Gouvernance locale des risques et des catastrophes Capacité des acteurs locaux

Capacité

              Très usuellement, ce terme désigne ‘l’aptitude à faire, à comprendre quelque chose ; ou encore la compétence’ 20. De ce fait, les sens du savoir et du savoir-faire s’y mêlent. En effet, le ‘savoir-faire’ est requis pour l’aptitude à faire et le ‘savoir’ pour l’aptitude à comprendre quelque chose. Dans le domaine du développement, la notion de renforcement de capacité fait désormais partie des étapes indispensables pour la réussite effective des actions entreprises. Et pour ce domaine, la ‘capacité’ a son propre sens selon le niveau considéré. Au niveau individuel, la ‘capacité ‘ se rapporte au changement de mentalité et de comportement pour acquérir de l’aptitude et de la performance21. Au niveau institutionnel, la ‘capacité’ est relative aux mesures prises pour « définir les cadres organisationnels, de coordination, de concertation et de convergence ». Et au niveau des systèmes, la « capacité » concerne « la mise en place des mécanismes de développement, projet/programmes dans les domaines d’intervention de l’agence’23 « . UNISDR définit la « capacité » par une »Combinaison de toutes les forces et de tous les moyens disponibles au sein d’une communauté, d’une société ou d’une organisation qui peuvent être utilisés pour atteindre des objectifs fixés ». Bref, la capacité du contexte se rapportera à la faculté d’identifier, d’utiliser des moyens et de stratégies différents afin d’atteindre des objectifs précis pour chaque niveau d’intervention. Et d’une manière générale, la ‘capacité’ peut se définir comme « le fait d’être capable de faire quelque chose grâce aux caractéristiques personnelles des individus et aux opportunités sociales » .Parmi ces caractéristiques personnelles se citent l’âge, le sexe, l’aptitude physique ou mentale ; et les opportunités sociales comme l’éducation, la santé… Pris dans le domaine de la GRC, certaines recherches ont déjà établi un lien entre la capabilité et les différentes notions étudiées dans ce domaine. Ces recherches avancent que la capabilité est le rapport du risque sur la vulnérabilité. Ainsi, le risque devient une fonction croissante de la capabilité, et la vulnérabilité en est une fonction décroissante. En tout cas, tous ces composants de la capabilité seront repris au cours de l’évaluation de la capacité des acteurs locaux sous des formes pratiques et réelles.

Indicateurs de SAF/FJKM

                Comme énoncé précédemment, les indicateurs proposés par la Banque Mondiale ne couvrent pas parfaitement le domaine de la gouvernance locale des risques et des catastrophes. Ainsi, avoir recours à des indicateurs plus spécifiques affinera beaucoup plus le cadrage conceptuel de l’étude. Et pour trouver de tels indicateurs plus spécifiques, nous avons fait recours à ceux proposés par les Organisations Non-Gouvernementales travaillant dans le domaine. SAF/JKM, une ONG qui travaille dans le domaine de la GRC propose aussi des indicateurs permettant d’apprécier le niveau de la gouvernance locale des risques et des catastrophes.
i. L’anticipation par rapport aux risques majeurs : Pour ce faire, la transversalité des risques doit être prise en compte. Et pour la réalisation de cet indicateur, la mobilisation de tous les intervenants s’avère indispensable. Le processus commence par la prise de connaissance des risques ; ensuite par la capacité de réduire ces risques en adoptant des comportements particuliers de protection. Cet indicateur concerne aussi bien des individus que des structures.
ii. Le partage équitable et adéquat des rôles et pouvoirs entre les acteurs locaux ainsi que toutes les ressources disponibles. Le moyen financier joue un rôle important dans la mise en œuvre des actions à entreprendre lors de la procédure. Le moyen humain contribue également à l’accomplissement des rôles prévus pour chaque catégorie d’acteurs. Et finalement, la répartition des pouvoirs dicte le type d’organisation qui doit exister dans le cadre de la gouvernance locale des risques et des catastrophes.
iii. L’existence d’un contrôle à priori et à postériori : La possibilité de la mise en œuvre d’un contrôle permanent améliorera les résultats aussi bien à court qu’à long termes. L’aspect organisationnel y est important surtout lors de la prévision, la préparation, la mise en œuvre de ces contrôles. Dans cette section, le cadrage théorique de l’étude a été tracé à partir des concepts-clés ainsique des indicateurs de la bonne gouvernance locale. Et dans la section suivante, le cadrage pratique de cette étude va être entamé.

Priorisation des risques de catastrophes qui pourraient sévir dans la localité de Vangaindrano

                La réponse de la population et des autres acteurs était unanime quand à l’importance des risques liés à l’inondation pour le district de Vangaindrano. Et selon eux, ces inondations résultent souvent des pluies accompagnant le vent des cyclones. Ils ont souligné qu’à part l’inondation, d’autres aléas comme le cyclone, la sécheresse ont déjà attaqué le district de Vangaindrano mais ces derniers n’ont pas été plus destructeurs que le premier aléa. Comme preuve, les acteurs ont bien rappelé que les dégâts causés par les inondations étaient plus immenses que ceux causés par les cyclones. Et dans le but de recouper ces informations, nous avons collecté des données au sein du Bureau National de Gestion des Risques et des Catastrophes ou BNGRC. Mais les bases de données officielles disponibles auprès du BNGRC depuis 1994 concernent seulement les cyclones. Les inondations ne figurent pas toujoursdans la base de données. Ainsi, les données qualitatives fournies par les acteurs ont été retenues.

