Gestion des données géographiques sous la responsabilité de la DGNP
Notice pour la gestion des données géographiques sous la responsabilité de la DGNP
Pourquoi une notice ?
La notice a pour but de clarifier pour l’ensemble des intervenants les modalités de création, gestion et archivages des données à références spatiales en lien avec les missions de la Direction Générale de la Nature et du Paysage (DGNP) et du Service de l’Organisation et des Systèmes d’Information (SOSI). Ce cadre doit garantir à terme la durabilité des géodonnées et apporter une cohérence technique et économique au système d’information (SI) de la DGNP.Pour ce faire, le document que nous avons établi repose sur trois axes principaux.Premièrement, une description et un organigramme détaillent la structure générale du SI de la DGNP et ses liens avec d’autres SI ; ceci dans le but d’aider les intervenants géomatiques à saisir le contexte et l’architecture informatique dans lequel leur travail s’inséreront.Deuxièmement, la notice explicite les éléments fonctionnels du SI-DGNP. Cette partie apporte des clarifications sur la méthodologie à appliquer aux différentes tâches en lien avec les géodonnées afin de garantir le bon fonctionnement du SI.
Finalement, le troisième axe se compose des instructions techniques auxquelles il est nécessaire de se référer lors des travaux avec les géodonnées.Parallèlement à la notice, nous avons développé un catalogue des géodonnées existantes sur les serveurs internes à la DGNP et un catalogue des projets ont été établis. Ces deux éléments favorisent une connaissance commune des ressources et des informations internes existantes. Ils se proposent comme une aide à la gestion des données et des projets géomatiques d’abord à l’interne puis, dans un second temps, à l’externe lors de l’harmonisation de projets avec d’autres SI.Afin d’élaborer une notice qui répondent avec exactitude et en profondeur aux exigences demandées, nous nous sommes basés sur un corpus théorique que nous allons aborder dans les sous-chapitres suivants. Les liens entre ces apports théoriques et leurs applications dans la notice sont explicités dans les chapitres qui traitent de la notice directement.
SIG : définition du champ
Il est nécessaire, de notre point de vue, de définir à quelle définition des SIG nous nous rattachons. En effet, depuis une vingtaine d’année, les SIG sont à considérer comme une science en soi. Par conséquent, les SIG ont un champ propre, mais qui a mis un certain à être clarifié.La première définition des SIG en tant que science nous parvient des Etats-Unis en 1999 : « Geographic Information Science (GIScience) is the basic research field that seeks to redefine geographic concepts and their use in the context of geographic information système. GIScience also examines the impacts of GIS on individuals and society, and the influences of society on GIS. Giscience re-examines some of the most fundamental themes in traditional spatially oriented fields such as geography, cartography, and geodesy, while incorporating more recent developpement in cognitive and information science. It also overlaps with and draws from more specialized research fields such as progress computer science, statistics, mathematics, and psychology, and contributes to progress in those fields. It supports research in political science and anthropology, and draws on those fields in studies of geographic information and society. » (MARK, 2000).Malgré cette définition, il n’existe pas véritablement de consensus au sujet des SIG en tant que champ de recherche fondamentale. Cependant, notons l’émergence d’une tendance à concevoir les SIG comme une discipline transdisciplinaire mais non d’une science per se.La définition que nous avons choisie ci-dessus représente un intérêt particulier dans notre cas dans le sens où elle soulève la question de la réflexivité de la société par rapport au SIG.Dans notre contexte, c’est-à-dire dans un milieu étatique, le poids social et institutionnel est important et ne peut être exclu d’une réflexion qui porte sur les objectifs et la structure d’un SI. Dans ce contexte public, on est en droit d’attendre un niveau de transparence élevé ainsi qu’une mise à disposition optimale des géodonnées non-sensibles envers le public.Finalement, le spectre d’étude des SIG peut être présenté en trois types d’opérations selon David Mark (MARK, 2003) :
o Analyse spatiale et statistique
o Relations spatiales et structures des bases de données o Questionnement économique, social et institutionnel
Nous avons abordé la notice en prenant compte de l’ensemble de ce spectre afin de ne pas omettre certaines caractéristiques qui participent pleinement à l’élaboration d’un SI efficace et pertinent.
L’épaisseur temporelle
Il s’agit ici de traiter à la fois d’une thématique propre à la géographie francophone et d’une particularité technique du SITG.En effet, le guichet cartographique du SITG propose un outil de visualisation de photos aériennes entre 1996 et 2009 qui défilent chronologiquement. Cela permet de discerner ce que certains géographes nomment l’épaisseur temporelle du territoire. L’accès à des photos aériennes encore plus anciennes est possible sur demande au SEMO, depuis 1937. Les cartes topographiques, comme les cartes thématiques ou encore d’autres représentations territoriales enregistrent des traces d’un état antérieur. Les données sont les éléments constitutifs des ces représentations graphiques, c’est pourquoi il est primordial d’en assurer la pérennité.Le guichet du SITG autorise cette mise en perspective temporelle et par conséquent nous sommes en mesure de mieux comprendre la (trans)formation du territoire genevois en fonction de certains éléments spatiaux et sociaux forts. En ce sens, nous mettons en lumière les « dynamiques des processus générateurs du paysage » et « les structures spatiales » (PIVETEAU, 1990).L’approche structuraliste de Piveteau, bien qu’aujourd’hui dépassée en géographie, explicite toutefois clairement ce qu’est l’épaisseur temporelle de l’organisation de l’espace. Nous pourrions ajouter avec une vision constructiviste que cette épaisseur temporelle résulte davantage de la perception de dynamiques multiples (économiques, sociales, politiques, démographiques…) à l’œuvre sur le territoire que de structures préexistantes.C’est dans cette dynamique que nous souhaitions développer notre notice afin d’inscrire tout travail autour des géodonnées dans le temps long. En effet, à nos yeux, chaque donnée ou information participe à la constitution d’une mémoire territoriale collective et par conséquent si cette mémoire est partagée, mise à disposition, cela concourt à l’établissement d’un territoire commun.
