Généralités sur les récifs coralliens
Les récifs coralliens constituent des écosystèmes tropicaux côtiers qui couvrent, à l’échelle mondiale, une superficie de l’ordre de 800 000km², l’estimation peut varier selon les méthodes, sur les rivages de plus d’une centaine de pays. Leur caractéristique essentielle est l’extrême diversité de leurs peuplements faunistiques et floristiques qui les rend comparables à la forêt tropicale. Elle explique l’existence d’une grande variété de ressources halieutiques et minérales. Nous avons vu l’importance des récifs coralliens pour tous les êtres vivants qui en dépendent. Mais depuis quelques décennies, ils n’ont cessé de subir des dégradations importantes. D’après le bilan de l’état de santé des récifs coralliens à travers le globe en 2002, il a été estimé que 58% des récifs sont menacés et 10% sont sévèrement dégradés ou détruits. Face à cette situation, la communauté internationale s’est mobilisée et une action, l’Initiative Internationale sur les Récifs Coralliens (ICRI) a été entreprise par des représentants de différents gouvernements, d’organismes des nations unies, des scientifiques, des Organisations Non Gouvernementales (ONG), des organismes de financement et du secteur privé. Les récifs coralliens constituent des écosystèmes d’importance variables sur le plan économiques, sociaux et culturels, en rapport avec divers facteurs comme leur extension et la densité des populations riveraines. Ces facteurs déterminent leur richesse et les usages qui en sont faits.
Place des coraux dans la systématique
Les coraux appartiennent à un groupe embranchement d’animaux qu’on appelle Cnidaires animaux dotés de cellules urticantes. Les Cnidaires sont des animaux qui vivent seuls ou en colonies. Ils peuvent être benthiques ou pélagiques et sont présents dans toutes les mers du globe. Les Cnidaires vivent sous deux formes qui dominent plus ou moins selon la classe : la forme méduse ou forme mobile et la forme polype ou forme fixe. Tous les Cnidaires n’ont pas nécessairement de formes méduses dans leur développement, c’est le cas des coraux constructeurs et toutes les méduses n’aboutissent pas nécessairement à un stade polype comme par exemple les méduses holoplanctoniques. Dans l’embranchement des Cnidaires, il existe trois classes : les Schyphozoaires, les Hydrozoaires, les Anthozoaires. La classe des Anthozoaires (Anthos = fleur) est la classe de coraux représentés sur le récif corallien. Chez les Anthozoaires, le stade polype domine, il n’y a généralement pas de stade méduse. Cette classe se divise en trois sous classe, les Tetracoralliaires, fossile, les Hexacoralliaires, avec six cloisons et tentacules multiple de six, et les Octocoralliaires, huit cloisons et tentacules multiples de huit. C’est dans la classe des Hexacoralliaires qu’on trouve la très grande majorité des coraux splendides qui contribuent aux fastueux décors sous-marins des mers tropicales. Les deux autres classes sont les Schyphozoaires, les méduses et les Hydrozoaires où se trouve la classe des Hydrocoralliaires, corail de feu.
