Habiletés de gestion de la maladie bipolaire non optimales

Conflits interpersonnels et manque de soutien social

Un manque de soutien social et la présence de conflits interpersonnels sont des facteurs qui noircissent le pronostic des patients souffrant d’un TB. L’empathie et la compréhension d’un proche peuvent aider le patient à faire face à sa maladie. En effet, selon Owen, Gooding, Dempsey, & Jones (2016), des interactions sociales pourraient lui permettre de confronter ses ruminations négatives et prévenir ainsi les rechutes. Au contraire, la perte du support social du patient et particulièrement dans des circonstances de deuil, pourrait engendrer une perte de contrôle chez celui-ci, le mettant à risque de décompenser et de faire une rechute maniaque ou dépressive (Owen, Gooding, Dempsey, & Jones, 2016). Les symptômes dépressifs chez cette clientèle seraient associés à un fonctionnement social et interpersonnel plus pauvre, et ce, particulièrement lorsque le conjoint (sans TB) souffre lui aussi de symptômes dépressifs.

En résumé, des niveaux élevés de stress, un moins bon support social et avoir des relations de qualité moindre seraient associés aux rechutes à l’intérieur d’un an chez ce type de patients (Cohen, Hammen, Henry, & Daley, 2004). Présence d’anxiété en comorbidité De nombreuses études ont démontré que le TB est souvent associé à un trouble anxieux, les taux sont plus élevés que dans la population générale. En effet, McElroy et al. (2001), suggèrent que 42 % des patients bipolaires souffriraient d’un trouble anxieux comorbide.

La coexistence de ces deux troubles serait associée à un début plus précoce du TB (Bauer et al., 2005), à un risque de rechute plus élevé (Otto et al., 2006; Simon et al., 2004), à un plus grand nombre d’épisodes (Bauer et al., 2005), à des épisodes de plus longue durée, à une rémission plus tardive (Feske et al., 2000; Simon et al., 2004; Simon et al., 2007; Otto et al., 2006; Hawke, Provencher, Parikh, & Zagorski, 2013; Sala et al., 2012; Deckersbach et al., 2014), ainsi qu’à une moins bonne réponse au traitement pharmacologique (Vazquez, Baldessarini, & Tondo, 2014) et un moins bon fonctionnement 8 général (Boylan et al., 2004). Les troubles anxieux en comorbidité sont également associés à des taux d’idéations suicidaires et des taux de tentative de suicide beaucoup plus élevés chez les patients bipolaires (Simon et al., 2004; Hawke, Provencher, Parikh, & Zagorski, 2013; Simon et al., 2007; Young, Cooke, Robb, Levitt, & Joffe, 1993).

Habiletés de gestion de la maladie bipolaire

Selon Russel et Browne (2005), les patients bipolaires qui n’ont pas souffert de rechute après deux ans étaient activement engagés dans la gestion de leurs symptômes, leur engagement se manifestait de plusieurs façons : ils restaient vigilants aux signes précurseurs, identifiaient les déclencheurs de rechute, adoptaient une saine hygiène de vie et de saines habitudes pour gérer leur sommeil et leur stress, et enfin ils adhéraient à leur traitement et utilisaient les services disponibles au besoin. Avoir des habiletés optimales pour gérer la maladie et les symptômes résiduels semble donc un atout essentiel pour éviter de souffrir d’une rechute.

Selon la revue de Jackson, Cavanagh et Scott (2003), quatre patients sur cinq seraient capables d’identifier un ou plusieurs symptômes précurseurs de rechute et, tel que mentionné précédemment, la psychoéducation permettrait d’acquérir de telles habiletés. Tournier, Cougnard, Verdoux et Droulout (2008) suggèrent d’ailleurs que des patients ayant suivi un groupe psychoéducatif améliorent leurs connaissances sur le TB, sur l’identification des stresseurs et sur les déclencheurs potentiels de rechute.

