Gestion du bassin de retention de medina gounass

L’eau est la base de toute forme de vie. Elle tisse naturellement un vaste réseau de connexion : Aussi est-elle liée aux autres ressources naturelles (sol, foret, biodiversité … etc.). Ainsi, elle occupe des échelles de temps et d’espaces variés. C’est pourquoi, ce réseau complexe ne facilite pas la mise en place de mesures de gestions appropriées. Quant aux problèmes environnementaux, ils se répercutent d’un bout à l’autre d’un bassin hydrographique.

Le monde en son tour subit et continuera de subir les effets du changement climatique basés sur une rapide croissance de la population, accompagnée d’une urbanisation non contrôlée marquée par un développement des activités humaines et industrielles difficilement maîtrisable. A côté de ces entraves, les catastrophes naturelles et / ou anthropiques qui découlent de ces phénomènes gagnent en intensité et en fréquence. Les dommages qu’elles engendrent sont innombrables sur le plan politique, économique, et social.

Les pays africains en général et le Sénégal en particulier restent très vulnérables à la survenue de ces catastrophes naturelles. Ces dernières se manifestent par une élévation brusque du niveau de la mer, les inondations récurrentes, d’une longue sécheresse et d’une dégradation accentuée des terres etc. Les pays du sahel ont particulièrement connu un déficit pluviométrique au courant des années 70 et 80. Deux phases de sécheresse ont surtout accentué cette situation. Quant au Sénégal, cette insuffisance pluviométrique est d’autant plus sérieuse que le département de Guédiawaye et plus précisément la commune de Médina Gounass a fortement subi une dégradation de l’environnement avec une perte importante de la biodiversité liée d’une part à l’assèchement de la nappe et d’autre part à l’occupation anarchique du sol sans respect des règles minimum de base d’aménagement.

En plus la remontée de la pluviométrie ces dernières années a constitué un sérieux handicap dans cette zone dont une conséquence directe est une série d’inondation de forte ampleur, défavorable à l’ensemble de la population. A l’image de nombreuses localités dans la partie périurbaine de la région de Dakar, le phénomène des inondations, qui n’est pas nouveau dans cette zone, constitue un facteur important de vulnérabilité.

C’est dans cette optique que l’Etat du Sénégal dans son programme de développement économique et social accorde une priorité à la maitrise de l’eau à des fins diverses et l’inscrit en très bonne place parmi les huit objectifs du millénaire pour le développement(OMD).Ainsi ,cette politique s’accompagne avec la construction de forages, la revitalisation des vallées fossiles, du réseau hydrographique national et des bassins de rétention d’eaux pluviales et lacs artificiels. C’est pourquoi, ces grandes lignes de la politique hydraulique du Sénégal, ont essentiellement pour objectifs principaux, une bonne maitrise de l’eau, l’amélioration des conditions de vie des populations et la satisfaction des besoins en eau en quantité et en qualité.

PROBLEMATIQUE

L’eau est devenue un enjeu géostratégique international. Sa rareté ou son abondance a des répercussions sur toute la vie des populations. La question de son insuffisance temporaire ou même de son absence totale, demeure aujourd’hui une problématique pour la plus part des pays sahéliens comme le Sénégal. Ainsi trouver de l’eau pour l’alimentation d’une population en croissante évolution reste un véritable défi de haute taille. L’action du réchauffement climatique est infiniment considérable. Elle modifie sans cesse fortement la donne. Ainsi, les précipitations vont diminuer progressivement dans certaines zones comme le sahel, avec une translation des isohyètes qui passe de 1000 à 200 dans les années 70. C’est pourquoi, une telle péjoration climatique constitue la genèse des évènements météorologiques extrêmes : sécheresse, inondations etc.

Le Sénégal est un pays sahélien disposant de ressources en eau fortement tributaires des conditions pluviométriques, donc fragiles et mal réparties. Ainsi la perte des eaux de ruissellement est un frein au développement compte tenu de son impact sur différents secteurs : santé, industrie, environnement, agriculture, tourisme etc.

Ce pendant les inondations récurrentes ces dernières années causées par le retour à la normale de la pluviométrie ne constituent pas une nouveauté au Sénégal, et leur antériorité remonte au dernier cycle de sécheresse. En 1989, les inondations ont affectées plus d’une cinquantaine de zones avec une superficie inondée de 107,05 hectares (ha), et sont localisées dans la partie périurbaine de la région, plus exactement dans les communes de Guédiawaye et de Thiaroye. Toutefois, les causes de ce phénomène sont quasi-identiques et dans une certaine mesure jouent un rôle de facteur aggravant (occupation de lits de cours d’eau et de sites inondables, faible profondeur de la nappe, pluies abondantes et occupation anarchique du sol), rendant ainsi la zone de plus en plus vulnérable. Selon le bureau des Nations Unies pour la Réduction Des Risques de catastrophes (UNISDR), 250 millions de personnes environ ont été touchées chaque année par les inondations ces dix (10) dernières années.

