Habitat et répartition géographique

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Les fleurs

Les fleurs de Dialium guineense sont hermaphrodites (à la fois mâles et femelles) et sont pollinisées par le vent et les insectes, notamment les mouches, les abeilles, les guêpes et les papillons. Les inflorescences comportent entre 13 et 59 fleurs, qui s’ouvrent pendant quatre à six jours. Chaque fleur est pollinisée lorsqu’elle s’ouvre, entre six heures du matin et midi (Ewedje, 2011 ; Tanjiekpon, 2011). Les fleurs sont blanchâtres portant des fruits noirs à velours dense qui sont plus ou moins circulaires et aplatis (Hutchinson et Daniel, 1958). Au Nigéria, l’arbre fleurit de septembre à octobre (Keay, 1989). Les fleurs comportent 8 à 10 étamines réparties en deux verticilles parmi lesquelles une à deux seulement sont fertiles (Adam, 1987). La figure 4 montre les fleurs de Dialium guineense.

Les fruits

Les fruits de Dialium guineense sont lenticulaires ou aplaties, globuleuses, d’environ 2 à 2,5cm de diamètre contenant 1 et parfois 2 graines incrustées dans une rougeâtre pulpe acidulée et délicieusement comestible (Ezeja et al., 2011). Les fruits noirs veloutés se produisent à partir de février à avril et sont généralement abondants (Assongba, 2013). Les figures 5 et 6 montrent les fruits de Dialium guineense.

Habitat et répartition géographique.

Cette espèce encore appelée tamarinier noir est présente au Bénin, au Burkina Faso, au Cameroun, à la République Centrafricaine, en Côte d’Ivoire en Guinée Equatoriale, au Ghana, en Guinée Conakry, en Guinée Bissau, au Libéria, au Mali, au Niger, au Nigéria, à Sao Tomé, au Sénégal, en Sierra Leone, au Soudan, au Togo (Ellis et al.,2004).
Au Sénégal, elle est présente dans les Iles du Saloum, et surtout en Casamance au niveau des littoraux. En somme, c’est une espèce qui pousse en Afrique subsaharienne avec une répartition s’étendant de la presqu’Ile du Cap Vert, au Soudan en passant par les territoires du Sahel.
Les conditions les mieux adaptés du tamarinier noir sont les suivantes : sols acides, riches en fer et bien drainés ; températures oscillant entre 25 et 32°C.

Composition chimique

La composition chimique des feuilles de Dialium guineense a fait l’objet de nombreux travaux et études. Au Nigéria, une étude réalisée sur l’extrait de feuilles a révélé la présence de tanins, d’alcaloïdes, de saponines, de flavonoïdes, de stéroïdes, d’hétérosides cardiotoniques et l’absence des sucres réducteurs (Akinpelu et al., 2011). Des travaux antérieurs réalisés au Laboratoire de Pharmacognosie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar ont permis de mettre en évidence la présence dans les feuilles de flavonoïdes, de tanins, d’alcaloïdes et l’absence d’anthracènes et d’hétérosides cardiotoniques (Koumaré, 1989).

RAPPELS SUR LES POLYPHENOLS

Généralités

Les polyphénols constituent une famille de molécules organiques largement présentes dans le règne végétal.
Ils sont caractérisés comme l’indique leur nom par la présence de plusieurs groupements phénoliques associés en structures plus ou moins complexes et sont de poids moléculaire élevé. Ces composés sont des métabolites secondaires ayant des effets bénéfiques sur la santé.
En effet, leur rôle d’antioxydant naturel suscite de plus en plus d’intérêt pour la prévention et le traitement de plusieurs pathologies telles que le cancer, des maladies inflammatoires, cardiovasculaires et neurodégénératives.
Ils sont également utilisés comme additif dans l’industrie agroalimentaire, pharmaceutique et cosmétique.
Le terme polyphénol a été utilisé en 1980 en remplacement du terme ancien tanin végétal (végétal tannin) et a été défini comme suit : « Composé phénolique hydrosoluble de poids moléculaire compris entre 500 et 30000 daltons et ayant outre les propriétés habituelles des phénols, la capacité de précipiter les alcaloïdes, la gélatine et autres protéines ». (Sène, 2017)
Il s’ajoute à cette définition le fait qu’ils possèdent un pouvoir antioxydant élevé.
Les polyphénols naturels regroupent un vaste ensemble de substances chimiques comprenant au moins un noyau aromatique et un ou plusieurs groupes hydroxylés.
Ils peuvent avoir des molécules simples comme l’acide phénolique à des composés hautement polymérisés avec des poids moléculaires pouvant dépasser 30000 daltons comme les tanins.
Les polyphénols sont communément subdivisés en : (Sarr, 2016)
Ø Phénols simples acides (dérivés de l’acide benzoïque en cinnamique)
Ø Coumarines C6-C3 ;
Ø Stilbenoides (C6-C2-C6) ;
Ø Flavonoïdes, iso flavonoïdes et anthocyanes (C6-C3-C6) ;
Ø Formes polymérisées : lignanes, lignines, tanins condensés.
Selon Harborne (1989) repris par Ndiaye (2008), les polyphénols peuvent être divisés en au moins 10 classes différentes selon leurs structures chimiques de base. Ils peuvent s’étendre des molécules simples aux composés phytochimiques les plus complexes.
Parmi ces classes, nous avons les flavonoïdes et les tanins qui sont les plus abondantes (tableau VI)

Principaux polyphénols

Flavonoïdes

Les flavonoïdes représentent le groupe le plus répandu parmi les polyphénols (plus de 4000 flavonoïdes identifiés à ce jour).
Ils sont présents dans tout le règne végétal à l’exception des algues et des champignons.

