Plus de demi-siècle après l’indépendance, tous les indicateurs montrent que le niveau de vie de la population malgache est encore au bas de l’échelle. Les crises cycliques qui affectent sa vie politique constituent une des principales raisons de ce déclin. Par exemple, le taux de bancarisation des malgaches est seulement de 10%. Ce taux est très faible par rapport à d’autres pays. Il indique que Madagascar est encore un pays en voie de développement. La politique adoptée par les dirigeants qui se sont succédés favorise la création des institutions de microfinance ou IMF vers le début des années 90. Le but de cette création de microcrédit est d’octroyer des prêts à des personnes exclues des services financiers offerts par les banques traditionnelles. Cela leur permet de démarrer un projet.
Le développement des IMF dépend essentiellement de sa dépendance financière, de la gestion des risques de crédit et surtout de la gestion des impayés des clients ou des sociétaires avec une maîtrise de taux de PAR. L’impayé constitue un problème majeur dans les IMF. Il fait intervenir la connaissance de très nombreux variables sur le plan économique et social quotidien. Ces savoirs rendent difficiles la maîtrise de l’impayé, cependant il n’est pas une fatalité.
Description du risque opérationnel dans les IMF
Définition et présentation des risques
Le RO est mis en évidence dans le secteur bancaire après l’Accord de Bâle 2. Il repose sur la quantification entre les risques, comme le risque de crédit ou du marché mais aussi le risque opérationnel et fonds propres. Aujourd’hui, toutes les institutions financières le mettent en pratique. En cas de non maîtrise, il pourrait faire courir des graves conséquences sur leur résultat. De plus le champ d’application des RO est tellement vaste quelque soit les institutions financières considérées.
a) Définition
On considère le RO, d’une manière générale la vulnérabilité à laquelle est confrontée une organisation dans la gestion quotidienne de ses activités. Il est défini comme un risque de pertes dues à une inadéquation ou à une défaillance des procédures par le personnel, du système interne ou à des événements extérieurs. Il convient de noter que les RO sont nés pendant l’accord de Bâle 2. Dans cette définition, le comité de Bâle inclut les risques liés à la sécurité des biens et de personnes puis ceux liés à la technologie utilisés par les IMF.
A remarquer que les avis des économistes divergent sur la définition du RO. Certains pensent que l’on ne peut pas définir de façon précise et de façon universelle les RO. Pour eux, le terme désigne tout risque n’appartenant pas aux catégories du risque du marché et du risque de crédit. Pour d’autres, il s’agit du risque de perte engendré par diverses sortes d’erreurs humaines et techniques. En d’autres termes, la survenance d’un événement indésirable ou d’un sinistre qui aboutirait à la création des dommages où à des pertes financières se concrétise par un RO. Cependant, il n’existe pas de définition universelle des RO qui puisse hausser à la fois tous les secteurs d’activités et les différences culturelles, organisationnelles, ou linguistique .Par conséquent, le champ d’application des RO est très vaste et couvre plusieurs domaines ou secteurs d’activité.
b) Présentation
Une fois que les IMF offrent leur service à leurs clients, ils sont exposés à différents risques qui se situent non seulement à l’externe de l’IMF c’est-à-dire au comportement des clients et de l’environnement économique, politique, et social mais aussi au niveau interne du côté des employés.
Les RO sont difficiles à gérer au niveau des IMF pendant les exercices d’octroi de crédit aux clients. Ils sont exposés à une perte probable qui influence sur le résultat des IMF en un semestre, trimestre, ou année… . Dans les pays en voie de développement (PVD), les RO sont très élevés. Ceci vient du fait que la majorité des emprunteurs exercent leur métier dans le secteur informel. Les personnels des IMF doivent alors être prudents pendant l’examen des dossiers des clients afin que le recouvrement soit bien établi dans le temps et que les paiements des intérêts le soit aussi. Ces RO sont en général liés à l’environnement économique et politique d’un PVD.
Si les RO sont mal gérés par les IMF, ils risquent de provoquer certainement des pertes financières qui freinent leur essor. Les dirigeants de ces institutions sont obligés de prendre des mesures de précautions pour éviter ces pertes. Les RO se présentent en général de deux formes :
-interne : comportement des employés des IMF ;
-externe : mauvaise foi de certains clients ou des événements indépendants à la fois des IMF et de la clientèle.
