GROUPES PHYTOCHIMIQUES MAJEURS DES FEUILLES DE Elaeis guineensis Jacq. (Arecaceae)

Cas de l’inflammation aiguë

       Il s’agit d’une réponse immédiate, brutale, de courte durée (quelques jours ou semaines), à un agent agresseur. Elle est caractérisée par des phénomènes vasculoexsudatifs intenses. Les inflammations aiguës guérissent spontanément ou avec un traitement, mais peuvent laisser des séquelles si la destruction tissulaire est importante. Trois séquences d’événements complexes et intriqués composent la réaction inflammatoire :
– Phase d’initiation qui fait suite à un signal de danger d’origine endogène ou exogène et qui met en jeu des effecteurs primaires (cellules résidentes et recrutées) ;
– Phase d’amplification avec mobilisation et activation d’effecteurs secondaires (médiateurs pré- et néo- formés)
– Phase de résolution et de réparation qui tend à restaurer l’intégrité du tissu agressé (Peltier, 1987 ; Galanaud, 1995 ; Miossec, 2003).
Classiquement l’inflammation aiguë peut être décrite par ses trois principales phases.

Régulation de la réponse inflammatoire

         La réponse inflammatoire est étroitement connectée à la réponse immunitaire. Réponses immunitaire et inflammatoire se régulent réciproquement, par l’intermédiaire des éicosanoides et surtout des cytokines (Figure 2). Le processus inflammatoire a tendance à s’autolimiter, sous l’influence de :
– inhibiteurs naturels de certaines cytokines produites par les macrophages activés (inhibiteurs de l’IL-1 pour son récepteur, récepteurs solubles du TNF)
– cytokines à effet désactivateur du macrophage et de l’immunité à médiation cellulaire : IL-10, TGF-β qui est le principal inducteur de la fibrose secondaire à l’inflammation chronique ;
– glucocorticoïdes naturels, inhibiteurs de la production des éicosanoides et des cytokines (Galanaud, 1995).

Cas de l’obésité et du diabète de type 2

         Le tissu adipeux blanc, longtemps considéré comme un tissu de réserve énergétique, est maintenant reconnu comme un organe endocrine, qui joue un rôle dans la physiologie de l’immunité et la physiopathologie de l’inflammation (Poitou et Clément, 2005). Il sécrète des hormones, comme la leptine et l’adiponectine, ainsi que d’autres molécules, rassemblées sous le terme d’adipokines. Celles-ci, produites directement par les adipocytes ou par les macrophages infiltrant le tissu adipeux, induisent un état inflammatoire chronique de faible intensité, qui pourrait jouer un rôle central, à la fois dans les complications cardiovasculaires de l’obésité et dans l’insulino-résistance, facteur de risque de diabète de type 2 (Fève et Bastard, 2007). L’obésité et le diabète de type 2 sont associés à une résistance à l’insuline qui induit un risque majeur de complications cardiovasculaires. Des études récentes menées par Poitou et Clément (2005) suggèrent que l’obésité est associée à un état inflammatoire chronique qui pourrait jouer un rôle dans la résistance à l’insuline. La contribution du tissu adipeux à cet état inflammatoire chronique, via la production d’adipokines (augmentation d’IL-6 et de TNFα et diminution d’adiponectine), semble importante. L’interleukine-6 est une cytokine produite par de nombreuses cellules (fibroblastes, cellules endothéliales, monocytes), et également par la fraction stroma-vasculaire du tissu adipeux composée notamment par les macrophages. Il est maintenant bien établi que la quantité d’IL-6 produite par le tissu adipeux, surtout viscéral, est augmentée en cas d’obésité (Bastard et al., 2002). L’IL-6 joue un rôle majeur dans le processus inflammatoire en induisant la synthèse hépatique de CRP (protéine C réactive) et d’autres protéines de la phase aiguë de l’inflammation (Fève et Bastard, 2007). Dans le cas du diabète, il existe des interactions entre les voies de signalisation des cytokines et celles de l’insuline qui conduisent en général à une diminution de la signalisation de l’insuline en présence de cytokines (Feve et al., 2006). Les mécanismes en cause pourraient faire intervenir l’activation de tyrosine phosphatases et l’interaction des SOCS (Suppressor of Cytokine Signalling) avec le récepteur de l’insuline (Senn et al., 2002). En effet, des études ont mis en évidence qu’un taux élevé d’IL-6 inhibe la signalisation de l’insuline dans les hépatocytes en diminuant la phosphorylation des tyrosines d’IRS-1 et l’association d’IRS-1 à la sous unité p85 de la Pi3-Kinase. Cet effet négatif de l’IL-6 sur la voie de signalisation du récepteur à l’insuline serait médié par l’activation de SOCS-3 (Senn et al., 2003).