Consulter un professionnel de la santé Les patients bipolaires bénéficieraient grandement d’une intervention psychosociale pendant la phase de maintien après un épisode. En effet, cela leur permettrait de travailler leurs habiletés de gestion du TB nécessaires pour diminuer les risques de faire une rechute (APA, 2002). Depuis la première publication du guide de pratique pour le traitement des patients ayant un TB de l’APA en 1994 (APA, 2002), plusieurs études ont appuyé le fait qu’un traitement psychosocial (tel qu’une psychothérapie individuelle) concomitant au traitement pharmacologique, pour une durée déterminée pendant la phase euthymique, serait grandement bénéfique pour les patients. Cela permettrait d’améliorer le pronostic des patients un ou deux ans après l’épisode dont ils ont souffert (APA, 2002).

De plus, il est suggéré que la psychoéducation combinée à une approche thérapeutique ciblant les attitudes et les croyances des patients améliorerait leur adhérence au traitement (Sajatovic, et al., 2005). Consulter un professionnel de santé régulièrement est donc tout indiqué pour protéger cette clientèle du risque de faire une rechute.

Adhérence et prise d’une médication appropriée

L’utilisation des antidépresseurs est particulièrement controversée chez les patients bipolaires. En effet, des études suggèrent que tout dépendamment du choix de médication, les patients peuvent être plus à risque de faire une rechute ou au contraire en être protégés (Tohen & al., 2003; Zarate & Tohen, 2004; Vieta, Angst, Reed, Bertsch, & Haro, 2009). Toutefois, les résultats de Tundo (2018) suggèrent qu’une utilisation prudente d’antidépresseurs associée à la prise de stabilisateurs de l’humeur chez des patients non agités et qui ne souffrent pas de bipolarité à cycle rapide est relativement sécuritaire. Clatworthy, Bowskill, Rank, Parham et Horne (2007) suggèrent que les patients prendraient leurs décisions à propos de leur médication selon leur perception de leur maladie et du traitement. Selon Aksoy et Kelleci (2016), l’enseignement des habiletés de gestion de la maladie permettrait donc d’améliorer l’adhérence à la médication des patients bipolaires, prévenant ainsi une rechute. De plus, ils précisent qu’accepter ou nier la maladie aurait une grande incidence sur la prise de médication.

Les professionnels de la santé gagneraient donc à régulièrement démystifier les croyances des patients afin que leur vision de la maladie soit plus juste, ce qui améliorerait l’adhérence à la médication et présagerait un meilleur pronostic. Selon la méta-analyse de Macheiner, Skavantzos, Pilz et Reininghaus (2017), 75 % des patients bipolaires traités conjointement par médication et thérapie psychosociale auraient un risque moins grand de faire une rechute que les patients qui prendraient uniquement leur médication.

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Table des matières

Chapitre 1 : Introduction
Les types d’interventions offertes
Life Goals Program
Principales variables de rechute
Présence d’évènements de vie stressants
Présence et gestion des émotions
Non-adhérence au traitement pharmacologique
Difficultés de sommeil
Abus de substance, consommation en comorbidité et mauvaise hygiène de vie
Conflits interpersonnels et manque de soutien social
Présence d’anxiété en comorbidité
Symptômes résiduels
Saison et température
Principales variables de protection
Habiletés de gestion de la maladie bipolaire
Consulter un professionnel de la santé
Adhérence et prise d’une médication appropriée
Soutien familial et environnemental
Saine hygiène de vie
Objectifs et pertinence de l’étude
Chapitre 2 : Méthodologie
Participants
Procédure
Le groupe psychoéducatif
Instruments de mesure
Analyses
Objectif 1
Objectif 2
Chapitre 3 : Résultats
Objectif 1
Définitions des catégories et sous-catégories
Présence d’états affectifs positifs ou négatifs
Habiletés de gestion de la maladie bipolaire non optimales
Évènements – Transition de vie
Hygiène de vie non optimale
Difficultés de sommeil
Conflits interpersonnels – Manque de soutien social
Accent mis sur le réseau social – Soutien social perçu
Saison – Température
Difficultés psychologiques
Difficultés associées à la prise de médication
Difficultés de la vie quotidienne
Difficultés cognitives
Routine instable – perturbée
Difficultés physiques
Suivi thérapeutique
Comportements inadaptés mentionnés comme aidants
Objectif 2
Chapitre 4 : Discussion
Facteurs de rechute
Facteurs de protection
Facteurs de rechute et de protection selon la présence ou l’absence de rechute à six et douze
mois suivant l’intervention
Conclusion
Recommandations
Limites et forces de l’étude
Implications cliniques et recherches futures
Références
Annexes

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