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Systรจme ABO (ISBT 001) :
Le systรจme ABO est le plus important de tous les systรจmes de groupes sanguins en mรฉdecine transfusionnelle.
๏ Dรฉfinition :
Le systรจme ABO est dรฉfini par :
๏ง La prรฉsence ร la surface des globules rouges, des tissus et souvent des sรฉcrรฉtions soit dโun antigรจne A (groupe A), soit dโun antigรจne B (groupe B), soit des deux (groupes AB) ou bien par lโabsence dโantigรจnes A et B (groupe O).
๏ง La prรฉsence dโanticorps naturels et rรฉguliers dans le sรฉrum qui correspond ร lโantigรจne ou aux antigรจnes absents ร la surface des globules rouges. [9] Cโest le seul systรจme dont la dรฉfinition repose sur lโexistence concomitante dโantigรจnes membranaires et dโanticorps plasmatiques prรฉsents de faรงon constante.
๏ Historique :
Le systรจme ABO est le premier systรจme de groupe sanguin dรฉcouvert chez lโhomme au dรฉbut du XX siรจcle grรขce aux travaux de Landsteiner et Sturli qui essayaient de comprendre pourquoi certaines transfusions sanguines interhumaines rรฉussissaient alors que dโautres รฉchouaient.
Pour mettre en รฉvidence ce systรจme, Landsteiner 1900, alors assistant ร lโinstitut dโanatomie pathologique de Vienne, a fait rรฉagir le sรฉrum de chacun de six de ses collaborateurs vis-ร -vis des globules rouges de leurs cinq autres, il a remarquรฉ que le sรฉrum dโun groupe A รฉtait capable dโagglutiner les hรฉmaties de personnes appelรฉes groupe B. Sโil fait lโinverse, il y a รฉgalement agglutination. Il a mis en รฉvidence deux Antigรจnes : A et B. Les globules rouges, qui nโรฉtaient pas agglutinรฉs par les sรฉrums des groupes A et B sont appelรฉes O (zรฉro), Il a ainsi dรฉfini trois catรฉgories d’individus.
En 1902, deux รฉlรจves de Landsteiner, Decastello et Sturli, ont dรฉcrit le quatriรจme et le plus rare des quatre groupes sanguins, le groupe AB. [9 ; 12]
๏ Gรฉnรฉtique des systรจmes ABO :
Le gรจne des groupes de systรจmes ABO est portรฉ par le chromosome 9 ร la position 9q34 et prรฉsente 3 allรจles : A, B et O. Les allรจles A et B sont co-dominants par rapport ร O qui est rรฉcessif. Ils sโexpriment au niveau du phรฉnotype.
Un individu possรจde deux chromosomes lโun reรงu du pรจre, lโautre de la mรจre. Six arrangements distincts des chromosomes (gรฉnotypes) sont donc possibles : OO, AO, BO, AA, AB, BB. Mais seulement quatre groupes sanguins (phรฉnotypes) sont dรฉfinis par ces arrangements. (Cf. tableau II)
Aux phรฉnotypes O et AB, correspond au seul gรฉnotype. Pour les A et B, le phรฉnotype peut รชtre le fait de diffรฉrents gรฉnotypes (soit AA soit AO ; soit BB soit BO).
Les sujets du groupe O sont donc toujours homozygotes et ceux du groupe AB toujours hรฉtรฉrozygotes, mais les sujets A et B peuvent รชtre homozygotes (AA, BB) ou hรฉtรฉrozygotes (AO, BO), ce qui limite considรฉrablement la valeur du systรจme ABO pour la recherche de la paternitรฉ.
๏ Les antigรจnes du systรจme ABO :
Les antigรจnes A, B et H sont des oligosaccharides portรฉs par des glycolipides membranaires des hรฉmaties, des tissus et des liquides biologiques particuliรจrement dans la salive (Cette prรฉsence dans les secrรฉtions est sous la dรฉpendance du gรจne FUT2 sรฉcrรฉteur, le gรจne Se qui est prรฉsent chez 80 % dโindividus).
