L’eau est une ressource indispensable à la vie des hommes, des animaux et des végétaux. Autrement dit, il n’y a point de vie sans eau. Son usage est très quotidien et sa disponibilité peut paraitre si ordinaire pour certains que l’idée même de pénurie est difficilement envisageable. Pourtant les grandes disparités en eau dans le monde sont l’illustration d’une rupture d’équilibre entre l’homme et son milieu. La situation de l’eau dans le monde est particulièrement contrastée. Cette crise « résulte plutôt d’une si mauvaise gestion de la ressource que des milliards de personnes – et l’environnement – en souffrent grandement (CME, 2000). Dans ce contexte instructif, la gestion des ressources en eau s’impose avec acuité.
En Afrique, la sécheresse qui se profile depuis des décennies a fait de l’eau un sujet de taille. La cinquième semaine africaine de l’eau (SAE-5) tenue à Dakar du 26 au 31 Mai 2014 a retenu beaucoup d’attentions. En effet, ce fut une occasion pour les acteurs de mettre l’accent sur la vision africaine de l’eau pour 2025. En vue de la réduction de la pauvreté, du développement socio-économique, la coopération régionale et de l’environnement, la SAE-5 compte :
– valoriser la question de l’eau en Afrique et servir de plateforme pour sensibiliser l’opinion au rôle primordial d’une gestion maitrisée des ressources dans le cadre de développement de l’après 2015 ;
– faire prévaloir une gestion et une utilisation équitables et durables de l’eau.
« Mettre l’eau au cœur de l’agenda post 2015 » est donc un programme qui passe nécessairement par une gestion judicieuse des ressources en eau qui joue un rôle primordial dans les politiques de développement actuelles.
Beaucoup de pays en développement peinent à assurer un approvisionnement adéquat en eau pour leurs populations. Au Sénégal, les ressources en eau renouvelables sont évaluées à 3811 mètres cube par habitant et par an (Join Monitoring Program, 2006). Cependant, la problématique de l’approvisionnement en eau suscite de pertinentes interrogations. Et malgré les efforts fournis par les programmes et projets dans ce sens, l’accès à l’eau reste limité et le niveau de gestion de la ressource est loin d’être satisfaisant. Cette situation se pose dans une bonne partie du milieu rural surtout avec l’avènement du désengagement de l’Etat de la gestion des infrastructures hydrauliques (forages motorisés). La commune de Notto en offre des illustrations qui nous amènent à diagnostiquer la gestion de son eau.
Notto est une commune située pratiquement au centre de la région de Thiès. Depuis deux décennies, elle est victime d’une baisse sensible des ses ressources en eau à cause d’une pluviométrie relativement faible (PLHA, 2011). En saison de pluies, d’importantes quantités d’eaux sont évacuées par ruissellement et celles stagnantes dans les bassins, résidus des anciennes cuvettes s’assèchent rapidement après la saison. Autrement dit, les ressources en eau de surface pérennes sont inexistantes limitant les disponibilités aux ressources souterraines. Ces dernières sont aussi affectées par cette péjoration pluviométrique et les actions humaines. Les ouvrages hydrauliques d’approvisionnement en eau font défauts d’autant plus que leur gestion est précaire. Cette défaillance dans la gestion des infrastructures hydrauliques compliquent l’accès à l’eau potable des populations par les pannes de forages, la défectuosité des réseaux d’adduction, la cherté de l’eau… Cette situation très délicate montre que la question de la gestion de l’eau se pose avec acuité alors que la ressource devient de plus en plus sollicitée.
Problématique
Contexte
Les ressources naturelles sont des éléments essentiels à la vie des êtres. L’eau, ressource de première nécessité, est très inégalement répartie dans le monde. Ses réserves sont fortement exposées à la demande de l’agriculture, de l’industrialisation et de la croissance démographique. En plus, le profil péjoratif du climat de ces dernières décennies, marqué par la forte variabilité pluviométrique et la salinisation des eaux douces, ne favorise guère un renouvellement conséquent des réserves. De là, les ressources en eau subissent une baisse significative alors que la demande ne fait qu’augmenter. De ce fait, la question de l’eau est au centre des débats actuels. C’est ainsi qu’à l’image du Partenariat Mondial de l’Eau, beaucoup d’acteurs insistent encore sur la nécessité de gérer rationnellement des ressources en eau.
