La nosologie (du grec nosos qui signifie maladie) est une branche de la médecine qui étudie les principes généraux de classification des maladies, alors que la nosographie concerne leur application, notamment les descriptions qui permettent de ranger les maladies dans un système particulier de classification [35]. Dans les faits, nosologie et nosographie sont souvent des termes interchangeables et utilisés l’un pour l’autre D’une façon plus générale, en médecine, la nosologie et la nosographie sont deux champs de la pathologie :
➤ Le premier champ (la nosologie) détermine, à partir d’un discours complet sur les maladies, les critères à partir desquels telle ou telle classification est possible. Ces critères peuvent concerner :
o la sémiologie (symptômes et signes),
o l’étiologie (l’origine de la maladie), ou
o la pathogénie (mécanisme selon lequel un agent provoque une maladie).
➤ Le deuxième champ (la nosographie) définit, à l’aide des informations précédentes, une classification particulière méthodique des maladies. Une maladie donnée peut alors être rangée dans telle ou telle catégorie.
De ce fait, les maladies sont classées en fonction de leur étiologie (cause), de la pathogénèse, des signes et symptômes. Alternativement, les maladies peuvent être classées en fonction du système d’organes impliqué, mais cela est souvent compliqué car de nombreuses maladies touchent plusieurs organes.
GENERALITES
Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité dans le monde : elles provoquent plus de décès que toute autre cause de mortalité. On estime qu’en 2012, 17,5 millions de personnes en sont mortes, soit 30% de l’ensemble des décès dans le monde. Selon les estimations, 7,5 millions de ces décès sont dus aux cardiopathies ischémiques et 6,7 millions à l’accident vasculaire cérébral [2]. Les pays à revenu faible ou intermédiaire sont touchés de manière disproportionnée : on y recense plus de 80% des décès dus aux MCV, concernant presque à égalité les hommes et les femmes. D’ici 2030, près de 23,6 millions de personnes mourront de maladies cardiovasculaires, principalement de cardiopathies et d’accidents vasculaires cérébraux. Selon les projections, ces affections resteront la première des causes de mortalité [2]. En cardiologie les pathologies relèvent le plus souvent des mêmes facteurs favorisants appelés facteurs de risque cardiovasculaire. Certains de ses facteurs sont mieux corrélés à la survenue d’évènement bien déterminé. Ainsi l’HTA est mieux corrélé à la survenue d’AVC. La connaissance de la prévalence de ces facteurs de risque dans nos contextes donne un aperçu sur la fréquence de certaines pathologies. La connaissance des cadres nosologiques dans une structure hospitalière est de ce vue très pertinente pour l’orientation des objectifs de rehaussement du plateau technique gage d’une prise en charge optimale dans le plus bref délai critère de performance de ladite structure.
FACTEURS DE RISQUE CARDIOVASCULAIRE
Les facteurs de risque cardio-vasculaire non modifiables
➤ Âge
Le risque cardio-vasculaire augmente avec l’âge, même si des cas d’athérosclérose sont observés chez des sujets jeunes, la prévalence de cette pathologie reste fortement corrélée à l’âge [3, 14, 17]. À partir de 50 ans pour l’homme et 60 ans pour la femme, l’âge favorise progressivement l’incidence des complications de l’athérome aortique, coronaire, carotidien et l’insuffisance cardiaque [9].
➤ Genre
Le risque de développer un IDM est en effet plus élevé dans le genre masculin [14, 12]. La maladie coronarienne est rare chez la femme en pré-ménopause, en l’absence de diabète ou d’hyperlipidémie génétique sévère telle que l’hypercholestérolémie familiale. Après la ménopause, le niveau de risque chez cette dernière rejoint très progressivement celui de l’homme [4, 20]. L’effet du genre semble plus lié à une protection exercée par les œstrogènes, disparaissant après la ménopause, qu’à une action néfaste des hormones mâles [25].
