Gestion durable de la fertilité des sols au niveau de l’exploitation agricole

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Agroécologie : un outil de développement rural dans les pays pauvres

L’agroécologie représente une vraie alternative aux pratiques agricoles dans les pays en développement par la diminution de la dépendance des producteurs vis-à-vis des produits externes. (Chaumet et al., 2009)

Gestion durable de la fertilité des sols au niveau de l’exploitation agricole

En augmentant la fertilité au niveau de l’exploitation, l’agroécologie diminue la dépendance des agriculteurs à l’égard des intrants externes, ce qui rend les petits exploitants vulnérables moins dépendants des commerçants locaux et des prêteurs. Une des principales raisons pour lesquelles l’agroécologie contribue à maintenir le niveau des revenus dans les zones rurales est qu’elle favorise l’accroissement de la fertilité au niveau local. De fait, pour apporter des nutriments au sol, il n’est pas nécessaire d’y ajouter des engrais minéraux. Il est possible d’utiliser des effluents d’élevage ou ceux issus des cultures. Les agriculteurs peuvent aussi créer une usine à engrais sur le terrain en plantant des arbres qui captent l’azote présent dans l’air et le fixent sur leurs feuilles qui sont ensuite intégrées au sol. Ainsi, quelles que soient les ressources financières dont le ménage dispose, il peut les consacrer à d’autres besoins essentiels comme l’éducation ou les soins de santé. C’est particulièrement important pour les agriculteurs les plus pauvres, qui sont les moins à même de pouvoir acheter des engrais. C’est également très important pour les pays à faible revenu, qui ont recours à l’importation pour satisfaire leurs besoins en matière d’engrais inorganiques (De Schutter, 2011).

Effets multiplicateurs pour le développement rural: création d’emplois et augmentation des revenus

Bien qu’elles puissent créer des emplois, les méthodes agroécologiques sont pleinement compatibles avec une mécanisation progressive de l’agriculture. En fait, la nécessité de fabriquer du matériel pour des techniques d’agriculture de conservation, comme le semis direct et la culture sans travail du sol aboutit à une augmentation du nombre d’emplois créés dans le secteur manufacturier. Cela est particulièrement vrai en Afrique, où la plupart des équipements sont importés, mais où les équipements simples sont de plus en plus souvent fabriqués sur place. Des emplois pourraient également être créés grâce à l’expansion de l’agroforesterie. En Afrique australe, des agriculteurs produisent et vendent des arbres avec le soutien d’un mécanisme de financement établi par le Centre mondial de l’agroforesterie (De Schutter, 2011). La diversification des activités permise par l’agroécologie peut également se traduire par un accroissement des emplois en amont de la production (pépinières pour l’agroforesterie, petits équipements, etc.), ainsi qu’en aval (transformation et commercialisation des produits agricoles) (Levard et Apollin, 2013).

Agroécologie et sécurité alimentaire

L’impact des pratiques agroécologiques en matière de sécurité alimentaire pose d’abord la question des conséquences sur le niveau moyen des rendements agricoles et sur leurs régularités.

Les rendements agricoles

De nombreuses études montrent que l’agroécologie apporte principalement des réponses à la crise de fertilité des écosystèmes. Elle est généralement appliquée dans des conditions agro-climatiques adverses à l’agriculture (stress hydrique, sols en pente et superficiels).De son application résulte une augmentation importante des rendements agricoles, du fait de l’amélioration de la fertilité, de la protection des sols et du meilleur usage des ressources extérieures et de l’écosystème (Levard et Apollin, 2013).

La réduction de la variabilité de la production et des risques

Les pratiques agroécologiques correspondent généralement à une forte diversification des systèmes de production agricole. La combinaison de différentes activités contribue à réduire les incertitudes et la variabilité du niveau global de production de l’exploitation. L’existence d’une forte biodiversité au sein des espèces permet une meilleure adaptation à différents types de situation et, in fine, à une réduction des risques. De nombreuses pratiques agroécologiques permettent d’améliorer la fertilité organique des sols et, ainsi, de diminuer les risques de baisses de rendements en cas d’accidents climatiques. Enfin, l’autonomisation des systèmes de production par rapport aux intrants externes permet de diminuer les risques par rapport aux variations de l’environnement socio-économique : prix des produits agricoles, prix et disponibilité des intrants, accès au crédit, politiques de subvention des intrants (Zhu, et al., 2000).

La disponibilité et la qualité nutritive des aliments

L’accroissement des rendements et la diminution de leur variabilité se traduit par une amélioration globale de la sécurité alimentaire des familles paysannes. La diversification des activités liées à l’agroécologie permet bien souvent de fournir une alimentation plus diversifiée et équilibrée aux familles paysannes et communautés locales. De Schutter (2011) précise que la diversité de l’alimentation, rendue possible par l’accroissement de la diversité dans les champs, est particulièrement importante pour les paysans.

