Gestion et mesure du risque de crédit

Gestion et mesure du risque de crédit

Le crédit et l’information sur le marché de crédit

Le crédit bancaire devient la source de financement par excellence pour les entreprises, qui du fait de leur forte opacité informationnelle et leurs moyens financiers limités, sont incapables d’accéder aux marchés des capitaux pour se financer. Une relation établie sur le long terme entre la banque et son entreprise cliente est un moyen de réduire les asymétries d’information. Néanmoins, cette relation ne se résume pas uniquement à des octrois de crédit. Elle englobe toutefois les services financiers offerts par la banque à ses clients (placements, émissions de titres, études de marché, tenue et suivi de comptes, gestion de trésorerie, etc.). Ces définitions mettent ainsi en évidence les sources de plusieurs risques gérés par l’activité bancaire en l’occurrence les opérations de crédit. A fin de réduire l’exposition à ces risques, la banque doit toutefois demander des garanties sur lesquelles elle va se protéger contre eux. La nature de la relation entre les banques et l’entreprise dépend également de la spécificité de l’information collectée.

En conséquence, cette qualité d’information produite par la banque détermine les caractéristiques de la prise du risque. Pour résoudre ce problème les banques se réfèrent à deux types d’informations afin de décider l’accès des entreprises aux crédits bancaires. L’évaluation de ces entreprises s’appuie donc d’une part sur une information du type « Soft » interne, qui est de nature tacite et subjective, et d’autre part sur une information de type « Hard » qui n’est autre qu’une information externe. Le traitement de l’information collectée mènera les banques à réaliser un diagnostique adéquat et par la suite prendre les bonnes décisions.

Ce premier chapitre constitue une mise en perspective des deux principales activités de la banque l’octroi du crédit et la production de l’information. Trois sections sont nécessaires pour présenter ce chapitre. La première section s’interroge aux différents types de crédits accordés par la banque ainsi les garanties demandées et les risques confrontés par la banque sont présentés en mettant un accent particulier sur le risque de crédit. La deuxième section est un aperçu sur la règlementation prudentielle qui vise à régler le fonctionnement des activités bancaires en l’occurrence la fonction crédit. La troisième section est consacrée à la représentation des deux types d’information et les différents éléments qui influent sur le choix de la banque. Nous commençons par exposer les deux sortes d’informations afin d’en extraire les points les différentiant en montrant les avantages et les inconvénients tirés de chacune. Ensuite, nous présentons le rôle de chacune dans la relation bancaire.

Gestion et mesure du risque de crédit

Le domaine de l’activité des banques est fortement étendu et les produits offerts sont largement diversifiés avec les besoins illimités des clients. La pression sur le secteur bancaire devient plus forte et la concurrence nationale et internationale est plus vive1.Pour survivre et accroitre, les banques doivent augmenter leur valeur ajoutée en minimisant en même temps les coûts et les risques. Ces risques auxquels les banques sont confrontées, sont devenus de plus en plus nombreux et complexes, parmi lesquels se trouve le risque majeur de l’activité bancaire dite « les risque de crédit », qui apparait encore comme le déclencheur des crises bancaires (Minsky, 1982, 1985, 1992) a fortiori si les dettes contractées ont financé des investissements spéculatifs.

Donc, les banques doivent plus que jamais disposer d’un système de gestion des risques efficace et élaboré, susceptible d’assurer une réaction rapide face à l’apparition des nouveaux risques. Devant ces risques que font courir les établissements financiers à l’ensemble de l’économie, le rôle des autorités de contrôle et de régulation des établissements de crédit est un élément déterminant dans la stabilité du système bancaire (Aglietta, Scialom et Sessin, 2000). Les accords de Bâle ont évolué vers une approche prudentielle, perçue comme le seul mode de régulation n’entrant pas en contradiction avec les règles du marché2. Ils ont ainsi évolué pour répondre aux problèmes de la globalisation financière3, de sophistication croissante des produits et de complexité des processus4. Le dispositif Bâle II sur les fonds propres a pour but de mieux aligner l’évaluation de l’adéquation des fonds propres5, en se basant sur trois piliers. Cependant, il est à noter que d’après notre passé récent : faillite, crise financière6 (Subprime) et soutien d’état aux établissements financiers, rien n’est véritablement réglé mais le temps de l’urgence, voire la panique est révolu. En fait, le rôle du comité de Bâle II n’a manifestement pas suffi. Il s’agit donc de mettre au point un « Bâle III » qui tire les leçons de la crise. En terme d’exigences en capital et selon le Bâle III, les banques devront respecter un ratio de fonds propres durs de 3,5% dès 2013 qui grimpera jusqu’à 7% au 1er janvier 2019, incluant un coussin de sécurité de 2,5%1.

