Habitats potentiels des oiseaux terrestres de la forêt

Les oiseaux sont connus comme des indicateurs biologiques grâce à leur sensibilité aux changements survenus dans leurs habitats naturels (Bierregard et Lovejoy, 1989; Newmark, 1991). Par exemple, la pollution et la perturbation du milieu naturel sont les principales menaces pour les oiseaux aquatiques (Ramirez, 1997; Alava et Haase, 2011). Pour les oiseaux forestiers, des recherches faites dans la forêt tropicale amazonienne (Bierregard et Lovejoy, 1989; Watson et al., 2004) ont suggéré que la fragmentation forestière demeure parmi les principales menaces pour les oiseaux de sous-bois. Leur dépendance à la structure des habitats est parmi les causes de cette sensibilité (Barlow et al., 2006).

A Madagascar, le peuplement d’oiseaux se caractérise par son niveau élevé d’endémisme et, paradoxalement, par sa pauvreté en espèces par rapport aux autres pays tropicaux. Il comporte 283 espèces, dont 209 sont nicheuses (Goodman et Hawkins, 2008). Environ 52% des espèces natives sont endémiques, avec quatre familles propres à la Grande Ile (McDowall, 2008), un phénomène relativement rare à l’échelle d’un pays. Malheureusement, la faune aviaire de Madagascar n’échappe pas aussi à l’impact de perturbation de leur habitat naturel. Entre autres, des études ont montré que la fragmentation forestière affecte principalement les espèces dépendantes de forêts (Langrand et Wilmé, 1997; Andrianarimisa et al., 2000 ; Raherilalao, 2001), en particulier celles de mœurs terrestres et de sous-bois (Langrand, 1995).

En 1997, Langrand et Wilmé ont évoqué, dans la réserve spéciale d’Ambohitantely, qu’en dehors des oiseaux de sous-bois endémique de Madagascar, le nombre des oiseaux diminuent parallèlement avec la superficie des blocs forestiers. En 2001, Raherilalao a également pu montrer que le nombre d’oiseaux forestier autour du Parc National de Ranomafana a diminué en fonction de la taille des fragments de la forêt. En 2004, Watson et al. ont aussi signalé cette tendance dans les fragments forestiers du littoral de l’extrême Sudest de Madagascar à Fort Dauphin.

Milieu abiotique

Localisation administrative et géographique du site d’étude

Le Parc Naturel de Makira est située au Nord-Est de Madagascar avec une superficie de 374 470 ha, elle touche trois régions, dont Sava, Sofia et Analanjirofo et sept districts dont Andapa, Antalaha, Maroantsetra, Mananara Nord, Mandritsara, Befandriana Nord et Bealanana.

Géologie et géomorphologie

Le relief dans l’aire protégée de Makira est compartimenté et suffisamment accidenté. La roche métamorphique domine la région (Du Puy et Moat, 1996). Ainsi, la géologie des bassins est dominée par la présence des formations du socle cristallin (Chaperon et al., 1993). Les bassins reposent, pour la majeure partie de leur superficie, sur ces formations profondément altérées en latérites. Les formations basses sédimentaires ne sont représentées que sur l’étroite plaine littorale. Cette région comprend de sols ferralitiques forestiers, avec une perméabilité plus ou moins importante (Riquier et Moureaux, 1957; Chaperon et al., 1993).

Climatologie

Selon la division bioclimatique de Cornet en 1974 , confirmé par le diagramme ombrothermique , Makira dispose d’une subdivision climatique humide Le district de Maroantsetra est reconnu comme parmi les zones plus arrosées de Madagascar. En général, la domination de la saison humide a été constatée dans cette partie et la saison sèche se raccourcit. La pluie ne tombe qu’aumois d’Octobre avec une hauteur au-dessous de 100 mm. La précipitation moyenne annuelle peut atteindre jusqu’au 3 792 mm, avec un maximum supérieur à 5 000 mm, l’humidité relative atteint 85%. La hauteur de pluie annuelle atteint jusqu’au 2 952 mm en 2012 avec un maximum de 387 mm qui se trouve au mois de mars, et un minimum de 48 mm au mois d’octobre. L’évapotranspiration potentielle annuelle se situe entre 1 000 et 1 300 mm (Chaperon et al., 1993). La température moyenne interannuelle enregistrée y est de 26° C en 2012 avec une maximale de 39° C au mois de janvier et décembre et une minimale de 16° C en mois de juillet.

Milieu biotique

La forêt de Makira demeure l’une des vastes aires protégées de Madagascar avec une biodiversité riche en nombreuses espèces endémiques (Golden, 2009). Elle est récemment classée comme Parc Naturel (catégorie II dans la classification UICN) dans le cadre de l’extension des aires protégées de Madagascar.

