L’hypertension artérielle
Définition
L’hypertension artérielle (HTA) est une pathologie cardiovasculaire définie par une pression artérielle trop élevée, souvent multifactorielle, et qui peut être aiguë ou chronique, avec ou sans signes de gravité [11]. On parle d’hypertension lorsque la pression systolique est supérieure à 140mmHg ou lorsque la pression diastolique est supérieure à 90 mmHg. Elle est la première cause de consultation médicale et doit être prise en charge sous peine de complications cardiovasculaires [13].
La règle de calcul pour une tension artérielle normale est la suivante : l’âge de l’individu + 100. Ce qui signifie qu’un individu âgé de 20 ans doit avoir 120 mm Hg pour le chiffre correspondant à la maxima (appelé également tension artérielle systolique). A noter que l’usage est d’exprimer cette valeur non pas en mm Hg mais en cm Hg, et dans cet exemple, de dire que la pression normale d’un individu de 20 ans doit être de 12. Elle sera 13 pour un individu de 30 ans, de 14 pour un individu de 40 ans et ainsi de suite.Le deuxième chiffre (tension artérielle diastolique) est considéré comme anormalquand il dépasse 95 mm Hg (exprimé usuellement par 9,5) [14].
Classification
Les hypertendus sont classés en deux catégories avec, pour chacune, une répartition en trois sous-groupes. Pour les sujets normotendus (PA < 140/90 mmHg), on distingue ceux avec valeurs dites optimales de PA inférieure à 120/80 mm Hg et ceux avec valeurs normales (cf. tableau I) [15]. Il y a aussi la classification basée sur les valeurs partir de quelles on peut parler d’hypertension artérielle (cf. tableau 22) [16].
Epidémiologie
Fréquence
Dans le monde
Dans le monde, on estime à environ 26, 4 % la proportion d’hypertendus (26, 6 % des hommes et 26, 1 % des femmes). Parmi les 972 millions d’adultes hypertendus, 333 millions (34, 3 %) proviennent des pays « en développement ». D’ici à 2025, la proportion de 29, 2 % (29 % des hommes et 29, 5 % des femmes), correspondant à environ 1, 56 milliard, pourrait être atteinte [17].
En Afrique
En Afrique, la prévalence varie selon les pays : 13, 75 % au Bénin ; 13, 78 % au Ghana ; 13, 88 % en Côte d’Ivoire; 19, 30 % au Burkina Faso, 38 % Au Mali [18].
En Guinée
En Guinée, l’ampleur de l’HTA a été longtemps sous-estimée, les études antérieures se limitaient à Conakry et ce, essentiellement en milieu hospitalier où un taux de 30 % a été décrit. Classée parmi les 10 préoccupations médicales prioritaires en Guinée, l’HTA est aujourd’hui considérée comme un véritable problème de santé publique qui nécessite des réponses appropriées aux plans de l’épidémiologie, des traitements pharmacologiques ou non et de la prévention. De récentes investigations font état d’une prévalence élevée en milieu rural (69 % à Kopèrè-Dofili, dans la préfecture de Dubréka). La fréquence globale de 29 % a été enregistrée dans les Préfectures de Forécariah, Fria et Boké avec 32 % en zone urbaine et 27 % en zone rurale [6].
Hypertension artérielle et production endocrinienne
L’hypertension est une caractéristique d’un grand nombre d’affections corticosurrénaliennes. Dans l’hyperaldostéronisme primaire, il existe une relation nette entre la rétention sodée induite parl’aldostérone et l’hypertension.
L’effet de grandes concentrations de glucocorticoïdes sur la rétention sodée rend également compte de l’hypertension observée au cours des syndromes de Cushing graves [36].