En effet, les nouvelles conditions climatiques dues à la remontée des pluies avec des valeurs proches à la normale, l’occupation et l’agglomération anarchique du sol par la prolifération des quartiers spontanés suite au recasement des populations déguerpies du centre-ville de Dakar, le contexte hydrogéologique, le dysfonctionnement du réseau hydrographique ainsi qu’à l’absence de réseau de drainage et la position affleurant de la nappe, située généralement à un niveau piézométrique compris entre -2,5 et 0 mètres par rapport au sol selon la zone sont à l’origine de cette situation. (CSE)  .

METHODOLOGIE

LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE 

La démarche méthodique consiste à privilégier la revue documentaire pour mieux cerner le sens de certains concepts, mais aussi d’avoir une idée sur les travaux de certaines personnes qui nous ont précédées. La revue documentaire nous permet de faire la première partie de notre recherche exploratoire et de distinguer les différentes approches qui divisent les auteurs sur le même thème. Elle a été orientée vers les centres de documentations et personnes ressources, susceptible de fournir des informations sur la gestion du bassin de rétention de Médina Gounass dans le département de Guédiawaye. La réalisation de ce travail nous oblige à consulter certains documents dont nous faisons la revue critique privilégiant ainsi les sources les plus récentes qui relèvent de structures comme la CSE, l’ANSD, l’ANAT, l’IRD, la DTGC, ENDA TIERS MONDE etc. Les centres de documentations comme la BU (bibliothèque universitaire) de l’UCAD, la bibliothèque de l’ESEA (ex : ENEA) et la bibliothèque du département de Géographie ont été visité à plusieurs reprises. Nous avons aussi consulté certains moteurs de recherche spécialisés sur Internet qui offrent aux chercheurs la possibilité de consulter plusieurs ouvrages en ligne.

LE TRAVAIL DE TERRAIN 

Comme toute recherche documentaire est insuffisante, nous avons privilégié l’observation directe et les enquêtes. De ce fait, nous avons ciblé différentes sources d’informations.

➤ Les Cibles
Le travail que nous avons entrepris sur la gestion du bassin de rétention de Médina Gounass nous a obligés de mener des enquêtes quantitatives et qualitatives. De ce fait, nous avons interrogé les autorités qui détiennent les pouvoirs de décision, les autorités municipales, religieuses, traditionnelles, les associations sportives et les groupements de femmes. Nous avons interpellé aussi dans le cadre de ces enquêtes, les structures communautaires, les organisations jouant un rôle prépondérant dans le processus de développement de la commune de Médina Gounass.Des enquêtes sont allées aussi à l’endroit des organisations communautaires de base (OCB), des GIE, des ménages, des acteurs de la santé mais aussi des responsables du service d’hygiène.

● Les Guides D’entretien :
En plus des questionnaires, nous avons administré des guides d’entretien aux personnes ressources et structures œuvrant pour le cadre de vie des populations et/ou les activités sont liées à la gestion des bassins de rétention et la protection de l’environnement.

La Municipalité de Médina Gounass :
Ce guide d’entretien nous a permis de nous entretenir avec les élus locaux sur le processus d’occupation de l’espace, sur les ouvrages de stockages et les problèmes liés à l’assainissement. Il nous a permis de connaître les moyens et les stratégies mis en œuvre par les agents de la municipalité pour une bonne gestion de ces bassins et de recueillir des suggestions quant à la prise en charge de ces ouvrages d’assainissement.

Les responsables des structures sanitaires
Avec ce guide, nous avons diagnostiqué les infrastructures de la commune, le degré de qualification du personnel soignant, les maladies les plus fréquemment identifiées chez les populations en faisant une corrélation entre ces maladies et la présence de ces bassins, en comparant la saison sèche de la période d’hivernage. Cette enquête a permis également de montrer les causes de ces maladies et la tranche d’âge la plus touchée.

Les chefs de quartier
Avec ces derniers, les discussions ont tourné autour de l’historique de l’occupation des quartiers et de leurs équipements, mais aussi leur implication par rapport à la gestion du bassin. Nous nous sommes aussi entretenus sur la nature de leur fonction, sur les moyens et stratégies mis en œuvre pour une bonne gestion des bassins et sur leur suggestion quant à la prise en charge définitives de ces ouvrages de stockage.

D’autres guides d’entretien ont été réalisés à l’endroit de la préfecture, des ASC, des associations de jeunes, des collectifs de femmes et des ONG, mais également des chefs de famille victimes des délogements sur le site qui a accueilli ces bassins. Le recours à ces cibles à travers cette étude a pour objet de faire la confrontation des informations recueillies dans l’optique d’avoir une banque de données sur la problématique de la gestion des bassins de rétention de Médina Gounass.

