Télécharger le fichier pdf d’un mémoire de fin d’études
LES SOURCES DE CONTAMINATION [3,22,29,35]
La contamination peut avoir pour origine, l’environnement (sol, végétaux), la contagion interhumaine ou animale.
L’environnement
Un grand nombre de champignons contamine l’homme à partir du milieu extérieur. Les risques seront différents selon l’origine géographique du sujet ou les séjours effectués, parfois plusieurs années auparavant.
A partir d’un homme ou d’un animal
Les champignons anthropophiles se transmettent par contagion interhumaine. L’infestation du nouveau-né par Candida albicans s’effectue généralement par la mère au moment du passage vaginal. Inversement, le nouveau-né peut contaminer le mamelon de la nourrice s’il est atteint de candidose buccale. La candidose génitale peut être une maladie sexuellement transmissible.
LES VOIE D’ENTREE DANS L’ORGANISME
Dans les mycoses, elles sont très diverses.
¾ Voie cutanée ou transcutanée
¾ Voie pulmonaire
¾ Voie digestive
CLASSIFICATION DES MYCOSES
LES MYCOSES SUPERFICIELLES
Les dermatophyties
Les dermatophyties sont des lésions de la peau et des phanères, provoquées par des champignons appelés dermatophytes.
Epidémiologies [5,22,35]
Les dermatophytes font partie de la famille des Gymnoascacées et appartiennent à trois genres : Microsporum, Trichophyton, Epidermophyton. Ils se développent uniquement dans la couche cornée de l’épiderme et dans les phanères (cheveux, poils, ongles).
Les dermatophytes peuvent avoir une origine tellurique : Microsporum gypseum. Certains sont pathogènes pour l’homme et pour l’animal qui servent de réservoir : Microsporum canis du chien ou du chat, Trichophyton mentagrophytes des rongeurs. D’autres sont strictement anthrophiles : Epidermophyton floccosum.
Symptomatologie [3,22,33]
Les dermatophytes atteignent la peau et les phanères.
Atteinte de la peau glabre
Sur la peau, le champignon s’étend en surface de façon excentrique ; la périphérie de la lésion est la zone active. Plusieurs aspects symptomatologiques s’observent :
¾ L’herpes circiné est microscopique ou trichophytique. Il siège en un point quelconque du revêtement cutané et se présente comme une tâche érythèmato-squameuse s’étendant de façon excentrique pour former un placard arrondi rose ou bistre au centre, bordé de petites vésicules, couvert de squames et guérissant au centre. Il peut s’associer en une teigne du cuir-chevelu (M. canis).
¾ L’eczéma marginé de Hebra, dû généralement à T. rubum ou E. floccosum, se localise au niveau des plis cutanés notamment inguinaux.
¾ Le pied « d’athlète » se présente comme des lésions macérées et desquamantes interdigitales ; il est favorisé par la macération, donc le port de chaussures en climat chaud.
Atteinte des phanères
¾ Les teignes du cuir chevelu : elles sont très répandues en zone tropicale, notamment chez l’enfant.
Les teignes microscopiques sont dues à Microsporum audonini (Epidémies scolaires), M. canis (cas familiaux développés autour d’un chien ou d’un chat parasité, atteignant préférentiellement l’enfant), M. ferrugineum (en Asie et en Afrique). Elles débutent insidieusement par une petite tâche rose du cuir chevelu, puis apparaissent 4 à 6 plaques rondes ou ovales, de 4 à 6 cm parfois confluentes.
• Le favus (du latin, signifiant « gâteau du miel ») est dû à Trichophyton schoenleinii. Très contagieux, souvent contracté dans l’enfance, il persiste à l’âge d’adulte. On l’observe surtout en Afrique du Nord. Ils débutent par des tâches érythémateuses, puis apparaissent les « godets ou jaune soufre » : cupules rondes de quelques millimètres grises ou jaune soufre, « odeur de souris » reposant sur une peau inflammatoire ; les cheveux tombent et l’alopécie est définitive.
• L’onyxis dermatophytique se caractérise par une atteinte de l’extrémité (bord libre) de l’ongle, qui prend un aspect feuilleté, épaissi et rogné ; il n’y a pas de périonyxis à la différence des candidoses.
L’onyxis favique débute par une tache jaune sous le bord libre de l’ongle qu’il soulève et envahit.
• Les trichophyties suppuratives de la barbe et du cuir chevelu (Kerion de Celse) sont surtout dues à T. mentagrophytes. Elles réalisent des macarons inflammatoires qui suppurent régulièrement.
