Géographie physique du district de Manjakandriana

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Géographie physique du district de Manjakandriana

Manjakandriana se trouve à la limite orientale des Hautes Terres centrales, ce district est singularisé par son milieu physique où s‟alternent une saison de pluie humide et chaude de décembre à mars et une saison sèche et froide de juin à septembre. Dans son ensemble, c‟est une région montagneuse et rocheuse, il présente un relief très accidenté formé par des dômes arrondis, de crêtes granitiques ainsi que des moutonnements de collines séparés par des failles. L‟altitude de cette région oscille de 800m à 1 875m et ayant comme point culminant la montagne d‟Angavokely (1 875m). La région possède un climat chaud et tempéré. L‟hiver est caractérisé par de petites pluies fréquentes mais moins importantes qu‟en été. Koppen (1900) et Geiger (1961) ont classé ce climat de type Cwb c‟est-à-dire un climat océanique. La région repose en majeure partie sur du granite migmatitique (Source : www.wikipedia.org.wiki).

Pluviométrie et température

Au mois de janvier et février, la température moyenne est de 19,8°C. Janvier est le mois le plus chaud, juillet le plus froid avec une température moyenne de 13°C. La température peut s‟élever à plus de 25°C de janvier à mars, puis elle diminue lentement jusqu‟au mois de mai (Annexe 2).
La région de Manjakandriana est située dans la zone climatique des hauts-plateaux caractérisée par une précipitation moyenne annuelle comprise entre 1500 et 2000mm (Faramalala et Rajeriarison, 1999). Cette précipitation est 1433mm de pluies par an, dont 21mm pour le mois de septembre, le plus sec de l’année. Le mois de janvier, avec une précipitation moyenne de 306mm correspond au mois le plus humide.
La courbe montre sur un même graphique en fonction des mois de l‟année, les courbes des pluviosités moyennes mensuelles (P) et des températures moyennes mensuelles (T) (Figure 1) (Source : www.climate-data.org). Le principe est basé sur P = 2T, où les mois avec des précipitations inférieures à deux fois la température, sont considérés comme étant des mois écosecs.

Vent et réseau hydrographique

La région est exposée à un vent humide dû à l‟effet de foehn qui contribue à l‟existence des microclimats.
Les lacs sont permanents comme Mantasoa, Andranonandriana, Andranonanjakana et Ambohidesika. Le cours d‟eau d‟Antsahatsaha prend naissance dans le mont Fanongoavana. Son débit connaît une augmentation en passant par le grand rocher granitique grâce à la concentration d‟eaux provenant des petits ruisseaux avant de remplir ensuite la réserve d‟eau d‟Ambohidesika en contre-bas près du village d‟Ambohipeno.

Facteurs biotiques

Flore et végétation

Plusieurs types de formations végétales peuvent être rencontrés dans le district de Manjakandriana :
Une forêt naturelle composée d‟arbres ne dépassant pas 15m de hauteur ;
Une formation végétale saxicole qui s‟est installée sur les affleurements rocheux ;
Une forêt de reboisement d’Eucalyptus;
Du « savoka » à Erica (Ericaceae)
La forêt de Fanongoavana est un vestige de la forêt humide de l‟Est, d‟environ 3,7Ha, qui ne peut pas figurer sur la carte à cause de sa petite taille (problème d‟échelle) (Carte 2).
La région de Manjakandriana fait partie du domaine du centre, le milieu est décrit comme appartenant à la zone éco-floristique orientale de moyenne altitude de 800 à 1800m (Faramalala et Rajeriarison, 1999). Subissant l‟influence de l‟alizé sur le versant oriental de l‟île, la végétation climacique est une forêt dense humide sempervirente appartenant à la série à Tambourissa et Weinmannia de moyenne altitude (Humbert et Cours Darne, 1965). Les plantes des étages les plus élevés des montagnes présentent des caractères d‟adaptation liés aux fortes contraintes du froid, du rayonnement solaire intense, et du vent violent. Sur les massifs, les plantes à caractère crassulescent comme Kalanchoe laxiflora (Crassulaceae), Aloe capitata (Xanthorrhoeaceae), Dionycha bojeri. (Melastomataceae) sont abondantes.
La strate herbacée est peu fournie constituée par les jeunes plants de certaines essences arbustives telles que Tambourissa sp (Monimiaceae) et Phyllarthron madagascariensis (Bignoniaceae).

