Grossesse spontanée après naissance d’un enfant obtenu par fécondation in vitro

L’infertilité est un problème important de santé publique, souvent définie pour un couple en âge de procréer (âge de la femme compris entre 18 et 45 ans) comme un échec à obtenir une grossesse, pendant une période de rapports sexuels réguliers et non protégés de 24 mois selon l’OMS [1]. En pratique, cette période est souvent réduite à 1 an [2,3]. Dans ce cas, l’utilisation du mot « infertilité » est alors un « abus de langage », le terme « hypofertilité » serait alors plus approprié. En effet, 80% des grossesses spontanées sont obtenues dans les six premiers mois. Au-delà on parle d’hypofertilité et 55% de ces couples auront une grossesse dans les 36 mois suivants. Après deux ans de tentative de conception, 5% sont dits infertiles avec un taux de grossesses proche de 0 [1]. L’infertilité touche entre 9 et 14% de la population soit 80 millions de personnes dans le monde [1,4]. Seuls 56% des couples infertiles demandent de l’aide dans les pays développés .

En France, le taux global de l’hypofertilité est de 15%, ce qui signifie qu’un couple sur six consulte au moins une fois dans sa vie pour cette raison. Pour 2 à 4% de ces couples leur projet d’enfant n’aboutit pas. Afin d’aider ces couples en détresse, des AMP sont mises en place. En France en 2006, 119 000 tentatives d’AMP ont été réalisées comprenant les inséminations, les FIV, les ICSI et les TEC .

La FIV est introduite en 1978 par Edwards et Steptoe avec pour seule indication l’infertilité due à une pathologie tubaire [5]. Louise Brown, le premier « bébé éprouvette » est née à Oldham au Royaume-Uni en 1978 [4]. Dans 30% des cas, l’infertilité est féminine pure et dans vingt autre pourcent, elle est masculine pure [6]. Pour 40% des couples infertiles, l’origine de l’infertilité est mixte [7]. Mais il est à noter que dans 10% des cas, l’infertilité est dites inexpliquée [1]. Les principales causes de l’infertilité féminine sont les troubles de l’ovulation (20 à 30% des cas), les atteintes tubaires (20 à 30% des cas) et les endométrioses (30 à 40%) [6]. En Europe en 2008, en moyenne 4 cycles de FIV pour mille femmes en âge de procréer sont effectués [5]. Ce qui représente en France plus de 41 000 cycles de FIV par an [4]. La FIV classique représente 36.7% des cycles alors que l’ICSI représente 63.3% des cycles [8].

Caractéristiques de la population

Taux de grossesses spontanées 

Il était difficile de comparer notre étude aux précédentes car elles différaient en quelques points. En effet, certains se sont intéressés au devenir à long terme des couples hypofertiles sans tenir compte de la réussite ou non de l’AMP alors que d’autres se sont attardés sur le devenir de ceux qui avaient eu un échec de FIV . Finalement, seules 3 études se rapprochaient de notre sujet : taux de grossesses spontanées chez les couples ayant déjà eu un enfant suite à une FIV .

Cependant, une distinction était nécessaire à faire entre nos résultats et ceux présents dans les différentes études : taux de grossesses spontanées et taux de naissances vivantes suite à une grossesse spontanée. En effet dans notre étude, nous avons fait le choix de ne garder que le critère « accouchement » sans tenir compte des grossesses spontanées non évolutives (FCS, GEU…). De plus, lors de l’entretien téléphonique, à la question « depuis votre accouchement avez-vous eu une autre grossesse ? », toutes celles qui ont répondu « oui » avaient accouché d’un enfant vivant. Aucune n’a parlé de FCS mais aucune question n’a été posée pour le leur faire préciser.

Dans notre étude, le taux de grossesses spontanées après la réussite d’une FIV a été étudié. Il était de 19%, ce qui était relativement proche des autres études. En effet, Hennelly et al ainsi que Shimizu et al ont étudié l’incidence des grossesses spontanées après la naissance d’un enfant vivant suite à une FIV [24,27]. Ils ont respectivement retrouvé un taux de 18% et de 20.7%. Récemment en France en 2012, de la Rochebrochard et al ont observé un taux de naissances d’enfants vivants proche de 17% [18]. D’autres études plus anciennes avaient elles retrouvé des taux un peu plus importants : 24% pour Eimers et al et 37% pour Snick et al [3]. Mais ces études prenaient en compte, à la fois les couples ayant réussi et ceux qui avaient vécu un échec lors du traitement d’infertilité.

Taux de grossesses FIV

En ce qui concernait le taux de naissances d’enfants vivants suite à une seconde FIV peu d’études ont été retrouvées. Une étude réalisée en 2008 en Allemagne avait observé un taux de grossesses à 26.6% et un taux de naissances d’enfants vivants à 20.9% [25]. D’après l’étude d’Olivennes et al réalisée en 1997, sur le devenir de 422 enfants conçus par FIV, 40% des couples ayant déjà eu un enfant suite à une FIV, concevraient une seconde fois grâce à une autre FIV [24]. Le taux retrouvé dans notre étude, étant de 22.4% était soit bien inférieur soit légèrement supérieur aux taux retrouvés dans les différentes études.