En outre, l’accord de Bâle qui se base sur le ratio de fonds propre et les RO dans les IMF ne sont pas liés puisque celui-ci n’inclut pas les activités des IMF. Les activités bancaires concernées par l’accord de Bâle 1 stipule par le ratio Cooke de fonds propre réglementaire d’un établissement de crédit par rapport à l’ensemble des engagements de crédits pondérés de cet établissement ne doit pas être inferieur à 8 % . Ce ratio Cooke de Bâle 1 avait un rapport étroit avec les activités générales des banques, par contre il n’est pas lié aux IMF. Cela signifie que pour pouvoir octroyer des crédits à l’IMF, les clients n’auront pas besoin de déposer un dépôt avant l’emprunt.
c) Causes des risques opérationnels (RO)
Les causes des RO sont de deux ordres :
-causes externes ;
-causes internes.
c-1) Causes externes
Elles concernent notamment :
– Les fraudes externes faites par les clients eux-mêmes par exemple : vol, contre façon, dommages résultant d’un piratage informatique…
-Insécurité des biens corporels des clients par exemple : vandalisme, tremblements de terre, incendie, inondations, terrorisme, …
-conjoncture politique ou économique du pays : risque politique, inflation, réforme fiscale, …
c-2) Causes internes
L’origine interne des RO sont :
-les risques de crédit : c’est le risque le plus fréquent dans les IMF ; ils consistent à donner des crédits aux clients sans qu’ils les remboursent ;
-les fraudes internes : le défaut intentionnel d’informations sur les positions, le vol effectué par un employé, le virement d’un compte détenu par un employé à un client ou à un autre employé ;
-les pratiques en matière d’emploi et de sureté de lieu du travail ; par exemple les compensations demandées par les employés, la violation des règles sur la santé et sur la sûreté du personnel, mauvaises organisations des activités de travail,…
– les dysfonctionnements des matériels comme les logiciels informatiques … ;
-l’erreur ou la vérification erronée des procédures par les employés, tel est le cas lorsqu’il existe des erreurs de saisie de données, l’accès non autorisé aux comptes des clients, la documentation incomplète …
|
Table des matières
INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE : APERÇU GÉNÉRAL DES RISQUES, LES MÉCANISMES DE GESTION DES RISQUES OPERATIONNELS ET LA GESTION DES IMPAYÉS DANS UNE IMF
Chapitre 1 : Description du risque opérationnel dans les IMF
Section 1 : Définition et présentation des risques
Section 2 : Définition de la micro finance, principe et domaine RO
Section 3 :Différents types de risques dans les IMF
Section 4 : Caractéristiques des risques
Chapitre 2 : Mécanisme de gestion des RO
Section 1 : Contrôle interne
Section 2 : Audit interne
Section 3 : Audit externe
Section 4 : Etude et évaluation de clients
CHAPITRE 3 : Gestion des impayés
Section 1 : Causes et coûts des impayés
Section 2 : Mesure des impayés
Section 3 : Contrôle des impayés
Section 4 : Moyens de prévention des impayés
DEUXIÈME PARTIE : PRATIQUE DE PROCESSUS DE GESTION DES IMPAYÉS: CAS DE LA CECAM
CHAPITRE I : PROCESSUS DE GESTON DES IMPAYÉS
Section 1 : Gestion du risque au sein du CECAM
Section 2 : Offre de crédit et impayé
CHAPITRE 2 : Procédure de la gestion des impayés au sein de la CECAM
Section1 : Règlement d’impayé
Section2 : Méthode de gestion des impayés au sein de la CECAM
Section 3 : Organisation interne de la CECAM pour assurer un bon recouvrement
CHAPITRE 3: Efficacité de la gestion des impayés
Section 1 : Comparaison de gestion des impayés entre IMF
Section 2 : Diagnostic de procédure dans la gestion des impayés pour la CECAM
Section 3 : Recommandations pour l’amélioration des impayés
CONCLUSION