Sylviculture

Grâce à son milieu physique, Manjakandriana est favorable à la culture d‟Eucalyptus (Randriamanarivo, 2010). Espèce Introduite à Madagascar dans les années 1885-1890 (Ramanantsoavina, 1970), les plantations d‟Eucalyptus se sont rapidement développées dans l‟est de 1‟Imerina. Utilisé pour la première fois comme arbre d‟alignement et protection du sol contre l‟érosion, l‟Eucalyptus prend un essor depuis la mise en place de la machine à vapeur. Après la disparition de cette dernière, Manjakandriana est devenu le premier fournisseur en bois de la capitale. Actuellement, l‟exploitation de l‟Eucalyptus demeure la principale activité et source de revenu de la population ; les plantations occupent plus de 80% de la superficie totale du district (Randriamanarivo, 2014).

Faune

Les espèces citées ci-après sont des espèces rencontrées lors des visites du site de Fanongoavana ou décrites dans les ouvrages et articles scientifiques. La forêt de Fanongoavana constitue un habitat pour de nombreux animaux (Tableau 1). Les oiseaux, les abeilles et les insectes assurent la pollinisation des plantes.

Milieu humain

Manjakandriana se trouve dans la partie orientale de l‟actuelle région Analamanga. Le district de Manjakandriana est constitué par le Vakinimananara et le Vakiniadiana, une des six composantes réunies par Andrianampoinimerina sous la dénomination de « Imerina enin-toko » (Randriamanarivo, 2014). Les habitants du fokontany d‟Ambohipeno et des alentours du mont Fanongoavana sont essentiellement composés par l‟ethnie Merina.
La population est traditionnellement tournée vers l‟agriculture itinérante de subsistance, l‟exploitation forestière, la pratique d‟élevage et surtout le charbonnage de bois. Depuis une vingtaine d‟années, la revente de « toaka gasy », fabriqué sur les flancs de l‟Angavo dans le Bezanozano est devenue une activité lucrative pour de nombreuses familles.

Généralité sur Fanongoavana (Rasamuel, 1984)

Fanongoavana est, selon l‟Historien Raombana, le premier village construit en Imerina et la « résidence » du « premier souverain » qui régnait en Imerina. De nombreux récits oraux dont les plus connus sont ceux transcrits par Callet (1885) (www.madarevues.recherches.gov.mg) indiquent l‟origine de la généalogie royale Merina avec le roi Andrianamponga à Fanongoavana. Ce site représente sur les Hautes Terres, le point de chute des immigrants qui vont former la dynastie des souverains de l‟Imerina, qu‟il s‟agisse de « Zaffiramini » arabisés comme le pense Jully, de « Malais » selon Rainitovo, de « Hova » ou d‟Andriana » comme le suggère Savaronou, de Néo- Indonésiens selon Ramilison. Partant de l‟Est, lieu de débarquement, leurs itinéraires de pénétration vers l‟intérieur de l‟île, après la traversée de la zone forestière, aboutissent à Fanongoavana. Ce carrefour, seul point commun des versions divergentes des migrations évoquées auparavant, attire sans aucun doute la curiosité (Rasamuel, 1984).

Fortification et limite de Fanongoavana

Un fossé forme une ceinture de 110m de long sur les versants Nord et Est plus accessibles de la colline. Le fossé étroit (1m) et peu profond (50cm) situé à mi-pente, s‟apparente plus à une limite qu‟à un élément de défense. Il a un profil en U, avec un fond aplati, probablement remblayé par les dépôts successifs apportés par les eaux de ruissellement. Un puissant rempart, de direction générale Nord-Sud et fait d‟un appareillage de pierres sèches simplement entassé, délimite la plateforme sommitale, sur les mêmes façades, sa longueur totale atteint 102,5m, sa largeur variant de 3 à 3,5m. La hauteur est de 1m, par rapport au niveau de sol à l‟intérieur de l‟enceinte, à 3m par rapport à l‟extérieur.

Site sommital

La partie sommitale qui a été habitée a une forme d‟ensemble grossièrement triangulaire, avec la base au Nord et le sommet au Sud. Elle a été manifestement nivelée, car la topographie est peu naturelle. C‟est dans cette partie que se trouve le tombeau d‟Andrianamponga qui, par la suite, est devenu un célèbre lieu de culte traditionnel. Ce tombeau comporte un élément principal rectangulaire surmontant la chambre funéraire, et une enceinte de mur de pierres de la même forme qui l‟entoure et laissant une petite cour à l‟intérieur. Une réhabilitation récente utilisant du mortier a visiblement modifié l‟aspect extérieur de ce tombeau (Photo 1).

