Grossesse extra uterine et infection a chlamydia trachomatis

Le Chlamydia trachomatis (CT) est une bactรฉrie responsable dโ€™infections sexuellement transmissibles (IST) avec prรจs de 100 millions nouveau cas par an dans le monde [1-4]. Lโ€™infection ร  CT est souvent asymptomatique favorisant le retard de diagnostic, le passage ร  la chronicitรฉ et ainsi ร  la survenue des complications [5]. En outre, cโ€™est un problรจme de santรฉ publique en raison de la gravitรฉ de ses sรฉquelles : notamment les lรฉsions tubaires favorisant des sรฉquelles irrรฉversibles (hypofertilitรฉ tubaire, ou douleurs pelviennes chroniques) et responsable de grossesses extra-utรฉrines (GEU) [6,7]. La grossesse extra-utรฉrine (GEU) correspondant ร  la nidation et au dรฉveloppement de lโ€™ล“uf en dehors de la cavitรฉ utรฉrine est la premiรจre cause de mortalitรฉ maternelle du premier trimestre de la grossesse. Elle compromet significativement la fertilitรฉ ultรฉrieure .

Aspects รฉpidรฉmiologiquesย 

Frรฉquence de la grossesse extra-utรฉrine

Lโ€™incidence de la grossesse extra-utรฉrine dans les pays industrialisรฉs a doublรฉ, voire triplรฉ depuis 20 ans . En Europe et en Amรฉrique, elle est estimรฉe ร  2% des grossesses [14, 15]. A Madagascar, une รฉtude effectuรฉe ร  l’hรดpital de Nosy Be en 2005 rรฉvรฉlait une incidence de 2,90% et deux autres rรฉalisรฉes au CHUGOB en 2009 et en 2012 avaient une incidence respective de 2,73% et de 2,48%. Lors de notre รฉtude, la frรฉquence des GEU รฉtait de 2,04% par rapport au nombre des accouchements, soit environ une GEU pour 48 naissances. Elle est supรฉrieure ร  celles observรฉes par certains auteurs africains, oรน cette frรฉquence peut varier de 0,72 ร  1,60% [16-17]. Notre frรฉquence est similaire ร  celle du registre franรงais de Fernandez (2,2%) [18] et celle de Meye [19] au Gabon en 2000 (2,30%). En revanche, dโ€™autres รฉtudes africaines trouvent une frรฉquence plus รฉlevรฉe : 3,50% pour Lankoandรฉ ร  Ouagadougou en 1998 [20] et 5,10% pour Rachid au CHU de Monastir, en 1989 .

Frรฉquence de la grossesse extra-utรฉrine et infection ร  CT

Lโ€™infection uro-gรฉnitale ร  Chlamydia trachomatis (CT) est la premiรจre cause dโ€™infection sexuellement transmissible (IST) dโ€™origine bactรฉrienne, dans les pays industrialisรฉs avec 50 ร  70 millions de cas par an dans le monde [6-22]. Au cours des vingt derniรจres annรฉes, lโ€™incidence de la GEU a augmentรฉ dans tous les pays parallรจlement ร  la recrudescence des infections sexuellement transmissibles notamment les infections ร  CT [1, 14, 15]. Quant au diagnostic de lโ€™infection ร  CT, la sรฉrologie est un tรฉmoin plus tardif de lโ€™infection et se positive significativement lorsque les voies gรฉnitales hautes sont contaminรฉes. Elle se justifie alors dans le cadre de la recherche de lโ€™รฉtiologie dโ€™une infection gรฉnitale haute et de ses complications (GEU, stรฉrilitรฉ) [23-25]. En effet, dans le kit ELISA IgG Chlamydia trachomatis, le taux dโ€™IgG รฉlevรฉ est significatif dโ€™une infection ancienne ou en cours avec une sensibilitรฉ supรฉrieur ร  95% et spรฉcificitรฉ de 91%.

Lors de notre รฉtude, la frรฉquence des GEU avec une sรฉrologie positive ร  CT รฉtaitde 20,83%. Elle est infรฉrieure ร  celles observรฉes par certains auteurs africains, oรน cettefrรฉquence est de 48% pour Agholor K au Nigeria en 2013 [26] et 81% pour PatrickThonneau au Gabon en 2002 [27]. Dubuisson dans sa sรฉrie de 69 cas de GEU trouvait une sรฉrologie chlamydienne positive dans 69,5% des cas [28]. Notre rรฉsultat est similaire ร  ceux retrouvรฉs par Chamsai au Thailand en 2009 (21,88%) [29] et Hornung au Vietnam en 2014 (25,9%) .

