Soutenance mémoire
A l’ère de la nouvelle économie, la compétitivité des entreprises passe par leur capacité à maitriser l’information qui devient désormais un capital immatériel stratégique pour le développement. En effet, l’information comme actif devient partie intégrante des activités de l’entreprise, de ses processus, de ses produits et de toute sa chaine de valeur. Dés lors, la maitrise de cette dernière est déterminante pour le développement de l’entreprise.
Or, dans un contexte d’hyper concurrence cette dernière doit surveiller l’évolution de son environnement pour en anticiper les événements susceptibles de bouleverser son développement. Ce qui requiert une maitrise infaillible de l’information, par le biais d’une veille tous azimut.
ENVIRONNEMENT, INFORMATION ET SYSTEME D’INFORMATION
L’obtention de l’information a toujours été capitale sur les champs de bataille. Rechercher des informations stratégiques est une activité fondamentale pour mieux connaître l’adversaire, éviter d’être surpris et pouvoir mettre en œuvre des actions «défensives ou offensives ».
L’information devient progressivement un instrument de compétitivité de l’entreprise. Elle est une source stratégique indispensable à sa survie. La relation qui existe entre l’information et la stratégie de l’entreprise est fondamentale pour sa pérennité. «L’alignement stratégique » est devenu une préoccupation de premier ordre des décideurs d’entreprise. Son enjeu est de faire de l’information un atout au service de la stratégie de l’entreprise.
L’information stratégique permet l’élaboration et la mise en œuvre de façon cohérente la stratégie et les tactiques nécessaires à l’atteinte des objectifs définis par l’entreprise dans le but d’améliorer sa position dans son environnement concurrentiel. Donc, elle est représentée comme un facteur d’avantage concurrentiel.
L’environnement de l’entreprise
L’entreprise entretient des relations avec son environnement, donc son activité est conditionnée par le milieu dans lequel elle s’insère. Elle est confrontée à cet environnement qui connaît une profonde mutation, particulièrement depuis le début des années 1980. Elle doit lui faire face que se soit sur le plan local ou international.
Ce sont ces divers environnements qu’il va falloir prendre en compte à travers étant entendu que c’est à l’intérieur du secteur économique que se focalisent toutes les tendances affectant l’entreprise. Une bonne connaissance de l’environnement économique, juridique, technologique et financier permet à l’entreprise d’anticiper les éventuels changements . Elle doit s’appuyer sur les évolutions de l’environnement pour bâtir son avenir en utilisant l’information stratégique.
La suppression des frontières et des droits de douane, le développement des accords commerciaux de grande ampleur et les règles de la concurrence, amènent les entreprises d’un pays à être en concurrence directe avec les entreprises du monde entier.
L’information, matière première pour l’entreprise
Il n’est pas toujours facile de donner une définition de la notion de l’information qui soit en mesure de faire une unanimité, tant sont différentes les approches théoriques qui la traitent. Cependant, les théoriciens s’accordent tous à affirmer qu’à l’ère de l’économie de la connaissance, l’information est une ressource économique stratégique pour toutes les entreprises.
Définition de l’information
Claude Channon définit l’information comme : « La mesure quantitative de l’incertitude d’un message en fonction du degré de probabilité de chaque signal composant ce message » . A ce contexte, l’information est un message qui constitue le répertoire de l’émetteur et la probabilité que ce message apparaisse faible pour le récepteur. Cette approche propose une vision quantitative de l’information et l’homme ne constitue pas une variable déterminante. La quantité d’information devient, du coté de l’émetteur, une mesure de son degré de liberté dans le choix des signaux et, du coté du récepteur, une mesure de l’effet de surprise du message.
Selon Franck Bulinge: « Une information est le résultat d’un processus intellectuel de mise en forme d’une représentation factuelle (évènement) dont la communication est censée dénouer une incertitude (élément de connaissance) ou résoudre une alternative environnementale (aide à la décision) » . Cette définition signifie qu’une information n’est pas un fait en lui-même car elle est un résultat, celui de la mise en forme d’un fait (évènement). Ce dernier transforme un élément de la réalité et permet ainsi de la représenter. L’information est un processus qui permet de résoudre une question ou de connaitre une situation pour aider à la prise de décision.
Selon Robert Reix: « L’information est ce qui nous apporte une connaissance qui modifie notre vision du monde, qui réduit notre incertitude vis-à-vis d’un phénomène ; c’est un renseignement » . Qualifie l’information comme un élément porteur de connaissances qui nous éclaircie nos intuitions, un renseignement susceptible de réduire notre incertitude même avec des informations obtenues, car le renseignement est ressorti du secret, autrement dit, son accès est très difficile, n’est pas à la porté de tout le monde. Elle ne peut être que d’une manière illégale. Cette information doit être porteuse de sens pour celui qui la reçoit. A partir de là, et pour ne pas confondre information et connaissance, il apparait judicieux de distinguer entre donnée, information et connaissance.
➤ Une donnée
Une donnée est un élément brut qui n’a pas été traité ou qui n’a pas été mis en contexte. Les données sont faciles à manipuler et à stocker sur des ordinateurs ou des serveurs . C’est une observation qui se rapporte habituellement à un phénomène physique ou une opération. Plus précisément, les données sont des mesures des caractéristiques d’entités (les tiers, le personnel, les lieux, les produits) dont on ne connaît pas les liens qui les unissent ni la signification. Les données, ce sont les nombres, les mots et les évènements qui existent sans que nous puissions immédiatement les rattacher à un cadre conceptuel. Si bien que les données, prises individuellement, ne vont pas avoir une grande signification .