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PROBLEMATIQUE
METHODOLOGIE
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
CHAPITRE 1°/ CADRE PHYSIQUE ET HUMAIN DE LA COMMUNE DE MEDINA GOUNASS
1°/ LE CADRE PHYSIQUE DE LA ZONE
I-1°) situation géographique et administrative
2°) les facteurs physiques du milieu
2-1°) la géomorphologie
2-2°) le relief
2-3°) la pédologie
3°) les facteurs climatiques
3-1°) la température
3-2°) l’insolation
3-3°) l’évaporation
3-4°) l’humidité relative
3-5°) la pluviométrie
3-5-1°) les précipitations mensuelles
3-5-2°) l’évolution interannuelle des précipitations
3-5-3°) l’étude de la variabilité thermique
3-6°) les vents
4°) la végétation
5°) les potentialités en eau
II°/ LE CADRE HUMAIN
1°) historique du peuplement
2-1°) aspects démographiques
2-2°) la répartition ethnique et religieuse
3°) évolution démographique de la commune
CHAPITRE 11 : CADRE SOCIO-ECONOMIQUE DE LA COMMUNE
I°/ LES ACTIVITES SOCIO-ECONOMIQUES
1°) le commerce
2°) l’artisanat
3°) le transport
II°/ OCCUPATION DE L’ESPACE DE LA ZONE D’ETUDE
CONCLUSION PARTIELLE
DEUXIEME PARTIE : L’APPROCHE BASSIN DE RETENTION : UNE NOUVELLE VISION DE L’ETAT POUR UN DEVELOPPEMENT URBAIN HARMONIEUX
CHAPITRE 1 : LA NOUVELLE POLITIQUE DES BASSINS DE RETENTION
I°/ CONTEXTE, DEFINITION ET TYPOLOGIE DU PROGRAMME DES BASSINS DE RETENTION
1°) contexte des bassins de rétention
2°) conceptualisation des bassins de rétention
3-1°) la typologie des ouvrages
3-2°) « Jaxaay » : un programme connexe
CHAPITRE II : PRESENTATION ET GESTION DU BASSIN DE RETENTION DE MEDINA GOUNASS
I°/ PRESENTATION DU BASSIN
1°) cadre réglementaire et institutionnel des bassins de rétention
1-1°) le cadre réglementaire des bassins de rétention
1-2°) le cadre institutionnel
2°) le bassin de rétention de Médina Gounass
2-1°) historique du bassin de rétention de Médina Gounass
2-2°) le site de l’ouvrage
2-3°) les caractéristiques techniques de l’ouvrage
II°/ LA GESTION DU BASSIN DE RETENTION DE MEDINA GOUNASS
1°) présentation des acteurs internes et externes
2°) le comité de gestion du bassin de rétention de Médina Gounass
2-1°) présentation et composition du comité de gestion
2-2°) fonctionnement et objectifs du comité de gestion
3°) les relations entre le comité de gestion et les autres acteurs
4°) les acquis du bassin de rétention de Médina Gounass
4-1°) l’atteinte aux objectifs fixés : vers une concrétisation du drainage et de la restructuration de la zone
4-2°) l’usage du bassin pour le développement du maraîchage
4-3°) l’usage du bassin pour le développement de la pêche
4-4°) la préservation de l’environnement et la recharge de la nappe phréatique
CHAPITRE 111°/ CONTRAINTES ET PERSPECTIVES POUR L’AMELIORATION DE LA GESTION DU BASSIN DE RETENTION DE MEDINA GOUNASS
1°/ LES CONTRAINTES DANS LA GESTION DU BASSIN DE RETENTION DE MEDINA GOUNASS
1°) les contraintes d’ordre organisationnel
1-1°) le manque d’implication des acteurs
1-2°) le manque d’organisation et de formation pour la gestion et l’exploitation de l’ouvrage
2°) les contraintes d’ordre institutionnel
2-1°) les conventions locales
2-2°) le vide juridique
2-3°) les rapports entre certains acteurs internes
II°/ LES CONTRAINTES LIEES A LA PRESENCE DU BASSIN DE RETENTION
1°) le choix du site
2°) les problèmes relatifs à l’entretien du bassin et au risque sécuritaire
3°) la pollution et l’insalubrité du bassin de rétention de Gounass
4°) les risques de pollution de la nappe phréatique
5°) la prolifération des moustiques
6°) impacts sanitaires des bassins de rétention de Médina Gounass
III°/ LES PERSPECTIVES POUR L’AMELIORATION DE LA GESTION DU BASSIN DE RETENTION DE MEDINA GOUNASS
1°) instauration d’un comité de gestion dynamique du bassin de rétention de Médina Gounass
2°) l’implication des populations dans la gestion du bassin
3°) aux acteurs internes
3-1°) à l’ONAS
3-2°) à PCLSLIB
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE

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