Généralités sur l’insémination artificielle

Généralités sur l’insémination artificielle 

L’IA est une technique qui consiste à déposer à l’aide d’un instrument approprié la semence d’un mâle dans les voies génitales d’une femelle en période de rut en vue de la fécondation (BIZIMUNGU, 1995). Cette méthode a été introduite pour la première fois en Afrique en 1935 au Kenya (CHUPIN, 1993). Elle est peu utilisée en Afrique à l’exception de l’Afrique Orientale et Australe. En effet, 42% des pays ne possèdent pas de service d’IA et seulement 2% des femelles en âge de reproduire sont inséminées (CHUPIN, 1993). Cette tendance a cependant vite évolué les deux décennies suivantes en Afrique subsaharienne avec le début des programmes étatiques d’IA (BERTRAND, 2006). La seconde biotechnologie de la reproduction qui pourrait être utilisée pour l’amélioration génétique en Afrique est le transfert d’embryon. De nos jours, le transfert d’embryon n’est pas une technique utilisée de manière courante en Afrique. Cette méthode est surtout utilisée dans les pays tropicaux pour les échanges internationaux, pour la conservation des espèces, races et populations menacées et pour la recherche génétique. Toutefois il faut savoir que les super ovulations sont moins efficaces que ce qui est observé en milieu tempéré. Les taux de collecte sont médiocres et les taux de dégénérescence élevés (BERTRAND, 2006). En effet en 1990, 0,3 à 0,4 veaux étaient obtenus par vache donneuse en Afrique, contre 8,4 embryons en France ou au Canada. Ainsi le coût d’un veau est estimé à 250 000-500 000 FCFA en France contre 1 000 000FCFA au Burkina Faso (MEYER, 1998). Cette technique est en voie de développement en Afrique Soudano-Sahélienne (KOUAMO et al., 2009). Un tableau récapitulatif de la situation de l’IA et du transfert d’embryon dans les pays Africains est présenté en annexe 1. L’IA est une méthode qui a déjà fait ses preuves dans les pays développés. Elle a permis d’atteindre des niveaux de production très importants, notamment pour la production laitière. Seront présentés ici les avantages généraux de l’IA, mais aussi les avantages spécifiques aux pays tropicaux (MEYER, 1998).

Avantages sanitaires et économiques 

Le contrôle des mâles reproducteurs et de leurs troupeaux d’origine permet d’éviter la transmission de maladies vénériennes (trichomonose, campylobactériose…) ou de maladies contagieuses (brucellose, tuberculose, para tuberculose…). Cependant, l’inséminateur doit bien nettoyer son matériel ainsi que ses bottes pour ne pas transporter de maladies d’un élevage à l’autre. De plus sur le plan économique, grâce à l’IA, l’éleveur n’a pas à entretenir un taureau et cela permet d’avoir plus de vaches productives pour une même surface de pâturages. De plus, cela diminue le surplus financier que peut représenter l’entretien d’un taureau. Cependant, cet avantage n’est pas souvent pris en compte par les éleveurs en Afrique puisque les beaux taureaux font la fierté de leur propriétaire. L’éleveur n’a pas à importer un taureau de race améliorée, ce qui diminue les contraintes liées au transport d’un animal sur pied. D’autre part, un taureau exotique aurait des difficultés d’adaptation en zone tropicale, le risque de mortalité est élevé, ce qui représenterait une importante perte économique. Enfin, l’éleveur peut planifier sa production en fonction de l’alimentation disponible et des variations saisonnières des cours des produits.