Age

Quelques enquรชtes, assez anciennes, ne trouvent pas dโ€™association entre lโ€™รขge etle risque de GEU [31,32]. Des รฉtudes plus rรฉcentes ont cependant notรฉ que le risque de GEU augmente avec lโ€™รขge [15, 33, 34]. De plus, on a pu montrer, par des ajustements statistiques appropriรฉs, que cโ€™est bien lโ€™รขge, et non pas le cumul avec lโ€™รขge dโ€™expositions aux facteurs de risque, qui explique lโ€™augmentation du risque de GEU [15, 35]. Nรฉanmoins dans les infections gรฉnitales ร  Chlamydia trachomatis, lโ€™รขge constitue un des principaux facteurs de risque avec un pic dโ€™incidence entre 15 et 25ans [36]. Dans notre sรฉrie, l’รขge moyen retrouvรฉ รฉtait de 30,73 ans avec des extrรชmes de 19 et 40 ans. Parmi ces patientes ; 56,25% รฉtaient รขgรฉes entre 26 et 35 ans avec un maximum dans la tranche dโ€™รขge de 26 ร  30 ans, soit 31,25% des patientes. Les moins de 25ans รฉtaient de 18,75% des cas. La frรฉquence de la GEU semble ainsi faible chez les รขges extrรชmes. Elle augmente durant la pรฉriode plus active de la vie sexuelle. Lโ€™absence et la diminution de lโ€™activitรฉ sexuelle ร  ces รขges extrรชmes pourraient expliquer ce constat. Nos rรฉsultats sont superposables ร  ceux de Agholor K au Nigeria (28,3 ยฑ 3,4 ans) [26] et de Rafia au Casablanca en 2005 [37] qui ont trouvรฉ un taux plus รฉlevรฉ de GEU dans la tranche dโ€™รขge entre 26 et 35ans.

Age du premier rapport sexuel

Lโ€™รขge du premier rapport sexuel infรฉrieur ร  15ans constitue un facteur de risque dโ€™infection gรฉnitale haute ร  CT [38]. Lors de notre รฉtude, sept patientes rรฉalisant un taux de 14,58% des cas avaient leur rapport sexuel avant 15ans et lโ€™รขge moyen du premier rapport sexuel รฉtait de 17,85 ans. Notre rรฉsultat est comparable ร  celui dโ€™Agholor au Nigeria en 2013 retrouvant 18,6 ยฑ 2 ans .

Gรฉstitรฉ et la paritรฉย 

Selon certains auteurs, la paritรฉ nโ€™influence pas la frรฉquence des GEU. Un รขge tardif de la premiรจre grossesse peut รชtre un facteur de risque car permet lโ€™installation dโ€™une pathologie tubaire le plus souvent dโ€™origine infectieuse et dโ€™une stรฉrilitรฉ secondaire [39]. Lโ€™รฉtude effectuรฉe par Rachidi et ses collaborateurs portant sur 70 cas de GEU colligรฉs entre 1986 et 1989 au service de gynรฉco-obstรฉtrique du CHU de Monastir en Tunisie ont rรฉvรฉlรฉ que les primigestes et les grandes multigestes ont รฉtรฉ les plus touchรฉes (57 %) [40]. Dans la plupart des รฉtudes rรฉcentes, la GEU est associรฉe ร  une faible paritรฉ [34]. Diallo ร  Donka en 2002, Sindayirwanya au Niger en 2001 [16], Nayama au Niamey en 2006 et Sy ร  Conakry Guinรฉe en 2009 ont tous retrouvรฉ une frรฉquence plus รฉlevรฉe des GEU chez les paucipares [41, 42]. Dans notre cas, la paritรฉ moyenne รฉtait de 1,7 et le pic de frรฉquence รฉtait notรฉ chez les primipares (33,33%).

Profession et niveau d’instructionย 

Selon une รฉtude effectuรฉe ร  Conakry, les femmes non scolarisรฉes constituent le groupe le plus touchรฉ par la GEU (60,8%), ce qui sโ€™expliquerait par le fait quโ€™elles sont les plus nombreuses dans la population gรฉnรฉrale (80%) et sont moins bien informรฉes sur la prรฉvention des IST [43]. Cette รฉtude concorde avec la nรดtre car nous avions observรฉ que 37,50% des femmes avaient arrรชtรฉ leurs รฉtudes avant l’obtention du BEPC et 50% avant lโ€™obtention du baccalaurรฉat. Les femmes sans profession รฉtaient de 35,42% des cas.

Situation matrimoniale

Dans de nombreuses รฉtudes, la GEU est souvent rencontrรฉe chez les couples en situation conjugale. Cette prรฉdominance de la GEU chez les femmes mariรฉes pourrait sโ€™expliquer par le dรฉsir de conception plus poussรฉ de ces femmes [38]. Lโ€™รฉtude dโ€™Anorlu au Nigeria en 2005 rรฉvรจle que le statut matrimonial nโ€™est pas un facteur de risque de grossesse extra- utรฉrine [38]. Dans lโ€™รฉtude de Nayama au Niger en 2006, les patientes mariรฉes atteintes de GEU รฉtaient de 90,9% [42]. Selon lโ€™EDSMD-IV effectuรฉe ร  Madagascar entre 2008 et 2009,il y a eu 69% des femmes malgaches de 15- 49 ans qui รฉtaient en union dont 60% รฉtaient mariรฉes [44]. Dโ€™aprรจs la littรฉrature la situation matrimoniale ne constitue pas un facteur de risque dโ€™infection ร  CT [45]. Lors de notre รฉtude, nous avions retrouvรฉ une prรฉdominance des GEU chez les femmes mariรฉes avec un taux de 66,66%.

