Généralités sur Pothos scandens

Depuis la découverte des microorganismes, de nombreuses substances et molécules à usage courant résultent de leurs exploitations et de leurs utilisations. L’étude des activités des microorganismes présente, en effet, un des plus intéressants développements des connaissances scientifiques et technologiques humaines [54]. Les mécanismes de résistance aux antibiotiques et la difficulté à trouver des molécules efficaces contre certaines maladies ont suscité un besoin urgent de développer perpétuellement de nouvelles molécules avec de nouveaux et larges spectres d’action. Les endophytes sont des microorganismes qui colonisent les tissus internes des plantes sans causer d’effets négatifs immédiats et apparents pour la plante hôte [5]. Ils ont été découverts récemment et ils sont relativement des sources potentielles de nouveaux produits naturels utiles en médecine, en agriculture et en industrie. L’étude portant sur les endophytes présente de multiples intérêts : elle mène à la connaissance de leurs interactions avec leur hôte et à la découverte de nouveaux taxa. Il est estimé que 100.000 espèces de champignons sur 1.000.000 seulement ont été décrites de nos jours [26]. Elle induit également un impact économique très important, car les molécules qui en sont nées peuvent valoir plusieurs millions de dollars, c’est le cas du « Paclitaxel », un agent anticancéreux isolé d’un endophyte du bois de l’if, Taxus. [59]. Les recherches qui ont été entreprises sur les endophytes, notamment sur les champignons, ont été fructueuses. Elles ont abouti à la découverte de molécules bioactives telles que des molécules antimicrobiennes, antivirales, anticancéreuses, antioxydantes et antidiabétiques.

GENERALITES SUR Pothos scandens

Systématique

Règne : VEGETAL
Sous-règne : TRACHEOBIONTA
Division : MAGNOLIOPHYTA
Classe : LILIOPSIDA
Sous-classe : ARECIDAE
Ordre : ALISMATALES
Famille : ARACEAE
Sous-famille : POTHOIDEAE
Genre : Pothos
Espèce : scandens
Noms vernaculaires : tampina, ravitampina, ravintampana, ramatsara, vahimitampina, vahimitapina, tsirimasoandro, ranovao, tsirimasoandro, vahitampy, ramiretampina .

Description botanique 

❖ Appareil végétatif :
Pothos scandens est une liane avec des feuilles vertes foncées, vernissées, disposées de part et d’autres de la tige. La racine de Pothos scandens peut atteindre jusqu’à plusieurs mètres de long. Ses tiges sont entre 1 à 2 cm d’épaisseur, avec des entrenœuds longs de 1,5 à 2 cm de longueur. Les feuilles de Pothos scandens sont distiques, lancéolées et elliptiques. Elles possèdent des pétioles élargis en ailes de 0,5 à 7 cm x 0,2 à 2 cm, qui sont un peu cunéiformes vers la base, arrondies vers le haut. Le limbe est de 7,5 à 30 cm2 de surface ; sa face supérieure est verte foncée et sa face inférieure, un peu plus claire. Les nervures médianes sont épaisses dont une à trois paires de nervures latérales primaires presque parallèles et des nervures secondaires et tertiaires plus ou moins réticulées (Figure 2).

❖ L’appareil reproducteur :
Pothos scandens a des fleurs épaisses. Le pédoncule est courbé et peut faire un angle de 180°, sa couleur varie de rougeâtre à pourpre vif. Les spathes sont largement elliptiques. Leur couleur est pourpre avec une pointe verte à l’extérieur et jaune clair à l’insertion du spadice. Les spadices sont jaunes vifs, de 4 à 8 mm de diamètre. Les fleurs sont hermaphrodites avec six tépales infléchis vers le haut, six étamines opposipétales qui sont rangées sur deux cercles. Ces étamines ont des filets aplatis et courts de 0,4 mm. Les ovaires sont hexagonaux, et peuvent être aplatis vers le haut. Ils ont un stigmate sessile formant une petite pointe. Ces ovaires ont trois loges avec chacune une ovule anatrope. Les fruits sont de couleur orange à rouge et sous forme de baies ellipsoïdes à obovoïdes de 10 à 15 mm x 5 à 8 mm. Ils ont une à trois graines qui sont ellipsoïdes de 12 mm x 6 mm (Figure 2). Le nombre de chromosomes de cette plante est de 2n = 24.

Selon Bogner (1975), Pothos scandens a une très grande variabilité, sur la forme des feuilles et du spadice.

Ecologie et répartitions géographiques 

Pothos scandens est une plante sciaphile, grimpant sur les arbres et les rochers. Elle se rencontre dans la forêt, surtout dans les zones humides. L’altitude varie de 0 à 2100 mètres. Cette plante est en fleurs et en fruits toute l’année. Pothos scandens est une plante originaire d’Asie, mais elle est également rencontrée en Afrique.

