Greffes de derme artificiel

Greffes de derme artificiel

Le retour veineuxย 

La systรฉmatisation veineuse semble plus inconstante que celle des artรจres, nรฉanmoins, on peut les rรฉpartir en deux groupes :
โ€ข Les veines superficielles : immรฉdiatement sous le derme au niveau du fascia superficialis, pouvant accompagner une artรจre superficielle cutanรฉe directe situรฉe au dessus du plan aponรฉvrotique.
โ€ข Les veines profondes : qui accompagnent par deux les artรจres de petite et moyenne taille, anastomosรฉes entre elles par de courtes branches transversales.
On schรฉmatise globalement de la surface vers la profondeur : [11]
โ€ข Un rรฉseau hypodermique superficiel, se drainant dans les veines segmentaires superficielles de direction plus ou moins verticale.
โ€ข Un rรฉseau hypodermique moyen anastomotique.
โ€ข Un rรฉseau hypodermique profond, reprรฉsentรฉ par des veines segmentaires profondes se drainant dans des grandes veines superficielles de passage ou dans des veines ร  destinรฉe profonde.
โ€ข Un plexus pรฉri-fascial ร  deux รฉtages, plus riche en anastomoses pรฉri-aponรฉvrotiques qui se drainent dans des veines comittantes (musculo-cutanรฉes, fascio-cutanรฉes et septo-cutanรฉes).

Les lymphatiques

Parallรจlement ร  la vascularisation sanguine, il existe dans la peau une vascularisation lymphatique. On retrouve alors des capillaires lymphatiques se rejoignant pour former des vaisseaux lymphatiques conduisant la lymphe aux ganglions lymphatiques. Comme pour les vaisseaux sanguins, on trouve des plexus lymphatiques dans le derme superficiel et dans le derme profond. La rรฉpartition des vaisseaux lymphatiques est trรจs inรฉgale.
Leur importance rรฉside, au cours de la taille dโ€™un lambeau, dans le fait que sa base doit รชtre orientรฉe dans le sens du flux lymphatique pour prรฉvenir un lymphoedรจme.

Anatomie fonctionnelle du revรชtement cutanรฉ de la main

La paume de la main

La rรฉgion palmaire de la main comprend lโ€™ensemble des parties molles situรฉes en avant de la deuxiรจme rangรฉe du carpe, et des cinq mรฉtacarpiens. De forme quadrilatรจre, la paume de la main prรฉsente ร  dรฉcrire :
โ€ Une portion circonfรฉrentielle constituรฉe de lโ€™รฉminence thรฉnar, lโ€™รฉminence hypothรฉnar
โ€ Le creux de la main occupant le centre de la rรฉgion palmaire et qui est parcouru par trois plis, supรฉrieur, moyen et infรฉrieur
La peau palmaire est rรฉsistante et รฉpaisse, protรฉgeant pรฉdicules vasculo- nerveux, appareil tendineux et structures ostรฉoarticulaires. Elle est fixรฉe, dans le creux de la main, ร  lโ€™aponรฉvrose palmaire moyenne, ce qui permet la prรฉhension et les prises stabilisรฉes, mais du fait de sa fixitรฉ importante, la peau palmaire ne peut pas รชtre utilisรฉe pour lโ€™expansion cutanรฉe.
Au centre de la paume, le triangle limitรฉ par le pli dโ€™opposition du pouce, le pli palmaire proximal, et le pli de lโ€™รฉminence hypothรฉnar, est caractรฉrisรฉ par la prรฉcaritรฉ de sa vascularisation.