Notions de tanàna et de vohitra

Tanàna
Le tanàna correspond uniquement au sommet de la colline, secteur où sont construites les habitations, et délimité par un manda (muraille de pierres) et un hadivory (petit fossé intérieur) formant le fefy (impasse) et le faritra (limite matérialisée)
Vohitra
Il désigne le village, au sens large, incluant les éventuelles terrasses de culture et les versants de la colline. Il représente, dans une certaine mesure, l‟ensemble des collines.

Approches méthodologiques

Cette partie décrit les méthodes choisies pour répondre aux problématiques de recherche posées qui est la conservation du site du mont Fanongoavana. L‟une des approches possibles est la mise en place d‟un zonage qui délimiterait les zones de conservation afin d‟élaborer un plan de gestion accepté par les communautés riveraines. Une prospection de la zone d‟étude a été faite pour dresser un aperçu global sur la biodiversité du site et d‟apprécier ses particularités et son degré d‟endémisme. Un inventaire de la flore et une analyse structurale de la végétation ont été ensuite effectués afin de réunir les éléments essentiels à l‟établissement d‟un zonage du site. Ces différentes étapes et actions sont synthétisées dans le tableau suivant (Tableau 2).

Prospection préliminaire sur terrain

Des études préliminaires portant sur l‟histoire, la géographie du site de Fanongoavana, assorties d‟une visite de terrain ont été faite. Ces travaux ont permis d‟obtenir des informations sur le milieu d’étude, faciliter le choix des méthodes les plus appropriées pour la caractérisation du site, et éclairer les démarches pour l‟élaboration d‟un plan de zonage simplifié.

Enquêtes socioculturelles

Des collectes d‟informations relatives à l‟utilisation des ressources naturelles et des récits historiques transmis concernant le site de Fanongoavana ont été réalisées à partir de séries d‟entretiens avec les communautés locales.

Consultation des autorités traditionnelles

Avant le début des travaux d‟inventaire, une visite de courtoisie auprès du chef du Fokontany d‟Ambohipeno a été effectuée, dont les délimitations comprennent le site du mont Fanongoavana. L‟objectif de cette visite est d‟expliquer la finalité de l‟étude, en particulier celle de préserver la petite forêt et les sites royaux afin d‟en faire un patrimoine constitué de curiosités botaniques et historiques qui pourraient être intégrés dans les parcours touristiques autour du lac Mantasoa. Le chef du Fokontany s‟est chargé d‟informer les habitants de notre présence sur les lieux et des objectifs de l‟étude.

Entretiens avec la communauté villageoise

Les personnes rencontrées au hasard aux abords du Fokontany d‟Ambohipeno ont donné conseils, lors d‟interviews informelles, de s‟entretenir directement avec deux « mpimasy » qui font régulièrement des offrandes sur le site mais aussi avec deux autres personnes âgées. Le but de l‟entretien avec ces informateurs est de recueillir les « lovantsofina » sur Fanongoavana, sur les diverses utilisations du site par les communautés environnantes et leur avis sur le projet de sa mise en conservation. En tout, quatre entrevues semi-structurées ont été menées avec ces informateurs experts.

Inventaire de la flore et analyse structurale de la végétation

Un inventaire de la flore du site constitue un outil important pour conforter les arguments en faveur de sa conservation et permettre d‟établir un plan de gestion adapté aux spécificités du site.

Mise en place des relevés écologiques

Le choix des zones de relevés a été basé principalement sur les résultats de la prospection préliminaire, après confrontation avec les informations obtenues et superposition des cartes de végétation et de topographie. Le critère de choix des zones de relevés repose sur la présence d‟un couvert forestier qui soit représentatif de la végétation du site et qui mériterait une action de conservation. Trois zones de relevés (RI, RII et RIII) ont été élaborés sur le site de Fanongoavana (Tableau 3).