Nombre de partenaire sexuelย 

Le terrain constitue un facteur de risque important dโ€™IST ร  CT, notamment la multiplicitรฉ des partenaires. En effet, la prรฉvalence des infections ร  CT est รฉlevรฉe jusquโ€™ร  70% chez les patients ayant des antรฉcรฉdents de ยซ vagabondage ยป sexuel [45]. Dans notre รฉtude, nous avions recensรฉ 24 patientes ayant eu plus de deux partenaires sexuels soit 50% des cas.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : NOTRE ETUDE
I. PATIENTES ET METHODES
I – 1. Objectifs
I – 2. Type dโ€™รฉtude
I – 3. Pรฉriode d’รฉtude
I – 4. Cadre de l’รฉtude
I – 5. Population d’รฉtude
I – 5 – 1. Population cible
I – 5 – 2. Critรจres d’inclusion
I – 5 – 3. Critรจres de non inclusion
I – 5 – 4. Mode dโ€™รฉchantillonnage
I – 6. Collectedes donnรฉes
I – 7. Dรฉroulement de l’enquรชte
I – 8. Paramรจtres dโ€™รฉtude
I – 9. Examen sรฉrologique
I – 10. Analyse et statistique
I – 11. Considรฉrations รฉthiques
II. RESULTATS
II – 1. Aspects รฉpidรฉmiologiques
II – 1.1 Frรฉquence par rapport au nombre dโ€™accouchements
II – 1.2 Frรฉquence par rapport au nombre dโ€™intervention chirurgicales
II – 1.3 Les cas non inclus
II – 1.4 Age des patientes
II – 1.5 Gestitรฉ
II – 1.6 Paritรฉ
II – 1.7 Mode d’admission
II – 1.8 Motif d’admission
II – 1.9 Statut matrimonial
II – 1.10 Provenance
II – 1.11 Niveau d’instruction
II – 1.12 Profession
II – 1. Facteurs de risque
II – 2. Aspects cliniques
II. 3. 1. Signes fonctionnels
II. 3. 2. Signes gรฉnรฉraux et signes physiques
II. 3. 3. Ponction du Douglas
II – 3. Examens paracliniques
II. 4 .1. Test de grossesse
II. 4 .2.Echographie pelvienne
II – 4. Dรฉlai entrel’admission et l’intervention
II – 5. Le traitement
II. 6. 1. Le bilan per opรฉratoire
II. 6. 2. L’acte chirurgical
II. 6. 3. La localisation anatomique de la GEU
II. 6. 4. La quantitรฉ de l’hรฉmopรฉritoine
II. 6. 5. Le siรจge de la GEU
II – 6.Complications
II – 7.Durรฉe dโ€™hospitalisation
DEUXIEME PARTIE : COMMENTAIRES โ€“ SUGGESTIONS
I. COMMENTAIRES
I. 1. Aspects รฉpidรฉmiologiques
I. 1. 1. Frรฉquence de la grossesse extra-utรฉrine
I.1.2. Frรฉquence de la grossesse extra-utรฉrine et infection ร  CT
I. 1. 3. Age
I.1.4. Age du premier rapport sexuel
I. 1. 5. Gรฉstitรฉ et la paritรฉ
I. 1. 6. Profession et niveau d’instruction
I. 1. 7. Situation matrimoniale 31
I.1.8. Nombre de partenaire sexuel
I. 1. 9. Provenance
I. 1. 10. Motif et mode d’admission
I. 2. Facteurs de risque
I. 2. 1. Les infections pelviennes
I. 2. 2. Tabagisme
I. 2. 3. Fausse couche spontanรฉe et interruption volontaire de la grossesse
I. 2. 4. Antรฉcรฉdents de GEU
I. 2. 5. Antรฉcรฉdents de chirurgie abdomino-pelvienne
I. 2. 6. Contraception
I. 2. 7. Infertilitรฉ antรฉrieure
I.2.8. Echelle de risque de la GEU
I. 3. Aspects cliniques
I. 2. 1. Signes gรฉnรฉraux
I. 2. 2. Signes fonctionnels
I. 2. 3. Signes physiques
I. 2. 4. Signes paracliniques
I. 4. La localisation anatomique des GEU
I.5. Aspect macroscopique de la trompe controlatรฉrale
I. 6. Formes cliniques des GEU
I. 7. Modalitรฉs thรฉrapeutiques
I. 8. Pronostic et รฉvolution
I. 9. Suggestions
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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