Granulométrie de la fraction minérale des tourbes

Les tourbières du littoral nord du Sénégal sont localisées dans les cuvettes interdunaires appelées Niayes entre 14°5 et 16° de latitude nord. Dans ces sites, se sont accumulés dès, au cours de l’Holocène, des sédiments continentaux constitués d’un mélange entre une composante organique autochtone, la tourbe et une composante minérale détritique essentiellement allochtone hérités des massifs dunaires environnants. Depuis leur découverte au début des années 80, ces sédiments dont les âges varient entre 12000 a ns B.P. et le Subactuel ont été étudiés à partir de carottes de sondages prélevées dans des localités, pour la plupart, entre les localités de Mboro et Diogo (Fig.).

Les études sédimentologiques (Fall, 1986 ; Fall et al, 1988, F all et al 1998), palynologiques (Lézine et al, 1985, L ezine 1987 ; Diouf, 1991), et isotopiques (Fall et al 1998) entreprises dans ces tourbières se sont fixées, pour l’essentiel, la reconstitution des environnements sédimentaires et botaniques qui se sont succédés dans ces sites au cours de l’Holocène. Les différentes approches méthodologiques utilisées par ces auteurs sont baséestantôt sur la fraction minérale uniquement, tantôt sur une partie de la fraction organique (les pollens) en tenant très peu compte de la fraction minérale. Dès lors, on peut naturellement concevoir que dans ce contexte sédimentaire particulier l’identification des unités lithologiques constitutives des dépôts doit, dans la mesure du possible, tenir compte de tous les composants figurés des sédiments et de leurs caractéristiques minéralogiques et chimiques.

DONNEES GRANULOMETRIQUES SUR LA CHARGE MINERALE DES TOURBIERES DES NIAYES

Granulométrie des sables dunaires

Nous résumons ici les caractéristiques granulométriques des sables des différents systèmes dunaires du littoral telles qu’elles ressortent des travaux de plusieurs auteurs (QUENUM, 1969 ; LASSALE, 1970 ; SALL et al. 1978, SALL, 1982) et des résultats obtenus avec des prélèvements de subsurface faits dans le secteur de Mboro (in M.FALL, 1986).
– Les analyses granulométriques ont portées sur la fraction grossière supérieure à 50μm décalcifiée et tamisée entre 800μm et 50μm.
– La fraction silteuse et argileuse (fraction inferieure a 50μm) sont analysées par sédigraphies, la méthode permet de mesurée les fractions jusqu’au tour de 0,1μm. Les courbes granulométriques totales sont représentées sur des diagrammes semilogarithmiques .

Les courbes granulométriques ont été obtenues a partir des courbes semi logarithmique de la fraction > 50μm et des courbes microgranulométriques obtenue au Sédigraphe. L’agencement des deux types de courbes est faite en tenant compte des pourcentages de particules > 50μm et des particules < 50μm mesurés pour chaque échantillon

❖ Les courbes cumulatives des sables des dunes ogoliennes, des dunes jaunes, des dunes blanches côtières et de l’estran, montrent un assez bon classement des grains (voir figures 5). Les sédiments ont un mode principal situé entre 200 e t 250μm. Les différents paramètres texturaux (Mz, Ϭ, SK, K) ne permettent pas de différencier de façon significative les différents ensembles dunaires.
❖ Les échantillons prélevés sur les bordures des tourbières montrent un affinement de la taille du grain moyen qui passe de 1,8 à 2,5 φ (fig. ci dessous). Ces sables se distinguent aussi des sables des dunes par leur propreté : ils sont entièrement débarrassés des enrobages ferrugineux.

Granulométrie de la fraction minérale des tourbes

La fraction sableuse des tourbes

Dans chaque sondage, les échantillons analysés sont prélevés dans les niveaux suffisamment sableux susceptibles de fournir une quantité de sables suffisante pour obtenir une granulométrie convenable. La longueur de carotte échantillonnée varie de 10 cm, pour les niveaux à taux de sables élevés, a 25 c m pour les niveaux moins sableux. Les courbes cumulatives semi-logarithmiques se répartissent en plusieurs types.

Courbes unimodales
❖ Courbes sigmoïdes
Ce sont des courbes unimodales correspondant à des sables fins (Mz compris entre 2 et 3 φ) moyennement bien classés (Ϭ compris entre 0, 56 et 0, 61).
❖ Les courbes hyperboliques
Elles sont unimodales correspondant globalement a des sables très fins moyennement classés.

➤ La fraction silto-argileuse
Les courbes micro-granulométriques de la fraction silto-argileuse des tourbes se répartissent en plusieurs types.

Courbes unimodales
✔ les courbes paraboliques
Elles correspondent à des sédiments à dominante silteuse. La fraction argileuse représente 10 à 25 %. Selon RIVIERE (1977), ce type de granofaciès correspond à des dépôts de courant par excès de charge.(in M.FALL,1986)
✔ les courbes hyperboliques, ces courbes sont globalement hyperboliques et traduisent une décantation dans un milieu calme. Les sédiments renferment :
– 40 à 50 % de silt fin à très fin
– 50 à 60 % d’argile.
✔ Les courbes logarithmiques elles sont globalement rectilignes ou subrectilignes. Les sédiments à dominante silteuse avec 30 à 45 % d’argile et correspondent à des dépôts par excès de charge.

