Genèse de King Konget ses liens avec son époque
L’arrivée de King Kong même aurait de multiples origines. Elles sont évidemment liées à leur époque qui était propice à l’émergence d’un tel film. Plusieurs hypothèses ont été émises, en voici quelques-unes.
Les auteurs des ouvrages et des films mentionnés dans la bibliographie, s’accordent à dire que l’une d’elles serait une statue sculptée en 1887 par Emmanuel Frémiet, Le Gorille enlevant une femme, qui fut inspirée elle-même par un fait divers remontant à 1880. Une femme fut enlevée et molestée par un grand singe au Gabon, et cet événement, publié à l’époque par le journal Le Temps éveilla un monstrueux – adjectif ô combien idoine – engouement du public.
Ce qui est corroboré par Penhouet (2014) par ces mots : « Le film de Frankenstein apparaît dans les années 30, des barnum des cirques (sic)n’exposaient-il pas les monstruosités ? ».
Le point d’orgue cinématographique de cette période fut certainement le film de Tod Browning, Freaks, sorti en 1932, qui mit en scène des acteurs difformes, s’exhibant dans un cirque qui aurait pu être celui de Barnum. La traduction de son titre pour le cinéma français fut parfaitement explicite, elle ne se contenta pas d’être littéralement « Monstres », mais fut La Monstrueuse Parade. Nous le verrons plus loin, Anthony Browne lui-même n’a pas pu résister dans son album à faire un clin d’œil à ces étranges exhibitions.
Dans un autre registre,Béatrice Barette et Isabelle Ganon émettent l’idée qu’une campagne de propagande américaine de 1917 – une affiche de la Première Guerre Mondiale montrant l’Allemagne en singe géant sanguinaire saisissant une jeune fille -aurait pu également influencer Cooper et Schoedsack,anciens combattants fortement imprégnés par la propagande d’alors. Dans leurs Pistes d’exploitation avec les élèves sur King Kong elles écrivent en légende de la photo cidessous : « A noter que l’iconographie populaire du début du vingtième siècle a probablement influencé l’écriture du scénario comme cette affiche de propagande américaine datant de 1917 à laquelle Merian C. Cooper a forcément été sensible puisqu’il a combattu durant ce conflit. »
Intertextualité avec la Belle et la Bête
Comme nous l’avons évoqué en page 14, ne perdons pas de vue les allusions fortes à une autre œuvre littéraire, La Belle et la Bêtequi est parue pour la première fois en France en 1740 sous la plume de Madame de Villeneuve qui est probablement une adaptation du conte d’Apulée,Amour et Psyché et qui a été encore adaptée maintes fois par la suite, notamment par Jeanne-Marie
Leprince de Beaumont sous une forme nettement abrégée
Les allusions intertextuelles à la La Belle et la Bête sont omniprésentes. Nous n’allons pas résumer ce conte mais les similitudes avec King Kongsont évidentes. Le personnage de la Bêtea l’apparence d’un monstre et vit seul dans un vaste château éloigné. King Kong demeure également à l’écart dans un endroit isolé de son île. La bête et le primate tombent tous deux amoureux d’une belle jeune fille qu’ils séquestrent. Ils ne font aucun mal à leur prisonnière initialement terrorisée et malgré leur aspect rebutant et effrayant, leurs sentiments et leurs actes sont emplis d’humanité.
La rencontre des deux protagonistes relève des mêmes effets. Attardons-nous un instant sur le son. Dans le film le hurlement du gorille est présent, couvert par le cri d’horreur et de terreur de sa proie. Dans l’adaptation de Madame de Villeneuve , le son et l’effroi sont également caractéristiques de cette première rencontre puisqu’il y est écrit :
Le monstre se fit entendre. Un bruit effroyable, causé par le poids énorme de son corps, par le cliquetis terrible de ses écailles et par des hurlements affreux annonça son arrivée. La terreur s’empara de la Belle.