La première situation (22.4% versus 40%) pouvait certainement s’expliquer par un choix de critères d’études différents (exclusion des grossesses non évolutives). Dans notre étude, nous avons donc le taux d’accouchements après un seconde FIV réussie et non le taux de grossesses. Dans le second cas où nous avons eu un taux légèrement supérieur (22.4% versus 20.9%), l’étude Allemande différait légèrement car les deux grossesses étaient induites par ICSI alors que certaines femmes de notre population ont bénéficié d’une FIV classique. Cependant, nous aurions pu imaginer que la population ayant bénéficié seulement d’ICSI aurait plus de chance d’avoir une grossesse. Or ce n’était pas le cas mais l’écart restait très minime. D’autre part, dans notre étude le taux d’accouchements suite à la première tentative de FIV (29%) était plus important que ceux retrouvés dans la littérature. Brandes et al, lors de leur étude en 2010, sur la contribution de la FIV sur le taux de grossesses chez les couples hypofertiles pris en charge, sur une période de 2 à 8 ans, retrouvaient un taux de grossesses grâce à la FIV de 21.2% [5]. En 2008 en France, le taux moyen de grossesses et de naissances après FIV étaient respectivement de 24% et 18% [4]. La différence avec notre taux pourrait certainement s’expliquer par le fait que quelques femmes de notre population ont bénéficié de TEC et ont donc accouché sur une autre année que celle de 2008. De plus, l’amélioration de la pise en charge et des techniques au cours des années a surement aussi joué un rôle.

Taux de personnes « perdues de vue »

Le nombre de personnes dites « perdues de vue » variait de façon importante selon les études. Quatorze personnes soit 24.1% dans notre étude ont été perdues de vue. Ce taux était similaire à celui de l’étude de la Rochebrochard et al de 2009 qui a observé un taux de 22% [2]. Cependant, ce taux pouvait diminuer jusqu’à 6% ou au contraire monter jusqu’à 42 voire 44% selon les études [18,24,25]. Ces différences pourraient certainement s’expliquer par le choix de la méthode utilisée : prospective, rétrospective, questionnaire, étude de dossier. En effet, chacune des méthodes a ses limites. L’étude de dossiers permet la recherche de données plus exhaustives à condition qu’ils soient correctement remplis. Une étude prospective, basée sur des questionnaires, permet un reflet en temps réel et a une plus grande puissance.

Par ailleurs, le thème de l’étude en lui même très personnel, pouvant rappeler des souvenirs forts voire pénibles, aurait pu contribuer à la perte de contact de quelques patients. Cependant une seule personne sur 28 a refusé de répondre au questionnaire téléphonique. Le taux de personnes perdues de vue s’expliquerait davantage par un manque de retour d’informations de la part des patients.

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Table des matières

Introduction
Matériel et Méthode
Résultats
1 Caractéristiques de la population
2 Critères socio-économiques
2.1 Age de la femme
2.1.1 Age de la femme lors de la ponction en 2008
2.1.2 Age de la femme lors de la première grossesse FIV
2.1.3 Age de la femme lors de la seconde grossesse
2.2 Age de l’homme
2.2.1 Age de l’homme lors de la ponction en 2008
2.2.2 Age de l’homme lors de la première grossesse FIV
2.2.3 Age de l’homme lors de la seconde grossesse
2.3 Profession de la femme
2.4 Profession de l’homme
2.5 Consommation de tabac
3 Antécédents
3.1 IMC de la femme
3.2 Etiologies de l’infertilité
3.3 Antécédents obstétricaux
4 Notion du temps écoulé
4.1 Durée d’infertilité
4.2 Délai entre la ponction de 2008 et la réussite de la FIV
4.3 Délai entre les deux grossesses
5 Déroulement de la FIV
5.1 Taux d’ICSI
Discussion
1 Résumé des résultats
2 Critiques de l’étude
3 Caractéristiques de la population
3.1 Taux de grossesses spontanées
3.2 Taux de grossesses FIV
3.3 Taux de personnes « perdues de vue »
4 Critères socio-économiques
4.1 Age de la femme
4.2 Age de l’homme
4.3 Profession de la femme
4.4 Consommation de tabac
5 Antécédents
5.1 IMC de la femme
5.2 Antécédents de grossesses spontanées et d’accouchements
5.3 Etiologie de l’infertilité
5.3.1 L’infertilité idiopathique
5.3.2 Taux d’ICSI
6 Notion de temps écoulé
6.1 Durée moyenne d’infertilité
6.2 Délai entre la ponction de 2008 et la réussite de la FIV – Taux de TEC
6.3 Délai entre les deux grossesses
7 Déroulement de la FIV
7.1 Taux de FSH
7.2 Nombre d’embryons totaux
Conclusion
Bibliographie
Annexes

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