Dans le même cadre réglementaire, le comité de Bâle vise à encourager les banques à renforcer leurs procédures de mesure et de gestion des risques (en particulier le risque de crédit qui prend notre attention dans la présence étude). La gestion du risque de crédit peut se faire selon diverses approches, allant des approches de la notation externe (Approches standardisées) à des approches de notation interne développées par chaque banque de façon spécifique. L’approche choisi par la banque doit se faire à la fois sous contrôle interne de la banque elle même et par le contrôle du superviseur2, en fonction des types de contrepartie, la taille des expositions, les propriétés de la méthode de notation et la disponibilité des données internes ou l’éventuel recours à des données3. Sous réserves du respect des exigences réglementaires, les principales techniques de notation existantes sont susceptibles d’être utilisées par les établissements financiers. L’affectation d’une note à une contrepartie ou la constitution d’une classe homogène des risques peut ainsi résulter d’un jugement d’expert, d’un modèle statistique de type score, un modèle mathématique de type réseaux neurones ou d’un système expert. L’objet de ce chapitre, divisé en trois section, est de donner en premier lieu un aperçu sur la réglementation prudentielle, en second lieu de comprendre les diverses approches de la gestion de risque de crédit telles quelles ont définit par le comité de Bâle II, en faisant finalement la distinction entre les méthodes utilisée dans la mesure du risque de crédit.

Les limites de Bâle II Malgré les nouveautés des accords de Bâle II, il est important de remarquer certaines limites. En effet, les piliers 2 et 3, soit le processus de surveillance prudentielle et la discipline de marché, ont pour rôle un meilleur contrôle des établissements financiers et ainsi une meilleure anticipation des crises financières. Cependant, le monde de la finance a connu l’une des crises les plus importantes de l’histoire en 2007, la crise des subprimes. Cette crise touchait à l’origine les prêts hypothécaires à risque et a par la suite mené à une crise financière généralisée et qui a prouvé que les trois piliers du système de Bâle II ont été déficients. Elle a également démontré que les fonds propres des banques étaient insuffisants.

Dans un contexte de diminution quasi continue des fonds propres des banques au fil du siècle dernier, les données empiriques, les études universitaires et plusieurs personnalités de premier plan arrivent à la conclusion que les fonds propres des banques doivent être beaucoup plus élevés. Des études montrent que la moyenne des pertes des banques pendant la dernière crise se situait à 5% de leurs actifs pondérés. D’autres études indiquent qu’avoir 10%de fonds propres offrirait un avantage significatif en termes de solidité, tandis que, lors de la dernière crise, un taux de 16% aurait permis d’absorber la plupart des pertes individuelles et un taux de 24% aurait permis d’absorber presque toutes les pertes dues aux crises bancaires depuis 1988.1 En plus, en raison du peu de transparence et de lisibilité de l’exposition des acteurs financiers, les superviseurs n’ont pas pu ou su utiliser les nouveaux pouvoirs d’intervention conférés par Bâle II et prendre en compte l’énorme coût social engendré en cas de faillite d’un établissement du fait du risque systémique. Ils n’ont pas su appréhender correctement les activités hors bilan et anticiper l’intense arbitrage réglementaire.2

