L’eau joue un rôle important dans la vie des êtres vivants y compris l’homme. Cependant, l’accès à l’eau potable s’avère un grand problème dans le monde. En effet, en 2010, 783 millions de personnes n’avaient pas accès à l’eau potable provenant de sources améliorées [36 et 37]. Alors, des millions d’hommes risquent encore d’être contaminés soient par des agents chimiques, soient par des bactéries, des virus ou des parasites hydriques. Toutefois, les maladies infectieuses engendrées par ces microorganismes restent encore aujourd’hui une des principales causes de mortalité à l’échelle mondiale [36 et 38]. Mais Madagascar n’est pas à l’abri de ces problèmes. Ainsi, l’investigation sur l’analyse et le traitement des eaux destinées à la consommation à Madagascar, notamment dans la commune rurale d’Antanifotsy, région Vakinankaratra, semble cruciale afin de prévenir aux diverses formes de contaminations.
L’eau destinée à la consommation à Antanifotsy provient de deux sources, l’eau du robinet (celle de JIRAMA) et l’eau de puits. La majorité de la population préfère cette dernière pour des raisons économiques. Mais comme l’eau tient une place importante pour la vie, ainsi elle doit être pure dans le sens potable : l’eau ne doit contenir ni des substances chimiques dangereuses, ni des germes nocifs pour la santé humaine [16]. Dans ce sens, des analyses physico-chimiques, microbiologiques et des traitements de l’eau sont indispensables. C’est pourquoi notre intervention a pour objectif principal d’étudier la qualité de l’eau du robinet et de l’eau de puits d’Antanifotsy d’une part, et de contribuer à l’amélioration de cette qualité en vue d’assurer la santé liée à l’utilisation (consommation) de l’eau d’autre part. Pour atteindre cet objectif, quelques points restent à soulever.
Des tests sur la capacité de l’Ananambo (Moringa oleifera) de purifier l’eau sont donc nécessaires. En effet, depuis longtemps, les graines et les feuilles de cette plante sont très utilisées en Afrique et en Asie pour traiter l’eau. De plus, presque toutes les parties de la plante ont des applications en médecine traditionnelle. Les usages notamment comme calmant, vermifuge, antispasmodique et désinfectant (bactéricide, fongicide) sont répandus .
Des analyses physico-chimiques et microbiologiques doivent être effectuées afin de déterminer les divers paramètres chimiques (la teneur en fer, en nitrites, en ammoniaques, en chlorure, etc.), physiques (pH, conductibilité, turbidité, température) et bactériologiques (coliformes fécaux et totaux, Salmonelles, streptocoques fécaux…) de l’eau en question. Ainsi, ces analyses nous permettent de normaliser les valeurs de ces nombreux paramètres en nous référant à des normes internationales pour la qualité physico-chimique et microbiologique de l’eau.
Le présent mémoire comporte deux grandes parties. La première constitue une étude descriptive du site de recherche et les méthodes utilisées pour les analyses des échantillons des eaux de puits, ainsi que le traitement des échantillons par Moringa oleifera. La deuxième quant à elle, traitera les résultats et leurs discussions. Cette dernière partie sera suivie de la conclusion générale et des recommandations.
Généralités
Généralités sur Moringa oleifera et l’eau
Moringa oleifera
Le Moringa oleifera est originaire de l’Inde, dans la vallée au Sud de l’Himalaya. Cet arbre a de multiples utilisations. Chaque partie (feuilles, fruits, tige, racines…) de Moringa oleifera a des propriétés plus ou moins voisines. Le Moringa oleifera vient du nom vernaculaire tamoul murungai. Toutes les parties ont des applications intéressantes soit en médecine traditionnelle soit en chimie de l’eau .
Les feuilles
Les feuilles de Moringa Oleifera sont riches en protéines et elles sont utilisées dans la plupart des pays en voie de développement pour combattre la malnutrition. Les feuilles contiennent aussi une très grande concentration en vitamine A, en calcium et en potassium. Des agents antimicrobiens sont présents dans les feuilles de Moringa oleifera d’où son utilisation en Inde pour nettoyer les blessures et dans d’autres pays comme floculant pour la purification de l’eau .
