GENERALITES SUR TOXOPLASMA GONDII
Agent pathogรจne
Toxoplasma gondii, est un protozoaire ร dรฉveloppement intracellulaire obligatoire appartenant au Phylum des Apicomplexa, dans lโordre des Coccidies Il est responsable de la toxoplasmose qui est une anthropozoonose cosmopolite. T.gondii est capable de parasiter toutes les cellules nuclรฉรฉs de lโorganisme, et se prรฉsente sous 3 diffรฉrentes formes infestantes (1โ3).
Forme de dissรฉmination
Le sporozoรฏte, contenu dans lโoocyste qui est la forme de rรฉsistance dans le milieu extรฉrieur infectant lโhรดte intermรฉdiaire .
Forme trophozoรฏte
Le tachyzoรฏte, forme de multiplication rapide lors des phases actives de lโinfection, capable de pรฉnรฉtrer tout type cellulaire : placenta, barriรจre hรฉmato-encรฉphalique (BHE).
Forme latente
Le bradyzoรฏte, au sein de kystes persistant ร lโรฉtat latent durant toute la vie de lโhรดte (prรฉfรฉrentiellement dans les neurones, astrocytes, les cellules musculaires et rรฉtiniennes)(1,5,6).
Cycle รฉvolutif
Le cycle parasitaire comporte un cycle sexuรฉ chez les hรดtes dรฉfinitifs (chats et autres fรฉlidรฉs) et une multiplication asexuรฉe chez les hรดtes intermรฉdiaires (lโHomme, et autres animaux ร sang chaud : oiseaux ou mammifรจres).
Cycle complet sexuรฉ
Les fรฉlidรฉs s’infectent par ingestion des hรดtes intermรฉdiaires infectรฉs qui hรฉbergent des kystes dans leurs tissus. Les bradyzoรฏtes libรฉrรฉs des kystes dans le tube digestif du chat pรฉnรจtrent dans les cellules รฉpithรฉliales intestinales. Aprรจs une phase de multiplication asexuรฉe par schizogonie, certains parasites peuvent se transformer dans les cellules รฉpithรฉliales en gamรฉtocytes, puis en gamรจtes soit mรขles soit femelles (phase de gamรฉtogonie). L’union d’un gamรจte mรขle et d’un gamรจte femelle aboutit ร la formation d’un oocyste non sporulรฉ qui est รฉmis dans les fรจces du chat. En quelques jours, dans le milieu extรฉrieur, se produit une sporulation au sein de l’oocyste qui donne naissance aux sporozoรฏtes contenus dans des oocystes matures ou sporulรฉs. Ces oocystes sporulรฉs qui souillent le sol, les vรฉgรฉtaux et l’eau sont ร l’origine de la contamination des hรดtes intermรฉdiaires. Aprรจs ingestion des oocystes par l’hรดte intermรฉdiaire, les sporozoรฏtes libรฉrรฉs des oocystes envahissent les cellules intestinales et se transforment en tachyzoรฏtes. Les tachyzoรฏtes se multiplient dans n’importe quelle cellule nuclรฉรฉe et se dissรฉminent dans l’organisme. Aprรจs quelques jours d’รฉvolution, les tachyzoรฏtes ralentissent leur multiplication et se transforment en bradyzoรฏtes au sein de structures kystiques intratissulaires. Les kystes prรฉdominent dans les muscles et le systรจme nerveux des animaux infectรฉs. Ils sont ร l’origine de l’infection des fรฉlidรฉs par carnivorisme.(3,5,6)
Cycle incomplet asexuรฉ
La particularitรฉ du toxoplasme est la possibilitรฉ de transmission du parasite entre hรดtes intermรฉdiaires : les bradyzoรฏtes contenus dans les kystes sont รฉgalement infectants pour d’autres hรดtes intermรฉdiaires. Le toxoplasme pourra donc se propager par carnivorisme, entre hรดtes intermรฉdiaires, dans un cycle totalement asexuรฉ ne faisant pas intervenir l’hรดte dรฉfinitif (3,5,6).