Les produits des gรจnes A, B, H sont des enzymes appelรฉes glycosyltransfรฉrases.
Lโallรจle H code pour la fucosyl-transfรฉrase qui ajoute un fucose ร lโextrรฉmitรฉ terminale de la chaรฎne oligosaccharidique de base : on obtient lโantigรจne H qui est le substrat pour dโautres rรฉactions enzymatiques รฉventuelles :
๏ง Si la personne exprime lโallรจle A qui code pour la N-acรฉtyl-galactosamyl-transfรฉrase, on obtient lโAg A par lโajout dโun rรฉsidu alpha-N-acรฉtyl-galactosamine ร lโantigรจne H.
๏ง Si la personne exprime lโallรจle B qui code pour la galactosyl-transfรฉrase, on obtient lโAg B par lโajout dโun rรฉsidu D-galactose ร lโantigรจne H.
๏ง Ceux qui portent lโallรจle A sur un chromosome et lโallรจle B sur lโautre auront ร la fois les antigรจnes A et B.
๏ง Ceux qui nโont ni lโallรจle A, ni lโallรจle B ne modifient pas leur substance H et sont dits de groupe ยซ O ยป.
Lโantigรจne H est prรฉsent sur tous les รฉrythrocytes humains exceptรฉ chez les sujets du groupe Bombay qui sont gรฉnotypiquement hh et ne peuvent exprimer ni lโantigรจne A, ni lโantigรจne B, mรชme sโils possรจdent un gรจne A ou un gรจne B ou les deux. Lโintensitรฉ de lโAg H est maximale sur les hรฉmaties O et minimale sur les hรฉmaties A et B. Lโantigรจne A est exprimรฉ diffรฉremment selon les individus. Il existe en effet des sous-groupes de lโantigรจne A dรฉfinis par le nombre de sites antigรฉniques sur la membrane des hรฉmaties dont les plus connus sont : A1 et A2 (80% et 20 % respectivement dans la population caucasienne). La diffรฉrence entre A1 et A2 est :
๏ง Quantitative : le nombre de sites antigรฉniques A รฉtant plus important sur les globules rouges A1, que sur les globules rouges A2 (environ 1รก 2 millions dโรฉpitopes chez A1 contre 500000 รฉpitopes chez les A2).
๏ง Qualitative : chez les A1, les Ag H sont entiรจrement saturรฉs par le N-acรฉtyl-galactosamine, chez les A2 les Ag H ne sont pas tous saturรฉs.
Les hรฉmaties A1 agglutinent rapidement avec des anticorps anti A mais pas avec des anti-H, et les hรฉmaties A2 agglutinent plus lentement avec l’anti-A, et avec l’anti-H aussi.
Les antigรจnes A et B se trouvent largement rรฉpandus dans lโenvironnement, en particulier chez les bactรฉries, et les anticorps anti-A et anti-B correspondent en rรฉalitรฉ ร une immunisation acquise vis-ร -vis ces antigรจnes รฉtrangers.
Dโautres antigรจnes A et de B plus rares et dโexpressions trรจs faibles sont ร indiquรฉs : A3, Ax, Aend, Am, Ael, Ay et B3, Bx, Bm et Bel, mais sans aucun intรฉrรชt sur le plan transfusionnel. [9]
Systรจme Rhรฉsus (ISBT 004) :
๏ Dรฉfinition :
Cโest un systรจme allo typique de groupe sanguin รฉrythrocytaire le plus complexe, dรฉfini par la prรฉsence ou lโabsence dโun antigรจne dit antigรจne Rh ou antigรจne D. Le systรจme Rh est lโun des systรจmes les plus immunogรจnes de groupe sanguin aprรจs le systรจme ABO. Cโest un systรจme propre aux globules rouges. Il est extrรชmement polymorphe, composรฉ de plus de 55 antigรจnes diffรฉrents. En pratique transfusionnelle, seuls cinq antigรจnes du systรจme Rh sont recherchรฉs de faรงon courante : les antigรจnes D (RH1), C (RH2), E (RH3), c (RH4), e (RH5). [9]
๏ Historique :
En 1939, P. Levine et R. E. Stetson suspectent la prรฉsence dโun anticorps dans le plasma dโune femme venant dโaccoucher dโun enfant mort-nรฉ prรฉsentant une anรฉmie et un ictรจre. Cette femme, transfusรฉe en urgence avec du sang pourtant ABO compatible, a prรฉsentรฉ un accident hรฉmolytique grave, presque mortel.