L’accessibilité aux aliments

La diversification de la production permet une amélioration de l’accessibilité directe des paysans à une alimentation plus équilibrée. Une partie de la production est commercialisée, permettant d’améliorer l’accessibilité des populations rurales et urbaines des Régions concernées à des produits diversifiés. La question de l’accessibilité à une alimentation saine et équilibrée renvoie également à celle des niveaux de productivité du travail, que ce soit en termes physiques (volumes produits par travailleur) qu’en termes économiques (revenu agricole, sa partie monétaire permettant d’accéder à des aliments non produits sur l’exploitation) (Levard et Apollin, 2013).

Agroécologie et génération de richesses et de revenus

La valeur ajoutée au niveau de l’exploitation agricole

La capacité de l’agroécologie à générer des richesses (valeur ajoutée), et donc des revenus, au niveau d’un territoire dépend de son impact : d’une part sur les niveaux de rendement et de production ; d’autre part sur les coûts de production, liés à l’utilisation de moyens de production externes à l’exploitation (intrants et équipements). Il faut noter à ce propos que les systèmes agroécologiques mettent largement à profit des intrants et la force de travail animale d’origine interne au système, lesquels constituent des « consommations intermédiaires » (utilisation de fourrages pour l’alimentation animale, traction animale ou de déjections animales pour la fertilisation, etc.). Du point de vue économique, ces flux internes (qui sont donc à la fois production d’une sous-activité du système et moyens de production d’une autre sous-activité) s’annulent et ne constituent donc pas un coût au niveau de l’exploitation agricole dans son ensemble. En d’autres termes, l’utilisation de ces flux internes permet aux systèmes agroécologiques d’être autonomes vis-à-vis des moyens de production externes au système et de créer une importante valeur ajoutée (Dupin, 2011).

La diversité des revenus et la stabilité socioéconomique

Hypothétiquement, la diversité des activités économiques amène la stabilité et la croissance (Wagner et Deller, 1998). La variabilité des prix des biens agricoles sur les marchés mondiaux peut amener une instabilité dans le revenu des ménages. A l’exemple du café, un producteur ayant investi la totalité de ses ressources dans la production de café devra encaisser de lourdes pertes lors d’une chute de la valeur marchande du café. Par contre, un producteur possédant une superficie cultivée en café inférieure à celle du premier, mais ayant parallèlement maintenu une activité connexe sera moins affecté par une fluctuation de la valeur marchande (Michon et Foresta, 1998). La diversification de la production et par le fait même des revenus des systèmes agroécologiques permettent de contrer cette insécurité (Murniati et al., 2001). Ce modèle possède donc un sérieux avantage sur l’agriculture conventionnelle. Les exemples sont nombreux où la diversification des productions dans les systèmes agroécologiques a permis le développement de nouvelles activités et filières agroalimentaires, avec la génération de nouveaux revenus en aval de la production (Gangadharappa et al., 2003).

Matériels

Justification du choix de la zone d’étude

La Région d’Itasy, située au sud d’Antananarivo est une Région à vocation agricole. La proximité avec la capitale permet aux producteurs de profiter d’un grand marché d’écoulement et de réseaux de collecte des produits agricoles structurés. Bien qu’en partie situés en zone volcanique aux sols relativement riches, les espaces agricoles sont fortement dégradés, les érosions fréquentes et les massifs forestiers en constante disparition. Les systèmes de production agricoles sont aujourd’hui en déclin et ont besoin d’évoluer pour pouvoir subsister. Les activités de professionnalisation de l’agriculture mises en œuvre depuis 2008 par AGRISUD en appui aux producteurs de la Région ont montré l’intérêt de promouvoir une action centrée sur divers domaines : la foresterie paysanne et l’agroforesterie tout en renforçant les systèmes maraîchers, vivriers et rizicoles. Ainsi, le projet MAHAVOTRA a été lancé pour viser une évolution de l’agriculture à travers une restauration globale de l’environnement agroécologique des exploitations et une intégration de l’arbre dans les systèmes, permettant à la fois de maintenir l’existant et d’investir sur des activités génératrices de revenus à moyen et long terme.

RESULTATS

Effet des pratiques agroécologiques sur les systèmes de production

Cette partie a pour finalité d’apprécier les apports de l’agroécologie sur le système agraire des agriculteurs enquêtés. Etant donné la diversification des situations agraires, une bonne analyse des situations est indispensable.