Le vieillard, en embrassant sa fille, poussa des cris perçants. […] En voyant approcher la Bête, qu’elle ne put envisager sans frémir en elle-même, la Belle avança d’un pas ferme. (2014, p.30)
Il est à noter que ce n’est pas la belle qui cette fois-ci pousse des cris de terreur contrairement à Ann Darow Apparence, solitude, amour, frayeur, hurlement, sentiments et actes humains… Des caractéristiques communes aux deux histoires. Où divergent-elles ? A la fin, bien évidemment. La Belle accepte d’épouser la Bête, ce qui rompt le sortilège infligé à celle-ci, qui reprend son apparence humaine, celle d’un homme beau et jeune. Le dénouement de King Kong est autre puisque le primate meurt sous le feu d’avions lancés à sa poursuite. Et il ne reprend pas une apparence humaine. Ces similarités sont-elles une coïncidence ? Certainement pas puisque le film met un terme à l’histoire par la bouche de Denham : « C’est la Belle qui a tué la Bête ».Est-il en train de voir autre chose qui s’offre à son regard ? Préfère-t-il y voir une relecture de la Belle et la Bête? Ainsi, même si King Kongn’est pas véritablement une adaptation de La Belle et la Bête, le film s’en est fortement inspiré.
King Kong, une œuvre d’art ?
Il est important de cerner l’intérêt artistique d e l’œuvre cinématographique présentée afin de contribuer à l’éveil artistique et culturel des élèves dans les domaines de l’Histoire des Arts et des Arts Visuels.
L’aspect historique du film en tant qu’œuvre d’art est également primordial. C’est un film classé comme un chef d’œuvre dans le patrimoine cinématographique international : le film est conservé au National Film Registry, qui regroupe nombre d’œuvres sélectionnées par le National Film Preservation Board, et qui sont conservées à la Bibliothèque du Congrès aux États-Unis. Ainsi que l’écrivent Béatrice Barette et Isabelle Ganon , « Si l’on parle d’Ernest N. Schoedsack et Merian C; Cooper, on doit également citer Willis O’Brien, magicien des effets spéciaux et Marcel Delgado, sculpteur. »
Les reportages télévisés (Un film et son époque : Il était une fois… King Kong etUne fable ncinématographique ) explicitent la spécificité et les innovations des prouesses techniques réalisées à l’époque. En voici une synthèse. Date clé dans l’histoire du cinéma, il est, en effet, le premier film à utiliser tous les procédés d’effets spéciaux connus alors (90% du film), dont :
– l’animation image par image en volume (ou stop motionen anglais) ;
– les plans composites (ce qu’on appelle compositingaujourd’hui, notamment dans l’animation en images de synthèse), plans composésde plusieurs éléments hétérogènes.
– l’animatronique : construction d’une créature robotisée avec des mécanismes internes.
L’intérêt artistique se retrouve également par le traitement de la lumière puisque « King Kongs’avère comme l’équivalent cinématographique des gravures de Gustave Doré qui a inspiré les nombreuses séquences truquées » . Selon Ray Harryhausen (père de l’animation en volume, auteur des animations de Jason et les Argonautesou du Voyage fantastique de Sinbad), Doré était à l’époque « le premier directeur artistique du cinéma » . Son sens du décor fut intégré par O’brien (chef animateur à l’époque et passionné par les films de Méliès) en composant des premiers et seconds plans très sombres et des arrière-plans très clairs. Le comparaison ne s’arrête pas là, puisque cette image est devenu un symbole iconographique incontournable.
Les adaptations retenues
Choix des adaptations
L’adaptation de l’hypotexte à l’hypertexte est au cœur de cette étude. Un mythe qui est né, non pas d’une adaptation littéraire mais d’une œuvre cinématographique, et ce pour la première fois depuis que l’Homme inventa l’art qui allait bouleverser considérablement – c’est un euphémisme – sa société et lui permettre d’ouvrir des horizons plus vastes encore.
