CONTEXTE HISTORIQUE
Les premiers textes retrouvés décrivant les prémices de l’aromathérapie datent de 4500 ans avant JC pendant la civilisation Égyptienne, les Égyptiens étant considérés comme les créateurs des huiles essentielles. Elles étaient d’abord majoritairement utilisées dans les parfums et les produits cosmétiques, notamment pour embaumer les morts lors de leur passage dans l’au-delà. Dans un premier temps les premières utilisations des huiles essentielles en médecines relevaient de la croyance ce qui leur donnaient un statut sacré. Très vite, les peuples du MoyenOrient, influencés par les Égyptiens, s’en servirent par la suite comme d’une médecine à part entière. C’est Alexandre Le Grand qui rapporta les huiles essentielles en Grèce suite à sa conquête d’Égypte pendant le 4ème siècle avant Jésus Christ. Hippocrate, considéré comme le père de la médecine scientifique, recensera toutes les connaissances médicales de l’époque dans un livre « Des aphorismes » dont les travaux recensent l’analyse (d’un point de vue médical) de 230 plantes. Ces travaux seront repris par la suite par Aristote et Théophraste. Influencés par les Grecs, les Romains s’intéressent aux huiles essentielles. Les romains étaient férus de bains aromatiques, de lotions, d’onguents et de crèmes parfumées. Dioscoride, qui reprendra finalement le travail d’Hippocrate, recensera 529 espèces de plantes dans son ouvrage « De materia medica ». Pendant le Moyen-Âge et dans un contexte de chasse à la sorcellerie, les huiles essentielles sont écartées car considérées comme « maléfiques ». Elles réapparaissent pendant les croisades sous l’appellation de « parfums d’Arabie ». Pendant cette période elles sont majoritairement utilisées pour leur propriété antibactérienne. Les pays arabes améliorent les méthodes de distillations notamment grâce à̀ la création du serpentin et créent la première huile essentielle pure : l’huile essentielle de rose. L’aromathérapie tombe ensuite dans l’oubli et il faudra attendre le 21 ème siècle pour que deux français soient à l’origine de leur réapparition : l’ingénieur chimiste René́-Maurice Gattefossé et le docteur Jean Valnet. Lors d’un accident dans son laboratoire ce premier se brûla la main et la plongea dans un récipient rempli d’huile essentielle de lavande vraie : le soulagement fut immédiat et la cicatrisation fut très rapide, ce qui l’incita à se consacrer à l’étude des propriétés antiseptiques de cette dernière. Il créa le mot « aromathérapie » et décrira la relation entre structure chimique et activité́ des composants aromatiques. En 1929 le pharmacien Louis Sevelinge étudie l’action des huiles essentielles sur les animaux et confirme leurs propriétés antibactériennes élevées. Il faudra attendre la guerre d’Indochine pour qu’un chirurgien militaire, Jean Valnet puisse tester cette activité anti-infectieuse sur les blessés, faute de médicaments. A son retour, il œuvrera avec succès pour changer l’avis du grand public sur les huiles essentielles.
Contexte actuel : Selon une étude réalisée par Allied Market Research, le marché global des huiles essentielles a engendré 8 milliards de dollars en 2018 et projette d’atteindre 15,61 milliards de dollars d’ici 2026. Les premiers producteurs mondiaux d’huiles essentielles (en volume produit) sont le Brésil suivi par l’Inde et la Chine. L’essence d’orange douce (citrus sinensis) est la plus produite au niveau mondial. L’huile essentielle de menthe est en seconde place (mentha arvensis) suiviepar l’essence de citron (Citrus limonum), l’eucalyptus, la menthe poivrée et la citronnelle. Et la France ? (3) En 2019, la France a importé 8 300 tonnes d’huiles essentielles d’une valeur de 354 millions d’euros. Les huiles essentielles viennent de Chine, (1er pays exportateur d’eucalyptus), du Brésil, (exportateur majeur d‘agrumes), d’Inde (gingembre, curcuma, anis, rose…) ; mais aussi d’Europe (Italie, Espagne), des Etats-Unis ou de l’Afrique du nord. Les exportations atteignent 4700 tonnes avec une valeur de 377 millions d’euros. Les États-Unis et l’Allemagne sont les deux premiers clients (essentiellement lavande et lavandin). Les huiles essentielles les plus demandées en officine sont principalement des huiles essentielles utilisées pour les affections ORL, les muscles et les articulations, ainsi que les sprays assainissant.