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Table des matières

Introduction Générale
Chapitre 1 Le crédit et l’information sur le marché de crédit
Section I : Crédit, Risques et garanties
I.1. Le crédit bancaire
I.1.1. Définition
I.1.2. Typologie de crédit
I.1.2.1. Les crédits de financement du cycle d’exploitation
I.1.2.2 Les crédits d’investissement
I.1.2.3. Le financement du commerce extérieur
I.2. La prise des garanties
I.2.1. Les garanties personnelles
I.2.2. Les garanties réelles
I.3. Le risque de crédit
I.3.1. Définitions, types des risques
I.3.2. Le risque du crédit
I.3.2.1. Les types du risque de crédit
Section II : Gestion et mesure du risque de crédit
II.1. Le cadre réglementaire, définition principes et objectifs
II.1.1. Pourquoi l’exigence des fonds propres ?
II.2.2. L’évolution de la règlementation prudentielle
II.2.2.1. Bâle I ou ratio Cooke
II.2.2.2. Bâle II ou Ratio Mc Donough
II.2.3. Bâle III
Section III : L’information Soft versus Hard dans la relation bancaire
III.1. Caractéristiques, Avantages et Inconvénients de l’information Hard versus Soft
III.2. L’information Hard vs Soft dans la relation bancaire
Conclusion
Chapitre 2 L’accès au crédit sous l’hypothèse d’asymétrie d’information
Section I : La problématique de l’asymétrie d’information sur le marché de crédit
I.1.1. L’asymétrie d’information ex-ante ou sélection adverse
I.1.2. L’asymétrie d’information ex post ou l’aléa moral
I.2. Le rationnement du crédit
I.3. La théorie de l’agence
Section II : Traitement de l’Anti-sélection
II.1. L’Actif net : Un nouveau mode d’évaluation de la qualité des emprunteurs
II.2. la théorie du signal
II.2.1. La maturité de la dette comme signal de la qualité l’entreprise
II.2.2.La structure du capital comme signal de la qualité de l’entreprise
II.2.2.1. Le signal par l’endettement
II.2.2.2. Le signal par la détention du capital
II.2.3. La politique des dividendes comme signal
II.2.3. Autres facteurs considérés comme signal
II.2.3.1. L’équipe managériale
II.2.3.2. Les crédits commerciaux comme signal
II.3. Le Screening (le filtrage, le triage des emprunteurs)
II.4. Les bureaux de crédits
Section III : Traitement de l’aléa moral
III.1. Les collatéraux comme mécanisme de réduction
III.2. Le monitoring de la part de la banque
III.3. La relation bancaire à long terme
III.4. Les clauses restrictives du contrat de crédit (Covenants)
Conclusion
Chapitre 3 Le partage d’informations sur le crédit via les bureaux de crédit privés/ publics
Section I : Le partage d’informations sur le crédit via les bureaux de crédit
I .1. Définition et principe du fonctionnement
I.1.1. Définition
I.1.1.1. Les registres de crédit publics (Bureaux de crédit publics, Centrale des Risques)
I.1.1.2. Bureau de crédit privé (Les registres de crédit privés)
I.1.2. Comment les bureaux de crédit fonctionnent ils ?
I.1.3. Les principes fondamentaux des systèmes du partage d’information
I.2. Les bureaux de crédit publics versus privés
I.3. Exemple d’un rapport de crédit
Section II : Le partage d’information sur le crédit : Théorie et Evidence
II.1. Revue de littérature
II .2. Quel bénéfice retiré du partage d’informations sur les crédits ?
Section III : Les systèmes du partage d’informations sur le crédit dans le monde
III.1. Quelques expériences internationales dans le développement du partage d’informations sur le crédit
III.2. Le développement du partage d’informations aux pays du Maghreb
III.2.1. Cas de l’Algérie (Bureau de crédit public)
III.2.2. Cas du Maroc (Bureau du crédit privé)
III .2.3. Cas de la Tunisie (bureau du crédit privé)
Conclusion
Chapitre 4 Essai de modélisation de l’effet du partage d’information sur l’accès au crédit et les défauts de paiement
Section I : Revue de littérature sur les déterminants de l’accès au crédit et les défauts de paiement au niveau macro économique
I.1. Revue de littérature sur l’accès au crédit
I.2. Revue de littérature sur les défauts de paiement
Section II : Description du cadre empirique
II.1. Modèle à effets fixes (Fixed Effects Model (FEM))
II.2. Modèle à effets aléatoires (Random Effects Model (REM))
II.3. Les tests sur les données de panel
II.3.1. Tests de spécification ou Tests d’homogénéité
II.3.2. Test de spécification des effets individuels (Test de Hausman)
II.3.3. Stationnarité et cointégration sur les données de panel
II.3.3.1. Tests de stationnarité
II.3.3. 2. Test de cointégration
Section III : Eude économétrique
III.1. Hypothèses et choix des variables
III.1.1. Formulation des hypothèses
III.1.2. Motivation et description des variables
III.1.2.1. La variable dépendante
III.1.2.2. Les variables indépendantes
III.1.2.2.1. La variable du partage d’information sur le crédit
III.1.2.2.2. Variables de contrôle
III.2. Echantillonnage et Méthodologie
III.2.1. Choix de l’échantillon et description statistique
III.2.1.1 Choix de l’échantillon
III.2.1.2. Statistiques descriptives et test de multicolinéarité
III.2.2. Méthode d’estimation et choix du modèle optimal
III.2.2.1. Test de spécification du processus générateur des données
III.2.2.2. Test des effets spécifiques
III.3. Test de stationnarité et de cointégration des variables du panel
Section IV : Interprétation des résultats
IV.1. Analyse des résultats du Panel A : Accès au crédit
IV.2. Analyse des résultats du Panel B : Défauts du paiement
Conclusion
Conclusion Générale
Bibliographie
Listes des figures
Liste des tableaux
Liste des sigles et abréviations
Annexes

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