• Les trichophytides sont des manifestations cutanées pouvant revêtir tous les types de dermatoses allergiques. Elles sont secondaires à un foyer primitif parasité. L’intradermoréaction à la trichophytine objective l’allergie.
Diagnostic [3]
Prélèvement
Il faut s’assurer avant de faire le prélèvement qu’un traitement antifongique n’a pas été institué la semaine précédente.
• Plaque d’alopécie : le prélèvement des cheveux se fait avec pince, grattoir de WIDAL ou avec une vaccinostyle. On prélève aussi des spores. L’ensemble est mis dans une boite de pétri ou entre lame et lamelle ou enroulé avec du coton.
• Lésions cutanées : on prélève les squames à la périphérie des herpès et des eczémas.
• Pied d’athlète : on prélève les squames au niveau des orteils.
• Onyxis : on gratte les ongles ou on les coupe. Si l’onyxis est infecté (périonyxis), on prélève le pus dans un écouvillon.
Examen direct
Les squames, cheveux, poils ou débris d’ongles sont ramollis et éclaircis à la potasse à 30%. On les met entre lame et lamelle. On observe des filaments mycéliens avec des spores.
Pour les cheveux, en fonction des filaments et spores, on a la classification de Sabouraud : on distingue 5 types de parasitisme pilaire de Sabouraud (figure 1).
Les candidoses supearficielles
Epidémiologie
Les Candida sont des levures se produisant par bourgeonnement. Candida albicans est un saprophyte exclusif des muqueuses digestives, mais n’est pas retrouvé sur la peau normale. Elle est la plus pathogène pour l’homme ; d’autres le sont plus rarement : C. tropicalis, C. paratropicalis, C. parakrusei, C. krusei. La contamination peut être endogène à partir du tube digestif ou exogène par inoculation externe : cathéter ou chirurgie cardiaque.
Les candidoses superficielles sont généralement induites par une modification locale ou générale du terrain qui permet au candida de se multiplier : ils deviennent pathogènes et engendrent des lésions de la peau et des muqueuses. Plus rarement, elles résultent d’un apport exogène de champignons : contact vénérien pour les candidoses génitales ; contamination du nouveau-né lors de l’accouchement si la mère est atteinte de candidose vaginale [3].
Symptomatologie [3,22,35]
Les lésions cutanées
¾ Intertrigo des plis
Particulièrement fréquent chez les obèses et diabétiques. C’est un érythème (rougeur) suintant, souvent bilatéral avec en général un engluit crémeux au fond puits. La bordure de l’érythème est mal délimitée comparée à l’herpès. Il est le siège d’un décollement épidermique. C’est une lésion prurigineuse et siège au niveau des plis inguino-cruraux, interfessiés, sous maxillaire, sous-mammaires.
¾ Intertrigo digitopalmaire ou digitoplantaire
L’intertrigo des espaces interorteils ou « pied d’athlète ». Il intéresse surtout les 1er et 2ème espace interorteils. Cette caractéristique est importante car elle permet de différencier l’intertrigo d’origine dermatophytique où la localisation est entre le 3ème et le 4ème espace. Il a un caractère inflammatoire (figures 5,6).
Les lésions unguéales
¾ Onyxis et périonyxis
Il commence par un périonyxis se présentant comme un bourrelet inflammatoire périunguéal dont la pression laisse sortir du pus et l’atteinte de l’ongle est secondaire.
c- Les lésions des muqueuses
¾ Les candidoses bucco-pharyngées
Elles sont fréquentes chez les petits enfants, le vieillard, les porteurs d’appareils dentaires, chez le malade porteur du virus VIH. Les différentes lésions sont :
• Le muguet : caractérisé par un engluit crémeux, blanchâtre quelque fois pseudomembraneux localisé sur la langue, la face interne des joues, le voile du palais, le pharynx et accompagné d’une sensation de cuisson, de dysphagie.
• La perlèche : dont la lésion typique a la forme d’un triangle à pointe commissurale s’étendant plus ou moins sur la joue. La surface est sèche desquameuse et quelque fois eczématisée et l’ouverture complète de la bouche est gênante et douloureuse.
• La langue noire villeuse. C’est une hypertrophie des villosités linguales avec une pigmentation en noire. Elle s’observe souvent au cours d’antibiothérapie ou d’affections malignes.