Une analyse rapide des versions cinématographiques de 1976 et 2005 a sa place dans cette étude, puisqu’elles sont des adaptations de la version de 1933 en adéquation avec leurs époques. Des extraits peuvent être montrés aux élèves qui leur permettront une première mise en réseau. Quelles sont les différences, quelles sont les similitudes ?
Mais ce sont les adaptations dans le domaine de la littérature de jeunesse qui prennent ici véritablement leur place. L’analyse de l’ouvrage d’Anthony Browne prendra tout sons sens ici puisque il est représentatif de ce que peut être un album de jeunesse : une double narration textuelle et iconographique qui permettra aux jeunes lecteurs de tous niveaux de se plonger dans l’univers de King Kong tout en s’imprégnant d’une culture qu’ils n’ont pas forcément l’occasion de côtoyer. C’est tout l’art de l’intericonicité qui est selon Poslaniec et Houyel (2005) un « Procédé qui consiste à faire reconnaître une image connue dans une image nouvelle. ».
Écrivain et dessinateur, Antony Browne – passionné de cinéma et doté d’une obsession ostensible des figures simiesques – a su habilement mettre en avant la part d’implicite de son ouvrage, non pas par un texte sibyllin, mais par des images foisonnant de détails qui permettent un deuxième niveau de lecture et de compréhension, ouvrant de nouvelles perspectives d’utilisation de son album.
Paru dix ans plus tard, l’album de Michel Piquemal fait une approche différente de celui de Browne. Le texte ne ressemble pas à une novélisation, mais a été adapté d’une autre manière. L’écrit est moins verbeux et l’ouvrage a été illustré par un « talentueux coup de patte de Christophe Blain ».
Analyse de l’album d’Anthony Browne
L’ouvrage d’Anthony Browne – sorti en 1994 , donc antérieurement au film de Peter Jackson de 2005 – est totalement inspiré du film de 1933. Il en reprend l’époque, certains personnages, le scénario, le découpage, la progression. Les liens avec le septième art sont facilement reconnaissables : plans (en plongée, contre-plongée, serrés, larges, …), les clins d’œil à l’âge d’or du cinéma sont distillés de façon implicite et explicite et nécessitent une double lecture.
La référence à un autre mythe plus proche de nous – Norman Jane Baker qui devient Maryline Monroe – dans cet album en est l’un des exemples les plus remarquables, à condition d’être détenteur d’un minimum de culture cinématographique.
Le choix d’un album en cycle 3 peut paraître délicat. Plusieurs raisons sont évoquées dans l’article écrit par Martine Guesdon, Des pistes de réflexion pour l’étude d’albums au cycle 3.L’auteure évoque quelques objections dont la suivante :« Que vont dire les parents ? car dans la tête de ces derniers, l’album est lié à la maternelle. Il y a des images et rien à lire… »Objection qui pourra être écartée lorsque les parents d’élèves se verront présenter l’ouvrage lors de la réunion parents/professeur en début d’année, où l’enseignant montrera un ouvrage au texte relativement conséquent par sa longueur et suffisamment dense pour un élève de cycle 3.
A première vue l’ouvrage d’Anthony Browne pourrait sembler dispensable. Le texte est totalement basé sur le film de 1933, sans jamais s’écarter du scénario originel et sans touche personnelle de l’auteur. En y regardant de plus près le style est soutenu, et la richesse de l’ouvrage se fait jour par une double lecture textuelle et iconographique. La « part d’implicite » mentionnée par l’auteur de l’article Des pistes de réflexion pour l’étude d’albums au cycle 3se retrouve à travers les images du livre. Les dessins sont très réalistes, nous pouvons d’ailleurs y reconnaître certains visages du grand écran, nous en ferons une liste un peu plus loin.
Le découpage de l’album suit parfaitement le film, il n’y a pas d’ellipse, tout y est présent, et le découpage de l’album correspond à celui du film. Toutes les créatures affrontées par les acteurs et
King Kong sont présentes, parfois représentées différemment.
