Le Syndrome de l’Immunodéficience Acquise plus connu sous son acronyme SIDA, est le nom d’un ensemble de symptômes consécutifs à la destruction de plusieurs cellules du système immunitaire (lymphocytes TCD4 principalement) par un rétrovirus. Le rétrovirus, agent du Sida, est le VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine) affectant l’homme sous deux types : VIH1 et VIH2 Depuis sa découverte aux USA, au début des années 80, le sida s’est révélé être la pandémie la plus meurtrière de l’histoire de l’humanité avec un développement spectaculaire et préoccupant. Le nombre de personnes vivant avec le VIH (PV VIH) dans le monde est estimé à 34 millions. En 2011 on a enregistré quelques 2,2 millions de personnes nouvellement infectées par le VIH et 1,7 million de personne en sont mortes [27]. L’utilisation des ARV permet toutefois de freiner la réplication du virus au sein de l’organisme infecté tout en abaissant la charge virale. Elle permet également la prévention de la survenue des infections opportunistes. En effet, la prise des ARV chez les Pv VIH contribue à l’amélioration de leur état de santé et au prolongement de leur espérance de vie. Le Sénégal, pays à basse prévalence du sida (0,7% dans la population générale) [2] est passé par plusieurs étapes dans l’histoire de sa lutte contre le VIH/SIDA. Ainsi pour garantir une meilleure prise en charge des PvVIH, après la décentralisation des services en 2001(prise en charge au niveau des régions) , la gratuité des médicaments antirétroviraux en 2003, on est présentement et ce depuis 2006 à la décentralisation de la dispensation des ARV.
GENERALITES SUR L’INFECTION A VIH ET LES MEDICAMENTS ANTIRETROVIRAUX
DEFINITION
L’infection au VIH est une infection chronique due au virus de l’immunodéficience humaine. Elle est caractérisée par une déficience du système humanitaire qui facilite les infections par divers micro-organismes et l’apparition de certaines infections dites opportunistes. L’altération des fonctions de défense immunitaire due à l’atteinte de l’organisme par le VIH finit par entrainer le développement d’un syndrome clinique.Le Sida proprement dit, ou Sida déclaré est la forme majeure de cette déficience immunitaire. Le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) cible le système immunitaire et affaiblit les systèmes de surveillance et de défense de l’organisme contre les infections et certains types de cancer. Avec l’altération et la destruction des fonctions des cellules immunitaires par le virus, l’immunodéficience s’installeprogressivement chez les sujets infectés. L’état immunitaire du sujet est classiquement mesuré par la numération des CD4. L’immunodéficience entraîne une augmentation de la sensibilité à un grand nombre d’infections et de maladies que l’on peut combattre normalement avec un système immunitaire sain. Le stade le plus avancé de l’infection à VIH est le syndrome d’immunodéficience acquise (sida), qui peut apparaître au bout de 2 à 15 ans selon le cas. Ce stade se définit par l’apparition de certains cancers, d’infections et d’autres manifestations cliniques sévères [28].
LE VIRUS
Le virus de l’Immunodéficience Humaine a été identifié en 1983 à l’Institut Louis Pasteur de Paris. Par une équipe de recherche française dirigée par le professeur Luc Montagnier. Il a été isolé de tissus de ganglions d’un jeune homosexuel présentant un syndrome d’adénopathies persistantes généralisées [3]. Trois ans plus tard, un autre rétrovirus (VIH-2) a été découvert des patients en Afrique de l’ouest par une équipe dirigée par les Professeurs Barin et Mboup [18].
Classification et morphologie
Le VIH appartient à la famille des Retroviridées, la sous –famille des Lentivirine et au genre Lentivirus. Deux types de VIH ont été mis en évidence :
●Le VIH-1, est le premier virus découvert et le plus répandu dans le monde.
●Le VIH-2 qui sévit plus particulière en Afrique de l’ouest .Il a 42% d’homologie avec le premier virus [3 ,22].
La structure du VIH
La structure du VIH comporte :
❖Une enveloppe virale constituée d’une bicouche lipidique et de deux sortes de glycoprotéines : gp120 et gp 41. La molécule gp 41 traverse la bicouche lipidique tandis que la molécule gp120 occupe une position plus périphérique : elle joue le rôle de récepteur viral de la molécule membranaire CD4 des cellules hôte. L’enveloppe virale dérive de la cellule hôte : il en résulte qu’elle contient quelques protéines membranaires de cette dernière, y compris des molécules du CMH.
❖Un core viral ou nucléocapside, qui inclut une couche de protéine p17 et une couche plus profonde de protéines p24.
❖Un génome constitué de deux copies d’ARN simple brin associées à deux molécules de transcriptase inverse (p64) et à d’autres protéines enzymatiques (protéase p10 et intégrase p32).
Cycle de réplication virale
❖La connaissance de ce cycle est à la base de la mise au point de molécules antirétrovirales.
❖Le virus du SIDA présent dans le sang est capable de se fixer à des cellules particulières du système immunitaire : les lymphocytes T4. Ces lymphocytes sont ainsi nommés, car porteurs de la protéine transmembranaire CD4. La fixation du virus à ces cellules fait intervenir CD4 (reconnu par la protéine gp120 du virus), ainsi que d’autres protéines membranaires (les corécepteurs) (voir « entrée du virus »). A partir de cette fixation, le matériel génétique du VIH peut pénétrer dans le lymphocyte.
Il est à noter que le VIH peut en fait infecter de nombreux types cellulaires différents. Nous nous limiterons ici (conformément aux programmes de TS) à l’exemple des lymphocytes T4.