Avantages génétiques

L’IA est l’outil d’amélioration génétique principal. Elle permet une diffusion large et rapide du progrès génétique (DIOP, 1993). L’amélioration génétique peut être basée sur la sélection du cheptel local et la diffusion des produits de la sélection. Cela permet d’améliorer les races locales tout en conservant les caractères d’origine. Elle est possible aussi à travers le croisement des vaches locales avec des races exotiques plus performantes par importation de semences congelées. Le croisement permet d’accélérer l’amélioration génétique. L’IA permet donc d’augmenter le nombre de descendants par mâle et de dissocier dans le temps et l’espace les lieux de production et d’utilisation de la semence. En Afrique tropicale, il y a des fermes étatiques où de riches investisseurs privés importent des bovins des pays tempérés, tels que des Holstein ou des montbéliardes (BERTRAND, 2006). Ils les placent dans des fermes dites expérimentales dans la périphérie des grandes villes. Ces animaux produisent bien plus que les vaches locales, cependant ils n’atteignent jamais le niveau de production de leur pays d’origine. De plus, ils sont plus sensibles à la chaleur et aux maladies locales que les vaches du pays. Ainsi, il y a souvent de lourdes pertes et le coût du transport des animaux sur pied est très important. Enfin, ces fermes modernes ne sont pas toujours rentables et beaucoup d’entre elles sont obligées de travailler avec des animaux croisés (BERTRAND, 2006). L’IA permet le croisement à distance des races exotiques avec les races locales ce qui permet à la fois d’augmenter et d’améliorer la productivité du cheptel tout en conservant une certaine rusticité. Elle constitue à ce titre un outil de base du développement de l’élevage dans l’avenir (BENLEKHAL, 1993).

Avantage comparé de l’IA sur chaleurs induites et chaleurs naturelles au Sénégal 

Face à la faible productivité des races locales ainsi qu’à l’accroissement démographique galopante au Sénégal, une action très intéressante a vu le jour en 1995 avec une opération d’IA en milieu réel dans le bassin arachidier. Avec des résultats intéressants, cette action a permis de montrer que cette biotechnologie était applicable au Sénégal. Dès lors, de nombreux programmes visant à améliorer la production laitière par l’utilisation de cette biotechnologie ont vu le jour : le PAPEL, le PNIA, la GOANA.

Dans la région de Louga, l’IA sur chaleurs naturelles coûtait 29 730 F CFA tandis que l’IA sur chaleurs induites coûte 33 010 F CFA (KOUAMO, 2006). Celle sur chaleurs naturelles a coûté 33 430 FCFA contre 36 380 FCFA sur chaleurs induites dans la région de Kaolack (NGONO, 2006). Alors que dans la région de Fatick, l’IA sur chaleurs naturelles a coûté 25 330FCFA et 35 380 FCFA sur chaleurs induites (NGONO, 2006). Au Cameroun, MESSINE et al. (1993) ont obtenu 18 300 FCFA pour l’IA sur chaleurs naturelles et 32 400 FCFA pour les chaleurs induites. Au Mali, l’IA a coûté 40 000 FCFA COULIBALY (2006) dans les projets d’inséminations.

Programmes d’insémination artificielle dans la région de Kaolack 

Projet d’appui à l’élevage au Sénégal 

Le Projet d’Appui à l’Elevage (PAPEL) est le premier programme d’IA mis en œuvre depuis 1992. Son objectif était d’intensifier la production de viande et de lait dans le Bassin Arachidier et la Zone Sylvo-Pastorale. Les résultats présentés en annexe 2 correspondent à toutes les étapes du projet PAPEL, de 1995 à 2005. Les chiffres exposés, proviennent de sources différentes selon les années (LAMINOU, 1999; PAPEL, 2005; PAPEL, 2006). Au PAPEL a suivi le Programme National d’Insémination Artificielle (PNIA).

Programme national d’insémination artificielle au Sénégal

Dans le cadre de sa politique de développement de la production laitière nationale, le Sénégal a, par le biais de l’insémination artificielle, mis en œuvre une campagne d’amélioration génétique du potentiel laitier du cheptel local basé sur les croisements avec les semences des races tempérées. Trois campagnes ont été menées à savoir celle de 1999/2000, celle de 2001 et celle de 2004 conduites par des cabinets prestataires sur la base d’un protocole définissant la stratégie à adopter en raison des spécificités agro-écologiques des régions. Les résultats de ce programme qui a concerné toutes les régions du Sénégal sont présentées dans l’annexe 3. Le Sénégal poursuit ses efforts dans l’IA à travers la Grande Offensive Agricole pour la Nourriture et l’Abondance (GOANA).

