Gestion et transfert de droit d’autorite chez les MASIKORO

Les Masikoro sont inclus parmi les ethnies qui couvrent la région sud-ouest de Madagascar. Sa population est repartie sur plusieurs divisions territoriales qui se situe entre les fleuves Mangoky et Onilahy.

Généralement, la société masikoro vit dans la tradition des ancêtres et chaque acte de leur vie doit s’accompagner de rites attribués pour se réconcilier avec les divinités particulièrement le Dieu créateur et les ancêtres. De ce fait, malheur à celui qui en néglige une. Par ailleurs, la civilisation peut se résumer en quelques mots, celui du respect. Ce respect est consacré au créateur et aux ancêtres qui, pour eux, détiennent la plus haute autorité sur tout le lignage. Si nous tenons compte de cette notion du respect, nous pensons directement au fait que le respect se donne aux habitants de plus haute autorité que la sienne.

Dans la société malagasy en général, chaque ethnie a sa conception de cette notion d’autorité, aussi bien sur la manière de la gérer que sur la manière de la transférer. Nous avons choisi l’ethnie masikoro du fait que nous sommes natives et nous pensons que c’est déjà un atout pour avoir beaucoup plus de connaissances et d’informations sur ce point. Sur terrain, nous avons effectué les enquêtes sur quelques lignages. Après les recherches de terrain, nous nous sommes aperçus que la cohésion sociale tourne autour de plusieurs notions. Nous avons jugé pertinent de centrer les études sur le hazomanga, poteau sacrificiel chez les Masikoro.

RITUEL DE CIRCONCISION CHEZ LES MASIKORO 

APERCU GENERAL DE LA SOCIETE MASIKORO 

GEOGRAPHIE ET HISTOIRE 

Les pays masikoro se trouvent dans la partie sud-ouest de Madagascar. Ils sont délimités par le fleuve Mangoky au Nord et celui de l’Onilahy au sud, à l’est par les Massifs de Mikoboky et d’Analavelona et à l’ouest par le littoral où se situe les Vezo, un groupe ethnique beaucoup plus proche d’eux.

Comme caractéristique de la partie sud-ouest de Madagascar, la région masikoro est incluse dans la zone sèche, à cause de son climat sec et chaud. La région est assez rude pour l’élevage et l’agriculture lesquels sont des activités principales. Les Masikoro, comme la plupart des Malgaches, sont des agriculteurs et éleveurs. L’élevage le plus pratiqué est l’élevage bovin. Ce dernier est sur valorisé en tant que richesse et en tant que monnaie d’échange. Economiquement, celui qui a beaucoup de zébus est mieux considéré dans la société. Le zébu tient un grand rôle car il est toujours présent dans de plusieurs manifestations rituelles et les zébus coupés constituent des dons rituels les plus appréciés chez eux.

Selon la tradition orale, les Masikoro sont d’origine sakalava, une ethnie qui couvre, dans son sens plus large, toutes les populations de la plaine côtière, entre le Sambirano et l’Onilahy. De ce fait, TSIMANITRA confirme en affirmant que la vraie origine des Masikoro c’est le Sakalava venant de Majunga. Ce nom « Masikoro », dit-il, n’est qu’un surnom qui signifie une chasse fructueuse. Auparavant, l’activité des habitants c’est la chasse et la cueillette, d’où l’appellation « masikoro » .

Parfois, nous nous interrogeons sur le rapport entre les Vezo et les Masikoro, deux ethnies voisines et se côtoient dans le Bas-Mangoky. Dans ce fait, Grandidier suivi de Henri Lavondès dans son ouvrage intitulé Bekoropoka insiste sur leurs différences au niveau de leurs genres de vie. Les Masikoro sont des agriculteurs de l’intérieur et les Vezo sont des pêcheurs du littoral. Un Vezo devenu agriculteur se reconnaît facilement par son dialecte.

ORGANISATION SOCIALE

La société masikoro est une société hiérarchisée. Ils mènent une vie obéissant aux lois traditionnelles. Les descendants d’un même ancêtre forment un clan. Le chef du clan est l’homme le plus âgé du niveau généalogique appelé « Mpisoro » ou «Mpitoka » ou encore « Mpitan-kazomanga ». C’est lui qui joue le rôle de médiateur entre les vivants et les morts, entre les hommes et le Créateur.

Les individus sont soumis à des règles telles que l’affirme Richard Andriamanjato qui dit que :

« Vouloir s’intégrer dans la société, c’est d’accepter ses règles, ses coutumes et ses lois. » .

Le système de parenté prime dans tout acte. Le mot « longo » désigne les membres de la famille lointaine et les personnes ayant conclu une fraternité par le sang ainsi que le rapport ethnique à plaisanterie. Les étrangers intégrés sont aussi considérés comme des « longo ». La société masikoro est ouverte. Elle est patrilinéaires : tout pouvoir est remis au père de la famille, il est le chef de la famille. Toutes décisions viennent de lui. Les Masikoro ne sont pas satisfaits de la parenté qui existe entre la famille ou entre le lignage mais ils voulaient étendre leur considération de parenté en créant d’autres formes de parenté tel que la parenté à plaisanterie et la fraternité de sang autrement.

Avant d’accéder à ces formes de parenté artificielle, nous allons voir tout d’abord deux arbres généalogiques qui pourront résumer la parenté naturelle de la société masikoro.