Impacts des activités humaines
La dégradation du récif a des impacts négatifs sur la vie sociale et économique de Foulpointe. Cette dégradation très avancée du récif de Foulpointe est liée aux activités anthropiques du littoral. On a pu recenser les problématiques suivantes : l’hypersédimentation du lagon causée par la destruction des mangroves littorales et la déforestation systématique en amont des ruisseaux se jetant au lagon. Tous ces problèmes engendrent des conséquences au récif corallien à savoir l’ensablement et la mort des coraux, la multiplication des oursins et le développement des algues. On assiste aussi à une diminution et disparition des ressources halieutiques causées par une surpêche traditionnelle et à pied dans le lagon. En plus, il y a la destruction par arrachage et prélèvement des blocs de coraux pour les fosses sceptiques et ventes des souvenirs aux touristes. De même, on rencontre un développement anarchique et accéléré des constructions sur le littoral par l’inexistence de plan d’aménagement sur ce site très sensible et vulnérable. Nous savons qu’il n’y a pas de lois et réglementations nationales sur le récif. Il faut donc préserver le récif parce que c’est un facteur de développement du tourisme. La disparition du récif entraîne l’augmentation d’une érosion côtière et l’insécurité des baigneurs dans le chenal post-récifal car on peut trouver la présence du requin. L’utilisation d’engin de pêche non réglementaire comme les filets de pêche à maille trop petite a des impacts négatifs sur les ressources. La taille des poissons capturés diminue c’est-à-dire qu’ils sont de très petite taille au niveau du récif. Il faudrait donc prendre des mesures concernant les mailles des filets afin de laisser aux poissons le temps de se reproduire. De même, l’utilisation de senne de plage au niveau de la zone corallienne occasionne la dégradation massive des coraux et la surexploitation des ressources. Le récif corallien est d’une valeur importante vu qu’il contient des ressources nécessaires au développement social et économique à la population locale. Actuellement, les conditions extrêmes de pauvreté de la population ainsi que la célérité de la croissance démographique conduisent cet écosystème à subir diverses et fortes pressions anthropiques. Le récif se compose d’une dizaine d’espaces-ressources auxquels sont affectés une vingtaine d’usages que mettent en œuvre quatre principaux types d’usagers directs. Estimer sa valeur économique constitue un des éléments clef d’une aide à la décision en matière d’utilisation ou de conservation du milieu récifal et de ses écosystèmes associés. Le concept d’espaces-ressource associe en une entité l’espace et les ressources qu’il abrite comme objet de gestion et objet d’usage. Les différentes activités et acteurs source de dégradation au niveau de différentes sources parties sont résumées dans le tableau 12 qu’on trouve à l’annexe.
Processus GIZC
La nécessité d’intégrer au Plan d’Action Environnemental une composante marine et côtière est apparue clairement lors de la préparation du deuxième Programme Environnement en 1994. Ainsi, a été créée en 1997, sous la tutelle du Ministère de l’Environnement la composante « Environnement Marin et Côtier » du PE II, en charge d’un programme national de gestion intégrée des zones côtières pour leur développement durable. Les propositions concernent la vision du futur pour nos côtes, ainsi que les objectifs et les stratégies susceptibles de servir cette vision. Elles présentent également les possibles aménagements institutionnels et législatifs pour la mise en œuvre de la Politique Nationale. L’espace côtier est caractérisé par l’interface entre terre et mer, où rentrent en jeu les caractéristiques et les dynamiques particulières des différents milieux, ainsi que les modes d’usage et régimes de droits de propriété qui résultent des interactions entre deux grands ensembles, terrestre et marin. Dans ce contexte, les délimitations spatiales vont résulter de l’identification des relations composant le système terre, mer et de leurs durées. L’objectif étant de comprendre quels moyens peuvent permettre d’assurer la gestion des usages des ressources comprises dans cet espace. En l’absence d’une définition juridique du littoral, le problème auquel doit faire face tout programme ou plan de gestion des zones côtières est celui du recouvrement entre limites juridiques, domaine public et domaine privé, et les limites administratives, régional et local. La situation devient encore plus compliquée du fait que ces limites ne correspondent en général pas avec celle des écosystèmes côtiers. Dans le cadre de la définition d’une politique nationale de développement durable des zones côtières, il est donc important d’avoir une approche plus globale de la zone côtière, permettant d’organiser cet espace terre/mer en unités territoriales de