➤ Antécédents familiaux précoces de maladies cardio-vasculaires Des antécédents familiaux de maladie coronarienne sont hautement instructifs en ce qui concerne le degré du risque. Seuls les accidents cardio-vasculaires précoces sont à prendre en compte, c’est à dire avant 55 ans chez un homme et avant 65 ans chez une femme;et ne seront considérés comme significatifs que les accidents survenus chez le père, la mère ou un parent du premier degré. En fait, la génétique ne serait responsable que du tiers du risque, le reste dépend du mode de vie du sujet [14, 12, 17].
Les facteurs de risque cardio-vasculaire modifiables
➤ Tabagisme
Le tabagisme est un problème de santé publique. C’est un facteur de risque cardio-vasculaire majeur. Plus d’un décès cardio-vasculaire sur dix dans le monde peut être attribué au tabagisme, ce qui représente la plus importante cause de mortalité cardio-vasculaire évitable [8]. Le rôle du tabac dans la genèse des accidents vasculaires d’origine artérielle est très important. Il a été établi par l’étude INTERHEART [18] que le tabagisme est le deuxième facteur de risque d’infarctus du myocarde après les dyslipidémies. La consommation de tabac multiplie le risque de survenue d’une cardiopathie ischémique par deux (02). Il peut provoquer des spasmes coronaires et des IDM [18].
➤ Hypertension artérielle
Isolée, l’HTA multiplie risque d’AVC par sept (7), le risque d’insuffisance cardiaque par quatre (4) et le risque d’IDM par trois (3) ; associée autres facteurs de risque cardiovasculaire ce risque est multiplié par vingt (20).
➤ Diabète
Le diabète majore fortement le risque de maladie coronarienne. Ce risque est globalement multiplié par un facteur 3 chez la femme et 2 chez l’homme. Les diabètes de type I et II sont associés à une augmentation du risque d’IDM :
● dans le diabète de type I, le risque apparaît surtout après 15 à 20 ans d’évolution, et particulièrement lorsqu’il existe une atteinte rénale avec protéinurie [24].
● le diabète de type II lorsqu’il est associé à d’autres facteurs de risque cardio-vasculaire, il multiplie par trois (3) leur impact délétère [14].
➤ Dyslipidémies
La maladie coronaire, l’accident vasculaire cérébral ischémique et l’artériopathie oblitérante des membres inférieurs, sont les complications, le plus souvent tardives, de l’athérosclérose, phénomène inflammatoire artériel chronique, induit et entretenu par un excès de cholestérol circulant. Le risque de maladie coronaire prématurée est accru en présence d’une concentration élevée de cholestérol même en l’absence d’autres facteurs de risque. L’augmentation du cholestérol total et du LDL cholestérol, la baisse du HDL-cholestérol et l’hypertriglycéridémie sont des facteurs de risque de maladie coronaire et de mortalité d’origine cardio-vasculaire en France comme dans les autres pays développés [1].
➤ Obésité
L’obésité est évaluée par l’indice de masse corporelle (IMC) (poids/taille²) en kg/m2 . L’obésité abdominale est évaluée chez l’homme par un tour de taille (TT)> 102 cm et un tour de taille (TT) > 88 cm chez la femme. Il y a surpoids lorsque l’IMC est supérieur à 25 et l’obésité au-delà de 30 [14]. Au-delà de la corpulence totale, la répartition de l’adiposité a un impact important sur le risque cardio-vasculaire. En effet, l’obésité abdominale (répartition de type centrale) majore le risque de façon plus significative [16, 26, 17].
L’obésité serait un facteur de risque indirect des maladies cardiovasculaires par le développement d’une insulinorésistance et d’une HTA. Ces trois facteurs de risque s’additionnent et expliquent la forte augmentation du risque de syndrome métabolique [19]. L’étude INTERHEART [27] a apporté des arguments supplémentaires pour affirmer que l’obésité était un facteur de risque cardio-vasculaire, qui compte autant que le tabagisme, l’hypertension artérielle et le diabète.