Hypertension artérielle et grossesse
On parle d’hypertension artérielle gravidique lorsque chez une femme enceinte la tension artérielle est supérieure ou égale à 140/85 mmHg. Dans ce cas [41]on distingue :
– la toxémie gravidique pure, survenant chez une primipare sans antécédents rénaux. L’hypertension artérielle s’accompagne d’une élévation de la créatinine et de l’acide urique, d’une protéinurie égale à 2 g/24h, d’œdèmes, d’une prise de poids, de douleurs épigastriques et sous-hépatiques, de céphalées, de troubles visuels, d’une insuffisance cardiaque. Elle apparaît au cours des derniers mois de la grossesse et disparaît après l’accouchement. La récidive au cours des grossesses ultérieures est inconstante ;
– l’hypertension artérielle préexistante à la grossesse. Elle se révèle ou s’aggrave précocement. Il existe des lésions rénales antérieures. Les risques de cette hypertension artérielle gravidique sont : crise d’éclampsie, hématome rétroplacentaire, insuffisance rénale aigüe, coagulation intravasculaire disséminée pour la mère. Pour le fœtus : retard de croissance intra-utérin, mort in utéro ou néonatale.
Diagnostic
Pour bien diagnostiquer l’hypertension artérielle, le médecin doit impérativement effectuer une série de lectures de la tension artérielle. Un bon diagnostic de l’hypertension consiste à mesurer avec exactitude la tension artérielle à au moins trois reprises sur une période de plusieurs semaines. Un bilan sanguin et des radiographies permettent d’éliminer les causes secondaires d’hypertension [42].
Mesure de la tension artérielle
La tension artérielle sera mesurée avec exactitude dans les conditions ci-après [42]:
utiliser un sphygmomanomètre à mercure;
la personne doit être assise et détendue (les lectures prises en position couchée ou debout peuvent apporter des renseignements supplémentaires, particulièrement importants chez les personnes âgées et chez les diabétiques, plus exposés à l’hypertension orthostatique);
le bras doit être dénudé et posé sur un accoudoir àla hauteur du cœur;
le brassard doit être de dimensions appropriées; il doit être appliqué uniformément sur le bras dénudé; la partie gonflable du brassard doit être placée sur l’artère brachiale; la longueur de cettepartie doit correspondre à, au moins 80 % de la circonférence du bras, et sa largeur, à au moins 40 %;
le brassard doit envelopper fermement le bras et être gonflé à 30 mm Hg de plus que la tension à laquelle le pouls radial s’estompe;
chez les personnes âgées, si le pouls radial demeure palpable lorsque la pression exercée par le brassard dépasse la tension systolique attendue, la lecture peut être faussement élevée (pseudo-hypertension);
le brassard doit être dégonflé à la vitesse maximale de 2 mm Hg/battement (2 mm Hg/sec); la valeur systolique est notée dès que le bruit répétitif (Korotkoff, phase I) est perçu;
si les valeurs initiales sont élevées, plusieurs autres lectures doivent être prises après cinq minutes de repos au calme.
Chaque fois, il faut prendre la moyenne de deux ou de trois lectures. Si les deux premières lectures diffèrent de plus de 4 mm Hg (systolique ou diastolique), il faut en prendre davantage. La valeur diastolique correspond à la disparition du bruit de Korotkoff (phase V). On peut utiliser l’assourdissement du bruit (Korotkoff, phase IV) pour déterminer la valeur systolique uniquement si le bruit continue de s’estomper.
Une seule mesure élevée de la tension artérielle ne suffit pas à poser le diagnostic d’hypertension, car la tension artérielle fluctue constamment. Un bon diagnostic s’appuiera sur plusieurs mesures. Si une première lecture révèle une élévation de la tension au-dessus des valeurs normales, il sera nécessaire de répéter la mesure à deux autres occasions pour établir le diagnostic d’hypertension artérielle.
Pour obtenir des mesures exactes de la tension artérielle :
ne pas fumer et ne pas prendre de café ou d’alcool dans la demi-heure qui précède la prise de la tension;
ne pas pratiquer une activité physique modérée ou intense dans l’heure qui précède la prise de la tension;
ne pas prendre un repas dans l’heure qui précède laprise de la tension;
ne pas prendre d’antihistaminique ou de médicament contre le rhume dans les six heures qui précèdent la prise de la tension [42].