La rรฉgion dorsale de la main

Elle comprend lโ€™ensemble des parties molles situรฉes en arriรจre de la deuxiรจme rangรฉe des os du carpe et des mรฉtacarpiens.
La peau de la face dorsale de la main, vรฉritable face ยซ sociale ยป, est plus exposรฉe aux lรฉsions traumatiques et aux brulures. Fine, trรจs mobiles, et fragile, elle protรจge imparfaitement lโ€™appareil extenseur et les articulations des doigts longs presque immรฉdiatement sous- jacentes.
Elle est souple et extensible, permettant la flexion des doigts et son revรชtement pileux est dโ€™importance variable.
La finesse de la peau et du tissu sous cutanรฉ ร  ce niveau explique la gravitรฉ des brulures qui touchent la face dorsale et qui peuvent entrainer facilement une exposition tendineuse et / ou ostรฉo- articulaire.
โ€ข A lโ€™union des faces dorsale et palmaire, Les commissures inter- digitales ont une forme losangique, siรจgent ร  lโ€™union des faces dorsales et palmaires. Entre les quatre doigts longs, le losange des trois commissures est asymรฉtrique, fait dโ€™un triangle palmaire plus petit que le triangle dorsal. A lโ€™inverse, pour la premiรจre commissure, les deux triangles palmaire et dorsal sont รฉgaux. Ces commissures sont dโ€™une grande souplesse avec une rรฉserve cutanรฉe permettant dโ€™assurer le jeu des articulations en flexion- extension mais aussi en adduction abduction
โ€ข La pulpe : est la partie sensorielle du doigt, riche en corpuscules sensitifs. Elle est le siรจge de striations cutanรฉes qui constituent les empreintes digitales, et permettent une meilleure adhรฉrence lors de la prรฉhension.
Michon [15] divise la surface de la main en zones ou unitรฉs fonctionnelles (fig 14 A, B) qui doivent รชtre prises en compte lors des problรจmes de couverture : chaque unitรฉ est soumise ร  un ou plusieurs axes de tension dynamique, et toute incision menรฉe suivant un axe de tension risque une cicatrisation hypertrophique et rรฉtractile, surtout si elle coupe perpendiculairement ou ร  angle aigu un pli articulaire.
Les tracรฉs prรฉfรฉrentiels des incisions doivent siรฉger ร  la frontiรจre des unitรฉs fonctionnelles, dont les limites inertes รฉchappent aux tensions lors des mouvements. Dans l’obligation de traverser la jonction entre deux unitรฉs fonctionnelles, on aura recours ร  une incision brisรฉe ou ร  une plastie en Z.
La peau palmaire ne prรฉsente qu’une zone ร  deux axes de traction en regard de l’articulation radiocarpienne. Pour la peau dorsale, les zones ร  deux axes de tension correspondent ร  la face dorsale des articulations mรฉtacarpophalangiennes et interphalangiennes proximales, ainsi qu’au dos de l’articulation radiocarpienne. La disposition ร  la fois longitudinale et transversale des lignes de tension au niveau de la face dorsale de la main explique que les rรฉtractions se font de faรงon longitudinale et transversale. Dans les brulures traitรฉes de faรงon spontanรฉe, elles sont responsables de sรฉquelles historiques rendant la main inutilisable.
Enfin, les commissures sont soumises ร  deux axes de tension, ce qui explique le risque important de bride et impose les plasties locales [16].

Rappels physiopathologiques

Physiopathologie de la cicatrisation

la cicatrisation normale

Cliniquement, il est classique de distinguer la cicatrisation de premiรจre intention, qui est le rรฉsultat espรฉrรฉ de la suture chirurgicale, et la cicatrisation de deuxiรจme intention, qui est le rรฉsultat de l’รฉvolution spontanรฉe de la plaie et/ou de la nรฉcrose. En fait, les processus histologiques en jeu sont de mรชme nature : conjonctive en profondeur (derme, bourgeon charnu) et รฉpithรฉliale en surface (รฉpiderme).

CICATRISATION DE PREMIERE INTENTION

Trois conditions initiales sont nรฉcessaires pour qu’une plaie suturรฉe puisse cicatriser simplement :
โ€ absence de contamination bactรฉriologique virulente (type morsure).
โ€ parage chirurgical parfait (tissus dรฉvitalisรฉs, contus, vouรฉs ร  la nรฉcrose, corps รฉtrangers, caillots).
โ€ affrontement bord ร  bord des berges de la plaie par une technique de suture correcte, sans espace mort, sans ischรฉmie, et sans hรฉmatome (hรฉmostase suffisante, et au besoin systรจme de drainage).
Les fils de suture extรฉrieurs sont retirรฉs aprรจs un dรฉlai minimum compatible avec une soliditรฉ mรฉcanique suffisante de la cicatrice, variable surtout selon son siรจge (de 3 jours ou moins sur les paupiรจres, ร  15 jours ou plus sur la paume ou la plante).
Aprรจs l’ablation des fils, il existe une cicatrice, dont l’รฉvolution clinique et histologique se poursuit de faรงon stรฉrรฉotypรฉe pendant plusieurs mois. Immรฉdiatement aprรจs l’ablation des fils, la cicatrice est habituellement belle et linรฉaire. Mais elle devient progressivement dure, rouge, lรฉgรจrement hypertrophique, et prurigineuse. Ce stade hyperplasique normal passe par un maximum d’intensitรฉ variable vers le premier ou le deuxiรจme mois environ, puis rรฉgresse et disparaรฎt entre le 6รจme et le 12รจme mois environ, et l’รฉvolution se termine en laissant alors une cicatrice, dรฉfinitive et indรฉlรฉbile, plus ou moins discrรจte, normalement souple, blanche, insensible, et indolore. L’absence d’annexes cutanรฉes est dรฉfinitive (poils, glandes sรฉbacรฉes et sudoripares).