Végétation

La forêt de Makira comprend environ 0,8% de la diversité botanique mondiale (Golden et al., 2012). Les végétaux primaires sont de type forêt humide sempervirente de basse altitude (Du Puy et Moat, 1996). Cette végétation comporte trois strates (Humbert, 1965): la strate supérieure formée des grands arbres ou ligneux de 25 à 30 m, la strate moyenne est composée d’arbres des moindres dimensions, la strate inferieure ou strate basse est constituée par des jeunes arbres de la strate supérieure et d’espèces sciaphiles puis, le tapis herbacée, qui reste largement disjointe et dominé par des fougères. Ces stratifications sont mal différenciées au niveau des crêtes de collines très élevées à 1200 mètres. La majeure partie de la surface du sol laissant apparaitre une épaisse couverture des feuilles mortes, tronc et branches écoulés en voie de décomposition constituant la litière (Humbert, 1965).

Le « savoka », un type de végétation qui se forme après une forte dégradation de la formation primaire, succède directement les forêts détruites par l’abattage des arbres. Ce dernier est souvent suivi de l’incinération des troncs abattus, en vue de l’établissement de culture temporaire. Les espèces aptes à la recolonisation des milieux forment des peuplements impénétrables. Ce sont principalement des plantes à feuillages et branches denses : Afromomum, Harunga madagascariensis, Ochlanda capitata, Arundo madagascariensis, Dienellaensi folia, Philippia spp, Solanium auriculatum et des Ravenala madagascariensis peu nombreuses (Humbert, 1965).

Faune

La forêt de Makira, grâce à sa vaste superficie abrite une richesse faunique notable (Golden, 2009). Cette région abrite 13 espèces de lémuriens dont six d’entre eux sont diurnes et sept nocturnes (Raharivololona et al., 2003). Varecia rubra est l’une des espèces endémiques locales, elle se trouve à l’Est de la rivière d’Antainambalana. Pour l’herpétofaune, 177 sont recensées dont 61 de reptiles et 116 d’amphibiens qui sont toutes endémiques de Madagascar (Razafindrasoa et Randrianantoandro, 2003). Dyscophys antogilis se rencontre à Makira, c’est la seule espèce d’amphibien malgache actuellement dans l’Annexe I de la liste de CITES (22/10/87).Ainsi,au moins 99 espèces d’oiseaux sont présentes dans la forêt de Makira dont 54 sont endémiques de Madagascar et 21 endémiques de Madagascar et des Iles voisines (Rakotomanana et René de Rolland, 2003). Plusieurs espèces rares et menacées se trouvent dans cette région, comme Eutriorchis astur, Euryceros prevostii, Atelornis crossleyi, Brachypteracias leptosomus et Geobiastes squamiger. Enfin, 18 espèces de Micromammifères ont été recensées dans la partie orientale dont 4 rongeurs, 14 espèces de Lipotyphla (Andrianjakarivelo et al., 2003).

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Table des matières

INTRODUCTION
I. MILIEU D’ETUDE
1.1. Milieu abiotique
1.1.1. Localisation administrative et géographique du site d’étude
1.1.2. Géologie et géomorphologie
1.1.3. Climatologie
1.2. Milieu biotique
1.2.1. Végétation
1.2.2. Faune
II. MATERIELS ET METHODES
2.1. Matériels biologiques
2.2. Système d’échantillonnage par « photo piège »
2.3. Caractérisation des habitats
2.4. Analyse et traitement des données
2.4.1. Enregistrement numérique des données
2.4.2. Détermination du rendement de capture et de l’indice d’abondance relative
2.4.3. Détermination des facteurs affectant le taux de capture dans chaque station de piégeage
2.4.4. Détermination des variables explicative du modèle
2.4.5. Détermination des habitats favorables aux espèces
III. RESULTATS ET INTERPRETATIONS
3.1. Diversité spécifiques des taxons recensés dans le site
3.2. Effort de piégeage des oiseaux terrestres
3.3. Effet de la perturbation sur la richesse spécifique des oiseaux terrestres
3.4. Effet des types de relief sur la répartition des oiseaux terrestres dans le site
3.5. Distribution des oiseaux terrestres selon le niveau de dégradation de la station et le relief
3.6. Modélisation de la préférence écologique des oiseaux terrestres
3.7. Modèle de prédiction de la probabilité de présence des deux espèces d’oiseaux terrestres dans chaque station de piégeage
IV. DISCUSSION
Diversité spécifique des taxons
Effet de la perturbation sur les espèces
Préférences écologiques des espèces recensées
Atelornis pittoides
Geobiastes squamiger
Dryolimnas cuvieri
Mentocrex kioloides
Coua serriana
Lophotibis cristata
Nesoenas picturata
CONCLUSION ET RECOMMENDATIONS
BIBLIOGRAPHIES
ANNEXES

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