Si nous comparons certaines images de l’album et certains photogrammes du film nous pouvons voir qu’Anthony Browne les a souvent reproduits avec réalisme mais en gardant son propre style qui est adapté à des enfants par un côté qui peut s’apparenter à l’art « naïf », en comparaison avec les dessins du Douanier Rousseau notamment.
Analyse de l’album de Michel Piquemal
Michel Piquemal est un autre écrivain incontournable de la littérature de jeunesse. Auteur français très actif et prolifique, nous pouvons lire sur son site officiel qu’il a écrit « plus de 200 ouvrages pour la jeunesse ». Sa bibliographie est donc fort longue nous pouvons y voir que King Kong ne fut pas sa seule adaptation d’un mythe à destination d’enfants, puisqu’il s’est attaqué à celle de Frankensteinet bien sûr à de nombreux contes et fables dans Philo-Fablesparu en 2003.
Le format du livre et nettement plus petit que celui d’Anthony Browne et le nombre de pages est de 45. Le texte est par conséquent réduit et s’éloigne de la novélisation proposée par l’écrivain britannique. Il est présent une page sur deux et est assez court à chaque fois. L’ouvrage est lu en quelques minutes par un adulte, et pourra par conséquent l’être devant les élèves en classe assez rapidement.
Malgré son petit format, l’ouvrage, quand on l’ouvre, est assez somptueux. Ceci est dû aux superbes dessins de Christophe Blain, auteur de bande dessinée français, qui l’illustrent. Il y a une alternance de styles de dessins; des vignettes qui pourraient être celles d’une bande-dessinée ou d’un story-board (quatre cases par page) et des crayonnés aux couleurs sombres où le mouvement est nettement mis en avant.
La double narration diverge de celle d’Anthony Browne. Les illustrations sont explicitent et accompagnent le texte sans raconter une nouvelle histoire. Elles servent à se représenter visuellement certaines scènes d’actions quand elles sont sous forme de vignettes et montrent le gigantisme de King Kong dans la plupart des autres cas (cf.pages 20, 33, 34, 36-37, 40 et 42). Elles sont destinées à renforcer le côté sombre et dramatique de l’histoire par leur noirceur et les proportions démesurées du quadrumane.
L’exemple de la page 33 nous montre le chaos provoqué par le primate furieux, le coup de crayon et la couleur dominante orangée nous font penser à ceux que pourrait être l’enfer ou au moins un gigantesque incendie. Les monstres présentés par les deux auteurs semblent entremêlés avec les éléments naturels. La représentation du dinosaure en pages 24-25 le font ressembler à une énorme vague d’un raz-de-marée qui est sur le point d’engloutir les frêles embarcations des marins.
Proposition pédagogique : un exemple de séquence pour des élèves de cycle 3
Introduction
Nous en arrivons à la dernière partie du mémoire qui laissera entrevoir les possibilités offertes par King Konget ses adaptations à son exploitation en classe.
Le film de 1933 et toutes ses références pourront être l’appui culturel d’une séquence mettant en œuvre la pédagogie de projet dans tous ses aspects.
Il sera particulièrement judicieux de le proposer dans la cadre du dispositif national « École et cinéma », qui propose le visionnage dans une salle de cinéma partenaire, de l’œuvre de Schoedsack et Cooper en VOST à destination des élèves de cycle 3. Celui-ci ayant lieu en début de cinquième période, il sera aisé de préparer les élèves une partie de l’année scolaire à cette projection qui pourra être le point d’orgue du travail collectif effectué en classe. Un tel projet sera l’occasion de travailler de façon transversale et interdisciplinaire de multiples disciplines enseignées à l’école élémentaire.
Nous en avons évoqué quelques-unes précédemment : l’histoire et l’histoire des arts, le français, les sciences, les arts visuels, L’éducation musicale. Il y a aussi les mathématiques (durées et géométrie) et les TICE qui pourront permettre aux élèves de réaliser des petits films d’animation.