Douleurs neuropatiques périphériques

       Les douleurs neuropatiques périphériques sont dues à des maladies comme les compressions nerveuses causées par les hernies discales, ou encore sont iatrogènes, causées par les effets secondaires de médicaments, comme c’est le cas avec les alcaloïdes de la pervenche utilisés en cancérologie.

Neurones nociceptifs non spécifiques dits convergents

        Ils sont encore appelés neurones à large gamme dynamique (Wide Dynamic Range ou WDR). Ils sont principalement localisés dans la couche V de Rexed, mais aussi dans les couches plus superficielles. Ils répondent aux stimuli nociceptifs ou non (Guirimand, 2003). Il existe des inter- neurones excitateurs et inhibiteurs qui vont permettre de moduler la réponse nociceptive :
– Les inters-neurones excitateurs : ils contiennent des neurotransmetteurs excitateurs comme la substance P ou la cholécystokinine. Ils jouent un rôle dans la persistance et la diffusion de l’information nociceptive.
– Les inters-neurones inhibiteurs : ils contiennent des neurotransmetteurs inhibiteurs comme le GABA (acide gamma-aminobutyrique) ou les enképhalines.

Transfert de l’information nociceptive vers l’encéphale

     Il existe différents faisceaux permettant le transfert de l’information vers l’encéphale :
– Faisceau spinothalamique : il rassemble l’ensemble des neurones qui cheminent dans le cordon antérolatéral de la moelle, du côté controlatéral à leur site d’origine. La projection de ces neurones se fait au niveau du thalamus ;
– Faisceau spinoréticulaire : il chemine également dans le cadran antérolatéral de la moelle mais se projette au niveau des noyaux gigantocellulaire et réticulaire latéral ;
– Faisceaux spino- (ponto) -mésencéphaliques : ils se projettent essentiellement au niveau de la substance grise périaquéducale et l’aire para brachiale (Guirimand, 2003).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE  : REVUE DE LA LITTERATURE
CHAPITRE 1 : GENERALITES SUR L’INFLAMMATION
1. DEFINITION
2. FACTEURS ETIOLOGIQUES
3. MECANISME DE LA REACTION INFLAMMATOIRE
3.1. Phases de l’inflammation
3.1.1. Cas de l’inflammation aiguë
3.1.1.1. Phase vasculaire et plasmique (initiation)
3.1.1.2. Phase cellulaire (amplification)
3.1.1.3. Phase de réparation
3.1.2. Cas de l’inflammation chronique
4. REGULATION DE LA REPONSE INFLAMMATOIRE
5. PRINCIPAUX TYPES DE MALADIES INFLAMMATOIRES
6. MODELES D’ETUDE DES ANTI-INFLAMMATOIRES
6.1. Erythème aux rayons ultraviolets chez le cobaye
6.2. Perméabilité capillaire chez le lapin
6.3. Œdème de la patte de rat
6.4. Test du granulome à la carraghénine
6.5. Arthrite de l’adjuvant de Freund
6.6. Tests divers