❖Une fois dans le cytoplasme, l’ARN du virus est rétro transcrit en ADNc double brin. Cet ADNc pénètre dans le noyau, et s’intègre au génome de la cellule hôte. L’expression des gènes du virus permet alors la fabrication des protéines du virus. Assemblées, elles permettent la formation de nouveaux virions, qui bourgeonnent de la cellule, en s’entourant au passage d’une membrane (héritée de la cellule infectée). Ceci permet la libération de nouveaux virus dans le sang de l’organisme infecté.
EPIDEMIOLOGIE DU VIH
Situation de l’épidémie du VIH / SIDA au niveau mondial
Avec plus de 25 millions de morts au cours des trois dernières décennies, le VIH continue d’être un problème majeur de santé publique .En 2011, il y avait environ 34 [31,4–35,9] millions de personnes vivant avec le VIH. Avec près d’un adulte sur 20 vivants avec le VIH, l’Afrique subsaharienne est la région la plus touchée. Elle concentre 69% des personnes vivant avec le VIH dans le monde. L’infection à VIH est en général diagnostiquée au moyen de tests sanguins détectant la présence ou l’absence d’anticorps. Il n’existe pas de moyen de guérir de cette infection. En revanche, les traitements efficaces avec des médicaments antirétroviraux peuvent juguler le virus et permettent aux patients de continuer à mener une vie productive et en bonne santé. En 2011, plus de 8 millions de personnes vivant avec le VIH étaient sous thérapie antirétrovirale dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, mais plus de 7 millions doivent encore être inscrits dans des programmes de traitement pour atteindre la cible des 15 millions de personnes sous traitement antirétroviral d’ici 2015 [29].
Situation de l’épidémie du VIH/ SIDA au Sénégal
Au Sénégal, le sida est considéré comme une priorité de santé publique. D’après le Conseil National de Lutte contre le Sida (CNLS), les résultats de la cinquième Enquête Démographique et de Santé de 2010-2011(EDS 5) montrent que 0,7% des adultes âgés de 15 à 49 ans sont séropositifs (infectes par VIH1ou VIH2). La prévalence du VIH n’a donc pas évolué par rapport à 2005(EDS4) année à laquelle elle était de 0,7%. Le taux de séroprévalence est de 0,8% chez les femmes de 15 à 49ans et de 0.5% chez les hommes du même groupe d’âges.
Il en résulte un ratio d’infection de 1.6 entre les femmes et les hommes ; autrement dit au Sénégal, il y’a 160 femmes infectes pour 100 hommes. On note ainsi une baisse de ce ratio ; qui était de 2.25 en 2005. En fait la prévalence a baissé (0.9% en 2005) chez les femmes et a augmente chez les hommes (0.4% en 2005) Parmi les professionnels du sexe, la prévalence est restée sensiblement au même niveau (21% à Dakar et 50% à Ziguinchor) depuis prés d’une décennie. La prévalence nationale est estimée à 0,7% .
|
Table des matières
INTRODUCTION
CHAPITRE I : GENERALITES SUR L’INFECTION A VIH ET LES MEDICAMENTS ANTIRETROVIRAUX
I.DEFINITION
II. LE VIRUS
II.1. Classification et morphologie
II.2. La structure du VIH
II.3. Cycle de réplication virale
III. EPIDEMIOLOGIE DU VIH
III.1. Situation de l’épidémie du VIH / SIDA au niveau mondial
III.2. Situation de l’épidémie du VIH/ SIDA au Sénégal
IV. LES MEDICAMENTS ANTIRETROVIRAUX ET LE TRAITEMENT DU SIDA
IV.1.Définition
IV.2. Classification pharmacologique et chimique
IV.3. Les molécules déjà utilisées
IV. 3.1. Les inhibiteurs nucléotidiques de la transcriptase inverse (INTI)
IV. 3.2. Les inhibiteurs non nucléotidiques de la transcriptase inverse
IV. 3.3. Les inhibiteurs de la protéase (IP)
IV. 4. Les nouvelles molécules
IV.5. Principe de sélection des régimes
IV.6 .Principale associations
V. LE TRAITEMENT ANTIRETROVIRAL
V.1. Objectifs du traitement
V.3.La stratégie du traitement antirétroviral
V.4. Le Protocol thérapeutique
V.5. ARV DISPONIBLES DANS LE PROGRAMME SENEGALAIS
V.6. LA RESISTANCE DU VIH AUX ANTIRETROVIRAUX
CHAPITRE II : POLITIQUE D’ASSURANCE QUALITÉ POUR LES PRODUITS PHARMACEUTIQUES DU FONDS MONDIAL
I. PRINCIPE DE BASE
II. QUELQUES NOTIONS FONDAMENTALES SUR LE MEDICAMENT ET LE CONTROLE DE QUALITE
II.1.Définition du médicament et critères de qualité
II.1.1.Définition
II.1.2.Critères de qualité
II.2. L’assurance qualité
II.3. Evaluation de la qualité des médicaments
II.3.1. Evaluation de la qualité d’un médicament
II.3.2. Standards de qualité
II.3.3. Intérêts
II.3.4.Limites
II.3.4.1. Limite des pharmacopées
II.3.4.2. Absence de référentiels produits finis pour les contrôles externes
II.3.2. Non évaluation de la qualité de la matière première par un contrôle du produit fini
II.3.3. Stabilité
CHAPITRE III : LES METHODES D’IDENTIFICATION ET DE DOSAGE DES ARV
I. LES METHODES CHROMATOGRAPHIQUES
I.1. Principes généraux
I.2. Chromatographie sur couche mince
I.3. Chromatographie en Phase Liquide à Haute Performance (HPCL)
CONCLUSION