Mode de contamination chez lโHomme
LโHomme se contamine par ingestion de kystes tissulaires prรฉsents dans la viande infectรฉe crue ou insuffisamment cuite (reprรฉsentant la majoritรฉ des cas), ou en ingรฉrant des oocystes prรฉsents sur des vรฉgรฉtaux ou dans de lโeau contaminรฉs. (3,5,6) Outre la contamination par ingestion dโaliments ou dโeau contaminรฉs, il existe dโautres voies de contamination moins frรฉquentes chez lโHomme mais cliniquement redoutables faisant lโobjet dโune attention particuliรจre : la transmission verticale mรจre-enfant au cours de la grossesse et la transmission par transplantation dโorgane provenant dโune personne infectรฉe (transmission de kystes dโun donneur sรฉropositif pour la toxoplasmose vers un receveur nรฉgatif avant la greffe(7,8). La transfusion sanguine dโun donneur en phase parasitรฉmique dโune toxoplasmose (contamination directe par les tachyzoรฏtes) est รฉgalement une source potentielle de contamination, mais trรจs peu de cas sont dรฉcrits.
POUVOIR PATHOGENE ET POPULATIONS A RISQUES
Pouvoir pathogรจne de Toxoplasma gondii
La toxoplasmose est lโinfection parasitaire la plus rรฉpandue dans le monde et aucun signe clinique nโest observรฉ dans 80% des cas(10). Lors de la primo-infection par le toxoplasme, les cellules de lโimmunitรฉ innรฉe, monocytes/macrophages, polynuclรฉaires neutrophiles et cellules Natural Killers, sont les premiรจres ร intervenir au niveau du site de pรฉnรฉtration du parasite et secrรจtent des cytokines participant au recrutement des cellules de lโimmunitรฉ adaptative. Lโimmunitรฉ adaptative humorale permet de limiter la dissรฉmination du parasite dans lโorganisme en assurant une lyse du parasite extracellulaire, suivie par lโimmunitรฉ cellulaire mรฉdiรฉe par les lymphocytes T CD4(Th1) et CD8+. Dans certains organes peu accessibles aux cellules du systรจme immunitaire, tels que les muscles cardiaques et squelettiques, le cerveau et la rรฉtine, le parasite persiste sous la forme de bradyzoรฏtes contenus dans des kystes pour le reste de la vie. Une immunodรฉpression quโelle que soit sa cause (dโorigine pathogรจne, oncogรจne ou iatrogรจne) peut entraรฎner une rรฉactivation, pouvant se traduire par une atteinte symptomatique dโun organe [(ลil, poumon, systรจme nerveux central (SNC)] ou par une toxoplasmose dissรฉminรฉe avec un taux รฉlevรฉ de mortalitรฉ en lโabsence de traitement spรฉcifique(1,3,5,6,11).Toutefois une rรฉactivation clinique est possible chez un immunocompรฉtent cela conduisant le plus souvent ร des choriorรฉtinites (12).
Il existe 3 gรฉnotypes connus de T.gondii ร travers le monde, le gรฉnotype 2 reprรฉsente la majoritรฉ des cas recensรฉs en France (80% des cas) le plus souvent associรฉs ร des toxoplasmoses asymptomatiques ou infracliniques, tandis que les souches atypiques ou les souches dites recombinantes sont ร lโorigine dโatteintes sรฉvรจres chez des patients immunocompรฉtents.(3,14). Cโest le cas des souches celles isolรฉes en lien avec un cycle sauvage du toxoplasme en Amazonie, chez ces patients immunocompรฉtents, des formes graves avec dรฉtresse respiratoire aiguรซ, voire des formes mortelles ont รฉtรฉ dรฉcrites notamment en Guyane Franรงaise(15). Quelques rares cas avec formes graves ont aussi รฉtรฉ dรฉcrites en France mรฉtropolitaine, les souches ร lโorigine de ces cas sรฉvรจres sont gรฉnรฉtiquement diffรฉrentes de celles circulant habituellement. Voyages, transport dโaliments contribuent ร la dissรฉmination de ces souches hautement pathogรจnes. Un moyen dโรฉvaluer cette diversitรฉ des souches responsables des toxoplasmoses symptomatiques pourrait venir du sรฉrotypage que le CNR tente de dรฉvelopper depuis 2017.