Définition

Les flavonoïdes, au sens strict, sont des pigments jaunes, généralement polyphénoliques. Ils sont le plus souvent sous forme d’hétérosides appelés flavonosides dont les génines sont dérivées de la phénylchromone. La chromone étant la benzo-γ-pyrone (figure 8).
Dans les flavonoïdes au sens large sont inclus tous les composés en C6-C3-C6 (voir figure 8) notamment les dérivés du phénylchromane ou flavane (catéchines et proanthocyanidols) et les dérivés du flavylium (anthocyanes) (Bassène, 2012)

Classification des flavonoïdes

Tous les flavonoïdes ont une origine biosynthétique commune et de ce fait possèdent le même élément structural de base au sens strict. Ils peuvent être regroupés en différentes classes selon le degré d’oxydation du noyau pyranique central, la position du noyau B la présence ou non d’une fonction hydroxyle en 3. Au sens large, ils sont divisés en 2 classes : les catéchines et les proanthocyanidols (Bouakaz, 2006).

Anthocyanes

Les anthocyanes constituent le groupe de pigments solubles dans l’eau le plus important. Ils sont dissous dans les vacuoles des cellules épidermiques des fleurs et des tissus auxquels ils donnent des couleurs rose, rouge, bleue et violette (Ndiaye A, 2008).
Ces anthocyanes sont présents sous forme d’hétérosides appelés anthocyanosides dont les génines, anthocyanidols sont dérivés du phényl-2benzopyrylium ou flavylium (Bruneton, 1987) Plusieurs centaines de molécules sont connues. Elles varient selon le nombre et la position des différents groupements hydroxyles et méthoxylés, des sucres et de l’acylation éventuelle de ces derniers (Crozier et al, 2000).
Les anthocyanes sont particulièrement instables sous forme d’aglycones mais stabilisés par la glycosylation. Ils sont présents dans le vin rouge, certaines céréales, certains légumes (chou rouge, oignon rouge, radis). Cependant c’est dans les fruits qu’ils sont plus abondants. La teneur en anthocyanes de l’aliment est souvent proportionnelle à l’intensité de la pigmentation du fruit (Crozier et al, 2000).

Autres types de polyphénols

Acides phénoliques (C6-C1 ou C6-C3)

Les acides phénoliques font partie des formes les plus simples des composés phénoliques et se séparent en deux grands groupes distincts qui sont les acides hydroxy benzoïques (acides salicylique, acide vanillique etc.…)

Stilbènes (C6-C2-C6)

Les stilbènes présentent une structure en C6-C2-C6, avec un cycle A portant deux fonctions hydroxyles en position méta et un cycle B portant des fonctions hydroxyles ou méthoxylés en méta, ortho et para.
Les deux noyaux aromatiques sont reliés par un double liaison, formant un système conjugué. Cette particularité leur confère une grande réactivité due à la délocalisation des liaisons « pi » sur la totalité de la molécule. Les stilbènes se trouvent en petites quantités dans l’alimentation humaine (Belkheiri, 2010).
C’est le cas du resvératrol ou le 3, 5,4’trihydroxystilbène qui est un polyphénol surtout présent dans la pellicule du grain de raisin. Seul son isomère trans est actif (Demelin, 2012).
Ils sont généralement isolés des plantes sous formes hydroxylés, méthylés, esterifiés, glycosylés ou même prenylés. Leur solubilité est négligeable dans l’eau et accrue dans la plupart des solvants organiques (Demelin, 2012).

Coumarines C6-C3

Les coumarines sont des hétérocycles oxygénés ayant comme structure de base le benzo-2-pyrone. Ils ont été isolés pour la première fois par Vogel en 1820 dans le Coumarouna odorata (Lacy et Kennedy, 2004). Ce sont des composés phénoliques cyclisés qui dérivent des acides t-cinnamique et p-coumarique pour la majorité d’entre eux structure générale des coumarines. Cependant, leur voie de biosynthèse peut varier d’une espèce à l’autre. En effet, la scopolétine de tabac dérive de l’acide férulique, tandis que des expériences d’apport de précurseurs marqués semblent montrer que ce n’est pas le cas chez le tournesol.

