GENERALITES SUR R.MICRDPLUS
Importance économique et vétérinaire
L’importance de la tique R. microplus est également économique et environnementale. En effet, l’utilisation des pesticides contre ces tiques peut non seulement altérer la qualité de la viande, et du lait mais aussi polluer l’environnement. Elle occasionne une perte annuelle mondiale d’environ 1,2 milliard de dollars par an (Luis et al., 2012). R. microplus provoque une diminution de la productivité des animaux en lait et en viande et cause des dommages aux cuirs et peaux qui ne peuvent plus être commercialisés (Walker et al., 2003). L’importance vétérinaire plus évidente de R. microplus est qu’elle est vectrice d’un certain nombre de maladies telles que la babésiose causée par les parasites protozoaires, B. bovis et B. bigemina et l’anaplasmose bovine causée par Anaplasma marginale et Anaplasma centrale (Jonsson et al., 2008). Dans des conditions expérimentales, cette tique peut transmettre B. equi qui est responsable de la babésiose équine.
Identification
R. microplus est un membre de la famille des Ixoxidae (tiques dures). Cette tique qui était autre fois connue sous le nom de Boophilus microplus a été récemment classée comme étant un sous-genre du genre Rhipicephalus (Horak et al., 2002b). Les tiques dures ont un bouclier dorsale (scutum), une pièce buccale (capitulum) placée en avant quand elles sont vues de dessus. Les adultes de R. microplus ont un capitulum court et droit; leurs pattes sont de couleur crème pâle avec un large espace entre la première paire de patte et les pièces buccales (constituant l’hypostome ou rostre) ; le corps et le scutum sont de forme ovale et plus large à l’avant. Les nymphes ont un scutum orange-brun avec un corps de forme ovale plus large à l’avant; la couleur du corps varie du marron au gris avec du blanc à l’avant des deux côtés. Les larves ont un capitulum court et droit avec un corps brun, elles ont six pattes au lieu de huit pour les stases avancées (Lempereur et al., 2010).
Répartition géographique mondiale de R. microplus
R. microplus est considérée comme la tique tropicale ayant la plus vaste répartition (Barre et Uilenberg, 2010). Elle est présente dans les zones tropicales et subtropicales, notamment en Asie, Afrique, Amérique centrale et du Sud, Sud de l’Europe, et une partie de l’Australie (CFSH, 2008).
Auparavant inexistante en Afrique de l’Ouest, la présence de R. microplus a été démontrée pour la première fois en Côte d’Ivoire à la suite de d’importation de bovins de race Girolando du Brésil (Madder et al., 2007). Une autre étude dans la même région a mis en évidence son caractère invasif (Madder et al., 2011). La même année, la présence de la tique a été révélée au Bénin grâce à un échantillonnage effectué sur le site d’implantation des bovins importés et sur des sites proches. La tique fut récemment découverte au Burkina Faso, au Mali et au Togo (Adakal et al., 2013a).
Biologie de R. microplus
Alimentation
Les tiques sont des parasites hématophages à tous les stades de leur cycle de vie (Chartier et al., 2000). L’hypostome de la tique R.microplus pénètre au travers de la peau de l’hôte grâce non seulement à une action mécanique, mais aussi à l’action de sécrétions salivaires qui entrainent une lyse des tissus. Cette brèche dans la peau de l’animal hôte peut s’accompagner de surinfection bactérienne ou constituer des voies d’entrée pour d’autres parasites externes comme les myiases (Walker et al., 2003). La fixation de la tique se traduit aussi par une réaction inflammatoire locale, qui est variable en fonction des hôtes (notamment entre les races des bovins) mais peut se traduire par des sérieuses lésions lors de fortes infestations. Une fois fixée, la tique se gorge lors d’un repas sanguin au cours duquel le sang aspiré est concentré; les stases qui se gorgent considérablement ingèrent en fait une quantité de sang d’environ 3 à 10 fois supérieure à leur volume de départ; ce phénomène constitue l’un des facteurs responsables des pertes économiques directes (Morel, 1981). Lors d’infestations massives, les retards de croissance peuvent être importants chez les animaux infestés.
Reproduction
Comme la plus part des tiques dures, l’accouplement de R. microplus a lieu sur l’hôte. Les tiques mâles demeurent sur l’hôte et s’accouplent avec plusieurs tiques femelles pendant leur alimentation. Ils transfèrent un sac de sperme (spermathèque) à la femelle. Après l’engorgement, les tiques femelles se détachent avec suffisamment de spermatozoïdes pour féconder les œufs qui seront pondus dans la nature (Walker et al., 2003) .