CHAPITRE 2 : LA DOULEUR
1. DEFINITION
2. CLASSIFICATION DE LA DOULEUR
2.1. DOULEURS NEUROPATIQUES
2.1.1. Douleurs neuropatiques périphériques
2.1.2. Douleurs neuropatiques centrales
2.2. DOULEURS NOCICEPTIVES OU INFLAMMATOIRES
2.3. DOULEURS PSYCHOGENES
3. NEUROPHYSIOLOGIE DE LA DOULEUR
3.1. NOCICEPTEURS
3.2. NERFS PERIPHERIQUES SENSITIFS
3.3. VOIES ASCENDANTES MEDULLAIRES
3.4. MEDIATEURS CHIMIQUES DE LA DOULEUR
3.5. TRANSFERT DE L’INFORMATION NOCICEPTIVE VERS L’ENCEPHALE
3.6. STRUCTURES SUPRA-SPINALES
4. METHODES D’EVALUATION DE LA DOULEUR
5. MODELES D’ETUDE DE L’ACTIVITE ANALGESIQUE
5.1. TEST A L’ACIDE ACETIQUE
5.2. METHODE DE LA PRESSION DE LA QUEUE
5.3. LE RANDALL SILLITO TEST
5.4. METHODE DE LA PLAQUE CHAUFFANTE
5.5. METHODE D’ANTAGONISME PAR LA NALOXONE
CHAPITRE 3 : GENERALITES SUR ELAEIS GUINEENSIS
1. HISTORIQUE
2. CLASSIFICATION
3. REPARTITION GEOGRAPHIQUE
4. DESCRIPTION
4.1. CARACTERISTIQUES BOTANIQUES
4.2. MORPHOLOGIE DE L’ARBRE ADULTE
4.2.1. Le système racinaire
4.2.2. Le stipe
4.2.3. Le système foliaire
4.2.4. Les inflorescences
4.2.5. Régime fructifère
4.2.6. La graine
5. UTILISATIONS DE LA PLANTE
5.1. USAGE ALIMENTAIRE
5.2. USAGE INDUSTRIEL
5.3. EMPLOI EN MEDECINE TRADITIONNELLE
6. PHYTOCHIMIE
7. ACTIVITES BIOLOGIQUES
DEUXIEME PARTIE : ESSAIS PHARMACOLOGIQUES DES EXTRAITS DE FEUILLES DE ELAEIS GUINEENSIS
1. MATERIELS ET METHODES
1.1. MATERIELS
1.1.1. MATERIEL VEGETAL
1.1.2. MATERIELS ET REACTIFS POUR L’EXTRACTION ET LA CARACTERISATION
1.1.3. MATERIEL ANIMAL
1.1.4. MATERIELS ET REACTIFS POUR LES TESTS PHARMACOLOGIQUES
1.2. METHODES
1.2.1. EXTRACTION
1.2.1.1. Complexation des tanins
1.2.1.2. Extraction des alcaloïdes
1.2.1.3. Extraction des flavonoïdes
1.2.2. CARACTERISATION PHYTOCHIMIQUE
1.2.2.1. Recherche des flavonoïdes
1.2.2.2. Recherche des tanins
1.2.2.3. Recherche des alcaloïdes
1.2.2.4. Recherche des Stérols / Triterpènes
1.2.3. ETUDES PHARMACOLOGIQUES
1.2.3.1. Méthode d’étude de l’activité anti-inflammatoire : œdème aigu de la patte de de rat induit par la carraghénine
1.2.3.2. Méthode d’étude de l’activité analgésique
1.2.4. ANALYSES STATISTIQUES
2. RESULTATS
2.1. RESULTATS DE L’ETUDE PHYTOCHIMIQUE
2.1.1. RENDEMENT DES EXTRACTIONS
2.1.2. RESULTATS DE LA CARACTERISATION
2.1.2.1. Caractérisation des flavonoïdes
2.1.2.2. Caractérisation des tanins
2.1.2.3. Recherche des alcaloïdes
2.1.2.4. Recherche des stérols/triterpènes
2.2. RESULTATS DE L’ACTIVITE ANTI-INFLAMMATOIRE DES EXTRAITS ISSUS DE FEUILLES D’E. GUINEENSIS
2.3. RESULTATS DE L’ETUDE DE L’ACTIVITE ANALGESIQUE
DISCUSSION
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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