Les huiles essentielles riches en monoterpènes
Propriétés générales : bon antiseptique atmosphérique, actif sur l’herpès, effet cortisonlike, décongestionnant respiratoire, expectorant et décongestionnant, toniques et immunostimulants.
– Dermocaustiques et néphrotoxiques à dose élevée.
– Diluer à hauteur de 50% minimum dans une HV.
– Pas d’usage prolongé
Ces molécules sont les plus sensibilisantes et pourraient s’accumuler dans le tissu adipeux. Non adaptée au long court (faire une pause d’une à deux semaine toutes les trois semaines). Ces composés s’oxydent à l’air et à la lumière et les dérivés oxydés peuvent être allergéniques et déclencher de l’asthme chez les personnes sensibles.
→ Molécules principales, propriétés et huiles essentielles associées :
– Pinène mélange d’ et β-pinène (Anti-inflammatoire, stimulant adrénergique, mucolytique et expectorant). Ces molécules très présentes dans les huiles essentielles de pin sylvestre, de cyprès, de ciste, genévrier et sont présents en quantité moindre dans les autres familles de monoterpènes.
– Limonène mélange de d-limonène et de l-limonène. (Anti-inflammatoire utilisé dans l’asthme, sédatif, relaxant musculaire, mucolytique, expectorant, cholagogue, anxiolytique, dépresseur central)
On retrouve le limonène à l’état naturel dans les zestes d’agrumes ou en grande quantité dans l’essence d’orange amère, de citron et de mandarine ou en quantité moindre dans l’huile essentielle de pin et de cyprès. Les huiles essentielles riches en pinènes, 3-carène et limonène peuvent provoquer une hypersécrétion bronchique et une irritation des voies aériennes en cas d’usage prolongé : diluer très largement ces huiles essentielles en cas d’usage prolongé.
Molécules principales et huiles essentielles associées
On distingue les coumarines ayant des structures simples, les plus répandues dans le règne végétal (avec comme principale molécule la coumarine retrouvée dans la cannelle de Ceylan et de Chine) des coumarines plus complexes pour lesquelles il existe deux sous-familles :
– les furanocoumarines linéaires étant phototoxiques comme le psoralène et le bergaptène. Ils sont présents dans les huiles essentielles de Bergamote (Citrus aurantium ssp bergamia) mais aussi dans le persil et le céleri.
– les pyrannocoumarines (potentiellement hépatotoxique) comme la visnadine présente dans l’huile essentielle de Khella (Ammi visnaga) : propriétés spasmolytiques, vasodilatatrice des coronaires, bronchodilatatrices et urétérodilatatrice.
Les inhalations humides
Utilisable à partir de 12 ans. Nettoyer la muqueuse nasale avec un spray d’eau de mer pour plus d’efficacité. Mettre de l’eau bouillante dans un inhalateur (ou un bol), attendre 1 à 2 minutes puis rajouter les huiles essentielles. Si on se sert d’un bol : mettre une serviette autour du bol et du visage (nez et bouche) pour permettre aux vapeurs de diffuser du bol jusqu’au visage. Ensuite, respirer la vapeur pendant 5 minutes en fermant les yeux. Ce procédé entraîne une vasodilatation des muqueuses qui a pour conséquence d’augmenter leur perméabilité. Pour cette raison il vaudra mieux pratiquer les inhalations le soir afin d’éviter de sortir après, s’exposer au froid ou à la pollution et ne pas pratiquer d’inhalation en cas de couperose.