CICATRISATION DE DEUXIEME INTENTION

Quelle que soit l’origine de la nรฉcrose cutanรฉe (traumatique, ischรฉmique, thermique, chimique, รฉlectrique, etc) l’รฉvolution se fait en trois phases : dรฉtersion suppurรฉe, bourgeonnement, et รฉpidermisation.
La dรฉtersion ยซย suppurรฉeย ยป : est le prรฉalable nรฉcessaire ร  la cicatrisation. Elle รฉlimine tous les tissus nรฉcrosรฉs et tout ce qui pourrait gรชner le bourgeonnement ultรฉrieur.
Elle se fait ร  la frontiรจre du tissu mort et du tissu vif, par clivage enzymatique. Ces enzymes proviennent d’une part des cellules spรฉcialisรฉes (leucocytes, macrophages), apportรฉes par la rรฉaction inflammatoire normale de l’organisme, d’autre part et surtout par les microbes saprophytes cutanรฉs, qui passent de la peau en profondeur. L’infection ยซย suppurรฉeย ยป est un processus normal sans lequel la dรฉtersion serait dรฉmesurรฉment longue.
La durรฉe de cette dรฉtersion est variable selon l’รฉtiologie, le siรจge, lโ€™importance de la nรฉcrose, et surtout selon la nature des tissus ร  รฉliminer. Trรจs rapide dans la graisse, la dรฉtersion est longue dans le derme, et interminable sur les structures plus dures (aponรฉvroses, tendons, cartilage, os).
Le bourgeonnement : une fois que la plaie est dรฉtergรฉe, en totalitรฉ ou en partie, son fond bourgeonne s’il est correctement vascularisรฉ.
Le ยซย bourgeon charnuย ยป, ou ยซย tissu de granulationย ยป est histologiquement un arbre vasculaire accompagnรฉ par des cellules conjonctives (fibroblastes, macrophages) produisant des fibres collagรจnes. Plus le sous-sol est vascularisรฉ, plus le bourgeon se dรฉveloppe rapidement. En revanche il ne peut pas se dรฉvelopper sur des structures avasculaires telles que l’aponรฉvrose sans pรฉrimysium, le tendon sans pรฉritendon, l’os sans pรฉrioste.Ce bourgeon, qui comble peu ร  peu la hauteur de la perte de substance, s’accompagne d’une contraction centripรจte des berges de la perte de substance liรฉe aux myofibroblastes, cette contraction diminue la surface de la plaie de faรงon importante (50 ร  70%) lorsque les tรฉguments voisins sont souples et mobiles. Souvent utile, cette rรฉtraction peut cependant รชtre nuisible lorsqu’elle concerne une perte de substance cutanรฉe situรฉe sur un pli de flexion (brides) ou ร  cรดtรฉ d’un orifice naturel (dรฉformation). Le bourgeon charnu doit รชtre examinรฉ rรฉguliรจrement lors du pansement.
L’รฉpidermisation survient lorsqu’un tissu de granulation sain comble la perte de substance et se trouve au niveau de l’รฉpiderme. Elle est ยซย marginaleย ยป car elle se fait de faรงon centripรจte ร  partir de l’รฉpiderme des berges, qui pousse ร  la surface du bourgeon charnu. L’รฉpidermisation marginale est parfaitement visible cliniquement, sous la forme du ยซย liserรฉ รฉpithรฉlialย ยป mince et bleutรฉ. Une fois la derniรจre cellule รฉpidermique mise en place, la vie de la cicatrice commence.
Elle est fragile (absence de derme). Le tissu de granulation se transforme en tissu conjonctif jeune (plusieurs mois), qui retrouve progressivement les propriรฉtรฉs mรฉcaniques de la peau normale (plusieurs annรฉes).

les particularitรฉs de la cicatrisation dโ€™une brรปlure

Le premier degrรฉ

Les brรปlures du 1er degrรฉ cicatrisent par รฉpidermisation extrรชmement rapide, en moins de 4 jours.

Le deuxiรจme degrรฉ superficiel

Ces brรปlures cicatrisent spontanรฉment en moins de 10 jours. Les couches basales de lโ€™รฉpiderme se reforment trรจs rapidement et migrent en quelques jours vers la superficie. Il nโ€™y a pas dโ€™activitรฉ hyper-prolifรฉrative au niveau du derme.