En 1940, Landsteiner et Wienner obtiennent un hรฉtรฉro-anticorps de lapin immunisรฉ par des hรฉmaties de singe (Maccacus rhesus). Le sรฉrum du lapin ainsi obtenu est testรฉ vis-ร -vis des globules rouges humains qui donnaient une rรฉaction positive avec 85% de la population. On a ainsi identifiรฉ lโantigรจne D, et les sujets qui en possรจdent sont dits Rh positif, ceux qui ne le possรจdent pas sont dit Rh nรฉgatif.
En 1941, Wienner dรฉcouvre lโantigรจne C et Levine dรฉcouvre lโantigรจne c.
En 1943, Wienner dรฉcouvre lโantigรจne E.
En 1945, Mourant, Coombs et Race mettent en รฉvidence le test de Coombs indirect, et de ce fait ils dรฉcouvrent lโantigรจne e.
En 1946, Sratton dรฉcouvre lโantigรจne D faible. [12 ; 16]
๏ Nomenclature :
Plusieurs nomenclatures sont proposรฉes :
๏ง FISHER et RACE : DCE
๏ง WIENNER : R et r
๏ง ROSENFIELD : Rh et Hr
๏ง ISBT1993 (Chiffres) : RH : 1, 2, 3, 4, 5
Quelques autres systรจmes :
Systรจme KEL (ISBT 006)
๏ Dรฉfinition :
Il sโagit du systรจme le plus important en mรฉdecine transfusionnelle aprรจs le systรจme ABO et le systรจme RH.
Le systรจme KEL possรจde 2 antigรจnes principaux : K (KEL1) et k (KEL2 ou Cellano), qui sont antithรฉtiques portรฉs par une glycoprotรฉine membranaire dont lโexpression est restreinte ร la lignรฉe รฉrythrocytaire. [9 ; 10]
Lโexpression du KEL rรฉsulte de lโassociation de deux systรจmes de groupes sanguins ร savoir : le KEL et le XK. Le systรจme XK qui initialement inclus dans le systรจme Kel est maintenant un systรจme ร part entiรจre.
Le gรจne XK est localisรฉ sur le chromosome X avec un seul antigรจne public : lโAg XK1.
๏ Antigรจnes du systรจme KEL :
Ce systรจme compte aujourd’hui 36 antigรจnes qui sont exprimรฉs sur la glycoprotรฉine KEL codรฉe par le gรจne KEL localisรฉ sur le chromosome 7. D’un point de vue fonctionnel, cette molรฉcule possรจde une activitรฉ enzymatique de conversion, par clivage d’un prรฉcurseur inactif (big-endothรฉline-3), elle crรฉe l’endothรฉline-3 actif, qui est un puissant vasoconstricteur. [17]
La protรฉine KEL est une glycoprotรฉine de poids molรฉculaire de 93 kDa (Figure 5). Les antigรจnes KEL apparaissent dรจs la 10e semaine de gestation et sont bien dรฉveloppรฉs ร la naissance. Leur expression apparaรฎt ร des stades prรฉcoces de l’รฉrythropoรฏรจse. Sur une cellule mature, le nombre de copies par hรฉmatie est estimรฉ entre 3 500 et 17 000.