Les fleurs
Les fleurs peuvent être mangées directement comme légume. Parfois, elles sont écrasées en pâte que l’on peut frire ou bien pour faire des infusions.
La racine
Les racines peuvent servir comme substance de saveur forte ajoutée aux aliments pour relever le goût poivré.
Les graines
Les jeunes fruits sont consommables, frais ou cuits. Les graines mûres présentent un double usage principal : d’une part, l’extraction d’huile des graines de Moringa oleifera est intéressante, l’huile obtenue peut être comestible (huile de ben), ou utilisée pour la fabrication du savon et peinture à l’huile ; d’autre part, les graines contiennent des floculants qui permettent de clarifier et de purifier l’eau. Même, les tourteaux récupérés après pressage lors de l’extraction possèdent encore un pouvoir floculant. En plus, ce floculant est biodégradable. Le pouvoir antimicrobien est aussi présent dans les graines de Moringa oleifera, alors presque la totalité des bactéries dans l’eau est éliminée lors du traitement par ce produit naturel .
Les graines de Moringa Oleifera contiennent un glucosinolate, qui après hydrolyse, produit du — (α -L-ramnosyloxy)-benzylisothiocyanate, qui est un bactéricide et fongicide actif. L’isothiocyanate est le responsable des odeurs piquantes des graines broyées. Des protéines polyélectrolytes cationiques qui servent comme floculant dans le traitement de l’eau constituent la majorité des graines de Moringa oleifera. Ces dernières contiennent également un floculant non cationique qui est plus efficace dans l’épuration de l’eau à faible turbidité.
L’eau
L’eau tient une place importante dans la vie humaine, c’est un des composants majeurs de l’atmosphère et de l’organisme vivant. L’eau peut se trouver sous trois formes (gaz, liquide, solide). L’eau circule dans l’atmosphère, en surface et dans le sous-sol. Dans l’atmosphère, l’eau se présente sous forme de nuages (état gazeux), ce dernier se condense pour donner l’eau de pluie (état liquide). Lorsque l’eau tombe à la surface de la terre, deux voies sont possibles : d’une part, l’eau peut se déverser dans les lacs, les fleuves, les rivières… et qui à leur tour peut s’évaporer pour former les nuages ; d’autre part, l’eau pénètre la surface terrestre. Cette pénétration dépend à la fois de la précipitation et de la structure du sol. Une partie qui atteint la surface de la terre migre dans les racines des végétaux puis transpirer par les feuilles, une autre partie s’infiltre en profondeur pour former la nappe souterraine. Dans les trois cas (atmosphère, surface, sous-sol) les trois états (gaz, liquide, solide) de l’eau peuvent exister en fonction de la température. L’ensemble de ces déplacements, quel que soit son état constitue le cycle naturel de l’eau.
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Table des matières
Introduction
I. Généralités
1. Généralités sur Moringa oleifera et l’eau
1.1. Moringa Oleifera
1.2. L’eau
2. Milieu d’étude
2.1. Présentation de la zone d’étude
2.2. Milieu physique
2.3. Milieu humain et social
II. Méthodologies
1. Analyse physico-chimique et traitement de l’eau par Moringa
1.1. Echantillonnage
1.2. Collecte des données et analyses physico-chimiques de l’eau
1.2.1. Paramètres physiques
1.2.2. Paramètres chimiques
1.3. Analyses microbiologiques
1.4. Traitement de l’eau par Moringa oleifera
2. Test statistique
2.1. Test de Mann-Whitney U (Zar, 1984)
2.2. Corrélation de Spearman (Zar, 1984)
III. Résultats et discussions
1. Paramètres physiques et effets du traitement par l’Ananambo
1.1. Température
1.2. pH
1.3. Turbidité
1.4. Conductivité
2. Paramètres chimiques et effets du traitement par Moringa oleifera
2.1. Dureté totale
2.2. Alcalinité
2.3. Teneurs en quelques éléments chimiques
2.3.1. Aluminium, fer et manganèse
2.3.2. Nitrate
2.3.3. Ammoniaque
2.3.4. Fluor
3. Relations entre les paramètres physico-chimiques de l’eau
4. Analyse microbiologique de l’eau et effet du traitement par Moringa oleifera
Conclusions
Recommandations
Bibliographies
Annexes