La mesure de la tension artérielle doit se faire au repos avec des appareils adéquats calibrés. Les appareils sans mercure doivent être validés. Pour éviter les fausses estimations avec des valeurs situationnelles trop élevées, les mesures à domicile et de plus en plus les mesures automatiques sur 24 heures sont vivement recommandées. Les valeurs limites de tension artérielle sont 140/90 mm Hg pour 2 mesures ou plus au cabinet, 130/80 mmHg pour les moyennes sur 24 heures et 135/85 mm Hg pour les mesures à domicile (moyenne de 3 × 2 mesures 3 jours de suite, le matin immédiatement après le lever et le soir au repos). Le risque cardiovasculaire dépend non seulement de la tension artérielle, mais aussi d’autres facteurs de risque et des atteintes d’organes cibles [43].
La mesure ambulatoire de la pression artérielle (MAPA) permet de mettre en évidence le phénomène dit de «la blouse blanche», àsavoir une élévation de la valeur de la PA uniquement dans un environnement médical (réaction d’alarme).
La MAPA permet de vérifier l’efficacité d’un traitement antihypertenseur et sa couverture durant le nycthémère. Elle permet également de corréler des symptômes décrits par le patient avec des variations de PA durant la journée.
Dans le cas d’une HTA qui semble être réfractaire au traitement lors du contrôle au cabinet médical, la MAPA permet d’évaluer d’une part la réalité de larésistance au traitement lors de la mesure ambulatoire et d’autre part, d’adapterplus spécifiquement le traitement le cas échéant [44].
Les flavonoïdes
Définition
Les flavonoïdes constituent un groupe chimique relativement homogène. Ce sont des pigments naturels jaunes (flavus signifie jaune) que l’on rencontre dans presque tous les végétaux. Au sens strict, ce sont des pigments jaunes, généralement polyphénoliques, le plus souvent sous forme d’hétérosides appelés flavonosides dont les génines sont des dérivés de la phénylchromone, la chromane étant la benzo-gamma-pyrone. Au sens large, dans les flavonoïdes sont inclus tous les composés en C 6-C 3-C 6 , notamment les dérivés duphénylchromane ou flavane (catéchines et proanthocyanidols) et les dérivés du flavyllium (anthocyanes) [103].
Classification et structures
Occupant une place prépondérante dans le groupe des polyphénols, les flavonoïdes sont des métabolites secondaires ubiquistes des plantes. On estime que 2 % environ du carbone organique photo-synthétisé par les plantes, soit quelques 10 tonnes par an, est converti en flavonoïdes [104].
Distribution
Les flavonoïdes sont présents dans toutes les parties des végétaux supérieurs : racines, tiges, feuilles, fruits, graines, bois, pollens (Verhoeyen et al .), cités par Zeghad Nadia (2009) [115]. Ils peuvent aussi être rencontrés dans certaines boissons et chez certains fourrages (ex: trèfle) (Urquiaga et Leighton, 2000) cités par Zeghad Nadia (2009) [1115]. Certaines classes de flavonoïdes sont présentes exclusivement chez certains végétaux ; on trouvera par exemple, les flavanones dans les agrumes, les isoflavones dans le soja, les anthocyanes et les flavonols ont eux une large distribution dans les fruits et les légumes tandis que les chalcones se retrouvent plus fréquemment dans les pétales des fleurs. Ils sont considérés comme des pigments naturels au même titre que les chlorophylles et les caroténoïdes (Lahouel, 2005 ; Piquemal, 2008), cités par Zeghad Nadia (2009) [115].
Le monde animal est très concerné par les flavonoïdes dont Brewington et al (1974), Lopez et Lindsay (1993) in (Besle et al , 2004), cités par Zeghad Nadia (2009) [115] ont isolé respectivement quinze et seize composés aromatiques à partir du lait de vache avecrespectivement 6 et 5 composés importants dus principalement à la consommation des plantes par les herbivores.
On trouve aussi la chrysine, la quercétine, la galangine dans les propolis ; sécrétion des bourgeons de nombreux arbres (le bouleau, le sapin, le saule…), récoltés par les abeilles, qui les fabriquent en modifiant la propolis par leurs enzymes salivaires. Les abeilles mettent en œuvre les propriétés antifongiques et antibactériennes des polyphénols pour aseptiser leurs ruches (Lahouel, 2005), cités par Zeghad Nadia (2009) [115]. Le tableau V contient la distribution des principaux flavonoïdes dans certains aliments.
Méthodes d’extraction et de dosage
Les hétérosides de flavonoïdes sont en général solubles dans l’eau et les alcools.