Etude des courbes cumulatives
A titre comparatif, l’examen des courbes granulométriques de sondages Mboro D, Mboro K et Touba Ndiaye nous amène à tirer une certaine remarque.
❖ Les deux sondages de Mboro ont une certaine particularité qui est une « ségrégation » entre une fraction minérale plus ou moins fine et une autre relativement plus grossière dont les caractéristiques granulométriques se rapprochent de celles de sables des dunes environnantes. C’est ce faciès granulométrique qui a été intitulé « vase silto-sableuse » par Fall (1986).
❖ Pour le sondage de Touba Ndiaye, la fraction minérale présente très peu de « ségrégation ». On note plutôt que la charge minérale apparaît comme un mélange de types granulométrique allant des sables moyens aux sables très fins. C’est ce f aciès granulométrique qui a été intitulé « vase silto-argileuses» par Fall (1986).

En conclusion apparemment les distributions granulométriques représentées sur les courbes cumulatives ne semblent pas introduire une ségrégation suffisamment caractéristique pour définir le lithofaciès .

Précisions fournies par les paramètres granulométriques

Donc on peut calculer certains paramètres texturaux de FOLK et WARD qui sont calculer dans l’optique de caractériser les environnements sédimentaire des tourbières : L’étude du diagramme de Q1, Md, M3 nous montre une certaine particularité, on voit nettement la « ségrégation » des sédiments. Cette distribution contraste nettement avec celle du matériel des dunes environnantes qui sont formées de sables grossiers à moyens dépourvus de silts et d’argiles.

L’asymétrie Sk et la moyenne Mz, calculées d’après les formules de FOLK et WARD (1957), différencient nettement les vases silto-sableuses des vases silto-argileuses (Fig. 7b). L’asymétrie positive du matériel silto-sableux et négative du matériel silto-argileux peut être interprétée comme une surcharge de silt sur deux familles granulométriques différentes, l’une sableuse, l’autre argileuse. Le diagramme Q1-Md-Q3 (Fig.6) montre très clairement l’asymétrie des deux distributions granulométriques due aux valeurs très élevées de Q3 pour la première famille, et Q1 pour la deuxième. La composante sableuse la plus grossière des vases silto sableuses, presque symétrique et apparemment proche du matériel dunaire, accuse cette surcharge, en présentant un écart important (5 à 6ϕ) entre le diamètre Q3 et celui correspondant à l’extrémité de la distribution (Q99), d’où mauvais classement observé pour ce faciès. La participation du matériel dunaire à la sédimentation s’est accrue sensiblement au cours du dépôt des sédiments récents (vases silto sableuses et tourbes), vraisemblablement en relation avec des remaniements du système dunaire au cours de la formation des tourbières. La fraction silteuse, étrangère à ce milieu et à son environnement proche se serait déposée par décantation, et se serait intégrée à la fraction sableuse ou à la fraction argileuse Fall et al, (1988).

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : Le milieu naturel des tourbières des Niayes
I-1 – Localisation Géographique De La Zone Des Niayes Et Contexte Botanique
I-2 – Cadre Géomorphologique
I-3 – Cadre Pédologique
A- Les sols Halomorphes
B- Les sols hydromorphes
I-4 – Contexte Géologique Local
I-5 – La Tourbe
I-6 – Evénements Paleoclimatques et Paleohydrologiques Dans La Zone Des Niayes
CHAPITRE II : Distribution Stratigraphique de la Composante Minérale dans les Tourbières des Niayes
II-1 – Données Granulométriques sur la charge Minérale des Tourbières des Niayes
A- Granulométrie des sables dunaires
B- Granulométrie de la fraction minérale des tourbes
C- Précisions fournies par les paramètres granulométriques
D- Conclusions de l’étude Granulométrique
II-2 -Données Morphoscopiques
A- Principes et Méthodes
B- Distribution Spatio-temporelle des caractères Morphoscopiques des Sondages
C- Conclusions de l’étude Morphoscopique
II-3 – La Fraction Argileuse
A – Introduction
B – Matériels Et Méthodes
C – Conclusions de l’étude des Argiles
CHAPITRE III : distribution stratigraphique de la matière organique végétale dans les tourbières des niayes
III-1- Matériels et Méthodes D’étude
A- Teneur en matière organique totale (MOT)
B- Teneur en fibres
III-2 Répartition Stratigraphique De La MOT
III-3- Répartition Stratigraphique du Taux de Fibres dans les Sondages de Mboro
III-4 – Conclusion de l’étude de la Fraction Organique
CHAPITRE IV : Essai de Chimio-Stratigraphie des Tourbes a partir des Teneurs en 13C
IV-1 – Matériels et Méthodes
IV-2 – Teneurs en 13C dans le Sondage de Mboro
A – Analyse des variations Stratigraphiques des Teneurs en 13C
B – Conclusions
CONCLUSIONS GENERALES
LISTE DES FIGURES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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