➤ Sédentarité
Un manque d’exercice augmente le risque de maladie coronarienne indépendamment des autres facteurs de risque [14, 17]. Une méta-analyse a montré à partir de plusieurs études de cohorte, que la sédentarité multipliait par un virgule neuf (1,9) le risque de décès d’origine coronarienne par rapport à une population active [21]. L’activité physique régulière permet de réduire le poids, de réguler les taux de cholestérol et de lipides sanguins, la tension artérielle et le diabète et d’atténuer ainsi le risque cardio-vasculaire global [6].
➤ Stress
Le stress joue un rôle important dans la pathogenèse des maladies vasculaires. Il entraîne des crises d’angine de poitrine, d’arythmie, et peut même conduire à un arrêt cardiaque.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : REVUE DE LA LITTERATURE
I. GENERALITES
II. FACTEURS DE RISQUE CARDIOVASCULAIRE
II.1. Les facteurs de risque cardio-vasculaire non modifiables
II.2. Les facteurs de risque cardio-vasculaire modifiables
III. GRANDS CADRES NOSOLOGIQUES DES MALADIES CARDIOVASCULAIRES
III.1. Hypertension artérielle systémique
III.2. Les cardiopathies ischémiques
III.3. les valvulopathies
III.4. Les cardiomyopathies dilatées
III.5. l’insuffisance cardiaque
III.6. Les troubles du rythme et de la conduction
III.7. Les accidents vasculaires cérébraux
III.8. La maladie veineuse thromboembolique
III.9. Les artériopathies périphériques
III.10. Les cardiopathies congénitales
DEUXIÈME PARTIE : NOTRE ÉTUDE
MÉTHODOLOGIE
I. MATÉRIELS ET MÉTHODES
I.1. Matériels
I.2. Méthodes
I.2.1. Le type et la durée d’étude
I.2.2. Population d’étude
I.2.3. Le déroulement de l’étude
I.2.3.1. Les paramètres étudiés
I.2.3.1.1. Les données socio-démographiques
I.2.3.1.2. Le mode d’entrée et les motifs d’hospitalisation
I.2.3.1.3. Les facteurs de risque cardio-vasculaire
I.2.3.1.4. Les antécédents cardiovasculaire
I.2.3.1.5. Les comorbidités
I.2.3.2. L’examen physique
I.2.3.3. Les examens paracliniques
I.2.3.4. Le traitement
I.2.3.5. L’évolution
I.2.3.6. Durée d’hospitalisation
II. RECUEIL DES DONNÉES ET ANALYSE STATISTIQUE
RÉSULTATS
I. CARACTÉRISTIQUES DE LA POPULATION ÉTUDIÉE
I.1. L’épidémiologie
I.1.1. La prévalence
I.1.2. Le genre
I.1.3. L’âge
I.1.4. Nationalité et provenance
I.1.5. Niveau socio-économique
I.1.6. Niveau de scolarisation
I.1.7. Le mode d’entrée et les motifs d’hospitalisation
I.1.8. Facteurs de risque cardiovasculaire
I.1.9. Antécédents cardiovasculaires
I.1.10. Comorbidités
II. DONNÉES CLINIQUES
II.1. Les signes fonctionnels
II.2. Les signes généraux
II.2.1. le poids, la taille et l’IMC
II.2.2.Fréquence cardiaque-température
II.2.3. La pression artérielle
II.3. Les signes physiques
II.3.1. Signes de choc
II.3.2. Signes d’insuffisance cardiaque
II.3.3. Bruits du cœur irréguliers
II.3.4. Souffle cardiaque
III. DONNÉES PARACLINIQUES
III.1. Biologie
III.2. la radiographie
III.3. l’électrocardiogramme
III.6. L’échocardiographie
III.4. La TDM cérébrale
III.5. La coronarographie
IV. TRAITEMENT
IV.1. Traitement mécanique
IV.2. Traitement médicamenteux
IV. 3. Autres traitements
V. EVOLUTION
VI. DUREE D’HOSPITALISATION
DISCUSSION
CONCLUSION