Les antigรจnes KEL rรฉsultent de la substitution d’un nuclรฉotide qui aboutit ร la substitution d’un aa. L’absence totale d’antigรจnes KEL, caractรฉrisant le phรฉnotype Ko, est le fait de divers mรฉcanismes incluant des dรฉlรฉtions nuclรฉotidiques, des altรฉrations de sites d’รฉpissage, l’introduction prรฉmaturรฉe de codons stop ainsi que des mutations ponctuelles aboutissant ร la substitution d’aa. La faible expression des antigรจnes KEL, caractรฉrisant le phรฉnotype Kmod est liรฉe ร diverses mutations faux sens. [9]
๏ Anticorps du systรจme Kel :
Les antigรจnes du systรจme Kel sont trรจs immunogรจnes et l’anti-K est un anticorps courant qui peut รชtre responsable de rรฉactions transfusionnelles sรฉvรจres. Ceci justifie de respecter aussi souvent que possible le phรฉnotype K, comme le phรฉnotype Rh, en particulier chez les femmes en รขge de procrรฉer et chez les sujets polytransfusรฉs. Cependant, compte tenu de la frรฉquence รฉlevรฉe de donneurs de sang de phรฉnotype K- (91 %) dans la population caucasienne, il nโest pas difficile dโobtenir du sang compatible pour les sujets de la mรชme population prรฉsentant un anticorps anti-K. Les anticorps anti-k (KEL2) sont trรจs rares, 0,2 % seulement de la population caucasienne nโexprimant pas lโantigรจne k. Ils sont cependant aussi dangereux que les anti-K et peuvent conduire ร des situations dโimpasse transfusionnelle, la frรฉquence des donneurs compatibles รฉtant trรจs faible dans cette mรชme population.
En cas de MHNN liรฉe ร des anticorps du systรจme Kel, l’anรฉmie fลtale peut s’avรฉrer sรฉvรจre et semble รชtre liรฉe plus ร une inhibition de l’รฉrythropoรฏรจse qu’ร une destruction immune pรฉriphรฉrique des hรฉmaties de l’enfant. L’efficacitรฉ d’un traitement de l’anรฉmie du nouveau-nรฉ par รฉrythropoรฏรฉtine a รฉtรฉ rapportรฉe. [4] Enfin, ces anticorps ont รฉtรฉ aussi impliquรฉs dans l’inhibition de la myรฉlopoรฏรจse et de la thrombopoรฏรจse pouvant aboutir ร des thrombopรฉnies fลtales. En cas de stimulation par voie obstรฉtrico-transfusionnelle, les individus de phรฉnotype K0 fabriquent un anticorps anti-KEL5 (Ku) reconnaissant un antigรจne de grande frรฉquence qui a รฉtรฉ impliquรฉ dans des rรฉactions transfusionnelles sรฉvรจres et des MHNN. [9]
Systรจme Duffy (ISBT 008) :
๏ Dรฉfinition :
C’est un systรจme de groupe sanguin bi-allรฉlique, avec deux antigรจnes communs, Fya (FY1) et Fyb (FY2), et un anticorps assez frรฉquent, l’anti-Fya. Ce dernier est un allo anticorps immun irrรฉgulier actif ร 37ยฐC, qui peut รชtre responsable de graves accidents hรฉmolytiques de transfusion et de MHNN. La prรฉvention de l’allo-immunisation est indiquรฉe chez les patients soumis ร des transfusions รฉrythrocytaires itรฉratives. Il existe d’exceptionnels sujets caucasiens ne prรฉsentant ni l’antigรจne Fya ni l’antigรจne Fyb, ils sont alors dรฉpourvus d’un antigรจne public dรฉnommรฉ Fy3. Ce phรฉnotype est en revanche trรจs frรฉquent dans la population d’origine afro antillaise (68 %), oรน un grand nombre de sujets sont porteurs ร lโรฉtat homozygote dโun allรจle silencieux, avec un phรฉnotype รฉrythrocytaire Fy (a-b-). Chez ces sujets, la glycoprotรฉine Duffy est absente des รฉrythrocytes mais prรฉsente dans les autres tissus de lโorganisme. [18]
Le system Duffy a รฉtรฉ identifiรฉ comme รฉtant le rรฉcepteur du Plasmodium vivax. Cette notion a permis dโexpliquer le fait que le phรฉnotype FY(1-2-) rรฉsiste ร lโinvasion de ce parasite, de mรชme que la toxine du Staphylococcus aureus. [9]
๏ Antigรจnes du systรจme Duffy :
Le systรจme Duffy compte aujourd’hui 05 antigรจnes (FY1, 2, 3, 5 et 6) qui sont exprimรฉs sur la glycoprotรฉine DARC (Duffy Antigen Receptor for Chemokines) codรฉe par le gรจne FY qui est localisรฉ sur le chromosome 1. D’un point de vue fonctionnel, cette molรฉcule possรจde des fonctions de rรฉcepteur.