Les génines sont pour la plupart, solubles dans lessolvants organiques apolaires.
L’extraction est réalisée habituellement à l’aide du méthanol ou de mélanges méthanol-eau parfois d’acétonitrile-eau [116].
Les méthodes d’extraction des flavonoïdes dépendent aussi bien du matériel végétal que du type de flavonoïde à extraire. L’extraction proprement dite est réalisée par des solvants de polarité croissante. Un traitement préalable de la plante par un solvant apolaire (hexane ou éther de pétrole) la débarrasse des graisses, des stérols et des pigments (chlorophylleet caroténoïdes). Un solvant chloré, le benzène, l’acétate d’éthyle ou l’éther diéthylique permet de récupérer les aglycones libres peu ou moyennement polaires. L’acétone, le méthanol, l’eau ou leur mélange permet d’extraire les aglycones polyhydroxylés et la plupart des glycosides. Les rendements d’extraction dans toutesles fractions flavonoïdiques d’une manière générale, sont exprimés en pourcentage de matière sèche (% Ms) [117].
L’extraction est basée sur la solubilité dans l’eau à chaud, ou dans l’alcool.
L’extraction alcoolique est la plus pratiquée. L’extrait alcoolique est alors évaporé à sec, le résidu repris par l’eau chaude. Ceci permet de précipiter les composés tels que la chlorophylle, les composés lipophiles ou résineux. Aprèsfiltration, on peut procéder à l’extraction du filtrat aqueux par l’acétate d’éthyle ou par le butanol [103].
Caractérisation
La réaction colorée la plus spécifique est celle dite ‘’de Shibata’’ : les hétérosides flavoniques, en solution alcoolique, mis en présence d’hydrogène naissant, donnent des dérivés diversement colorés selon la structure du flavonoïde : orangés (flavones), rouges (flavonols)et rouge violacé (flavanone). Par ailleurs, on peut noter que la couleur jaune des flavonoïdes s’accentue en milieu alcalin. L’identification des flavonoïdes est faite par CCM en présence de témoins. On révèle directement sous UV ou après pulvérisation d’une solution de chlorure d’aluminium [103].
Les méthodes de dosage classiques sont le plus souvent, colorimétriques ou spectrophotométriques. L’HPLC offre maintenant la possibilité d’une estimationrapide et précise de tous les flavonoïdes [118].
Propriétés biologiques, thérapeutiques et médicales des flavonoïdes
La principale propriété initialement reconnue aux flavonoïdes est d’être « veinoactifs », c’est-à-dire capables de diminuer la perméabilité des capillaires sanguins et de renforcer leur résistance [119].
Renforcement de la résistance des capillaires
Historiquement, c’est la première propriété reconnue aux flavonoïdes. On les dit « veinotoniques » car on peut montrer qu’ils sont capables de diminuer la perméabilité des capillaires et de renforcer leur résistance. Les revues générales et les synthèses méthodiques avec méta-analyse récentes aboutissent plutôt à constater l’absence ou la faiblesse de preuves de l’effet des flavonoïdes dans le traitement de l’insuffisance veineuse chronique, effet au demeurant de valeur clinique incertaine » [120].
Emplois thérapeutiques des flavonoïdes
L’utilité thérapeutique de ces composés a été démontrée dans les hémorragies gastro- intestinales, l’avortement habituel, la ménorragie, la cystite saignante, la tuberculose hémoptysie, la maladie de Meniere, l’épistaxis, la rétinopathie, les hémorroïdes et le syndrome de Raynaud. Ils ont été fréquemment combinés avec la vitamine K et l’acide ascorbique. Récemment, lesrutosides hydroxyéthylés se sont avérés efficaces dans l’allégement des symptômes provoqués par l’insuffisance veineuse chronique des membres inférieurs, varicosis de grossesseet d’autres maladies veineuses. Le (+)-cyanidanol-3 a été de plus en plus employé dans le traitement de l’hépatite virale aiguë et diverses autres maladies du foie [124].