En ce qui concerne la terminologie de la parenté résumée sur ce schéma, nous remarquons que, pour la génération d’EGO, aucune distinction n’est établie entre les « frères », aussi bien du côté paternel que du côté maternel, entre cousins parallèles et cousins croisés. La distinction importante est celle entre aînés et cadets. Elle conditionne l’ensemble des comportements, elle situe également chaque individu au sein d’un système hiérarchique et lui permet de distinguer parmi les gens de sa génération ceux qui lui doivent le respect. Elle est fortement contraignante du fait de la sanction terrible du havoa, un blâme à l’encontre de la personne qu’on doit le respect.

D’après l’arbre généalogique, nous constatons aussi que :
– Le terme de référence « ray » s’applique aux frères vrais du père à ses frères classificatoires et par extension aux maris des sœurs vraies et classificatoires du père.
– Le terme de référence « reny » s’applique aux sœurs vraies et classificatoires du père, aux sœurs vraies et classificatoires de la mère et par extension aux épouses des frères du père et des frères de la mère.
– Le terme de référence « renilahy » s’applique aux frères vrais et classificatoires de la mère.

La parenté à plaisanterie, ziva

Cette notion se voit dans la plupart des régions du sud-ouest. Elle n’associe pas des individus mais des groupes ethniques ou des clans. Par exemple, les Masikoro sont les parents à plaisanteries des Tañalaña. La relation de parenté à plaisanterie comporte un certain nombre d’obligations dont la plus spectaculaire est celle d’échanger des injures et la plus importante socialement, celle de ne pas s’entrenuire. Il peut comporter aussi des obligations positives comme une entraide en cas de problème. L’origine des relations à plaisanteries unissant deux groupes lignagers n’est pas toujours précise. Elle se réfère parfois à l’histoire mythique du clan et peut être très ancienne. Dans tous les cas, il s’agit d’un lien fort qui se marque à tous les instants de la vie cérémonielle. Dans un sacrifice, au cas il n’y a pas de sacrificateur, c’est le Ziva du clan responsable de la cérémonie qui se charge du sacrifice. Il occupe le même rang que le sacrificateur, suivant la loi de la société masikoro. Sur ce, le Ziva a une grande importance dans la société masikoro car il peut remplacer le sacrificateur dans sa fonction cérémonielle. C’est pour cette raison que les Masikoro considèrent bien leur Ziva comme un messager du Créateur parce qu’il est considéré comme porteur du bien ou de bonheur dans la société. Prenons, par exemple celui qui se comporte mal en faisant tomber le poteau sacré durant une cérémonie rituelle. S’il est un simple membre du lignage, il mérite un blâme (il doit sacrifier un zébu). Mais puisqu’il est un Ziva, l’acte est conçu comme porteur du bonheur pour le lignage.

La fraternité de sang, fatedra 

Cette coutume se pratique dans des plusieurs régions à Madagascar. Il s’agit du « Fatedra » en dialecte masikoro. Deux individus s’associent pour devenir « frère ». Cette pratique permet de lier deux personnes sans un lien de parenté pour vivre comme si elles étaient liées par des liens de parenté naturelle. La cérémonie consiste à entailler la poitrine des deux participants qui recueillent le sang de leur partenaire dans une cuillère et le boivent. Elle permet aussi de multiplier entre eux des liens sociaux qui, théoriquement au moins, ont la même force que ceux de la parenté. Les liens ainsi créés sont très forts, très respectés et l’obligation de solidarité mutuelle qui en résulte est au moins aussi forte que celle qui existe entre deux parents. Elle peut s’accompagner d’avantages économiques très précis, comme certains qui ont reçu des terres de leurs frères de sang. Cependant, celui qui n’agira de bonne foi sera abattu par des catastrophes comme chocs en retour des torts commis. Les deux personnes qui font le serment du sang doivent s’entraider, non seulement dans le bonheur mais aussi dans le malheur. Elles s’unissent solidement car elles se considèrent comme des frères et sœurs. Et la relation est bien forte que celle des frères naturels. Et Jaovelo-Dzao confirme cela en disant que :

« Le lien de fraternité de sang est plus fort que celui des deux frères naturels. » .

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : RITUEL DE CIRCONCISION CHEZ LES MASIKORO
I.1 APERCU GENERAL DE LA SOCIETE MASIKORO
I.1.1 GEOGRAPHIE ET HISTOIRE
I.1.2 ORGANISATION SOCIALE
I.1.2.1 La parenté à plaisanterie, ziva
I.1.2.2 La fraternité de sang, fatedra 13
I.1.3 CROYANCES ET RITUELS
I.1.4 TRADITION ORALE
I.2 RITUEL DE CIRCONCISION CHEZ LES MASIKORO
DEUXIEME PARTIE : RITUEL DE SACRALISATION DU JINY
II. 1 DESCRIPTION
II.2 LE RESPONSABLE DU JINY
II.3 RITUEL DE SACRALISATION DU JINY
TROISIEME PARTIE : RITUEL DE SACRALISATION DU HAZOMANGA
III. 1 DESCRIPTION
III.2 DETENTEUR DU HAZOMANGA : UN CHEF RELIGIEUX
III.3 FONCTIONS CEREMONIELLES DU DETENTEUR DU HAZOMANGA
III.4 FONCTIONS POLITIQUES DU SACRIFICATEUR
III.5 TRANSMISSION DU POTEAU SACRIFICIEL : TRANSFERT DU POUVOIR
III.6 LES VALEURS DU POTEAU SACRIFICIEL
III.6.1 VALEURS RELIGIEUSES
III.6.2 VALEURS SOCIO-POLITIQUES
CONCLUSION

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