¾ Les candidoses génito-urinaires et anales
• La vulvo-vaginite : elle est fréquente au cours de la grossesse, chez les diabétiques, lors de la prise de contraceptifs oraux ou après la ménopause. Les symptômes les plus évocateurs sont l’existence de leucorrhées abondantes, blanchâtres avec un prurit vulvaire souvent intense.
• La balanoposthite : elle est localisée au niveau du sillon balano-prépucial. C’est une irritation intense de la muqueuse avec enduit blanc jaunâtre dans les plis du sillon balano-prépucial. C’est une infection sexuellement transmissible (IST).
• Les manifestations périanales : elles se manifestent par une sensation de cuisson ou de brûlures anales réveillées par les selles. Elles sont dues à un déséquilibre momentané de la flore intestinale.
Les candidoses génito-urinaires et anales sont parfois contagieuses. Les candidoses anales (anités et périanités) compliquent souvent une antibiothérapie
Les Candidoses profondes [3,22,29]
Epidémiologiea
Les candidoses profondes sont parfois secondaires à une candidose superficielle qui s’étend par contiguïté (atteinte digestive ou respiratoire à point de départ buccal ; atteinte urinaire à point de départ génital) ou par voie hématogènes (les levures traversent la muqueuse, pénètrent dans un capillaire et sont embolisées à distance). On distingue les septicémies d’origine endogène (muguet, candidose digestive) et les septicémies d’origine exogène (cathétérisme). Dans ce dernier cas, les espèces de Candida autres qu’albicans sont souvent en cause.
Symptomatologie
Candidoses viscérales non septicémiques
Elles sont dues à la propagation d’une candidose cutanée ou surtout muqueuse et réalisent des candidoses digestives (œsophagienne, gastrique, intestinale) se greffant volontiers sur des lésions préexistantes (ulcère, cancer), respiratoire (laryngites, bronchites, broncho-pneumonies du nourrisson), urinaire (urétrite, cystite, voire atteinte du haut appareil). Les candidoses digestives (œsophagiennes notamment) sont fréquentes chez les immunodéprimés (SIDA).
Septicémies et septico-pyohemies à Candida
Leur symptomatologie est peu caractéristique : fièvre variable avec ou sans frissons, altération de l’état général, parfois splénomégalie. La découverte de la porte d’entrée est le meilleur élément d’orientation du diagnostic : muguet buccal ou intestinal parfois, surtout cathéter veineux, particulièrement suspecte s’il existe une thrombose ou des abcès autour du cathéter. Dans ce cas, les hémocultures et la culture du cathéter confirment facilement le diagnostic. L’atteinte rénale (abcès) est pratiquement constante, peu parlante cliniquement, elle s’objective par une candidurie.
Prophylaxie
Il est proposé d’administrer systématiquement de la nystatine ou ketoconazole, au quart de la dose curative aux sujets soumis à un traitement prolongés par les antibiotiques à large spectre ou les corticoïdes et aux immunodéprimés. Le contrôle rigoureux de l’équilibre glycémique réduit la fréquence des candidoses chez les diabétiques.
La Coccidioïdomycose [3,22]
On l’appelle aussi la maladie de Posadas et Rixford. La coccidioïdomycose est due à Coccidioïdes immitis.
La Chromomycose [3,22]
On l’appelle également la chromoblastomycose. La chromomycose est une mycose dermoépidermique due à des champignons dématiés appartenant au genres Fonsecaea, Phialophora, Wangiella et Cladosporium.
Epidémiologie
Des cinq espèces fongiques en cause, Fonsecaea pedrosoi et Cladosporium carrionii sont les plus fréquentes. Dans la nature, ces champignons se développent sous forme mycélienne sur différents végétaux. Ils ont le même aspect en culture. Par contre à l’état parasitaire chez l’homme, ils se présentent comme des cellules arrondies de 6 à 12µm à paroi brune, se multipliant par cloisonnement interne, les « cellules fumagoïdes ». L’homme se contamine en se piquant avec des épines souillées.