Diagnostic des activités agricoles pratiquées

Le diagnostic permet d’identifier les unités de paysage et leurs modes de mise en valeur. En ce sens, il sert à étudier la situation actuelle du système agraire des agriculteurs. Il repose sur l’identification des techniques pratiquées et l’analyse de l’état des systèmes de cultures, sous l’application de l’agroécologie.

Identification des techniques agroécologiques

Inventaires des techniques agroécologiques mises en œuvre

La combinaison des observations, enquêtes et exploitation des sources disponibles, dans la matrice présence-absence a permis d’identifier les techniques agroécologiques pratiquées. Rappelons que l’agroécologie privilégie les pratiques qui relèvent avant tout du bon sens, et qui permettent de concilier le développement avec la faible pression sur l’environnement et la gestion durable des ressources naturelles. En ce sens, les techniques recensées sont pratiquées de manière à complémenter les différents systèmes de culture. On distingue donc :
– les pratiques agroécologiques proposées aux systèmes rizicoles : compost solide, SRI et SRA ;
– les pratiques agroécologiques liées aux systèmes maraîchers : compost solide, biofertilisant liquide, paillage, association culturale ;
– les pratiques agroécologiques liées aux systèmes vivriers pluviaux : compost solide, association culturale, courbes de niveau, haies vives, sous-couvertures végétales ;
– les pratiques agroécologiques proposées à la culture fruitière et à la défense et restauration du sol : agroforesterie et foresterie.

Degré de valorisation des techniques agroécologiques

Le degré de mise en valeurs des techniques agroécologiques permet à l’échelle des enquêtés d’avoir un aperçu des principaux traits de la gestion des moyens de production et la diversité des exploitations agricoles. Il est obtenu en déterminant la proportion de la population pratiquant chaque technique. Cette proportion est le résultat du ratio nombre des individus pratiquant la technique sur nombre total d’individus enquêtés (Cf. Figure n°3).