Le deuxiรจme degrรฉ profondย 

Dans le meilleur des cas la lรฉsion tend ร  รฉvoluer vers la cicatrisation spontanรฉe lente, ร  partir des annexes รฉpidermiques enclavรฉes dans le derme profond (lorsque lโ€™hydratation et la perfusion locale sont respectรฉes, et en absence dโ€™infection majeure). Dans les cas oรน lโ€™รฉvolution tourne mal, la conversion en troisiรจme degrรฉ survient aprรจs une vasoconstriction ou une thrombose des vaisseaux dermiques au niveau de la zone dโ€™ischรฉmie, devenue zone de nรฉcrose [18]. La cicatrisation sera alors la plupart du temps celle dโ€™une brรปlure du troisiรจme degrรฉ. La cicatrisation se fait par desquamation progressive des zones de nรฉcrose superficielle. Par endroit lโ€™effraction de la basale conduit ร  une prolifรฉration du tissu conjonctif importante, contemporaine de lโ€™รฉpidermisation superficielle. Il se crรฉe ainsi un tissu de granulation enchรขssant quelques รฎlots รฉpidermiques qui en confluant vont progressivement le couvrir. La cicatrisation primaire sera ainsi obtenue. Elle peut aboutir ร  la formation de sรฉquelles graves si lโ€™on nโ€™a pas pris soin de pratiquer un traitement efficace.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
MATERIEL ET METHODES
I. Patients
1- Epidรฉmiologie
1-1 Sexe
1-2 Age
1-3 Mรฉcanismes de la brรปlure
1-4 Dรฉlai de consultation
2- Etude clinique
2-1 Description des sรฉquelles de brรปlure
a- Topographie
b- Nature des sรฉquelles de brรปlure
2-2 Examen fonctionnel
2-3 Bilan radiologique
3- Technique chirurgicale
II. Mรฉthodes
1- technique chirurgicale
1-1 Anesthรฉsie
1-2 Installation du malade
1-3 Temps de libรฉration
1-4 Caractรฉristiques des PDS
1-5 Le temps de prรฉlรจvement du greffon
1-6 Le temps de couverture de la PDS par le greffon
1-7 Immobilisation des doigts et de la main
2- Traitement mรฉdical post- opรฉratoire
3- rรฉรฉducation physique
RESULTATS
I. rythme de surveillance
II. suites post- opรฉratoires et complications
1- Immรฉdiates
2- Secondaires
3- A distance
III. Rรฉsultat fonctionnel
IV. La sensibilitรฉ de la greffe
V. cas cliniques
DISCUSSION
I. Rappels anatomiques et histologiques
1- Histologie et immunologie de la peau
2- Vascularisation de la peau
3- Anatomie fonctionnelle du revรชtement cutanรฉ de la main
II. Rappels physiopathologiques
1- Physiopathologie de la cicatrisation
1-1 La cicatrisation normale
1-2 Particularitรฉs de la cicatrisation dโ€™une brulure
2- Le mรฉcanisme de la constitution des sรฉquelles de brulure
3- Evolution du greffon sur le plan histologique
III. Gรฉnรฉralitรฉs sur la greffe de peau totale
1- Dรฉfinition
2- Technique
3- Moment de la greffe
4- Zones de prรฉlรจvement
5- Mise en place et immobilisation de la greffe
6- Soins de la greffe
7- Complications
8- Surveillance
9- Particularitรฉs dโ€™une greffe de peau totale
IV. Prise en charge des sรฉquelles de brulures majeures de la main
1- Principes du traitement
1-1 Analyse de la demande
1-2 Dรฉlai de prise en charge
2- Traitement des sรฉquelles de brulure majeures de la main
2-1 Les moyens thรฉrapeutiques
a- Traitement mรฉdical
b- Traitement chirurgical
b-1 Incisions ou excisions
b-2 plasties
b-3 Greffe de peau
b-4 Greffes de derme artificiel
b-5 Lambeaux
b-6 Expansion cutanรฉe
c- Rรฉรฉducation
2-2 Les indications
V. Rรฉsultats thรฉrapeutiques
1- Les facteurs influenรงant les rรฉsultats
2- Les rรฉsultats globaux
VI. Avantages de la greffe de peau totale
VII. Prรฉvention des sรฉquelles de brรปlures de la main
VIII. Intรฉgration psycho-sociale du brulรฉ de la main
CONCLUSION
ANNEXES
RESUMES
BIBLIOGRAPHIE

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