J’avais prévu cette année de mettre en place la séquence que je vais vous proposer ici, surtout après avoir appris l’année dernière que King Kong serait au programme du dispositif « École et cinéma » en 2015. Je pensais à ma classe de Sauzet (CM1/CM2), pour laquelle j’avais en charge l’enseignement des Arts Visuels, discipline propice à l’étude d’un film. Mon poste en quart-temps en tant que professeur des écoles stagiaire ne m’en a malheureusement pas donné la possibilité pour les raisons suivantes notamment :
– Le quart-temps ne me permettait pas d’avoir suffisamment de disciplines en charge pour travailler sur le film dans le cadre de la pédagogie de projet ou de temps pour travailler sur des séances décrochées.
– Impossibilité de m’inscrire à « École et cinéma »du fait d’un éloignement géographique trop important et d’un budget déjà clos.
– Redondance avec un projet cinématographique en cours sur la Première Guerre mondiale avec une association nîmoise, ABC Caméra « L’école de l’image », spécialisée dans la réalisation de films, validé en cours de séquence sur le cinéma d’animation que j’avaiscommencée en septembre 2014.
Objectifs
– Mise en réseau avec des ouvrages de littérature de jeunesse analysés en partie deux.
– Intertextualité (avec La Belle et La Bête).
– Lecture spontanée d’ouvrages en relation avec le thème abordé.
– Intericonicité.
– Acculturation.
– Double narration entre le texte et les images.
A l’issue de la projection du film de 1933, un travail sur les ouvrages d’Anthony Browne et de Michel Piquemal pourra être axé sur leur double narration notamment. Une analyse complète a été faite dans la deuxième partie de ce mémoire (cf . pages …), j’en réutiliserai certains éléments seulement pour cerner les objectifs et enjeux didactiques.
Nous avons évoqué les dessins de ces album qui dissimulent des trésors d’inventivité que l’enseignant pourra faire découvrir aux élèves tout en développant une acculturation propre au monde du septième art. Il ne faudra pas perdre de vue l’intertextualité qui est présente aussi bien dans l’album d’Anthony Browne que dans le film, un autre mythe, celui de La Belle et la Bête.
Comme nous l’avons écrit dans la deuxième partie, un des intérêts pédagogiques de cette séquence sera de pouvoir mettre en relation les images du film et les illustrations des albums de Browne et Piquemal, pour analyser les mécanismes de l’adaptation sur le plan visuel et au niveau du texte. Cela permettra aux élèves en difficulté de s’approprier plus facilement l’histoire narrée ou d’y déceler les touches d’humour qu’Anthony Browne a voulu apporter à son album pour dédramatiser l’histoire tragique écrite.
L’enjeu pédagogique présent ici est également de confronter les élèves à la lecture d’un récit construit entièrement au passé et ainsi de leur faire mettre le doigt de façon tangible sur la cohérence entre le passé simple et l’imparfait. L’ouvrage d’Anthony Browne leur présentera également le présent de l’indicatif sous la forme de dialogues.
Nous pourrons donc leur proposer un dernier jet de leur rédaction en tenant compte de ces éléments essentiels de l’écriture d’un récit au passé.
Ces ouvrages seront également l’objet de la comparaison avec le film visionné en salle de cinéma et notamment de leur trame narrative : « Que reste-t-il de l’histoire originelle ? Quelque chose a-t-il été rajouté, enlevé, transformé ? ».
Ce sera l’occasion de faire découvrir aux élèves ce qu’est une adaptation (ellipses, condensation, expansion), de leur faire découvrir que King Kong fut le premier film considéré comme source d’inspiration pour des écrits, contrairement à ce qui se faisait à l’époque de sa sortie.
Concernant La Belle et la Bête il sera intéressant de se baser sur une autre proposition pédagogique de Françoise Maurin qui permettra également aux élèves d’établir des liens entre les deux mythes et les films de Jean Cocteau et de Mérian C. Cooper et Ernest Beaumont Schoedsack.
Conclusion
Nous venons de voir quelques pistes pédagogiques qui peuvent être proposées à des élèves de cycle 3 après une analyse du film King Konget de quelques-unes de ses adaptations.