– En Asie : Bengladesh, Inde, Indonésie, Malaisie, Chine, Laos, Philippines, Sri Lanka, Thaïlande et Vietnam.
– En Afrique :
− A Madagascar :
• Au Nord : Marojejy, Antsatsaka, Lokobe, Nosy Be, Manongarivo, Masoala, Sambava, Njanahary Be Sud, Bobakilandy, Montagne d’Ambre, Tsaratanàna, Marovato, Galoko, Kalabenono, Morafeno.
• A l’Ouest : Namoroka, Ankaizina, Bemaraha, Anjanaharibe Sud.
• A l’Est : Analamazaotra, Zahamena, Nosy Mangabe, Tampolo, Ambila Lemaitso, Soanierano Ivongo, Betampona, Manompana, Andranobe, Ambanizana, Masoala, Antanambao Ambodimanga, Hiaraka, Antaimby, Vatomandry, Ambatovy.
• Au Sud : Ranomafana, Vondrozo, Andringitra, Midongy Atsimo, Farafangana, Fatihita, Manombo, Nosiala, Andohahela, Manantately, Mandena, Lakandava, Maherikely.
− A Mayotte, aux Seychelles, et aux îles Comores (Anjouan, Grande Comores).

Utilisations :
Pothos scandens a de multiples utilisations, elle est souvent utilisée comme plante d’ornementation [32]. Ses feuilles sont utilisées contre le diabète et ses tiges servent d’antidote [1] aux morsures de serpent [11]. En Thaïlande, Pothos scandens est utilisée sous forme de tisane. La racine dégrade les calculs biliaires tandis que la tige soigne les maux de ventre [44]. Les fruits et les feuilles sont appliqués sous forme de compresse sur les blessures pour coaguler le sang [41]. En Myanmar Birmanie, les feuilles de Pothos scandens sont servies sous forme de thé par les Shah [41] et en Malaisie, la plante est utilisée comme vermifuge [9].

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Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PARTIE I : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
I-1- Généralités sur Pothos scandens
I-1-1- Systématique
I-1-2- Description botanique
I-1-3- Ecologie et répartitions géographiques
I-1-4- Utilisations
I-2- Généralités sur les champignons endophytes
I-2-1- Définition
I-2-2- L’endophytisme ou la relation plante hôte-endophytes
I-2-2-1- Origines et modes de transmission des endophytes dans la plante
I-2-2-2- Distributions et localisation des endophytes dans la plante
I-2-2-3- Importance des facteurs environnants de la plante
I-2-2-4- Les types d’endophytes
I-2-2-5- Particularités des champignons endophytes
I-2-3- Importance des microorganismes endophytes
I-2-3-1- Pour la plante hôte
I-2-3-2- Pour les besoins de l’humanité
I-2-3-2-1- Dans l’agriculture
I-2-3-2-2- Dans la médecine
I-2-4- Isolement, purification, identification et conservation des champignons endophytes
I-2-4-1- Etapes préliminaires
I-2-4-2- Isolement et purification
I-2-4-3- Identification
I-2-4-4- Conservation
PARTIE II : ETUDES EXPERIMENTALES
II-1- Première étape : Test préliminaire
II-1-1- Principe
II-1-2- Matériels utilisés
II-1-3- Revivification des champignons endophytes
II-1-4- Test de dualité culturale
II-1-5- Résultats
II-2- Deuxième étape : Production de métabolites secondaires
II-2-1- Principe
II-2-2- Matériels utilisés
II-2-3- Rajeunissement des souches
II-2-4- Culture par fermentation
II-2-5- Résultats
II-3- Troisième étape : Extraction des métabolites secondaires
II-3-1- Principe
II-3-2- Matériels utilisés
II-3-3- Prétraitement
II-3-4- Traitements physiques
II-3-5- Traitements chimiques
II-3-6- Résultats
II-4- Quatrième étape : Tests d’activité antimicrobienne
II-4-1- Principes
II-4-2- Matériels utilisés
II-4-3- Rajeunissement des souches
II-4-4- Méthode de diffusion sur gélose
II-4-4-1- Avec des champignons phytopathogènes
II-4-4-2- Avec des bactéries et levure
II-4-5- Méthode de microdilution
II-4-6- Méthode de CCM-bioautographie directe
II-4-7- Résultats
II-5- Cinquième étape : Criblage chimique des extraits actifs
II-5-1- Principe
II-5-2- Matériels utilisés
II-5-3- Préparation de la plaque de CCM
II-5-4- Révélations
II-5-5- Résultats
PARTIE III : INTERPRETATIONS ET DISCUSSION
II-1- Test préliminaire
II-2- Production de métabolites secondaires
II-3- Extraction des métabolites secondaires
III-4- Tests d’activité antimicrobienne
III-4-1- Méthode de diffusion sur gélose
III-4-2- Méthode de microdilution
III-4-3- Méthode de CCM-bioautographie directe
III-5- Criblage chimique des extraits actifs
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

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