Analyse structurale de la végétation
La structure de la végétation peut être analysée horizontalement suivant la longueur et la largeur du transect, et verticalement suivant la hauteur de la formation végétale. Les méthodes d‟analyse structurale doivent respecter le critère d‟homogénéité (Gounot, 1969) de la végétation qui est rempli dans le cas de la petite forêt de Fanongoavana dans la mesure où les relevés effectués couvrent la totalité de la surface forestière.
La méthode du placeau (Braun-Blanquet, 1965) consiste à effectuer des mesures du DHp et de la hauteur pour les arbres ayant un diamètre supérieur ou égal à 10cm, dans un placeau de 50×20m soit 0,1Ha. Cette méthode permet de faire une représentation de la végétation dans le plan horizontal. Seuls les individus ayant un DHp≥10cm ont été considérés, les paramètres considérés sont les paramètres écologiques et les paramètres floristiques (Annexe 4).
La méthode du relevé linéaire (Gautier, 1994) consiste à collecter des données pour établir la structure verticale de la formation forestière. Le principe de cette méthode consiste à déplacer, tous les 1m une gaule de 7m de hauteur graduée tous les 2m, le long d‟un transect de 50m. Les espèces en contact avec la gaule sont identifiées dans la mesure du possible sur place, ou sont prélevées et montées en herbier afin de pouvoir être déterminées par la suite. Au-delà de 7 m, les valeurs de hauteurs des grands arbres ont été estimées à l‟œil, deux grands groupes de paramètres ont été étudiés, paramètres écologiques et paramètres floristiques (Annexe 5).
Analyse des données floristiques
Structure horizontale de la végétation
Les individus sont répartis par classe de diamètre dans les sites de relevés. Quatre classes de  diamètre sont proposées : [10-20[, [20-30[, [30-40[ et ≥ 40cm.
En outre, la hauteur de la végétation et la densité linéaire globale ont été déterminés. Ce dernier paramètre correspond au nombre d‟individus en contact avec le jalon gradué le long de la ligne de transect de 50m.
Ensuite, une analyse dendrométrique, correspondant à l‟étude de la distribution des individus, a été effectuée. Elle exprime le potentiel en bois de la formation étudiée et est basée sur le calcul de la surface terrière et du biovolume.
– La surface terrière est le recouvrement basal Gi représenté par la surface occupée par le tronc des arbres qui ont un diamètre supérieur à 10cm (Gounot, 1969).
Gi : surface terrière en m²/ha de chaque individu i Gi = x di 2
di : diamètre à hauteur de poitrine de chaque individu i
– Le biovolume Vi correspond à la capacité de production en bois de la végétation obtenu à partir de la formule de Dawkins (1958).
Vi : biovolume en m3/ha de chaque individu i
Vi = 0,53 ∑ GiHi 0,53 : coefficient de forme
Gi : surface terrière de chaque individu i
Hi : hauteur de fût (m)

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Table des matières

INTRODUCTION
MILIEU D‟ETUDE
I. Localisation de Fanongoavana
II. Géographie physique du district de Manjakandriana
II.1 Pluviométrie et température
II.2 Vent et réseau hydrographique
III. Facteurs biotiques
III.1 Flore et végétation
III.2 Sylviculture
III.3 Faune
III.4 Milieu humain
METHODES
I. Approches méthodologiques
II. Prospection préliminaire sur terrain
III. Enquêtes socioculturelles
III.1 Consultation des autorités traditionnelles
III.2 Entretiens avec la communauté villageoise
IV. Inventaire de la flore et analyse structurale de la végétation
IV.1 Mise en place des relevés écologiques
IV.2 Inventaire floristique
IV.3 Analyse structurale de la végétation
V. Analyse des données floristiques
V.1 Structure horizontale de la végétation
V.2 Structure verticale de la végétation
V.3 Types biologiques des végétaux
VI. Zonage d‟un site de conservation
VII. Méthode de zonage du site
VII. 1 Mise en commun et analyse des données de terrain
VII. 2 Prise des points coordonnés sur terrain
VII. 3 Détermination des points géographiques sur carte
VII. 4 Elaboration du plan de zonage et délimitation
VII. 5 Traitement des données et informations collectées
VII. 6 Elaboration de la carte des zones définies
RESULTATS
I. Histoire transmise à propos du mont Fanongoavana
II. Caractéristiques floristiques globales de la végétation
II.1 Richesse floristique globale
II.2 Caractères d‟adaptation
II.3 Caractéristiques écologiques de la végétation
III. Utilisations des ressources de Fanongoavana
IV. Délimitation des zones de conservation
IV.1 Noyau dur
IV.2 Zone écotouristique
IV.3 Zone tampon
IV.4 Zone de restauration
DISCUSSION
I. Sur la flore de Fanongoavana
II. Sur la dégradation du site de Fanongoavana
III. Sur le plan d‟aménagement du site
IV. Sur le transfert de gestion
RECOMMANDATIONS
 Limiter le reboisement par l‟Eucalyptus autour du site
 Fixer les objectifs de restauration avec la population locale
 Education et sensibilisation environnementales
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES

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