GOANA

La GOANA est un projet, sous la tutelle du Ministère de l’élevage du Sénégal. La GOANA vise à atteindre l’autosuffisance alimentaire à très court terme. Il fixe ainsi des objectifs quantitatifs de production de 500 milles vaches qui devraient être inséminées d’ici 2012 pour donner un cheptel bovin laitier de plus de 135 000 têtes pour 400 millions de litres de lait et 45 000 tonnes de viande par an (DIREL, 2009). La GOANA avait certes pour objectif, la production laitière avec l’insémination et subsidiairement, celle de la viande. Pour la GOANA, les résultats ont été fort encourageants : sur 52 336 vaches candidates, 32 559 vaches ont été sélectionnées, 29 649 vaches ont été synchronisées et 28 625 vaches ont été inséminées pour un taux de gestation à deux mois de 47,47% (DIREL, 2009).

Le rapport de stage ou le pfe est un document d’analyse, de synthèse et d’évaluation de votre apprentissage, c’est pour cela chatpfe.com propose le téléchargement des modèles complet de projet de fin d’étude, rapport de stage, mémoire, pfe, thèse, pour connaître la méthodologie à avoir et savoir comment construire les parties d’un projet de fin d’étude.

Table des matières

INTRODUCTION GENERALE
PREMIERE PARTIE: SYNTHÈSE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : INSEMINATION ARTIFICIELLE BOVINE AU SENEGAL
1.1. Généralités sur l’insémination artificielle
1.1.1. Avantages sanitaires et économiques
1.1.2. Avantages génétiques
1.1.3. Avantage comparé de l’IA sur chaleurs induites et chaleurs naturelles au Sénégal
1.2. Programmes d’insémination artificielle dans la région de Kaolack
1.2.1. Projet d’appui à l’élevage au Sénégal
1.2.2. Programme national d’insémination artificielle au Sénégal
1.2.3. GOANA
CHAPITRE II : ELEVAGE DANS LA REGION DE KAOLACK
2.1. Systèmes d’élevage bovin
2.2. Ressources fourragères et pastorales
2.3. Races exploitées
2.3.1. Zébu Gobra
2.3.2. Taurin Ndama
2.3.3. Djakoré
2.3.4. Zébu maure
CHAPITRE III : FACTEURS D’INFLUENCE DE LA CONCEPTION
3.1. Signes des chaleurs
3.2. Les facteurs de variation de l’apparition des chaleurs naturelles
3.2.1. Effet diurnal sur l’expression des chaleurs
3.2.2. Autres facteurs qui influencent l’expression des chaleurs
3.3. Causes d’un faible taux de Conception
3.3.1. Problèmes de détection des chaleurs
3.3.2. Problèmes de service (artificiel ou naturel)
3.3.3. Problèmes liés à la vache
3.3.4. Problèmes de nutrition
3.4. Techniques de détection des chaleurs naturelles
3.4.1. Méthode d’observation directe
3.4.2. Méthode d’observation indirecte
3.4.2.1. Détecteurs mécaniques de chevauchements
3.4.2.2. Détecteurs électroniques de chevauchement (DEC)
3.4.2.3. Licols marqueurs
3.4.3. Les méthodes annexes de détection
DEUXIEME PARTIE: ETUDE EXPERIMENTALE
CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES
1.1. Site de l’étude
1.2. Cadre de l’étude
1.3. Détecteur de chevauchement
1.4. Matériel animal
1.4.1. Vaches sélectionnées
1.4.2. Semences utilisées
1.5. Protocole d’évaluation
1.5.1. Echantillonnage
1.5.2. Formation des éleveurs
1.5.3. Suivi des vaches sélectionnées
1.5.4. Enquête sur le terrain
1.6. Analyse statistique
CHAPITRE II : RESULTATS ET DISCUSSION
2.1. Résultats
2.1.1. Description des aptitudes des vaches sélectionnées
2.1.2. Taux de détection des chaleurs naturelles
2.1.3. Taux de réussite de l’IA sur chaleurs naturelles
2.1.4. Coûts de l’IA sur CN selon l’utilisation ou non du Kamar®
2.2. DISCUSSION
2.2.1. Description des aptitudes des vaches sélectionnées
2.2.2. Taux de détection des chaleurs naturelles
2.2.3. Taux de réussite de l’IA sur chaleurs naturelles
2.2.4. Coûts de l’IA sur CN selon l’utilisation ou non du Kamar®
2.3. RECOMMANDATIONS
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXES

Lire le rapport complet

Télécharger aussi :

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *