géstion des déchets urbains et agriculture urbaine

 DECHETS URBAINS

Notion de déchet urbain

La définition de la notion de déchets est très controversée. Pour Gouhier (1997), la relativité de la notion de déchet est fondamentale car sa valeur est dépendante d’un système de référence et d’évaluation défini dans un milieu déterminé. Il assimile le déchet à un bien dont la valeur potentielle, certes réduite, n’est pas exprimée dans un système d’évaluation déterminé, mais exprimable dans un autre système de qualification. Selon Mustin (1987), le déchet est un résidu, généralement polluant, non valorisable, mais susceptible de l’être dans l’état de la technique, du marché ou du mode de production. On convient avec Haupt et al. (1996) que les déchets sont des ressources placées au mauvais endroit. En effet, le déclassement et la mise en marge des déchets sont liés à un système d’appréciation et de classement économique, technique, politique, sociétal dont les critères modifiables et variables; les données conjoncturelles ou structurelles pouvant engendrer des révisions et des bouleversements (Gouhier, 1997). La directive du conseil N° 75/ 442 / CEE du 15 juillet 1975 définit le terme déchet comme toute substance ou tout objet dont le détenteur se défait ou dont il a l’intention ou l’obligation de se défaire. Au concept de déchets urbains, le code de l’environnement du Burkina Faso les définit comme suit: ce sont des détritus solides, liquides ou gazeux en provenance des maisons d’habitation ou assimilées, des immeubles, des salles de spectacles, de restauration ou de tout autre établissement recevant du public (Ministère de l’Environnement et de l’Eau du Burkina Faso, 1997). D’après le Schéma Directeur de Gestion des Déchets de Ouagadougou (SDGD) (2000), les déchets regroupent les ordures ménagères, les déchets municipaux solides ou liquides et les déchets industriels solides que sont:
• les déchets banals correspondant aux déchets assimilables aux ordures ménagères (les papiers, les cartons, les débris végétaux et autres) ;
• les déchets inertes constitués de matériaux non biodégradables ou qui se dégradent très lentement, ce sont les métaux, les plastiques, les os et cornes, les matériaux de déblais, les fûts et autres;
• les déchets dangereux qui présentent des risques graves pour la santé, la sécurité publique et l’environnement; leur nocivité étant liée à l’inflammabilité, à la corrosivité, à la radioactivité et à la toxicité;
• les déchets biomédicaux ou déchets infectieux, produits après les soins donnés aux patients. La complexité de la définition de la notion de déchet pose un problème de classification. Les déchets sont classés suivant leur origine ou suivant la nature du danger qu’ils font courir à l’homme ou à son environnement (Gillet, 1986 ; Farinet et Niang, 2005). En vue d’une valorisation agricole des déchets, Farinet et Niang, (2005) font la classification suivante:
• les déchets urbains, dont l’élimination est prise en charge par les communes, soit directement, soit par l’intermédiaire de contrats de fermage avec des sociétés spécialisées;
• les déchets industriels, produits par les entreprises industrielles, commerciales et artisanales, dont l’élimination incombe généralement à ces établissements;
• les déchets agricoles, produits par les exploitations agricoles, les élevages ou les industries agro-alimentaires artisanales. Selon les mêmes auteurs, les déchets urbains représentent les déchets des ménages; les déchets des activités économiques (papiers, cartons, plastiques et encombrants); les déchets de nettoyage; les déchets d’assainissement. Les déchets industriels regroupent les déchets banals, les déchets inertes et les déchets spéciaux (déchets dangereux et déchets toxiques). Quant aux déchets agricoles, ils proviennent des exploitations (agriculture et élevage) et des industries agro-alimentaires dites artisanales. Ils sont pour la plupart réutilisés directement sur l’exploitation. Pour nous, les déchets urbains solides (DUS) sont tout résidus solide produit et résultant de l’influence de la ville sur les activités socio-économiques et culturelles, sur les systèmes de production consommation existant. Nous convenons avec tous ces auteurs que les DUS sont une ressource utilisable. Leur origine et leur nature peuvent servir pour la classification.

Législation et Réglementation en matière de déchets au Burkina Faso

En 1996, le gouvernement du Burkina Faso a adopté la Stratégie Nationale du Soussecteur de l’assainissement qui est un cadre d’orientation des actions en matière d’assainissement et aussi un outil de concertation entre les différents partenaires (Ministère de l’Environnement et du Cadre de Vie (MECV, 2001). Une des trois idées forces de la Stratégie est de faire de la gestion des déchets une composante fondamentale des programmes de développement. Cependant, les compétences des communes relatives à la gestion des déchets urbains et des déchets industriels sont définies par la Loi nO 044 / 98 / AN portant organisation de l’administration du territoire au Burkina Faso et la Loi nO 005 / 97 / ADP du 30 janvier 1997 portant code de l’environnement au Burkina Faso (SDGD, 2000). Le décret conjoint nO 98 – 323 / PRES / MEE / MAT / MIHU / MS du 28 juillet 1998 portant réglementation de la collecte, du stockage, du transport, du traitement et de l’élimination des déchets définit ces compétences, les responsabilités et obligations spécifiques des communes en matière de collecte et de traitement des déchets urbains:
• la Loi portant Organisation de l’Administration du Territoire au Burkina Faso confère aux communes une compétence générale, uniquement en matière d’enlèvement et d’élimination des déchets ménagers;
• le décret conjoint identifie les éléments composant les déchets urbains et les déchets industriels ;
• le code de l’environnement définit les conditions générales applicables à l’ensemble du pays et spécifie les compétences particulières des autorités locales, dont les communes. Le code de l’environnement adopte le 28 juillet 1998, un décret définissant au niveau national, les conditions générales pour la collecte, le stockage, le transport, le traitement et l’élimination des déchets urbains; les communes peuvent adopter des dispositions spécifiques respectant ces conditions générales. Il prévoit l’adoption d’un cahier de charges dit sectoriel où sont contenues au plan national, les conditions matérielles et techniques de stockage, de traitement, de recyclage, de transport et d’élimination des déchets industriels et assimilés. Il ne prévoit pas de compétences pour les communes en cette matière. Enfin, le code de l’environnement prévoit l’adoption d’un cahier de charges générales spécifiant les conditions d’élimination des déchets industriels et les conditions d’hygiène et de sécurité afférentes, et confère aux communes, la possibilité d’adopter des dispositifs les concernant. Des améliorations qualitatives existent en matière de législation et de réglementation portant sur la gestion des déchets au Burkina Faso. Cependant, la façon actuelle de gestion intègre moins ces produits dans le processus de développement notamment leur valorisation comme matière première en agriculture.

Gestion des déchets urbains solides dans la ville de Ouagadougou

Brève historique sur la gestion des déchets

L’évacuation des déchets urbains solides dans la ville a commencé depuis les années 1968 avec des tracteurs remorques. De 1974 à 1978 l’entreprise Nacoulma prend en main le service à la suite de difficultés de gestion publique des équipements. En 1984, les Services d’Entretien, de Nettoyage et d’Embellissement (SENE) sont nés puis remplacés en 1986 par l’ONASENE (Office National des Services d’Embellissement et de Nettoyage). Désormais, sur le plan national, la gestion des ordures dans les villes incombe à l’ONASENE. Il fit promouvoir le secteur privé avant de disparaître à son tour en 1996. Depuis une quinzaine d’années, le secteur informel et des structures associatives et privées se sont engagés pour l’évacuation des déchets urbains à Ouagadougou comme dans les autres villes du pays (Kaboré, 2004).

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Table des matières

Introduction
Chapitre i : géstion des déchets urbains et agriculture urbaine
1. Déchets urbains
1.1. Notion de déchet urbain
1.2. Législation et Réglementation en matière de déchets au Burkina faso
1.3. Gestion des déchets urbains solides dans la ville de Ouagadougou
L’Etat
La municipal ité
Les ONG
Le secteur privé et les associations
Les communautés de base
1.4. Caractéristiques et composition des déchets urbains solides
2. Impact des apports de DUS sur les propriétés du sol et sur la croissance des
végétaux
2.1. Impact des DUS sur les indicateurs chimiques de fertilité du sol
2.2. Impact des DUS sur la croissance et le développement des cultures
2.3. Enjeux et risques d’utilisation des DUS en agriculture
3. Agriculture intra et péri urbaine
3.1. Concept
3.2. Caractéristiques de l’agriculture urbaine à Ouagadougou
Chapitre ii : cadre et méthodologie de l’étude
1. Cadre d’étude
1.1. Situation géographique et organisation
1.2. Caractéristiques biophysiques
Pluviosité
2. Milieu humain et activités socio économiques
2.1. Caractéristiques socio-démographiques
2.2. Activités sociales et économiques
3. Méthodologie d’étude
3.1. Enquête sur les fermes d’élevage
3.2. Enquête sur le maraîchage
3.4. Suivi des parcelles
Les échantillons de sol
Les échantillons de déchets et d’engrais minéraux
3.5. Analyses de sols
Les mesures du pH
Le dosage du carbone total du sol.
Le dosage de l’azote
Le dosage du phosphore total
Le dosage du potassium total
1. Caractérisation des systèmes d’élevage de fermes
1.1. Les principales espèces élevées
1.2. Importance des types d’élevages
1.3. Alimentation des espèces animales élevées dans les fermes
1.5. Les estimations des quantités totales de fumier produit dans les fermes et des quantités totales enlevées par les maraîchers
2. Caractéristiques du système de production maraîchère
2.1. Caractéristiques des populations enquêtées
Répartition par sexe
Répartition par âge
Organisations des producteurs
Niveaux d’instruction
Situation matrimoniale
2.2. Moyens de production
Le foncier
L’équipement agricole
La main d’œuvre
Les intrants
Les moyens financiers
2.3. Les superficies emblavées
Les superficies moyennes exploitées et superficie moyenne par planche
2.4. Les espèces cultivées
2.5. Systèmes de gestion de l’espace maraîcher urbain
Rotations culturales
Associations culturales
2.6. La destination des produits
Mode d’écoulement des productions
Les prix des produits
3. Fertilisation – Gestion de la fertilité des sols maraîchers de la ville de Ouagadougou
3.1. Les fumures minérales
Les principaux engrais apportés et les modes de combinaison
Les doses d’engrais chimiques
Les périodes d’apport
3.2. Les apports de déchets urbains solides (DUS)
Les types de DUS
Les modes d’acquisition
L’origine et la nature des différents types de DUS utilisés en maraîchage
Les prix d’achat des DUS
3.3. La typologie des pratiques de fertilisation
4. Approche quantitative sur l’utilisation des DUS en maraîcher culture
4.1. Les quantités moyennes annuelles de DUS utilisés par maraîcher
4.2. Les doses de DUS apportés
Les doses annuelles d’apport de déchets par producteur
Les doses d’apport par culture
5. Effets des pratiques de fertilisation sur les indicateurs chimiques de fertilité des sols
5.1. Effets par site étudié
5.2. Discussion
5.3. Effets sur l’ensemble des sites étudiés
5.4. Discussion
Conclusion générale
Bibliographie

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