Comme les autres groupes sociaux, les personnes en situation de handicap visuel ont leurs représentations de l’eau, hygiène et assainissement qui sont différentes de celles des autres et cela au regard de leur situation de handicap et de l’environnement social dans lequel elles vivent. Vu sous cet angle, il est évident que les représentations sociales soient différentes d’un groupe à un autre, d’un type de handicap à un autre, d’un milieu à un autre, d’un statut à un autre. Au-delà de ces différences, de nos propres inquiétudes, nous recherchons à comprendre un autre monde, celui des personnes en situation de handicap visuel. Comment peuvent-elles parvenir à être et vivre dans un univers avec des ouvrages inappropriés et où leurs représentations et perceptions ne sont pas suffisamment connues et prises en compte lors de la réalisation des ouvrages ? Le handicap est appréhendé comme un objet qui interroge les normes sociales. Le sujet handicapé est tributaire des représentations que les individus projettent à son encontre ; il est un être stigmatisé mis au ban de la société. Dans le cadre de cette étude, il ne sera pas question de lire la stigmatisation dont sont victimes les personnes en situation de handicap dans le secteur de l’eau et assainissement mais de voir les relations de ces personnes en situation de handicap visuel (PSHV) avec leur environnement en terme de type d’assistance. Entre 1991 et 2002, la proportion de la population rurale malienne ayant accès à une source d’eau meilleure (robinet, borne fontaine, forage, puits à grand diamètre) est passée de 38,0% à 54,1%. La progression a été plus importante en milieu urbain car ce pourcentage est passé de 36,0% en 1991 à 83,2% en 2002. Outre ces progrès, des défis à relever relatifs à l’eau potable ont été notés ainsi que des mesures à envisager. En effet, en ce qui concerne l’alimentation en eau potable, si la tendance actuelle se poursuit, il devra être facile pour le Mali de réduire au moins de ½ d’ici à 2015 (soit de 38% à 19%), le pourcentage de la population n’ayant pas accès, de façon durable, à un approvisionnement en eau potable. Le monde du handicap étant très riche d’interprétations et au regard du c ontexte national en matière d’eau et assainissement, nous ambitionnons ainsi d’étudier les représentations de s personnes en situation de handicap visuel de l’eau, hygiène et assainissement.
CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
ASPECTS THEORIQUES
Revue critique de littérature
Elle permet, selon M Kinda, de « faire l’état de l’existant pour aboutir aux aspects qui n’ont pas soit suffisamment été abordés soit abordés » Le secteur de l’eau, hygiène et assainissement a ét é abordé par des structures techniques Etatiques, privées et les instituts de recherche. Faisons un aperçu des volets abordés par les intervenants du secteur.
Ouvrages généraux
Dans « Stratégie Nationale de l’Assainissement au Mali », on met en exergue les problèmes environnementaux qui se posent en terme de pollution et de nuisances diverses qui sont dues à une non maitrise de la gestion des déchets solides, des eaux usées et excrétas, des eaux pluviales, des déchets hospitaliers. Par ailleurs, il souligne que ces différents problèmes sont essentiellement liés à u n ensemble de facteurs combinés dont la croissance démographique remarquable, le processus d’urbanisation accélérée, la diversification et l’intensification des activités de production du secteur informel et formel, la pauvreté et l’insuffisance de prise de conscience par les différents acteurs.
Mémoires
Nerad Giscard : Il a montré dans son étude que si les personnes handicapées ont d’énormes difficultés pour s’insérer dans la vie professionnelle, elles ont, en outre, des difficultés d’accès aux lieux publics : bâtiments, ouvrages d’assainissement, espaces de loisirs, structures scolaires. Son étude a révélé que la conception que les personnes handicapées ont de leur état, ajoutée à celle de la communauté, les met de plus en plus à la marge de la société. Pour lui, la combinaison de ces deux facteurs freine l’insertion à partir des pratiques.
Vieux Inza :
Dans son mémoire il aborde les difficultés liées à l’accès aux ouvrages : chambres, toilettes, bibliothèques. Il met en corrélation les édicules avec la réussite. La corrélation est négative en ce sens qu’elle apparaît comme facteur d’abandon scolaire. Enfin il pense que la planification des examens, des cours, la prise en charge sociale ne permettent pas une meilleure réussite des personnes handicapées.
Youssouf N’DIAYE :
Dans ce m émoire, après avoir défini le concept de représentation sociale à travers divers auteurs, il démontre comment les représentations sociales sont forgées d’une part de la culture et d’autre part comment la réinsertion sociale est une stratégie sociale. Son étude a révélé que : 15,73% de son échantillon pensent que les relations entre détenus et personnel sont mauvaises et 48, 41% déclarent qu’ils ne se sentent pas en sécurité dans la prison. Enfin, l’étude nous a fait voir que les Diola perçoivent la prison comme contraire à leur valeur culture. Pour eux, la prison est une institution non s eulement étrangère à leur culture mais surtout qui la viole car disent-ils « le diola aime toujours régler ses problèmes en famille, une fois que ça aboutit à la prison, c’est la rupture » .