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LA PHYSIOPATHOLOGIE DES MYCOSES
I- DEFINITION DES MYCOSES
II- HABITAT DES CHAMPIGNONS, SOURCE D’INFESTATION POUR L’HOMME
II.1- LA VIE SAPROPHYTIQUE DES CHAMPIGNONS
II.1.1- Les exosaprophytes
II.1.2- Les endosaprophytes
II.1.3- Les endo-exosaprophytes
II.1.4- Les épisaprophytes
III- LES ETATS PATHOLOGIQUES
III.1- MODALITES TOXI-INFECTIEUSES
III.1.1- Les intoxications des macromycètes
III.1.2- Les mycotoxinoses
III.1.3- Les mycoses
III.2- LES FACTEURS FAVORISANT LES MYCOSES
III.2.1- Facteurs intrinsèques liés à l’hôte
III.2.2- Facteurs extrinsèques et iatrogènes
III.3- LES SOURCES DE CONTAMINATION
III.3.1- L’environnement
III.3.2- A partir d’un homme ou d’un animal
III.4- LES VOIE D’ENTREE DANS L’ORGANISME
IV- CLASSIFICATION DES MYCOSES
IV.1- LES MYCOSES SUPERFICIELLES
IV.1.1- Les dermatophyties
IV.1.2- Les candidoses superficielles
IV.1.3- Ptyriasis versicolor
IV.2- LES MYCOSES PROFONDES
IV.2.1- Les Aspergilloses
IV.2.2- Les Blastomycoses
IV.2.3- Les Candidoses profondes
IV.2.4- La Coccidioïdomycose
IV.2.5- La Chromomycose
IV.2.6- La Cryptococcose
IV.2.7- Les histoplasmoses
IV.2.8- Les mycétomes
V- LES MEDICAMENTS ANTIFONGIQUES
V.1- DEFINITION
V.2- LES ANTIFONGIUES ET LEURS INDICATIONS PRINCIPALES
V.2.1- Les polyènes
V.2.2- Griséofulvine (Grisefuline®)
V.2.3- Flucytosine ou 5FC (Ancotil®)
V.2.4- Les Azolés
V.2.5- Caspofungine (Caspofungin®MSD)
V.2.6- Les Allylamines
V.2.7- Autres antifongiques
V.3.1- Etude de la sensibilité des différents champignons aux antifongiques
V.3.2- Détermination des concentrations humorales en antifongiques
PREMIERE PARTIE : ENQUETE ETHNOPHARMACOLOGIQUE ET ETUDE MONOGRAPHIQUE DE QUELQUES PLANTES
I- OBJECTIFS ET CADRE D’ETUDE
I.1- OBJECTIFS
I.2- CADRE D’ETUDE
II- METHODOLOGIE D’ENQUÊTE
II.1- ECHANTILLONNAGE
II.1.1- La population d’étude
II.1.2- Les critères d’inclusion
II.2- LES INSTRUMENTS DE COLLECTE DE DONNEES (Annexe I)
II.3- STRATEGIE D’ENQUETE
II.4- LES DIFFICULTES RENCONTREES
III- RESULTATS ET COMMENTAIRES
III.1- STATUT GENERAL DE LA POPULATION D’ETUDE
III.1.1- Identification des herboristes
III.1.2- Identification des tradipraticiens
III.1.3- Identification des ménages
III.2- LES PLANTES ANTIMYCOSIQUES DE LA PHARMACOPEE SENEGALAISE
III.2.1- Répertoire des plantes proposées par les herboristes
III.2.2- Les plantes proposées par les tradipraticiens pour traiter les mycoses
III.2.3- Répertoire des plantes utilisées par les ménages
IV- ETUDE MONOGRAPHIQUE
IV.1- ANOGEISSUS LEIOCARPUS (DC.). GUILL.ET PERR.
IV.1.1- Classification
IV.1.2- Noms vernaculaires
IV.1.3- Description botanique et écologie
IV.1.4- Composition chimique
IV.1.5- Ethnopharmacologie
IV.1.6- Pharmacologie
IV.2- ACACIA SEYAL DEL.
IV.2.1- Noms vernaculaires
IV.2.2- Description botanique
IV.2.3- Chimie et pharmacologie
IV.2.4- Ethnopharmacologie
IV.3- BRIDELIA MICRANTHA (HOCHST) BAILL
IV.3.1- Classification
IV.3.2- Noms vernaculaires
IV.3.3- Description botanique
IV.3.4- Ethnopharmacologie
IV.3.5- Pharmacologie
IV.4- CASSIA SIEBERIANA DC.
IV.4.2- Noms vernaculaires
IV.4.3- Description botanique et écologique
IV.4.4- Ethnopharmacologie
IV.4.5- Pharmacologie
IV.4.6- Formulation galénique et étude clinique de l’activité antifongique
V- DISCUSSION
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
Télécharger le rapport complet