Groupes de competence et services de proximite pour le developpement rural

Pour les pays en développement en général, et pour les pays membres de l’ACP en particulier, l’agriculture revêt un enjeu économique, social, politique, environnemental et culturel majeur (4). « La pauvreté, la régionalisation, et la mondialisation » constituent depuis toujours les problématiques de tous les dirigeants de Madagascar qui se sont succédés quelle que soit leur tendance politique. Etant de fait un pays vulnérable à vocation agricole, Madagascar doit faire face à tous les problèmes inhérents à son développement, qui lui sont généralement spécifiques :

• Les projets sociaux sont inséparables des projets de développement. L’Etat dispense des fonds pour la santé et l’éducation ; La paysannerie partage-t-elle la même vision que l’Etat ? Comment intégrer ces variables dans le cadre d’un développement régional équilibré ?
• Les potentiels dont dispose le pays sont insuffisamment exploités ; Madagascar pourrait atteindre assez rapidement le doublement de la production vivrière agricole en un temps relativement court grâce entre autres à la mise en place de groupes de compétence et de services de proximité en milieu rural.
• L’insuffisance, voire l’absence de visite des vulgarisateurs dans des zones enclavées constitue l’une des principales raisons des déséquilibres communales dans la production. Comment concilier les besoins en vulgarisation et ceux de la région en vue d’équilibrer les forces communales et éviter la vulgarisation de bord de route ?

PERCEPTION DES PAYSANS DES VARIABLES « SANTE ET EDUCATION » DANS LE « DEVELOPPEMENT RURAL »

Les pauvres, dont la majorité se trouvent en milieu rural, sont souvent incapables d’influer sur les facteurs sociaux et économiques qui déterminent leur niveau de vie. Il faut donc créer des opportunités pour les aider à accumuler des actifs en vue de stimuler la croissance. En tant que producteur agricole, leur nourriture insuffisante influe sur leur incapacité de production. Ils ne profitent pas souvent des investissements publics dans la santé et l’éducation. C’est pourquoi, les mesures visant à les démarginaliser, en rendant les institutions publiques et sociales plus attentives à leurs besoins, constituent un des éléments essentiels de la lutte contre la pauvreté.

La Facilité d’Ajustement Structurel Renforcé a été transformée en Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance afin d’assurer une aide plus marquée des dépenses publiques tournée vers les secteurs sociaux, les infrastructures de base et les autres activités qui aident les pauvres à participer plus pleinement à la croissance économique et à en profiter davantage. Selon AHMED et al, cette Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et pour la Croissance constitue une mobilisation financière supplémentaire pour mettre en œuvre des stratégies de lutte contre la pauvreté et des programmes nationaux de développement plus réceptifs aux besoins des pauvres .

Les auteurs soulignent qu’il faut accélérer la croissance pour que les pauvres en bénéficient, mais, il convient de souligner un certain nombre d’éléments clés de cette approche :
• l’élaboration des politiques doit être plus ouverte. Autrement dit, la croissance n’est qu’un élément de lutte contre la pauvreté.
• les pauvres sont souvent les mieux placés pour identifier les priorités de l’action à mener ; ce qui veut dire qu’on doit les consulter.
• une large consultation devrait contribuer à inspirer un sentiment plus fort d’appropriation de la stratégie. Très souvent, les organismes d’aide ont clairement montré que toute stratégie non appropriée par le pays, aussi bien dans son élaboration que dans son application, est vouée à l’échec.