Idrissa DIOP :
Apres avoir dégagé l’ampleur du handicap au Sénégal, il fait ressortir les types par sexe .Il apparaît de son étude que les handicapés visuels sont les plus nombreux. En outre, l’étude fait ressortir que les parents ont le sentiment de gène d’avoir des enfants déficients intellectuels à 70% des cas. Les représentations sociales que les gens se font de la déficience intellectuelle sont mauvaises (90%).Ce chiffre est corroboré par ces propos « j’habite côte à côte avec une famille qui a une fille déficiente. Je ne dois pas le dire, mais ses parents ne s’occupent pas de lui. Elle traine dans les rues et toujours mal habillée. Les enfants du quartier la considèrent comme un jouet. Je ne dois pas révéler certains secrets, sa maman nous dit qu’un marabout lui a dit que l’enfant ne vivra pas longtemps ».
Rapports
Handicap International :
L’étude a abordé le handicap en relation avec l’eau et assainissement en termes d’accessibilité. L’étude a porté sur un é chantillon de 870 ménages ayant les types de handicap .Il ressort du rapport que :
– sur les 95% des personnes en situation de handicap prenant une douche par jour, 42% connaissent des difficultés liées : au transport de l’eau, à l’identification des trous de défécation et les canaux d’irrigation de l’urine,
– les personnes en situation de handicap qui utilisent les latrines sont souvent obligées de poser leurs mains par terre pour rentrer dans les latrines et ou se soutenir. Des aides à type de support ont rarement été utilisées. Un homme qui boite de la jambe gauche, explique « j’ai des difficultés car je pose les mains à terre au moment du besoin ». Un jeune aveugle remarque : « j’ai beaucoup de difficultés à accéder aux latrines et à les utiliser parce que je ne vois pas l’entrée et que je dois chercher le trou avec les mains ou les pieds ».
Face aux difficultés des suggestions ont été faites :
– aménager l’intérieur des toilettes
– mettre à la disposition les moyens de transport
– la mise en place d’une poulie
– sceller un objet dans les toilettes afin de leur permettre de mieux situer le trou de défécation.
Rapport de suivi :
Il vise à jeter un éclairage sur la situation de développement du Mali au regard des OMD. Il fait le point des progrès réalisés par le Mali. En effet, entre1991 et 2002, l a proportion de la population rurale ayant accès à une source d’eau meilleure (robinet, borne fontaine, forage, puits à grand diamètre) est passée de 38,0% à 54,1%. La progression a été plus importante en milieu urbain car ce pourcentage est passé de 36,0% en 1991 à 83,2% en 2002. Outre ces progrès, des défis à relever relatifs à l’eau potable ont été notés ainsi que des mesures à envisager. En effet, en ce qui concerne l’alimentation en eau potable, si la tendance actuelle se poursuit, il devra être facile pour le Mali de réduire au moins de ½ d’ici à 2015 (soit de 38% à 19%), le pourcentage de la population n’ayant pas accès, de façon durable, à un approvisionnement en eau potable. Pour relever ce défi, le Gouvernement du Mali compte mettre en œuvre les mesures suivantes :
– élaboration et adoption d’un Plan National d’Accès à l’Eau Potable, pour la période 2004- 2015, visant la réalisation de 10.000 nouveaux points d’eaux modernes, prioritairement, dans les zones non encore desservies ;
– création prochaine, de l’Agence Malienne de l’Eau Potable, en partenariat avec la Banque Africaine de Développement dans le cadre de sa » Politique de Gestion Intégrée des Ressources en Eau » en Afrique ;
– mobilisation des financements nécessaires auprès des partenaires au développement. Certes, il existe des écrits sur l’eau, hygiène et assainissement et les personnes en situation de handicap mais les études n’ont pas pris en compte les représentations des personnes en situation de handicap visuel qu’ont de l’eau, hygiène et assainissement.
Historique de la ville de Bamako
Le site de Bamako a été occupé dès la préhistoire comme l’ont confirmé les fouilles archéologiques de Magnambougou. Bamako, originellement bàmakɔ « marigot du caïman » en langue bambara, a été fondée à la fin du XVIe siècle par les Niaré, anciennement appelés Niakate, qui étaient des Sarakolés. Niaréla, le quartier des Niaré, est un des plus anciens quartiers de Bamako .
Géographie physique
Située sur les rives du fleuve Niger, appelé Djoliba (« le fleuve du sang »), la ville de Bamako est construite dans une cuvette entourée de collines. Elle s’étend d’ouest en est sur 22 km et du nord au sud sur 12 km, pour une superficie de 267 km².Le district de Bamako compte une forêt classée, celle de Koulouba qui s’étend sur une superficie de 2 010 ha .
Climat
Bamako occupe la frange la plus méridionale du Sahel africain correspondant à la zone soudanienne. Elle bénéficie de ce fait d’un climat tropical assez h umide avec un total des précipitations annuelles de 878 millimètres mais avec une saison sèche et une saison des pluies bien marquées. Le mois le plus sec ne reçoit en effet pas la moindre goutte de pluie (précipitations égales à 0 mm en décembre) tandis que le mois le plus pluvieux est bien arrosée (précipitations égales à 2 34 mm en août). Les pluies régulières permettent le développement d’une savane arborée ainsi que la culture de plantes telles que le sorgho, le maïs et le coton.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : CADRE THEORIQUE ET METHODOLOGIQUE
CHAPITRE I : ASPECTS THEORIQUES
CHAPITRE 2 : METHODOLOGIE
DEUXIEME PARTIE : PRESENTATION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEES
CHAPITRE 1 : PRESENTATION DU DISTRICT DE BAMAKO
CHAPITRE 2 : PRESENTAION, ANALYSE ET INTERPRETATION DES DONNEES
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE