La structure de l’Equateur Météorologique
L’Equateur Météorologique est la principale discontinuité mondiale ou l’axe de Basses Pressions Intertropicales qui «sépare la circulation atmosphérique en deux hémisphères météorologiques (Nord et Sud) » (SAGNA, 2008 ; cours de Licence U.C.A.D). Il présente deux structures différentes :
une forme inclinée qui marque l’influence du réchauffement terrestre, caractéristique des précipitations orageuses. C’est cette position de l’Equateur Météorologique Inclinée (E.M.I) qui est à l’origine de la majeure partie des types de précipitations enregistrées à la station de Kaolack, au début et à la fin de l’hivernage
une forme verticale qui marque la structure permanente de l’E.M en altitude, caractéristique des précipitations abondantes et continues. L’Equateur Météorologique Verticale (E.M.V) intéresse Kaolack au cœur de l’hivernage (août, septembre). Ces précipitations continues interviennent au moment où toutes les conditions de ruissellement sont réunies.
Aménagements planifiés qui prend en compte l’hydrographie
L’espace de drainage des voies d’eau désigne l’ensemble du lit mineur et des zones d’expansion de crues du réseau hydrographique naturel. Cet espace naturel doit être pris en considération dans une planification intégrée de l’habitat humain urbain. Or à Kaolack, ce sont souvent ces espaces qui sont occupés par les populations. C’est le cas notamment :
– Au niveau du marigot de Ndargoundaw (bassin 1), dont le lit et sa plaine (lit mineur et lit majeur) sont entièrement occupés dans sa partie amont.
– Et au niveau de Diamaguène-Parcelles Assainies à l’ l’intersection des bassins 1 et 2.
Ces sites doivent être aménagés afin de laisser les voies de circulation de l’eau qui sont bouchées par les constructions. Les populations de ces zones inondées sont conscientes de la vulnérabilité des sites occupés. Elles l’expriment à travers des expressions du genre : « c’est une voie d’eau » (à Sara Nimzatt) ou « c’est une place d’eau » (à Ndargoundaw).
Techniques alternatives
Le système de canalisations sur lequel porte toutes les aspirations de la population kaolackoise est judicieux. Il peut contribuer grandement à résorber le risque d’inondation. Cependant la contrainte naturelle que constitue le Saloum seul exutoire actuel et possible des canalisations mérite que l’on se penche sur une autre orientation possible. Les canaux de la partie sud sont souvent envahis par les eaux saumâtres de la marée haute (Photo 13). D’autre part l’eau de pluie est une ressource naturelle, rare et essentielle à la vie de l’homme. Et «ces rejets vers la mer constituent une grosse perte pour les nappes phréatiques» (DASYLVA S., 2009). Kaolack est soumis l’avancée de l’eau salée. Ne faudrait-il pas trouver un meilleur moyen pour tirer profit de cette ressource ? Une approche de gestion des eaux de ruissellement basée sur «des techniques dites alternatives ou compensatoires» pourrait être une solution. Il s’agit d’aménagements nés dans les années 1970 dans le contexte des villes des pays développés. « Ces aménagements sont basés sur le stockage temporaire ou l’infiltration des ruissellements ». Mais ils nécessitent une approche et des expérimentations spécifiques » (DESBORDES, M. et BOUVIER, C. 1990). Au niveau des bassins urbains de Kaolack, les canaux établis en aval ont montré des limites de leur fonction principale : évacuation rapide des eaux de ruissellement vers le Saloum ; on note souvent une stagnation de longue durée sur certains canaux des jours durant après une pluie. Dans le cadre de la ville de Kaolack, cette approche doit d’abord passer par un système d’assainissement des eaux usées qui contribuent grandement à la détérioration de l’environnement du milieu récepteur (photos 4 et 21). En effet les eaux de ruissellement sont polluées dans l’espace urbain par les déversements des fosses sceptiques, les poubelles utilisées comme remblai dans les bas-fonds. Leur infiltration vers les nappes phréatiques pourrait contribuer à la pollution de celle-ci.
Conclusion Générale
La ville de Kaolack est sise sur des bassins versants de faibles altitudes. Ces bassins sont de forme allongée. Leur partie aval où se trouvent les plus basses altitudes est occupée par la ville de Kaolack sur laquelle porte plus notre étude. L’emplacement de la ville vers l’aval et la proximité du Saloum fait qu’elle se trouve de plus en plus confrontée à de nombreux problèmes. Notre analyse nous a amené à identifier un certain nombre d’entre eux. Ils sont liés à la pluviométrie la pédologie et surtout au réseau hydrographique. A Kaolack, les inondations ont pour causes :
– l’urbanisation rapide qui s’est traduite par l’occupation incontrôlée et anarchique de l’espace aboutissant à l’occupation dans une large mesure des voies d’eaux (zone 1 à l’est de la ville et zone 4 à l’ouest de la ville), et dans une moindre celle de cuvettes perchées comme à Khakhoune (zone 3);
– une insuffisance du réseau d’évacuation des eaux pluviales et une mauvaise gestion des canaux qui sont souvent bouchés par les ordures de tout genre, les boues et sables apportés par les eaux de ruissellement des pluies intenses;
– l’imperméabilisation des bas-fonds liée à la nature argileuse et boueuse du sol aggravé par les populations à travers leurs «modes de gestions de ces zones inondées» basé sur l’usage de poubelles souvent plastiques, de gravats comme moyens de remblaie.
Elles entrainent une altération du cadre de vie de la population et des sinistrés qui vivent dans des conditions précaires pendant la saison des pluies et deux mois environ après celle-ci (de juin à décembre). Les quartiers les plus inondés sont paralysés et deviennent des «sortes de mares » et impraticables. Les eaux stagnantes favorisent la prolifération et le développement d’insectes, vecteurs de maladies hydriques telles que le paludisme. La pluviométrie de la zone se particularise par une intensité, et une courte durée; caractéristiques propres «aux lignes de grains». Nous sommes loin d’être en mesure d’apporter les solutions adéquates aux problèmes d’inondation de la ville. Toutefois, au vue de notre analyse du problème, nous avons dégagé des pistes qui nécessitent «des moyens » ou une politique de développement urbaine rigoureuse.
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE: LES BASSINS VERSANTS URBAINS DE KAOLACK
Chapitre I: Caractéristiques Physiques des bassins
I°/- Les caractéristiques physiques et leur influence sur l’écoulement des eaux pluviales
1°/- La géologie
2°/- L’hydrogéologie
3°/- La nature des sols
4°/- Le réseau hydrographique
5°/- La géomorphologie
II°/- Les caractéristiques morphométriques des bassins
1°/- Délimitation des bassins versants
2°/- Forme des bassins
2°/- a- Superficie et Périmètre
2°/ b- Forme des bassins et rectangle équivalent
3°/- L’hypsométrie des bassins
Conclusion
Chapitre II: La Climatologie des bassins urbains de Kaolack
I°/-La circulation aérologique tropicale
II°/- Les paramètres climatiques
1°/- Les vents
2°/- Les températures
3°/- L’insolation
4°/- L’évaporation
III°/- L’analyse des précipitations
1°/- Les précipitations annuelles
1°/- a- Les variations interannuelles
1°/- b- Etude fréquentielle des pluies annuelles
2°/- Les précipitations mensuelles
2°/- a- Distribution mensuelle des pluies
2°/- b- Etude fréquentielle des pluies mensuelles
3°/- Les précipitations journalières
3°/- a- Répartition décadaire des pluies
3 /°- b- Analyse fréquentielle des pluies journalières
4°/- Intensité et durée des précipitations
Conclusion
DEUXIEME PARTIE: GESTION DES EAUX PLUVIALES
Chapitre I: Le cadre humain
I°/- Les aménagements humains
– Evolution spatiale
Le site de Kaolack
L’extension de la ville
II°/- Pression démographique et urbanisation
Tissu urbain
Conclusion
Chapitre II: Gestion des Eaux Pluviales et Perspectives pour une gestion durable
I°/- Le réseau d’assainissement des eaux pluviales
1°/- Limites du réseau
2°/- Conséquences
II°/- Les zones inondées
A°/- Localisation et caractéristique
B°/- Modes de gestion des zones inondées
C°/- Bilan de gestion des zones inondées
III°/- Perspectives
A°/- Perspectives de gestion des eaux de pluie dans le moyen terme
1°/- Réfection et entretien du réseau
2°/- Mise en place de nouvelles canalisations
B°/- Perspectives de gestion des eaux de pluie dans le long terme
1°/- Aménagements planifiés qui prennent en compte l’hydrographie
2°/- Techniques alternatives
Conclusion
CONCLUSION GENERALE
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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