➤ Une connaissance
La connaissance est fondée sur une information assimilée et utilisée afin de parvenir à une action ou à une décision . Les connaissances sont des informations qui se trouvent dans la mémoire des personnes. La valeur des connaissances est élevée, puisqu’elles permettent la prise de décision Ces dernières ont la particularité d’être « explicites et implicites » . Or, cette caractéristique est d’autant plus importante dans le cadre de l’entreprise car lorsque l’on recherche de l’information, on s’aperçoit que la plupart des informations sont déjà dans l’entreprise.
➤ Donnée – information – connaissance
L’information réunit des données existant sous forme numériques, alphabétiques, images, etc, qui auront été validées et confrontées entre elles pour prendre un sens pour l’utilisateur. Mais ce n’est pas encore une connaissance. La différence entre information et savoir est que le savoir est « un stock » qui est une accumulation d’informations stabilisées. Le savoir d’aujourd’hui sera modifié par les informations de demain.
La connaissance est le résultat d’un projet, des acquis antérieurs comme la culture, l’expérience, l’apprentissage et les qualités intellectuelles ainsi que des méthodes de traitement de l’information. Donc, elle est de l’information analysée, réfléchie et opérationnelle. En effet, l’information ne peut revêtir sa forme stratégique seule, qu’après avoir été transformée en connaissance opérationnelle, prête à être mise à profit dans une fonction spécifique.
En résumé, pour accéder à la connaissance, il faut disposer d’un ensemble d’informations qui sont l’objet d’interprétations et qui permettront ainsi de prendre des décisions.
Le schéma ci-dessous montre la manière d’émergence d’une information. Il indique que l’information n’est pas la finalité de l’entreprise en elle-même, car l’obtention d’information n’est pas la valeur ajoutée ; la collecte ne doit pas être la partie essentielle ; c’est le traitement qui doit être efficace, c’est donc la connaissance qui est le bien qui devrait être encore plus convoité.
➤ Gestion de la connaissance (Knowledge Management)
Aujourd’hui, la création du savoir, sa gestion en l’occurrence, sa capitalisation, sa circulation par le biais d’infrastructures humaines et matérielles constitue une nécessité dans l’entreprise comme l’en atteste l’émergence du KM. Ce dernier est défini selon le CIGREF comme «l’ensemble des modes d’organisation et de technologies visant à créer, collecter, organiser, stocker, diffuser, utiliser et transférer la connaissance dans l’entreprise. Connaissance matérialisée par des documents internes ou externes, mais aussi sous forme de capital intellectuel et d’expériences détenues par les collaborateurs ou experts d’un domaine». La gestion des connaissances est l’ensemble des initiatives, des méthodes et des techniques permettant d’organiser la collecte d’information sur l’environnement économique de l’entreprise, la validation, la diffusion, l’échange et la création des connaissances, quelque soit leur formes : savoir, savoir-faire ou même savoir-être. Donc, le KM s’impose par sa capacité à identifier, capitaliser et valoriser le capital intellectuel de l’entreprise en impliquant l’ensemble du personnel.
Le KM est articulé autour de cinq phases qui consistent à délivrer la bonne information à la bonne personne au bon moment, qui sont :
• Le repérage des connaissances ;
• La préservation des connaissances ;
• La valorisation des connaissances ;
• La création et le partage des connaissances ;
• L’actualisation des connaissances.
|
Table des matières
INTRODUCTION GENERALE
CHAPITRE I : Généralités sur l’information et la veille
SECTION 01 : Environnement, information et système d’information
1.1 L’environnement de l’entreprise
1.2 L’information, matière première pour l’entreprise
1.3 Le système d’information
1.4 La finalité du système d’information
1.5 La typologie des systèmes d’information
SECTION 02 : Notions générales sur la veille
2.1 L’historique et l’évolution de la veille
2.2 La veille
2.3 Les différents types de veille
2.4 Les acteurs de veille
2.5 L’intelligence économique
CHAPITRE II : La concurrence et la veille concurrentielle
SECTION 01 : Généralités sur la concurrence et la veille concurrentielle
1.1 Le contexte de la concurrence
1.2 L’avantage concurrentiel
1.3 La veille concurrentielle
1.4 Les sources d’information concurrentielle
SECTION 02 : Contribution de l’information à la veille concurrentielle
2.1 Les caractéristiques du processus de veille concurrentielle
2.2 Le processus de la veille concurrentielle
2.3 Les outils de la veille concurrentielle
2.4 Les déterminants de la maîtrise de l’information dans le cadre de la veille concurrentielle
CHAPITRE III : Etude de cas
SECTION 01 : Présentation de l’organisme d’accueil
1.1 L’historique et localisation de CEVITAL Agro
1.2 L’activité de CEVITAL Agro
1.3 L’organisation administrative de CEVITAL Agro
1.4 L’organisation humaines et effectifs
SECTION 02 : Méthodologie de l’étude et caractéristiques de l’échantillon
2.1 La méthodologie de l’étude
2.2 Les caractéristiques de l’échantillon
SECTION 03 : Analyse et interprétation des résultats
3.1 L’environnement de l’entreprise
3.2 Le système d’information
3.3 L’information et processus informationnel
3.4 Les différentes veilles dans l’entreprise
3.5 La pratique de la veille concurrentielle dans CEVITAL Agro
3.6 La synthèse et la discussion des résultats
CONCLUSION GENERALE
Télécharger le rapport complet