Choix du modèle de gouvernance

             Quelques modèles de gouvernance ont été proposés au tout début de ce travail. A ce stade, il convient d’en choisir un qui correspondra le mieux au contexte local de Vangaindrano (socioéconomique, culturel mais aussi politique). En effet, le modèle de « gouvernance inclusive » ou « modèle transparent » retient particulièrement notre attention. Ce choix se justifie par la pluralité des acteurs impliqués tout au long du processus de GRC « de l’assessment à la gestion des risques ».Ce processus inclut littéralement tous les processus partant de l’évaluation à la gestion des risques. Ce modèle permet aussi la complémentarité des différentes approches utilisées pour la mesure et la gestion du risque. Pour le cas de la mesure du risque lié à l’inondation à Vangaindrano, les bases de données officielles ne sont pas complètes ; Ce qui empêcherait de dresser un profil du risque en bonne et due forme. Mais pour pallier à ce manque, le recours à d’autre approche comme la science sociale a été opté.Douguet a avancé que les considérations socioéconomiques et politiques permettront d’élaborer la politique d’évaluation des risques. Et la politique d’évaluation du risque peut être un indicatif de la mesure du risque. Cette mesure du risque permettra par la suite une évaluation des risques. La gestion du risque découlera des résultats de cette évaluation du risque avec des informations techniques, sociales et économiques. Au-delà même de la gestion du risque existe la régulation et la communication des choix politiques. Dans la pratique, tous les acteurs locaux identifiés dans cette étude doivent être impliqués dans la gouvernance inclusive des risques et des catastrophes. En d’autres termes, tous les acteurs participent activement dans chacune des phases de la gestion des risques et des catastrophes.

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Table des matières

Introduction
Partie I. ETATS DES LIEUX SUR LA GOUVERNANCE LOCALE DES RISQUES ET DES CATASTROPHES A VANGAINDRANO ET A SOAMANOVA
Chapitre I. Cadrage conceptuel et pratique de l’étude
Section I. Cadrage conceptuel de l’étude
I.1 Concepts-clés
I.2 Critères d’une bonne gouvernance locale
Section II. Cadrage pratique de l’étude
II.1 Contexte général
II.2 Stratégie Nationale de Gestion des Risques et des Catastrophes
II.3 Politique Nationale de Gestion des Risques et des Catastrophes
II.4 Législation malgache actuelle sur la Politique Nationale de Décentralisation et de Déconcentration
Chapitre II. Cadre pratique et analyse de la réalité locale de zone d’étude
Section I. La zone d’étude et ses caractéristiques
I.1 Cadre institutionnel
I.2 Contexte topographique, hydrographique, météorologique
I.3 Contexte socioéconomique et culturel
Section II. Evaluation à base communautaire des risques
II.1 Priorisation des risques de catastrophes qui pourraient sévir dans la localité de Vangaindrano
II.2 Analyse de la vulnérabilité des communes de Vangaindrano et de Soamanova
II.3 Perception des acteurs de la notion de la Gouvernance locale des Risques et des Catastrophes
Partie II. LE RENFORCEMENT DE LA CAPACITE DES ACTEURS LOCAUX ET SA MISE EN ŒUVRE
Chapitre III. Outils utilisés pour la réalisation de l’étude
Section I. Outil d’analyse institutionnelle : le 4R de Hobley & Shields
I.1 Description des ‘4R’
I.2 Justification de l’utilisation de l’outil
I.3 Forces et Faiblesses de l’outil de ‘4R’
Section II. Outil d’évaluation de la capacité des acteurs locaux : Le FFOM (Force, Faiblesse, Opportunité, Menace)
II.1 Description de l’outil
II.2 Justification du choix de l’outil
II.3 Avantages et limites de l’outil
Chapitre IV. Analyse du contexte de Vangaindrano dans le cadre de la gouvernance locale des risques et des catastrophes et de la capacité des acteurs locaux 
Section I. Analyse institutionnelle de la gouvernance locale des risques et des catastrophes
Section II. Evaluation des capacités de ces acteurs locaux
Section III. Diagramme de Venn de la relation institutionnelle de la gouvernance des risques et des catastrophes à Vangaindrano
Chapitre V. Pour une gouvernance locale durable des risques et des catastrophes 
Section I: Ancrage d’une gouvernance locale durable des risques et des catastrophes
I.1 Choix du modèle de gouvernance
I.2 Structuration des critères de gouvernance locale durable des risques et des catastrophes
I.3 Notation des critères de gouvernance locale durable prenant en compte les différentes dimensions
I.4 Construction de la grille d’évaluation d’une gouvernance locale durable des risques et des catastrophes
I.5 Evaluation de la gouvernance locale durable des risques et des catastrophes à Vangaindrano selon les dimensions qui la composent
Section II: Conditions minimales nécessaires pour la pondération des critères de gouvernance locale durable des risques et des catastrophes
Section III. Le défi à relever
III.1 La compensation des écarts relatifs aux quatre dimensions de la gouvernance locale des risques et des catastrophes
III.2 La compensation des écarts relatifs aux différents acteurs de la gouvernance locale durable des risques et des catastrophes
Section IV. Principale conditionnalité de l’instauration d’une bonne gouvernance locale des risques et des catastrophes au sein de la zone d’étude
IV.1 Pour les CTD
IV.2 Pour les STD
IV.3 Pour l’autorité traditionnelle
IV.4 Pour les comités GRC
IV.5 Pour la population locale
IV.6 Pour les ONG
IV.7 Pour les associations
Conclusion
Liste des annexes
BIBLIOGRAPHIE

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