Les deux antigรจnes Fya (FY1) et Fyb (FY2) dรฉterminent les trois phรฉnotypes suivants ; Fy (a+b-), Fy (a-b+) et Fy (a+b+). Leur polymorphisme repose sur la substitution d’un aa (Gly42Asp) localisรฉ sur le domaine EC de la molรฉcule Fy. (Figure 6)
La protรฉine Fy est une glycoprotรฉine de 336 aa qui traverse la membrane รฉrythrocytaire ร sept reprises. Cette molรฉcule peut รชtre considรฉrรฉe comme un rรฉcepteur des chรฉmokines et a la capacitรฉ de se fixer ร IL-8 et ร MCP-1. Compte tenu de cette association, la protรฉine Fy a รฉtรฉ nommรฉe protรฉine DARC. Les antigรจnes Fy peuvent รชtre dรฉtectรฉs ร 6 ou 7 semaines de gestation et sont trรจs bien dรฉveloppรฉs ร la naissance. [9]
๏ Anticorps du systรจme Duffy :
La majoritรฉ des anticorps (anti-Fya et anti-Fyb) de ce systรจme rรฉsultent tous d’allo-immunisation. Ils sont majoritairement de classe IgG (sous-classe IgG1), et trรจs rarement de classe IgM. L’anti-Fyb est moins courant que l’anti-Fya. Ces anticorps sont le plus souvent retrouvรฉs dans des mรฉlanges. L’anti-Fy3 est synthรฉtisรฉ par les individus Fy (a-b-) essentiellement d’origine europรฉenne, les sujets d’origine africaine s’immunisant plus rarement (l’anti-Fy3 des sujets non africains reconnaรฎt les hรฉmaties de cordons, alors que celui des Africains ne les reconnaรฎt pas ou peu). La MHNN liรฉe aux anticorps du systรจme Duffy est rare et habituellement sans gravitรฉ. Les quelques exemples d’anti-Fy5 rapportรฉs ont รฉtรฉ dรฉcrits chez des sujets drรฉpanocytaires polytransfusรฉs et certains ont รฉtรฉ impliquรฉs dans des rรฉactions transfusionnelles. Il convient donc de sรฉlectionner des hรฉmaties dรฉpourvues des antigรจnes correspondant aux anticorps dรฉtectรฉs. Il n’a pas รฉtรฉ rapportรฉ de cas de MHNN ร anti-Fy3 et anti-Fy5. [9]
Systรจme Kidd (ISBT 009) :
๏ Dรฉfinition :
Le systรจme Kidd comporte deux antigรจnes antithรฉtiques (Jka/Jkb) et un antigรจne de grande frรฉquence (Jk3). Ces antigรจnes sont exprimรฉs sur la glycoprotรฉine Jk qui est codรฉe par le gรจne SLC4A1 (Solute Carrier family 4, Anion Exchanger 1) localisรฉ sur le chromosome 18. D’un point de vue fonctionnel, cette molรฉcule est impliquรฉe dans les phรฉnomรจnes de transport transmembranaire de molรฉcules d’urรฉe. [9]
๏ Antigรจnes du systรจme Kidd :
Le systรจme Kidd compte aujourd’hui 03 antigรจnes, Les deux antigรจnes Jka (JK1) et Jkb (JK2) dรฉterminent les trois phรฉnotypes suivants dont les frรฉquences varient d’une population ร l’autre ; Jk(a+ b-), Jk(a-b+) et Jk(a+b+). L’antigรจne Jka est plus immunogรจne que Jkb. Leur polymorphisme repose sur la substitution d’un aa (Asp280Asn) localisรฉ sur la quatriรจme boucle EC de la molรฉcule Jk (Figure 7). L’antigรจne Jk3 (JK3) est un antigรจne de grande frรฉquence prรฉsent chaque fois que Jka et/ou Jkb sont prรฉsents. Le phรฉnotype Jk(a-b-) est rare mais prรฉsente une incidence (> 1%) plus importante dans les populations asiatiques et polynรฉsiennes. [9]