Biosynthèse des polyphénols

Les composés phénoliques sont issus de deux grandes voies métaboliques : la voie de l’acide shikimique et la voie de l’acétate/malonate

Voie de l’acide shikimique

La voie de l’acide shikimique est la voie la plus importante pour la biosynthèse des composés aromatiques dans les plantes et les micro-organismes. C’est le cas des acides aminés aromatiques : la phénylalanine, la tyrosine et le tryptophane. Ces derniers sont des métabolites primaires qui servent de précurseurs pour de nombreux produits naturels (métabolites secondaires) tels que les flavonoïdes, les acides phénoliques, les coumarines, alcaloïdes etc… (Sarr et al, 2016)

Voie de l’acétate/malonate

La glycolyse et la β-oxydation aboutissent à la formation de l’acétyl-CoA donnant le malonate. C’est à travers cette voie que s’effectue la cyclisation des chaines polycétoniques, obtenues par condensation répétée d’unités « acétate » qui se fait par la carboxylase de l’acétyl-CoA. Cette réaction est catalysée par l’enzyme acétyl-CoA carboxylase (Sène, 2017).

Effets biologiques des polyphénols

La capacité d’une espèce végétale à résister à l’attaque des insectes et des microorganismes est souvent corrélée avec sa teneur en composés phénoliques (Bahorun, 1997).
D’après Babar et al, (2007) ; Fallah et al, (2008) ces composés montrent des activités anti-carcinogène, anti-inflammatoire, antiathérogène, anti-thrombotique, analgésique, antibactériennes, antivirale, anticancéreuse, anti-allergène, vasodilatatrice (Fallah et al, 2008) et antioxydante (Gomez-Caravaca et al, 2006).
Les composés polyphénoliques sont d’ailleurs de plus en plus utilisés en thérapeutique. Ils sont regroupés dans la catégorie des veinotoniques et des vasculoprotecteurs. Parmi les veinotoniques, nous citerons le Relvenet ou le Cirkant renfermant du ruténoside, le DaflonR ou le DiosmiltR renfermant de la diosmine. Un certain nombre de molécules polyphénoliques sont également en étude clinique comme antiagrégants plaquettaires, ou hypotenseurs (Martin et al, 2002).

Méthodes d’études

Dosages des polyphénols

La teneur en composés phénoliques est estimée par la méthode de Folin-Denis (Bassène, 2012). Cette méthode est basée sur la réduction en milieux alcalin de la mixture phosphotungstique-phosphomolybdique du réactif de Folin-Denis par le groupement oxydable des composés phénoliques, conduisant à la formation de produits de réduction de couleur bleu.
Ces derniers présentent un maximum d’absorption à 765 nm dont l’intensité est proportionnelle à la quantité de polyphénols présents dans l’échantillon

Dosage des flavonoïdes

Les flavonoïdes donnent avec le chlorure d’aluminium des chélates de couleurs jaune. L’intensité de cette coloration, proportionnelle à la quantité de flavonoïdes, est suivie en mesurant leur absorbance au spectrophotomètre à une longueur d’onde de 405nm.

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Table des matières

PREMIERE PARTIE : RAPPELS BIBLIOGRAPHIQUES
CHAPITRE I : GENERALITES SUR DIALIUM GUINEENSE
I.1. Eléments de Taxonomie et dénominations
I.1.1. Classification
I.1.2. Dénominations
I.2. Description botanique
I.2.1. Le port
I.2.2. Les feuilles
I.2.3. Les fleurs
I.2.4. Les fruits
I.3. Habitat et répartition géographique
I.4. Composition chimique
I.5. Usages et pharmacologie
I.5.1. Usages
I.5.2. Pharmacologie
I.6. Toxicité :
CHAPITRE II. RAPPELS SUR LES POLYPHENOLS
II.1. Généralités
II.2. Principaux polyphénols
II.2.1. Flavonoïdes
II.2.1.1. Définition
II.2.1.2. Classification des flavonoïdes
II.2.2. Tanins
II.2.3. Anthocyanes
II.2.4. Autres types de polyphénols
II.2.4.1. Acides phénoliques (C6-C1 ou C6-C3)
II.2.4.2. Stilbènes (C6-C2-C6)
II.2.4.3. Coumarines C6-C3
II.3. Biosynthèse des polyphénols
II.3.1 Voie de l’acide shikimique
II.3.2 Voie de l’acétate/malonate
II.4. Effets biologiques des polyphénols
II.5. Méthodes d’études
II.5.1. Dosages des polyphénols
II.5.2. Dosage des flavonoïdes
DEUXIEME PARTIE : ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
I.1. Matériel et réactifs
I.1.1. Matériel végétal
I.1.2. Matériel de laboratoire
I.1.3. Principaux réactifs et solvants utilisés
I.2. Méthodes d’étude
I.2.1.Teneur en eau
I.2.2. Extraction et Fractionnement
I.2.3. Screening phytochimique
I.2.4. Dosage des polyphénols totaux
I.2.5. Dosage des flavonoïdes
CHAPITRE II : RESULTATS
II.1. Teneur en eau
II.2. Rendement d’extraction et de fractionnement
II.3. Screening phytochimique
II.4. Dosage des polyphénols totaux
II.5. Dosage des flavonoïdes
CHAPITRE III : DISCUSSION
REFERENCES
ANNEXES

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