Le modèle en tant que représentation d’un territoire
Dans le contexte géographique et informatique de notre travail de stage, il est apparu indispensable d’apporter une courte réflexion au sujet des « modèles », aussi bien dans le sens des représentations graphiques que dans le sens de la représentation structurelle et fonctionnelle des géodonnées.Il y a par conséquent un double niveau de réflexion à mener sur le concept de modèle.Dans un exemple de cas pratiques portant sur les modèles de donnée, nous avons régulièrement travaillé avec des collaborateurs en charge de la saisie et l’édition de données afin de leur expliquer dans quelle structure venait s’insérer les nouvelles données.Les modèles de données étant relativement complexes à saisir, il n’est pas évident de cerner toutes les implications que peuvent avoir une donnée mal structurée ou incomplète (par exemple des métadonnées manquantes) dans un SI.Nous avons couramment travaillé à vulgariser des modèles conceptuels de bases de données servant à des applications informatiques de gestion de l’environnement. Ces applications découlent d’une réalité sur le terrain et les modèles qui les constituent articulent ces éléments afin d’optimiser la gestion territoriale. Cependant, notre tâche a souvent consisté à créer des liens compréhensibles pour tous entre les modèles de base de données et les modes de gestion réels sur le terrain.Cette notice a également cet objectif. Nous espérons qu’en ayant une meilleure compréhension des modèles de données et plus globalement du SI, les collaborateurs seront davantage enclin à travailler de manière plus efficace avec les géodonnées, car ils saisiront la globalité et les finalités du SI.Finalement, nous pourrions dire que la définition du modèle comme la propose P. Hagget convient à nos deux niveau de perception du territoire : « le modèle est une représentation idéalisée du monde réel construite pour démonter certaines de ses propriétés ». (HAGGETT, 1972) Cette définition nous a été d’une aide précieuse lorsque que nous devions élaborer différentes représentations cartographiques.Par ailleurs, la loi sur la géoinformation (LGéo) de 2008 impose également aux Cantons l’harmonisation des géodonnées de base et à établir des modèles de géodonnées minimaux et de représentation pour celles-ci.2 Selon l’art. 3 al. 1 let. c LGéo (RS 510.62), les géodonnées de base sont des géodonnées qui se fondent sur un acte législatif fédéral, cantonal ou communal. Cette loi concerne également la DGNP car elle établit les géodonnées de base pour l’établissement de surfaces assujetties à diverses lois de protection environnementale. Dès lors, la DGNP doit proposer à terme un modèle minimum des géodonnées concernées. Pour cela, il fut évidemment intéressant de recenser, de trier et finalement de pouvoir proposer des géodonnées actuelles et pertinentes. Cette tâche s’inscrivit pleinement dans notre travail de structuration des géodonnées du SI de la DGNP.
Nature et valeur de l’information géographique
L’information géographique peut être stockée sous sa forme brute, c’est-à-dire sous forme de données, ou sous sa forme élaborée, c’est-à-dire sous forme de représentations graphiques ou de cartes. De nombreux auteurs considèrent ces deux états comme étant la nature de l’information géographique.La carte ou la représentation graphique représente une source de connaissance pour l’utilisateur du document. Cette personne interprète l’information pour en faire une connaissance applicable et utile à la résolution d’un problème à composante spatiale. (HABEL, 2003).L’interprétation et le processus cognitif conjoint dépend de l’utilisateur mais également du contexte. Cela implique des interprétations différentes d’un même document. La part de subjectivité dans le processus d’acquisition de l’information doit être prise en compte lors de la création de l’information.Or, dans ce processus le créateur de l’information élaborée se trouve implicitement inclus dans l’interprétation de l’information par l’utilisateur et dans la manière dont il utilisera son savoir.Il est bon de garder cette notion à l’esprit aussi bien en tant qu’émetteur que récepteur d’information. Ce lien caché peut sembler d’autant plus discret et délicat à cerner avec les nouvelles technologies à disposition tel que le web mapping par exemple.Lors de productions de cartes ou de représentations graphiques avec les collaborateurs, nous avons discuté du rôle et l’implication de l’émetteur dans le processus d’information.
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Table des matières
1 Le SITG, SIG genevois
1.1 Le SITG : un environnement informatisé de gestion et d’exploitation des informations géographiques à l’échelle de la région franco-valdo genevoise
1.2 Objectifs et rôle du SITG
1.3 Le centre de compétence du SITG
2 Notice pour la gestion des données géographiques sous la responsabilité de la DGNP
2.1 Pourquoi une notice ?
2.2 SIG : définition du champ
2.3 L’épaisseur temporelle
2.4 Le modèle en tant que représentation d’un territoire
2.5 Nature et valeur de l’information géographique
3 La notice : outil de gestion des géodonnées
3.1 Contexte et objectifs
3.2 Structures et contenu de la notice
3.2.1 Structure générale de la notice
3.2.2 Chapitre 1 : Objectifs, missions et responsabilités de la DGNP
3.2.3 Chapitre 2 : Architecture du SI-DGNP
3.2.4 Chapitre 3 : Fonctionnement et flux du SI
3.2.5 Chapitre 4 : Instructions
3.2.6 Chapitre 5 : Glossaire
3.3 Diffusion et application des outils de gestion
3.4 Suivi de projets
3.5 Tri, structuration et importation de géodonnées
4 L’assistance SIG aux collaborateurs de la DGNP
4.1 Projets types
5 Conclusion
6 Bibliographie
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