Cycle de vie de R. microplus
R. microplus est une tique monotrope, toutes les étapes de son développement se passent sur le même animal . Elle a un cycle de vie assez court pouvant être accompli en 3 à 4 semaines (Walker et al., 2003). Les œufs sont éclos dans l’environnement et donnent des larves qui rampent jusqu’au sommet des herbes ou d’autres plantes, attendant le passage d’un hôte pour se fixer. Ils peuvent être aussi soufflés par le vent (Estrada-Pena et al., 2006). En été, R. microplus peut survivre 3 à 4 mois sans se nourrir. A des températures plus fraîches, elle peut vivre sans nourriture pour un maximum de six mois. Les larves qui ne trouvent pas d’hôtes finissent par mourir de faim. Les larves qui arrivent à trouver des hôtes se fixent habituellement sur les parties les plus fines de la peau, à l’intérieur des cuisses, les flancs, et les membres antérieurs. Elles peuvent également se fixer sur l’abdomen et la poitrine.
Après alimentation, les larves muent pour donner des nymphes, et à leur tour, les nymphes muent pour donner des adultes. Les mâles atteignent la maturité sexuelle et s’accouplent avec les femelles en alimentation. Les femelles adultes nourries et accouplées se détachent de l’hôte et vont déposer un tas d’œufs dans l’environnement avant de mourir. Généralement les œufs sont déposés dans des crevasses ou sous des pierres (Walker et al., 2003).
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Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE: REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE 1. GENERALITES SUR R.MICROPLUS
1. Importance économique et vétérinaire
II. Systématique
III. Identification
IV. Répartition géographique mondiale de R. microplus
VI. Biologie de R. microplus
VI.l. Alimentation
VI.2. Reproduction
V1.3. Cycle de vie de R. microplus
VI.4. Rôle pathogène de R. microplus
CHAPITRE II : Maladies transmises par R. microplus : anaplasmoses et babésioses bovines
1. Les babésioses
l.l.Généralités
1.2. Importance
1.3. Epidémiologie de la babésiose bovine
1.3.1. Distribution géographique
1.3.2. Mode de transmission
1.3.3. Facteurs de réceptivité de l’hôte
1.3.4. Symptômes
1.3.5. Lésion des babésioses
1.3.5.1. Lésions macroscopiques
1.3.5.2. Lésions microscopiques dans les babésioses bovines
1.3.6. Diagnostic des babésioses bovines
1.3.6.1. Identification de l’agent pathogène: la méthode parasitologique
1.3.6.2. Diagnostic sérologique
1.3.6.3. Diagnostic moléculaire: réaction de polymérase en chaîne (PCR)
1.3.7. Lutte et prophylaxie
II. ANAPLASMOSE BOVINE
Il.1. Définition et importance
Il.2. Epidémiologie
11.2.1. Principales espèces parasites des bovins et distribution géographique
11.2.2. Modes de transmission et facteurs de réceptivité
Il.2.3. Signes cliniques
Il.2.4. Lésions des anaplasmoses
Il.2.5. Diagnostic
Il.2.5.1. Diagnostic parasitologique
Il.2.5.2. Diagnostic sérologique
11.2.5.3. Diagnostic moléculaire (Réaction de Polymérase en Chaine)
11.2.3. Traitement et prophylaxie
DEUXIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE 1: MILIEU D’ETUDE, MATERIEL ET METHODES
1. Milieu d’étude
II. Matériel
Il.1. Matériel biologique
11.2. Matériel de laboratoire
III. Méthodes
111.1. Etudes antérieures
111.2. Extraction d’ADN
111.3. Réalisation des PCR
111.3.1. PCR semi-nichée
111.3.2. Détection d’A. marginale: la PCR-RFLP
111.3.3. Détection de B. bovis et B. bigemina
111.3.5. Analyse des données
CHAPITRE 2 : RESULTATS ET DISCUSSION
1. RESULTATS
1.1. Amplification du gène Msp5 et détection d’A. marginale
1.2. Amplification du gène Msp4 par RFLP
1.3. Prévalence
1.3.1. Prévalence des anaplasmoses
1.3.2. Prévalence de la babésiose à B. bigemina
1.3.3.Prévalence de la babésiose à B. bovis
1.4. Densité d’incidence
1.4.1. Densité d’incidence d’anaplasmose bovine causée par A. marginale
1.4.2. Densité d’incidence de la babésiose bovine à B. bigemina
1.4.3. Densité d’incidence de la babésiose bovine à B. bovis
1.5. Concordance entre les différentes méthodes de diagnostic
II. DISCUSSION
CONCLUSION GENERALE
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXE PHOTOGRAPHIQlTE
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