Levier essentiel de développement, l’eau constitue de plus en plus une préoccupation majeure dans les pays en développement, particulièrement dans les pays sahéliens comme le Sénégal. En effet, parmi les 783 millions de personnes qui n’ont pas accès l’eau, 300 millions vivent en Afrique (Doukouré, 2012). Ce chiffre montre que la situation d’accès à l’eau est particulièrement préoccupante. D’ailleurs, certains pays comme le Cap Vert, le Kenya ou encore la Burundi sont déjà à l’état de pénurie.
Au Sénégal, le potentiel hydrique est essentiellement formé des eaux du fleuve Sénégal (y compris le lac de Guiers), de la Gambie, de la Casamance, des nappes superficielles, semiprofondes, profondes et des nappes de la zone du socle. Il dispose théoriquement d’importantes ressources en eau. Cependant, des efforts remarquables de gestion doivent être entrepris pour faire face à la baisse et la variabilité sensibles de la pluviométrie. L’accès à l’eau potable et l’intermittence dans la distribution de la ressource sont, entre autres, des défis majeurs à relever. Cette problématique d’accès à l’eau et de gestion des infrastructures hydrauliques a pris une proportion très avancée en milieu rural sénégalais.
Caractéristiques démographiques
Les caractéristiques démographiques regroupent l’étude de la population dans son histoire, sa composition, son évolution, sa répartition et sa structure.
Historique du peuplement
L’histoire du peuplement du Diobass n’est pas fondée sur un récit unanime. Les versions diffèrent de la tradition orale aux notes africaines en passant par les sources européennes. Selon Thiao (2001), les sources européennes parlent globalement de massif boisé de Thiès et c’est en effet Pinet Laprade qui a identifié les Joobass du nom de la région qu’ils habitent. Le témoignage de Feu Ibrahima Kuut Séne (un vieux âgé de 90 ans. Séne S, M (2008)) établit que Joobass est le nom attribué au fondateur qui serait en effet un grand propriétaire de troupeaux de vaches exilé du Baol. L’importance du troupeau de Joobass dans le Baol constituait un stigmate difficile à supporter par l’autoritaire Damel Amari Ngoné Sobel. Ce dernier a voulu s’accaparer de la propriété de Joobass, une raison conséquente pour que ce dernier aussi s’envole avec sa richesse. Des escales consécutives marquèrent sa longue marche vers une terre plus prometteuse. Cinq hypothèses sur le terme « Joobass » sont établies par Daouda Thiao dans sa thèse (2001). L’une traduit étymologiquement en sérère sine Juux Waas, autrement dit « vise et lâche ». Comme avec Joobass, cette conception témoigne de la résistance de la population à ne pas céder devant l’ennemi. Les quatre autres tournent autour de la migration forcée. Daouda Thiao estime enfin que le Joobass est une terre de réfugiés anti esclavagistes qui ne se retrouvaient pas dans les pratiques monarchiques. Ces monarchies (Baol, Sine, Saloum, Fouta…), particulièrement le Baol, sont les points de départ des migrants qui ont fondé la province du Joobass. La richesse naturelle (les cours d’eau, les terres fertiles, la biodiversité végétale…) a marqué le choix d’occupation historique de l’espace et constitué la raison de l’affluence rapide des populations dans cette terre. L’écriture du mot varie conséquemment : Joobass, Djobass, Diobass…Aujourd’hui, la forme d’écriture « Diobass » semble être la plus couramment utilisée. C’est pourquoi il nous est convenu d’utiliser ce dernier le plus.
poids démographique
La commune de Notto est de 41 936 habitants (RGPH, 2013). En ce terme de poids démographique, elle représente :
– 0,0031% de la population du Sénégal
– 2,34% de la population de la région de Thiès
– 4,57% de la population rurale de la région de Thiès
– 6,28% du département de Thiès.
Dans ce même point de vue démographique, la commune de Notto occupe la 56e place des communes du Sénégal (sur 552) et la 23e place de ses communes rurales. Cette caractéristique du peuplement montre que Notto est une grande commune et cela laisse penser à un brassage ethnique et culturel considérable.
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Table des matières
Introduction générale
Problématique
Méthodologie
PREMIERE PARTIE : Présentation générale de la zone d’étude
Chapitre I : Cadre physique
Chapitre II : Cadre humain
DEUXIEME PARTIE : Les ressources en eau
Chapitre I : Le potentiel hydrique
Chapitre II : L’offre et la demande en eau
Chapitre III : L’accès à l’eau
TROISIEME PARTIE : La gestion de l’eau
Chapitre I : Le cadre institutionnel de l’eau
Chapitre II : les facteurs d’appauvrissement des ressources en eau
Chapitre III : la gestion des infrastructures hydrauliques
Conclusion
Bibliographie
Annexes