ASTHME
Bannir la diffusion atmosphérique en présence d’une personne asthmatique et/ou allergique et faire attention aux sprays contenant un nombre jugé trop important de COV par les pneumologues. Les huiles essentielles restent à manipuler avec précautions chez les sujets asthmatiques : les huiles essentielles les plus fluidifiantes sont déconseillées car susceptibles de déclencher une crise de même que les huiles riches en cinéole ou irritantes pour les voies respiratoires. On préférera les huiles essentielles antibactériennes et immunomodulatrices (comme Palmarosa, Tea tree, Thym à thujanol, Bois de Hô…), qui permettront d’éviter les surinfections bronchiques.
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Table des matières
INTRODUCTION
Partie A
I. Contexte historique
II. Réglementation
1. Règlementation des Huiles essentielles utilisées dans le domaine de la sante
2. Réglementation des essentielles utilisées comme additif alimentaire
3. Réglementation des huiles essentielles dans les produits cosmétiques
4. Réglementation des huiles essentielles à usage biocide
5. Critères qualité d’une huile essentielle
III. Composition chimique des huiles essentielles
1. Les huiles essentielles riche en terpènes (suffixe en « -ène)
1.A. Les huiles essentielles riches en monoterpènes
1.B. Les huiles essentielles riches en sesquiterpènes
2. Les huiles essentielles riches en alcools (suffixe en « -ol »)
2. A. Les huiles essentielles riches en phénols
2. B. Les huiles essentielles riches en monoterpénols
2. C. Les huiles essentielles riches en sesquiterpénols
3. Les huiles essentielles riches en cétones (suffixe en « -one »)
4. Les aldéhydes (suffixe « -al »)
4. A. Aldéhydes monoterpéniques
4. B. Aldéhydes aromatiques
5. Les huiles essentielles riches en oxydes terpénique
6. Les huiles essentielles riches en éthers : les phénols méthyl-éther
7. Les coumarines
8. Les huiles essentielles riches en esters
9. Les huiles essentielles riches en lactones
10. Les phtalides
11. Les ether-oxydes
IV) Les différentes voies d’administrations
1. La voie orale
2. La voie cutanée
3. Diffusion et inhalation
Les différents types d’inhalation
3. A. Les inhalations humides
3. B. Les inhalations sèches
PARTIE B
I. Precautions générales d’utilisation
II. Populations particulières
1. Insuffisants hepatiques
2. Insuffisants renaux
3. Patients epileptiques
4. Asthme
5. Terrain allergique
6. Troubles de la coagulation
7. Terrain cardiaque
8. Ages extremes
9. Patients thyroidiens et antecedents de cancers hormonaux
10. Grossesse
11. Interactions medicamenteuses
III. Les huiles essentielles ayant une monographie HMPC (Herbal Medicinal Product Commitee)
1. L’huile essentielle de Cannelle (Cinnamomum verum)
2. L’huile essentielle d’Eucalyptus (Eucalyptus globulus)
3. Huile essentielle de Menthe poivrée (Mentha x piperita)
4. Huile essentielle de Romarin officinal (Rosmarinus officinalis)
5. Huile essentielle de Clou de girofle (Syzygium aromaticum)
6. Huile essentielle de Lavande officinale (Lavandula angustifolia)
7. Huile essentielle de Tea tree (Melaleuca alternifolia)
IV. Propriétés des huiles essentielles et usage traditionnel
1. Les huiles essentielles mucolytiques et expectorantes
2. Les huiles essentielles à propriétés anti-infectieuses
3. Quelques huiles essentielles antalgiques ou anti-inflammatoires (utilisables en co-analgésie)
4. Les huiles essentielles antispasmodiques (action sur le Système Nerveux Autonome)
5. Les huiles essentielles ayant une action sur le Système Nerveux Central
6. Les huiles essentielles agissant au niveau vasculaire
7. Les huiles essentielles à propriétés digestives
Partie C
I. Fiches recensant les principales huiles essentielles conseillées en officine, leurs composés majeurs, les propriétés principales, les contre-indicationS, les précautions d’emploi et leurs interactions potentielles
II. Indication et huiles essentielles associées
III. Cas de Comptoirs
1. Cas n°1
2. Cas N°2
3. Cas N°3
4. Cas N°4
5. Cas N°5
6. Cas N°6
Conclusion
Bibliographie
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