Selon GUPTA et al, la lutte contre la pauvreté suppose d’investir dans les services sociaux essentiels ; ils avancent une stratégie à deux volets pour lutter contre la pauvreté : promouvoir une économie à forte intensité de main d’œuvre et investir dans la santé et l’éducation des pauvres (5). Cela a toujours existé comme par le passé, mais, l’investissement public dans l’éducation et les soins de santé de base dans les pays en développement a augmenté moins vite que le PIB. Ce qui pourrait être dû à un manque de volonté de développer les secteurs sociaux. En outre, ces investissements ont été moins efficaces que prévus en partie à cause de la médiocre qualité des services fournis et du manque général de réceptivité aux besoins des pauvres. Selon toujours ces auteurs, des preuves existent que les types de dépenses de santé et d’éducation bénéficient aux pauvres, mais il y a beaucoup d’incertitudes. C’est une chose de dire que la stratégie de développement doit être centrée sur la pauvreté, mais une autre d’identifier les bonnes politiques. La problématique tourne ainsi autour des besoins des pauvres mais également de l’efficacité des prestations, qui dépend des capacités institutionnelles locales, de la participation de la communauté et des influences politiques (5). RODRIK, quant à lui soutient que « opposer la croissance à la réduction de la pauvreté est un vain exercice qui détourne l’attention des vraies questions : qu’est ce qui est efficace, comment et dans quelles conditions ? » (9). Ainsi, la prise en considération de la santé et de l’éducation de GUPTA et al dans l’équation d’efficacité microéconomique, d’impératifs habituels de stabilité macroéconomique et de qualité des institutions semble être fondamentale (5). La pauvreté pourrait être ainsi un élément central des stratégies de réforme économique même si son effet sur la croissance globale est moins certain car d’abord, il s’agit d’un bien-être social. Ensuite, les pauvres restent pauvres parce qu’ils ne peuvent pas emprunter sur leurs gains futurs pour investir dans l’éducation, la formation, …ils sont coupés de l’activité économique parce qu’ils sont privés de beaucoup de biens collectifs. L’un des préceptes de la théorie économique n’est-il pas d’augmenter les revenus moyens réels par des mesures pour combler l’écart entre les coûts privés et les coûts sociaux ? Enfin, comme le lauréat du prix Nobel Amartya SEN l’a souligné, la maximisation de la capacité des individus à avoir la qualité de vie à laquelle ils aspirent, nécessite une approche de développement plus large, axée sur les capacités, différente de celle uniquement sur la consommation ou le niveau de revenu qui est trop étroit .

DEFINITION DES OBJECTIFS DE PRODUCTION REGIONALE DEFINIE PAR LE DIAGNOSTIC STRATEGIQUE 

Compte tenu des contraintes nationales, différentes actions ont été menées par Madagascar pour lutter contre la pauvreté. Les principales qui méritent d’être notées sont les suivantes :
• Vers la fin des années 80, mise en œuvre des premiers programmes de lutte contre la pauvreté. Les impacts et les résultats acquis avaient été très limités ; le taux de la pauvreté passait de 47% à 70% au cours de la période 80-93 ;
• Au cours des années 90, tentatives pour la mise en place d’une Stratégie Nationale de Lutte contre la Pauvreté (30) ;
• En 1994, adoption du Plan National d’Action pour le Redressement Social (26).
• Plan National d’Action pour le Développement Social proposé à l’occasion du sommet Mondial pour le Développement Social de Copenhague ;
• Vers le début des années 2000, élaboration du Document de Stratégie de Réduction de la Pauvreté ou DRSP (8). Un plan de redressement de l’économie couvrant la période 2002- 2005 a été établi pour l’engagement du Gouvernement actuel dans la réalisation d’un développement rapide et durable ;
• Révision du DSRP pour la mise en œuvre du plan de redressement et pour la réduction de moitié du taux de la pauvreté dès l’horizon 2010.

Avec un taux d’incidence très élevé de la pauvreté de 69% en 2001, la situation de Madagascar s’est révélée quelque peu améliorée entre 1993 et 2001. L’amélioration est perceptible surtout en milieu urbain ; elle n’est pas cependant univoque pour chaque Faritany, car si certains voient leur situation s’améliorer, pour d’autres, elle s’est dégradée. Aussi, l’on peut affirmer que la croissance économique enregistrée, donc la politique économique sous-jacente, au cours de la période a peu profité aux pauvres du milieu rural .

Le poids de l’agriculture dans le PIB était de 17,5% en 1990 contre 15,3% en 2001; ce qui dénote une baisse tendancielle due à la combinaison de deux facteurs :
• Un faible taux de croissance de l’agriculture à raison de 2% de croissance en moyenne de 1997 à 2000, à prix constants ;
• Une croissance beaucoup plus soutenue des autres branches telle que la sylviculture à raison de 9.8% en moyenne.

Le milieu rural malgache est toujours le terrain de développement de la pauvreté ; elle touche 85% de la population rurale (8). Les pauvres sont essentiellement des exploitants agricoles et ils sont les plus vulnérables .

Pour relever le défi de la lutte contre la pauvreté, susciter et promouvoir une croissance économique à base sociale très élargie constitue le deuxième axe stratégique d’intervention du DSRP. Un des objectifs définis est l’accélération de la croissance par l’augmentation d’investissement efficace et par l’ouverture à l’économie mondiale .