La protรฉine Jk est une glycoprotรฉine de 389 aa traverse la membrane รฉrythrocytaire ร 10 reprises (Figure 7). La troisiรจme boucle EC de la molรฉcule comporte un site de glycosylation (Asn211). Bien que cette protรฉine comporte dix rรฉsidus de cystรฉine, le fait qu’un seul soit en position EC explique sa rรฉsistance au traitement par les agents rรฉducteurs. La structure de cette protรฉine est caractรฉristique des molรฉcules transporteurs d’urรฉe. Les antigรจnes du systรจme Kidd sont dรฉtectables dรจs la 11e semaine de gestation et bien dรฉveloppรฉs ร la naissance. [9]
๏ Anticorps du systรจme Kidd :
Les anticorps anti-Jka et anti-Jkb sont relativement rares et souvent retrouvรฉs au sein de mรฉlanges dโautres anticorps. Lโanti-Jkb est moins frรฉquent que lโanti-Jka. Ces anticorps sont caractรฉrisรฉs par leur capacitรฉ ร induire une rรฉponse anamnestique rapide et intense pouvant รชtre responsable de rรฉactions transfusionnelles sรฉvรจres. Leur agressivitรฉ en situation dโincompatibilitรฉ transfusionnelle associรฉe ร leur difficultรฉ classique de dรฉtection les a qualifiรฉ dโAc perfides et dangereux. Bien que les anticorps du systรจme Kidd soient majoritairement de classe IgG, il est admis quโils peuvent activer le complรฉment et initier une hรฉmolyse aiguรซ. Cela parait liรฉ au fait quโune petite proportion de ces anticorps soit de nature IgM. Lโanti-Jk3 est synthรฉtisรฉ par les individus Jk(a-b-) de type ยซ rรฉcessif ยป (dont le mรฉcanisme nโest pas liรฉ ร lโaction du gรจne inhibiteur In(Jk) qui laisse persister de petites quantitรฉs de protรฉines Jk). Il est donc impรฉratif, en cas de prรฉsence dโun anticorps du systรจme Kidd (Jk3 inclus) de sรฉlectionner des hรฉmaties dรฉpourvues de lโantigรจne correspondant. Plusieurs cas dโauto-anti-Jk associรฉs ou non ร des AHAI ont รฉtรฉ dรฉcrits. [9]
Systรจme MNS (ISBT 002)
๏ Dรฉfinition :
Le systรจme MNS comporte 49 antigรจnes exprimรฉs sur deux glycoprotรฉines membranaires, les glycophorines A (GPA) et B (GPB), codรฉes respectivement par deux gรจnes homologues, GYPA et GYPB, localisรฉs et รฉtroitement liรฉs sur le chromosome 4. Ces derniers sont liรฉs ร un troisiรจme gรจne homologue, le gรจne GYPE, qui, bien que ne s’exprimant pas au niveau รฉrythrocytaire, participe ร des rรฉarrangements gรฉniques qui aboutissent ร l’apparition de certains variant du systรจme MNS (ERIK/MNS37). D’un point de vue fonctionnel, bien que ces molรฉcules apparaissent comme des rรฉcepteurs de divers agents pathogรจnes, leur rรดle au niveau รฉrythrocytaire n’est pas encore รฉlucidรฉ. Toutefois, l’absence de GPA et/ou GPB observรฉe dans certains phรฉnotypes rares n’apparaรฎt pas avoir d’impact pathologique. [9]
๏ Antigรจnes du systรจme MNS :
Parmi les antigรจnes du systรจme MNS, deux paires d’antigรจnes antithรฉtiques M/N (MNS1/MNS2) et S/s (MNS3/MNS4) sont couramment รฉtudiรฉes au laboratoire. Les antigรจnes M/N sont portรฉs par la glycophorine A (GPA) et S/s par la glycophorine B (GPB).