gestion au service des usagers. L’opération GIZC récif de Foulpointe est conçue pour mettre en œuvre d’une part le réseau de suivi de l’état de santé du récif et d’autre part, la photo sous-marine. C’est pour mettre en œuvre aussi le récif du processus GIZC pour la gestion rationnelle et durable du récif et de ses ressources, compte tenu de l’état de dégradation très avancée de ce récif. Les récifs coralliens, les mangroves, les marais littoraux ou encore les forêts littorales présentent un intérêt écologique et économique majeur pour le devenir des populations côtières. Les zones situées à proximité des grandes villes côtières souffrent de plus en plus des activités non contrôlées et ou non réglementées, qu’il s’agisse de la pêche, de l’exploitation du bois, des activités touristiques ou encore des activités industrielles. En mettant en œuvre un programme national de gestion intégrée des zones côtières, Madagascar œuvre pour le développement d’une politique nationale de développement durable des zones côtières. Cette initiative nationale a été mise en œuvre sous la coordination de la composante EMC du PNAE, en association étroite avec le Groupe de Travail et de Réflexion. Chaque nation doit pouvoir inventer sa propre voie, par rapport au développement et à la situation environnementale, sociale et politique qui lui sont propres, la gestion intégrée des zones côtières est une approche largement utilisée dans le monde, qui met notamment en avant les principes de gouvernance et d’intégration. Il s’agit d’un processus continu et dynamique rapprochant les intérêts du gouvernement et des communautés, de la science et de la gestion, des acteurs économiques et du public, par l’élaboration et la mise en œuvre de plans de gestion intégrée pour la protection et le développement des ressources et des éco-socio-systèmes côtiers. Le processus GIZC a déjà été expérimenté dans le Menabe. Ce sont des négociations préalables avec les autorités, les opérateurs concernés par l’exploitation du récif, le Fokontany, les pêcheurs traditionnels et les jeunes de la ville. C’est aussi une réunion de sensibilisation et concertation pour identifier les problèmes cruciaux, les causes et leurs effets, les solutions réalisables. Enfin, il y a les structures à mettre en place et les actions prioritaires.
Principe de gestion
Les principes se référent aux idéaux énoncés dans la constitution de la République de Madagascar. Ils constituent des guides et des règles d’action pour traduire notre vision dans la réalité. Les principes de gestion des zones côtières énoncés ci-après sont proposés en vue de tendre vers le développement durable des zones côtières de Madagascar. Les initiatives de gestion côtière doivent être coordonnées et intégrées, et menées de manière ouverte et transparente. La gestion des zones côtières nécessite et implique un partage des responsabilités, prises individuellement et collectivement. Chaque acteur, chaque groupe d’acteurs, chaque communauté a un devoir de précaution vis-à-vis des ressources naturelles et de leur environnement, pour éviter de causer des risques et des dommages irréparables pour eux et les générations futures. Les zones côtières constituent un patrimoine national commun. Il est du droit inaliénable de chaque malgache d’avoir accès aux ressources côtières et d’en tirer profit. Les zones côtières constituent un système cohérent. Les actions de gestion, d’exploitation des ressources et des milieux doivent être entreprises en tenant compte des interrelations entre les activités humaines et les écosystèmes, et entre la terre et la mer. Les actions de gestion des zones côtières doivent être menées dans le respect des valeurs culturelles, de la justice sociale et de la dignité humaine. De même, les opportunités de développement offertes par les zones côtières doivent être exploitées de manière optimale en vue de satisfaire les besoins fondamentaux et promouvoir le mieux être de l’homme. Enfin, dans tout projet de développement et d’aménagement, la diversité, la santé et la productivité des écosystèmes côtiers doivent être conservées.
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Table des matières
REMERCIEMENTS
RESUME ANALYTIQUE
METHODOLOGIE
ACRONYMES
LISTE DES TABLEAUX
CORPS DU MEMOIRE
INTRODUCTION
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE
SECTION I : RECIF CORALLIEN DE FOULPOINTE
Paragraphe 1 : Généralités sur les récifs coralliens
Paragraphe 2 : Notion de récif corallien
a- Définition
b- Place des coraux dans la systématique
c- Naissance du corail
Paragraphe 3 : Importance écologique et économique des récifs coralliens
Paragraphe 4 : Présentation du village littoral de Foulpointe
SECTION II : TYPES D’ACTIVITES DANS LA COMMUNE RURALE DE FOULPOINTE
Paragraphe 1 : Pêche
Paragraphe 2 : Tourisme
Paragraphe 3 : Extraction de coraux
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