GOUVERNANCE DE LA GESTION DES ORDURES MENAGERES
CADRE INSTITUTIONNEL
Dans un contexte institutionnel de décentralisation et de responsabilisation, La gestion urbaine (exemple : l’assainissement) apparaît comme l’une des principales formes d’organisation et de réaction possibles des différents acteurs (collectivité locale, organisation communautaire de base, organisation non gouvernementale, partenaire de coopération décentralisée, etc.). Etant un facteur de développement local et un pilier des politiques de décentralisation car permettant la participation de tous les acteurs. C’est dans ce sens que l’Etat du Sénégal, à travers le transfert de compétences et de renforcement des capacités des élus locaux, stipule que :
-les lois 96-06 du 22mars 1996 portant code des collectivités locales et 96-07 du 22 mars portant transfert des compétences aux collectivités locales confèrent aux communes les compétences en matière de gestions des déchets.
-L’article 34 du décret 96-1114 du 27 décembre 1996 précise que : « la commune gère les déchets produits dans son périmètre. Elle prend toutes les dispositions indispensables pour leur collecte, leur transport et leur traitement.
-la loi 83-71 du 5 juillet 1983 portant code de l’hygiène réglemente non seulement l’hygiène publique et collective, l’assainissement de manière à permettre aux populations de mieux vivre dans un espace favorable à leur épanouissement. En terme clair, avec la décentralisation progressive des pouvoirs et des compétences, la commune a pour mission de veille et de de contrôle de son périmètre environnemental.
Force et de constater que les municipalités du Sénégal sont confrontés à des déficits budgétaires et technique, avec un accroissement des besoins sans commune mesure. En outre, la faiblesse de la fiscalité et des subventions, et d’un manque de suivi accentuent cette situation. La comme de Tambacounda ne fait pas exception car arrive difficilement à honorer ses engagement vis-à-vis de la population urbaine.
SITUATTION DE LA GESTION DES ORDURES DE LA COMMUNE DE TAMBACOUNDA
Il est important de préciser que la gestion urbaine des ordures ménagères constitue un goulot d’étranglement pour les autorités municipales car exigeant d’énormes fonds et de ressources humaines. En Effet, le camion de collecte coûte 20 à 60 millions, une pelle mécanique à 40 millions, une benne pour tasser entre 40 et 60 millions et le payement des travailleurs qui effectuent cette Tâche est estimée à des millions. Pour pallier à ces obstacles, la municipalité de la commune de Tambacounda s’est engagée dans une politique de partenariat et de coopération décentralisée avec la Belgique dans le cadre de la gestion des ordures à travers un investissement de fonds, d’équipement et de formation des conseils de quartiers(CDQ). C’est ainsi que les CDQ reçoivent un appui financier de six mois d’avance et un matériel pour la collecte et le transport des ordures ménagères jusqu’à une décharge de transit ou finale. Le PNUD est à l’origine de l’initiation des conseils de quartiers. Ceci pour permettre la participation des populations dans les activités de la gestion urbaine. En terme clair, cette démarche va dans le sens de l’instauration de la bonne gouvernance, gage d’un développement durable. Avec un accroissement démographique important et d’une hausse du pouvoir d’achat, un volume mensuel de 2080 tonnes de déchets est produit dans la ville de Tambacounda. Ceci constitue un problème majeur pour la mairie de Tambacounda car ne disposant que de moyens dérisoires : un tracteur pour la collecte et le transport, et dix agents en permanence pour coordonner les tâches. Toutefois, ayant pour mission d’améliorer le cadre de vie de sa population, l’institution communale de la ville de Tambacounda a mis en place un service technique municipal chargé du nettoiement et de la voierie avec l’appui des services techniques décentralisés comme l’ARD, le service d’hygiène, le service de l’environnement, le GADEC, l’élevage, etc.).
Sachant qu’elle ne peut à elle seule faire face au coût élevé de l’assainissement, une convention a été signée entre la commune de Tambacounda et la Belgique permettant la création d’un organe dénommé SINVAD . Sur la base des besoins exprimés pour la bonne gestion des ordures ménagères, le SINVAD, organe spécialisé, est chargé de coordonner et de superviser la collecte et la valorisation des déchets. Cet organe communal s’engage, auprès des partenaires, à rendre compte sur les activités effectuées, à travers des rapports. Ainsi, le partenaire au développement finance les directives administratives et tous les six mois, il vient faire une évaluation des activités sur le Terrain. Il faut noter qu’au démarrage du SINVAD, deux quartier furent choisis pour une phase pilote et élargi plus tard à huit autres (Liberté, Camp Navétane, Gouye, Dépôt, Médina coura, Abattoire, Quinzambougou et gourel-diadié) sur les existants dans la commune. L’intégration ou l’élargissement du programme, à tous les autres quartiers, est prévue dans le futur proche. C’est dans ce sens que le SINVAD, chaque année, organise une assemblée pour choisir les quartiers devant intégrer le projet.
Cette intégration se fait selon certains critères tels que :
– le quartier dispose-t- il d’un marché ;
– le marigot(Mamacounda) traverse-t-il le quartier ?
– et enfin, le nombre de concessions et la quantité de déchets produits.