๏ Anticorps du systรจme MNS :
Les antigรจnes S et s sont importants pour la transfusion de globules rouges. L’anti-S est cependant beaucoup plus frรฉquent que l’anti-s. Environ 1 % des personnes d’origine afro antillaise prรฉsentent un phรฉnotype S-s- ; de tels sujets sont dรฉpourvus d’un antigรจne public dรฉnommรฉ U (MNS5) et peuvent dรฉvelopper un anticorps anti-U. Le sang de groupe U- est l’une des spรฉcificitรฉs rares les plus demandรฉes auprรจs du Centre national de rรฉfรฉrence pour les groupes sanguins (CNRGS, Paris), en particulier pour la transfusion de malades drรฉpanocytaires prรฉsentant un tel phรฉnotype.
En gรฉnรฉral, les anticorps anti-M et anti-N prรฉsentent peu d’intรฉrรชt clinique, ร lโinverse des anticorps anti-S et anti-s qui sont des anticorps immuns impliquรฉs dans des rรฉactions transfusionnelles et peuvent causer des MHNN sรฉvรจres ou fatales. [9]
DIABETE :
Dรฉfinition :
Le diabรจte est dรฉfini comme une affection mรฉtabolique, caractรฉrisรฉe par une hyperglycรฉmie chronique (taux de sucre dans le sang trop รฉlevรฉ) rรฉsultant dโun dรฉficit de sรฉcrรฉtion dโinsuline, dโanomalie de lโaction de lโinsuline sur ces tissus cibles, ou de lโassociation des deux. [1]
Une glycรฉmie ร jeun supรฉrieure ร 1,26 g/l (7 mmol/l) ร deux reprises ou glycรฉmie supรฉrieure ร 2 g/l (11,1 mmol/l) ร nโimporte quel moment de la journรฉe dรฉfinit les critรจres du diabรจte. [19]
Lโinsuline est une hormone produite par les cellules des ilots de Langerhans du pancrรฉas, indispensable ร la pรฉnรฉtration du glucose sanguin dans les cellules. Lorsquโelle fait dรฉfaut, le taux de sucre augmente dans le sang, or lโorganisme est trรจs sensible ร ces variations. La chronicitรฉ de lโhyperglycรฉmie est responsable de complications ร long terme touchant de nombreux organes notamment les yeux, les reins, les nerfs, le cลur et les vaisseaux. [20]
Diabรจte de type 1 ou Diabรจte Insulino-Dรฉpendant :
Le diabรจte de Type 1 pourrait รชtre provoquรฉ par une rรฉaction auto-immune au cours de laquelle le systรจme immunitaire de lโorganisme attaque les cellules des ilots du pancrรฉas qui produisent lโinsuline. Lโorganisme devient alors incapable de produire lโinsuline dont il a besoin, ou alors en quantitรฉ trรจs faible, avec pour consรฉquence une dรฉficience relative ou absolue en insuline. Les causes de ce processus destructeur ne sont pas totalement comprises, mais une susceptibilitรฉ gรฉnรฉtique combinรฉe ร des facteurs dรฉclencheurs environnementaux, tels quโune infection virale, des toxines ou certains facteurs alimentaires, sont impliquรฉs. [1]
Il est remarquable par son dรฉbut brutal : syndrome cardinal associant polyurie, polydipsie, polyphagie, amaigrissement et asthรฉnie chez un sujet jeune, mince, avec cรฉtonurie associรฉe ร la glycosurie. On ne retrouve dโantรฉcรฉdent familial que dans 1 cas sur 10. Il survient essentiellement avant 20 ans, (tableau V) mais connaรฎt 2 pics dโincidence vers 12 et 40 ans. Il peut รชtre aussi associรฉ ร dโautres maladies auto-immunes (vitiligo, maladie de Basedow, thyroรฏdites, maladie de Biermer). [19]