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Table des matières

INTRODUCTION
I. MATERIELS ET METHODES 
I.1 Concepts et état de l’art
I.1.1 Notion de base
I.1.1.1 L’agroécologie
I.1.1.2 L’agroforesterie
I.1.2 Agroécologie : un outil de développement rural dans les pays pauvres
I.1.2.1 Gestion durable de la fertilité des sols au niveau de l’exploitation agricole
I.1.2.2 Effets multiplicateurs pour le développement rural: création d’emplois et augmentation des revenus
I.1.3 Agroécologie et sécurité alimentaire
I.1.3.1 Les rendements agricoles
I.1.3.2 La réduction de la variabilité de la production et des risques
I.1.3.3 La disponibilité et la qualité nutritive des aliments
I.1.3.4 L’accessibilité aux aliments
I.1.4 Agroécologie et génération de richesses et de revenus
I.1.4.1 La valeur ajoutée au niveau de l’exploitation agricole
I.1.4.2 La diversité des revenus et la stabilité socioéconomique
I.2 Matériels
I.2.1 Justification du choix de la zone d’étude
I.2.2 Localisation de la zone d’étude
I.2.3 Justification du thème
I.3 Méthodes
I.3.1 Démarche commune pour la vérification des hypothèses
I.3.1.1 Phase préparatoire
I.3.1.2 Collecte de données
I.3.1.3 Méthode d’échantillonnage
I.3.1.4 Entretien auprès des personnes ressources
I.3.2 Démarche spécifique pour la vérification des hypothèses
I.3.2.1 Hypothèse 1 : « L’agroécologie améliore la productivité et la diversification des produits de l’agriculteur»
a. Diagnostic des activités agricoles pratiquées
 Typologie des techniques agroécologiques
 Etat actuel des cultures pratiquées
b. Contribution du système agroécologique sur la production agricole
 Analyse de l’évolution de production sur 4 ans : de 2012 à 2015
 Analyse de la répartition des charges
c. Analyse comparative avant et après l’adoption de l’Agroécologie
 Comparaison de l’intensité de mains d’œuvre et coûts des charges
 Comparaison de l’efficience obtenue
I.3.2.2 Hypothèse 2 : « La pratique de l’agroécologie permet une stabilité économique des ménages ruraux »
a. Contribution de l’agroécologie dans les revenus des adoptants
 Détermination des revenus générés selon le mode de culture
 Analyse comparative des revenus sans et avec contribution de l’agroécologie13
b. Contribution de l’agroforesterie dans les revenus des pratiquants
 Potentiel de production sur 10ans
 Revenu potentiel
c. Evaluation des performances économiques des pratiques agroécologiques
 Comparaison de l’efficacité économique avant et après adoption de l’agroécologie
 Perspectives d’évolution des exploitations vers l’objectif de durabilité
I.4 Limites de l’étude
I.5 Chronogramme des activités
II. RESULTATS 
II.1 Effet des pratiques agroécologiques sur les systèmes de productions
II.1.1 Diagnostic des activités agricoles pratiquées
II.1.1.1 Identification des techniques agroécologiques
a. Inventaires des techniques agroécologiques mises en œuvre
b. Degré de valorisation des techniques agroécologiques
II.1.1.2 Etat actuel des cultures pratiquées
a. Situation actuelle des cultures vivrières
b. Situation des activités en agroforesterie et foresterie
II.1.2 Contribution du système agroécologique sur la production agricole
II.1.2.1 Analyse de l’évolution de production sur 4 ans : de 2012 à 2015
a. Evolution de production des activités en système vivrier
b. Evolution de la production agroforestière
II.1.2.2 Analyse de la répartition des charges et mesure de l’efficience
a. Répartition des charges en main d’œuvre
b. Répartition des charges en coûts
II.1.3 Analyse comparative de la production agricole avant et après l’adoption de l’Agroécologie
II.1.3.1 Comparaison de l’intensité des charges par rapport au travail et au capital
a. Par rapport aux mains d’œuvre
b. Par rapport aux coûts de productions
II.1.3.2 Efficience des pratiques agroécologiques
a. Evolution des rendements suite à l’adoption de l’agroécologie
b. Comparaison et interprétation des effets
II.2 Effet de l’agroécologie sur l’économie des ménages ruraux
II.2.1 Contribution de l’agroécologie dans les revenus des adoptants
II.2.1.1 Détermination des revenus générés selon le mode de culture
a. Revenus issus de subsistance conventionnelle
b. Revenus générés par les pratiques agroécologiques
II.2.1.2 Analyse comparative des revenus sans et avec contribution de l’agroécologie
a. Evolution des revenus suite à l’adoption de l’agroécologie
b. Analyse des facteurs influençant l’augmentation des revenus suite à l’application de agroécologie
II.2.2 Contribution de l’agroforesterie dans les revenus des pratiquants
II.2.2.1 Cas des arbres fruitiers
a. Potentiel de production sur 10ans
b. Revenu potentiel
II.2.2.2 Cas des arbres forestiers
a. Potentiel de production sur 10ans
b. Revenu potentiel
II.2.3 Evaluation des performances économiques des pratiques agroécologiques
II.2.3.1 Comparaison de l’efficacité économique avant et après adoption de l’agroécologie
a. Comparaison de la Valeur Ajoutée Nette (VAN) et du Revenu (R)
b. Comparaison de la productivité
II.2.3.2 Perspectives d’évolution des exploitations vers l’objectif de durabilité
a. Résultat Net d’Exploitation et CAF sur 10 ans
b. Trésorerie et taux de rentabilité interne
III. DISCUSSIONS ET RECOMMANDATIONS 
III.1 Discussions
III.1.1 Efficiences des pratiques agroécologiques
III.1.1.1 Cultures pratiquées
a. Les systèmes vivriers : Prédominance des activités rizicoles en SRI
b. Agroforesterie et foresterie paysanne : Préférence pour l’orange et le pin
III.1.1.2 Effets de la pratique agroécologique
a. Une agriculture plus autonome et locale : réduction des dépendances externes
b. Une perspective de développement agricole et d’emploi : augmentation des salariés ruraux
III.1.1.3 L’agroécologie, un outil pour accéder à la sécurité alimentaire des paysans
a. Accroissement des rendements agricoles
b. Accessibilité et disponibilité des produits agricoles
III.1.2 Efficacité économique des exploitations écologiques
III.1.2.1 Rentabilités économiques de l’agroécologie
a. L’agroécologie renforce une économie locale
b. L’agroécologie influence les revenus potentiels perçus par les adoptants
III.1.2.2 L’agroforesterie et développement durable
a. Bénéfices économiques de l’agroforesterie
b. Bénéfices sociaux de l’agroforesterie
III.1.2.3 Les pratiques écologiques, pour une stabilité économiques des exploitants
III.2 Recommandations
III.2.1 Composante technique
III.2.2 Composante socio-économique :
III.2.2.1 Favoriser les investissements et promouvoir des conditions socio-économiques favorables à l’agriculture familiale
III.2.2.2 Permettre un accès sécurisé au foncier
III.2.2.3 Valoriser les produits issus de l’agroécologie
III.2.3 Composante politique
III.2.3.1 Réforme de l’enseignement agricole
III.2.3.2 Renforcer les politiques agricoles
CONCLUSION 
BIBLIOGRAPHIES 

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