Populations ร risqueย
La femme enceinte non immunisรฉe
Une partie de la population particuliรจrement ร risque vis-ร -vis de lโinfection toxoplasmique concerne les femmes enceintes : la prรฉoccupation รฉtant le risque de transmission au fลtus. La mรจre immunocompรฉtente est le plus souvent asymptomatique lors de la primo-infection, mais la capacitรฉ du toxoplasme ร franchir les barriรจres biologiques, et notamment le placenta, entraรฎne un risque de contamination fลtale et plus particuliรจrement lors de la phase initiale de parasitรฉmie qui suit gรฉnรฉralement une primo-infection toxoplasmique et dont la durรฉe est mal connue ร ce jour. Chez le fลtus et/ou le nouveau-nรฉ (=NN), lโinfection toxoplasmique est favorisรฉe par lโimmaturitรฉ du systรจme immunitaire. Lโabsence de complรฉment (empรชchant la lyse du parasite) et des lymphocytes T avec une capacitรฉ limitรฉe de reconnaissance des antigรจnes, sont ร lโorigine dโun รฉtat de tolรฉrance vis ร vis de lโantigรจne toxoplasmique. Ce phรฉnomรจne de tolรฉrance expliquerait les rรฉactivations chez le sujet atteint de toxoplasmose congรฉnitale ร lโorigine des รฉpisodes de rรฉtinochoroรฏdite observรฉes durant le suivi post-natal(16). La toxoplasmose congรฉnitale (TC) est dรฉfinie comme la contamination in utรฉro du fลtus par Toxoplasma gondii. L’infection congรฉnitale entraรฎne une maladie rรฉcurrente (persistance ร vie des kystes) chez les enfants infectรฉs pouvant se prรฉsenter sous diffรฉrents tableaux cliniques comprenant des atteintes asymptomatiques, modรฉrรฉes (choriorรฉtinite) et sรฉvรจres (mort in utero)(17,18).
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Table des matiรจres
INTRODUCTION
1 GENERALITES SUR TOXOPLASMA GONDII
1.1 AGENT PATHOGENE
1.1.1 Forme de dissรฉmination
1.1.2 Forme trophozoรฏte
1.1.3 Forme latente
1.2 CYCLE EVOLUTIF
1.2.1 – Cycle complet sexuรฉ
1.2.2 – Cycle incomplet asexuรฉ
1.2.3 Mode de contamination chez lโHomme
2 POUVOIR PATHOGENE ET POPULATIONS A RISQUES
2.1 POUVOIR PATHOGENE DE TOXOPLASMA GONDII
2.2 POPULATIONS A RISQUE
2.2.1 La femme enceinte non immunisรฉe
2.3 SUJETS IMMUNODEPRIMES
2.3.1 Les situations ร risques
2.3.2 Prรฉsentation clinique chez lโimmunodรฉprimรฉ
2.4 EPIDEMIOLOGIE
2.4.1 Sujet immunocompรฉtent
2.4.2 Sujet Immunodรฉprimรฉ
2.4.3 Toxoplasmose Congรฉnitale
3 OUTILS DIAGNOSTICS DE LA TOXOPLASMOSE
3.1 TESTS SEROLOGIQUES
3.1.1 ISAGA (Immunosorbent Agglutination Assay) ou PLATELIA
3.2 BIOLOGIE MOLECULAIRE
4 STRATEGIES DE DEPISTAGE DES POPULATIONS A RISQUES
4.1 DIAGNOSTIC DE LA TOXOPLASMOSE CHEZ LโIMMUNOCOMPETENT
4.2 4.2 DIAGNOSTIC DE LA TOXOPLASMOSE CHEZ LA FEMME ENCEINTE NON IMMUNISEE
4.2.1 Dรฉpistage initial
4.2.2 Datation de lโinfection
4.2.3 Diagnostic prรฉnatal (DPN)
4.2.4 Diagnostic post-natal
4.3 DIAGNOSTIC DE LA TOXOPLASMOSE CHEZ LโIMMUNODEPRIME
4.3.1 Diagnostic chez le patient VIH
4.3.2 Diagnostic chez le patient transplantรฉ dโorgane
4.4 PLACE DES IGA DANS LA DEMARCHE DIAGNOSTIQUE DโUNE INFECTION A TOXOPLASMA GONDII
MATERIEL ET METHODES
5 OBJECTIFS DE LโETUDE
6 DESCRIPTION DES GROUPES
6.1 GROUPE SEROCONVERSION CHEZ LA FEMME ENCEINTE IMMUNOCOMPETENTE
6.2 GROUPE TOXOPLASMOSE CONGENITALE : GROUPE TC
6.3 GROUPE REACTIVATION
7 METHODES
7.1 GROUPE SEROCONVERSION CHEZ LA FEMME ENCEINTE IMMUNOCOMPETENTE
7.2 GROUPE TOXOPLASMOSE CONGENITALE (TC)
7.3 GROUPE REACTIVATION
7.4 METHODES DE DOSAGES UTILISEES
RESULTATS
CONCLUSION