Diabรจte de type 2 ou Diabรจte Non Insulino-Dรฉpendant :
Le diabรจte de Type 2 est la forme la plus courante de la maladie et reprรฉsente environ 90 % de tous les cas. Dans cette forme de diabรจte, lโhyperglycรฉmie est le rรฉsultat dโune production inadรฉquate dโinsuline et de lโincapacitรฉ de lโorganisme ร rรฉpondre pleinement ร lโinsuline, un รฉtat qualifiรฉ de rรฉsistance ร lโinsuline. Les causes du diabรจte de Type 2 ne sont pas totalement comprises, mais il existe un lien รฉtroit avec le surpoids et lโobรฉsitรฉ, de mรชme le vieillissement et les antรฉcรฉdents familiaux. Parmi les principaux facteurs de risques modifiables, citons une adipositรฉ excessive (obรฉsitรฉ), une mauvaise alimentation/nutrition, le sรฉdentarisme, le prรฉ-diabรจte ou lโintolรฉrance au glucose (IG), le tabagisme et des antรฉcรฉdents de diabรจte gestationnel avec exposition du fลtus ร une glycรฉmie รฉlevรฉe pendant la grossesse. [1]
La dรฉcouverte est souvent fortuite et on retrouve une hรฉrรฉditรฉ familiale, souvent associรฉe ร lโhypertension artรฉrielle essentielle et/ou ร une hypertriglycรฉridรฉmie. [19]
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
I. GROUPES SANGUINS ERYTHROCYTAIRES
I- 1. Gรฉnรฉralitรฉs
I. 2. Systรจme ABO (ISBT 001)
I- 3. Systรจme Rhรฉsus (ISBT 004)
I. 4. Quelques autres systรจmes
I. 4. 1. Systรจme KEL (ISBT 006)
I. 4. 2. Systรจme Duffy (ISBT 008)
I. 4. 3. Systรจme Kidd (ISBT 009)
I. 4. 4. Systรจme MNS (ISBT 002)
II โ DIABETE
II. 1. Dรฉfinition
II. 2. Diabรจte de type 1 ou Diabรจte Insulino-Dรฉpendant
II. 3. Diabรจte de type 2 ou Diabรจte Non Insulino-Dรฉpendant
II. 4. รpidรฉmiologie
II. 4. 1. รpidรฉmiologie mondiale
II. 4. 2. รpidรฉmiologie au Sรฉnรฉgal
II. 5. Facteurs de risques du diabรจte de type 2
II. 5. 1. Facteurs gรฉnรฉtiques
II. 5. 2. Facteurs environnementaux
II. 6. Signes cliniques
II. 7. Diagnostic biologique et suivi
II. 7. 1. Glycรฉmie
II. 7. 2. Hรฉmoglobine glyquรฉe (HbA1c)
III. Les groupes sanguins et les pathologies
III. 1. Groupes sanguins ABO et diabรจte
III. 2. Groupes sanguins ABO et maladies cardiovasculaires
III. 3. Groupes sanguins ABO et cancers
III. 4. Groupes sanguins ABO et paludisme
DEUXIEME PARTIE TRAVAIL PERSONNEL
I. METHODOLOGIE
I. 1. Cadre dโรฉtude
I. 2. Type dโรฉtude
I. 3. Pรฉriode dโรฉtude
I. 4. Population dโรฉtude
I. 5. Matรฉriels et mรฉthodes
I. 5. 1. Matรฉriels
I. 5. 2. Mรฉthodes
I. 5. 2. 1. Recueil des donnรฉes
I. 5. 2. 2. Paramรจtres รฉtudiรฉs
I. 5. 2. 2. 1. รtapes prรฉ-analytiques
I. 5. 2. 2. 2. รtapes analytiques
I. 5. 2. 3. Traitement des donnรฉes
I. 5. 2. 4. Considรฉrations รฉthiques
II- RESULTATS
II-1. Rรฉsultats descriptifs
II-2. Rรฉsultats analytiques
III. DISCUSSION
IV. CONCLUSION
V. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
VI. ANNEXES
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