C’est sur ces normes que se fait la cotation. La validation se fait au niveau du conseil municipal et le suivi est assuré par le SINVAD. Ainsi, chaque quartier se charge de la collecte et du transport des ordures ménagères produites dans son environnement, à travers son CDQ.
Une phase d’expérimentation du traitement des déchets collectés est en cours dans le quartier de Gourel – diadié et Quinzambou. En effet, un tri est effectué permettant la récupération de certains éléments pour le compostage.
C’est dans cette optique qu’usine de compostage a été installée au quartier de goureldiadié (situé à l’extrême Sud-Ouest de de la commune et ceinturé à l’Est par la vallée fossile dénommée le marigot Mamacounda) pour transformer les déchets.
En outre, un équipement a été alloué au CDQ de Gourel-diadié :
-Une charrette pour la collecte des ordures des ordures ménagères;
-Quatre brouettes ;
-Quatre pelles ;
-Des gants ;
-Des masques ;
-Et enfin des poubelles, revendues auprès des ménages à raisons de 10000f CFA l’unité.
Dans le cadre du test de compostage, les bénéficiaires doivent mettre le reste des nourritures à la disposition du SINVAD. Ainsi, le mélange du reste des nourritures, des excréments d’animaux et du sable permet la fabrication de l’engrais. Celui-ci est stocké chez le président du CDQ. De ce fait, la réussite de ce projet facilitera le fonctionnement de l’usine de compostage et la réduction des décharges d’ordures et l’augmentation du pouvoir d’achat des CDQ. Comme illustration, sur les six dépôts sauvages du quartier Médinacoura seuls trois fonctionnent présentement. L’assainissement des trois autres dépotoirs non conventionnels a permis le reboisement et l’aménagement d’un périmètre pour le maraîchage. Dans le cadre de l’exécution de la gestion des déchets et de sa valorisation, le SINVAD reçoit, par le biais des partenaires au développement, une somme avoisinant 30.000.000 F CFA par an.
En effet, ces fonds sont alloués à la formation, sensibilisation, à l’équipent et au fonctionnement du SINVAD. Dans le contrat, la commune pour tâche le transport des ordures dans les dépôts finals( à travers des opérations de coup de points), l’achat d’ânes et du matériels mis à la disposition des CDQ. Il a été noté, dans l’octroi d’équipement, une disparité entre certains quartiers. Par exemple, le CDQ du quartier de Gourel-diadié a reçu 70 poubelles pour 2907 concessions, alors que celui Médinacoura n’obtenu que500 poubelles pour 791 concessions. En outre, la collecte se fait par tracteur dans les quartiers résidentiels(Liberté) et par charrettes dans les quartiers périphériques (Gourel-diadié) à raison de 1500F CFA par mois. De ce fait, l’argent amassé à travers cette prestation de service, permettra le payement du personnel et l’entretien des matériels. Une augmentation des GIE pour la collecte des déchets est notée dans le périmètre communal. Leur survie est éphémère car faute d’une mauvaise planification, de l’insuffisance de fonds et d’une irrégularité dans les circuits de ramassage. Malgré l’existence du SINVAD et des CDQ, la municipalité de la commune de Tambacounda peine à assurer régulièrement la collecte des ordures ménagères, leur transport jusqu’ à une décharge final et leur traitement. En effet, l’enquête a montré que les responsabilités sont partagées entre les autorités municipales et une partie de la population locale :
– la faiblesse de la fiscalité et des subventions allouées à la collectivité par le pouvoir central ;
– la population riveraine du marigot Mamacounda à tendance à jeter les ordures ménagères dans le lit de cette vallée fossile ou dans son alentour.
Il est important de signaler que la morphologie du relief ne favorise pas une bonne urbanisation.
En effet, les plateaux et les dépressions « Faro » caractérisent le relief de la ville de Tambacounda. Ceci fait que l’accessibilité sera difficile dans certains quartiers, surtout pendant l’hivernage. En somme, l’insuffisance d’équipement de collecte est à l’origine des débordements des dépôts de transit et à la prolifération anarchiques des décharges non conventionnelles dans le périmètre communal ; cette situation est renforcée aussi par l’incivisme d’un poignet de la population et le poids des traditions.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
CONTEXTE ET JUSTIFICATION
PROBLEMATIQUE
METHODOLOGIE
PREMIERE PARTIE : TAMBACOUNDA, VILLE CARREFOUR DU SENEGAL ORIENTAL
CHAPITRE I : LOCALISATION ET DELIMITATION DE LA ZONE D’ETUDE
CHAPITRE II : POTENTENTIALITES PYSIQUES ET SOCIOECONOMIQUE
I.ATOUTS PHYSIQUES
II.DYNAMIQUE SOCIO-ECONOMYQUE
A-DYNAMIQUE DEMOGRAPHIQUE
B-LES ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES
DEUXIEME PARTIE : GOUVERNANCE DE LA GESTION DES ORDURES MENAGERES
I.CADRE INSTITUTIONNEL
II.SITUATION DE LA GESTION DES ORDURES DE LA COMMUNE DE TAMBACOUNDA
TROISIEME PARTIE : EFFETS SUR L’ENVIRONNEMENT ET LA SANTE DE LA POPULATION
I.EFFETS ENVIRONNEMENTAUX
II.EFFETS SANITAIRES
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE
TABLE DES MATIERES