlement psychologique au travail chez des infirmières dans une région en particulier pourrait nuire à la réputation d’un ou des hôpitaux de cette région.
Harcèlement psychologique au travail
La variable harcèlement psychologique au travail a été mesurée à l’aide de la version française (Niedhammer, David & Degioanni, 2006) du questionnaire de Leymann sur la violence psychologique au travail (Leymann Inventory of Psychological Terror, LIPT; Niedhammer et al., 2006). Ce questionnaire a aussi été utilisé afin de savoir quelles infirmières ont déjà subi du harcèlement psychologique et quelles infirmières n’ont pas subi de harcèlement psychologique ainsi que la fréquence et la source du harcèlement psychologique au travail chez les infirmières. Dans leur étude, Niedhammer et al. ont utilisé un large échantillon d’hommes et de femmes de la
population salariée sollicités pour participer à une enquête transversale par l’intermédiaire d’un réseau de 143 médecins du travail. L’étude portait sur 7 694 salariés, dont 3 132 hommes et 4 562 femmes, ayant répondu à Pauto-questionnaire anonyme contenant la version française du LIPT.
Le questionnaire original utilisé pour le développement de la version française est la version allemande élaborée par Leymann (1996). Le questionnaire a donc été traduit de l’allemand vers le français par une procédure classique de traduction/contre traduction Deux modifications substantielles ont été apportées par rapport au questionnaire original de Leymann (Niedhammer et al., 2006). Les auteurs ont supprimé deux items redondants de la liste des 45 situations : l’item « menaces écrites » et l’item « on vous oblige à faire des tâches nuisibles à votre santé ». Ces suppressions ont permis d’introduire deux items qui semblaient manquer dans la liste : « on s’adresse à vous seulement par écrit » et « on vous confie des tâches très supérieures à vos compétences » (Niedhammer et al, 2006).
Le LIPT se compose de deux pages de questions.
Les résultats du LIPT permettent d’évaluer la prévalence d’exposition à 45 situations de violence au cours des 12 derniers mois (questions 1 à 6), la fréquence et la durée d’exposition à ces situations
(questions 7 à 9), l’auteur(s) des violences (position hiérarchique : collègues, supérieurs, subordonnés), le sexe et le nombre d’agresseur(s) (questions 10 et 11) et le soutien potentiel reçu (questionl2). Les questions 13 et 14 ont été ajoutées par rapport au questionnaire original. La question 13 permet de préciser, selon la perspective de la personne répondante, si la personne a été exposée à des situations de violence psychologique au travail au cours des 12 derniers mois. Enfin, la question 14 permet de préciser si la personne a été témoin de violence psychologique envers autrui sur son lieu de travail (Niedhammer et al., 2006). La définition de la violence psychologique au travail de Leymann définit les salariés exposés par ceux ayant été confrontés à au moins une situation, au moins une fois par semaine, pendant six mois ou plus.En ce qui concerne la validité, les 45 items de Leymann ont été analysés à l’aide d’une analyse à composante principale. Le diagramme des valeurs propres indiquait une divergence à cinq facteurs mais aussi à huit facteurs. Les auteurs ont choisi de retenir huit facteurs puisque chacun des facteurs 6, 7 et 8 comportait trois items avec une contribution significative. Cette solution à huit facteurs explique 38 % de la variance (Niedhammer et al., 2006).
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Table des matières
Sommaire
Liste des Tableaux
Remerciements
Introduction
Prévalence du harcèlement au travail
Harcèlement au travail chez les infirmières
Études évaluant la prévalence du harcèlement au travail, les
sources et le signalement ‘
Études évaluant en outre les conséquences du harcèlement
psychologique
Objectifs de l’étude
Hypothèses de recherche
Méthode
Participants
Description des variables et mesures
Caractéristiques sociodémographiques
Caractéristiques liées aux études et au travail
Harcèlement psychologique au travail
Groupe d’appartenance
Stress psychologique
Table des matières (suite)
Santé psychologique
Détresse psychologique
Bien-être psychologique
Satisfaction au travail
Procédures et déroulement de l’expérience
Analyses de données
Résultats
Caractéristiques sociodémographiques
Caractéristiques liées aux études et au travail
Harcèlement psychologique au travail
Âge des participants et variables dépendantes
Stress psychologique
Santé psychologique
Détresse psychologique
Échelle globale de détresse psychologique
Sous-échelles de détresse psychologique
Bien-être psychologique
Échelle globale du bien-être psychologique
Sous-échelles du bien-être psychologique
Satisfaction au travail
Discussion
La présence de harcèlement et les sources
Harcèlement
Sources du harcèlement
Stress psychologique
Santé psychologique
Satisfaction au travail
Forces et limites de l’étude
Références
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