Par ailleurs, la sécurisation alimentaire reste toujours parmi les priorités et est conditionnée parmi tant d’autres par :
• L’augmentation de la productivité agricole,
• La promotion des petits investissements en zones rurales,
• La promotion du partenariat entre les groupements paysans et le secteur privé,
• La promotion des exportations agricoles et agro-alimentaires et l’amélioration de la qualité par la reconquête des marchés régionaux et/ou internationaux, et ce, en maintenant et en améliorant la compétitivité pour que les pauvres puissent accéder aux marchés internationaux.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE PERCEPTION DES PAYSANS DES VARIABLES « SANTE ET EDUCATION » DANS LE « DEVELOPPEMENT RURAL »
INTRODUCTION
1- METHODOLOGIE
1.1- La démarche exploratoire
1.2- La démarche formelle
1.3- Dépouillement des données
1.4- Traitement des données
1.4.1- Traitement statistique
1.4-2- Traitement analytique
2- RESULTATS
2.1- Sur la santé
2.1.1- Les données apurées, bases du traitement statistique
2.1.2- Résultats statistiques
2.1.3- Résultats analytiques
2.2- Sur l’éducation
2.2.1- Les données apurées de l’éducation
2.2.2- Résultats statistiques
2.2.3- Résultats analytiques
2.3- Sur le développement
2.3.1- Les données apurées du développement
2.3.2- Résultats statistiques
2.3.3- Résultats analytiques
3. DISCUSSIONS
3.1- Les engagements de L’Etat dans la santé
3.2- Les efforts de L’Etat dans l’éducation
3.3- L’Etat, moteur du développement
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
DEUXIEME PARTIE DEFINITION DES OBJECTIFS DE PRODUCTION REGIONALE DEFINIE PAR LE DIAGNOSTIC STRATEGIQUE
INTRODUCTION
1- METHODOLOGIE
2- RESULTATS
2.1- Le diagnostic stratégique
2.1.1- Le diagnostic externe
2.1.2- Le diagnostic interne
2.2- Les objectifs de production régionaux vers un équilibre intra et interrégional
3- DISCUSSIONS
3.1- Préparation à la mondialisation
3.2- La logique productiviste et l’innovation dans la mondialisation
3.3- Réduction de la pauvreté et développement rapide de l’agriculture en Afrique
3.4- Absorption ou exclusion de Madagascar du marché mondial
3.5- Faisabilité du développement régional malgache
3.6- Nécessité de la formation à l’entreuprenariat rural
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
TROISIEME PARTIE LE DEVELOPPEMENT DU PLAN D’ACTION ENTREPREUNARIAL : GROUPES DE COMPETENCE ET SERVICES DE PROXIMITE
INTRODUCTION
1- METHODOLOGIE
1.1- Itinéraires techniques à adopter
1.2- L’intérêt de la modélisation et de la simulation
1.2.1- La simulation
1.2.2- La modélisation
1.3- Evaluation technico-économique
1.4- Les courbes d’indifférence
2- RESULTATS
2.1- Les aspects technico-organisationnels
2.1.1- Attribution de lot par groupe de compétence
2.1.2- Composition d’un groupe de compétence
2.1.3- Optimisation des objectifs de production par lot de 345ha
2.1.4- La part des produits par région
2.2- Les aspects financiers
2.2.1- Les investissements
2.2.2- Marge brute, marge nette et charges opérationnelles
2.2.3- Le taux de rentabilité interne
2.2.4- Emprunts et capacité d’autofinancement
2.2.5- Politique de croissance des groupes de compétence et pilotage stratégique
2.2.6- Services de proximité
2.3- Incidences des groupes de compétence au niveau national
2.3.1- Les superficies et volumes de production par produit
2.3.2- L’effet simultané de la paysannerie et des groupes de compétence
2.4- Synthèse des résultats de l’étude ramenés au niveau national
3- DISCUSSIONS
3.1- Renforcement de la régionalisation, création d’emplois et intégration dans le marché mondial
3.2- Les effets d’entraînement des Groupes de compétence, services de proximité et paysannerie
3.3- Sécurisation alimentaire et spécialisation des régions
3.4- Contrat alimentaire, contrat économique et contrat environnemental
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
CONCLUSION
ANNEXES

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