Les questions posées pour l’élaboration de la problématique trouvent une réponse. Il semble ainsi pertinent de leur faire découvrir l’œuvre cinématographique en amont, puis de l’utiliser comme base pour faire des liens avec diverses disciplines au programme en aval. Elle servira à illustrer nombre d’autres séances telles que décrites dans la troisième partie de cette étude et permettra de donner aux élèves divers repères en s’appuyant régulièrement sur King Kong et ses adaptations.
Il sera sage de lire les adaptations en littérature de jeunesse après visionnage du film pour ne pas en dévoiler la fin. Mais comme certains élèves choisiront d’en lire des exemplaires quoi qu’ilen soit, de faire des recherches ou de poser des questions à leurs parents, et comme elles sont ardues à trouver, il sera certainement nécessaire d’en laisser quelques albums de Browne et de Piquemal à leur disposition pour qu’ils puissent s’en saisir.
D’un autre point de vue, comme ce sont des adaptations qui leur sont destinées, elles leur permettront d’appréhender plus facilement un film qui était adressé aux adultes. La fin connue d’un élève se répandra probablement comme une traînée de poudre dans la classe. C’est évidemment à tester en classe, nous trouvons ici une des limites de ce travail de recherche.
Nous l’avons vu les pistes sont vastes. Si on entreprend d’utiliser le mythe King Kong pour un enseignement à l’école on peut toucher à toutes les compétences du Socle Commun de Compétences et de Culture. Il faudra toutefois prendre garde à ne pas prévoir une utilisation trop longue et trop développée du sujet sous peine de lasser rapidement les élèves. Le mythe est toujours présent dans notre culture, il va falloir prendre le parti de bien sélectionner ce que l’on veut en faire sans vouloir être trop ambitieux.
Ainsi un travail d’écriture pourrait être suffisant sans vouloir en faire un film d’animation, projet qui demande énormément de ressources et de temps et qui pourrait conduire à se focaliser sur le résultat sans prendre le temps de se servir juste avec parcimonie de ce qu’offre ce film.
En tous les cas le choix de King Kong comme point de départ vers de multiples développements de compétences chez des élèves est réellement pertinent. D’autres œuvres pourraient conduire à une telle pluridisciplinarité, mais intéresseront-elles autant les élèves ?
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Table des matières
Introduction
1. Le mythe King Kong
1.1 Les adaptations
1. 2 King Kong, quel type d’adaptation ?
1.3. Genèse de King Kong et ses liens avec son époque
1.4. Intertextualité avec la Belle et la Bête
1.5. King Kong, une œuvre d’art ?
1.6. Intérêt d’une étude en classe de cycle 3 ?
1.7. Élaboration d’une problématique
2. Les adaptations retenues
2.1. Choix des adaptations
2.2. Analyse rapide des adaptations cinématographiques de 1933, 1976 et 2005
2.3. Analyse de l’album d’Anthony Browne
2.4. Analyse de l’album de Michel Piquemal
3. Proposition pédagogique : un exemple de séquence pour des élèves de cycle 3
3.1 Introduction
3.2. Raisons du choix du niveau
3.3. Objectifs de la séquence
3.4. Plan de séquence
3.5. Description du tronc principal de la séquence avec ses objectifs et enjeux didactiques
3.5.1. Séance 1 et son application en classe
3.5.1.1. Objectifs
3.5.1.2. Déroulement
3.5.1.3. Analyse de la séance 1 testée en classe
3.5.2. Autres séances : objectifs, enjeux et description
3.5.2.1. Séances 2 à 6
3.5.2.2. Application en classe des séances 5 et 6
3.5.2.3. Séance finale et quelques extensions
3.6. Transversalité, séances décrochées
3.6.1. Le français
3.6.1.1. Rédaction
3.6.1.2. Lecture et littérature
3.6.2. Histoire
3.6.3. Histoire des arts
3.6.4. Autres disciplines
Conclusion
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