Rôle dans le domaine de la santé
Les études épidémiologiques suggèrent un effet protecteur des fruits et légumes contre les maladies cardiovasculaires et le cancer. Outre les flavonoïdes, de nombreux constituants de ces fruits et légumes peuvent aussi concourir à expliquer cette association : fibres, vitamines et minéraux, glucosinolates, caroténoïdes etc. Après avoir passé en revue les effets sur la santé de la consommation de flavonoïdes, les études épidémiologiques suggèrent des effets bénéfiques des flavonoïdes et des lignanes sur les maladies cardiovasculaires [125]. Les flavonoïdes déclenchent l’activation de la synthèse d’oxyde nitrique (NO), qui agit sur les cellules musculaires lisses vasculaires comme vasodilatateur. Les effets potentiels du NO sont une diminution de la pression artérielle (antihypertensif), une entrave aux dépôts graisseux (athéromes) sur les parois artérielles (antiathérogènes) et une activité antithrombotique [126].
Rôles physiologiques des flavonoïdes chez les végétaux
En raison de leurs structures polyphénoliques, ils pourraient jouer un rôle dans les chaînes d’oxydo-réduction et modifier certaines réactions concernant la croissance, la respiration et la morphogénèse. Avant tout, ils sont responsables de la coloration des feuilles, fleurs et fruits. Ils jouent un rôle dans le processus de pollinisation et de dispersion et ont une actionrépulsive et attractive sur les insectes. Grâce à leur facilité de pénétrer la membrane cellulaire, les flavonoïdes ont une activité antimicrobienne. Certains flavonoïdes jouent un rôle très important dans la formation des nodules chez les espèces qui sont en symbiose avec leur rhizobium. Des composés du groupe des isoflavonoïdes fonctionnent comme des phytoalexines ; ces derniers principalement chez les légumineuses sont synthétisés comme défense contre le stress : ce sont la glycéolline, la pisatine, la phaséoline entre autres. Le kaempferol inhibe l’auxine-oxydase tandis que le quercétol l’active. Les flavonoïdes auraient également une action protectrice des autres pigments vis-à-vis de la lumière et des UV. Les anthocyanidines jouent un rôle d’écran vis-à-vis durayonnement UV dont 95 à 99 % peut être absorbé [115].
Propriétés des flavonoïdes
Propriété antibactérienne
La thérapeutique des infections bactériennes se base principalement sur l’usage des antibiotiques. La prescription à grande échelle et parfois inappropriée de ces agents a entraîné la sélection de souches multirésistantes d’où l’importance d’orienter les recherches vers la découverte de nouvelles voies qui constituent une source d’inspiration de nouveaux médicaments à base de plantes, sous forme de métabolites secondaires dont les composés phénoliques sont toujours utilisés dans l’industrie alimentaire et cosmétique et comme agents antimicrobiens en médecine populaire. Les polyphénols, notamment les flavonoïdes et les tannins sont reconnus par leur toxicité vis-à-vis des microorganismes. Le mécanisme de toxicité peut être lié à l’inhibition des enzymes hydrolytiques (les protéases et les carbohydrolases) ou d’autres interactions pour inactiver les adhesines microbiennes, les protéines de transport et d’enveloppe cellulaire (Cowan, 1999), cité par, cités par Zeghad Nadia (2009) [115].
Propriété anticancéreuse
Le cancer se présente habituellement comme une tumeur formée d’une masse cellulaire qui est l’aboutissement d’une série de transformation pouvant se dérouler pendant plusieurs années ; donc la cancérogénèse est un processus complexe multi-séquentiel menant une cellule de l’état sain à un état précancéreux et finalement à un stade précoce de cancer (Pincemail et al , 1999), cités par Zeghad Nadia (2009) [115].
Depuis longtemps, on associe le cancer au type d’alimentation. De nombreux chercheurs ont étudié le rôle des nutriments dans le développement des cancers.
Plus récemment des recherches expérimentales suggèrent que les flavonoïdes sont parmi les substances susceptibles de retarder voire d’empêcher l’apparition de certains cancers, tout en réduisant d’une manière spécifique les risques d’en avoir chez les sujets humains (Decloitre, 1993; Hertog, 1996), cités par Zeghad Nadia (2009) [115].
Des études montrent que certains flavonoïdes, notamment la lutéoline, la quercétine, le kaempférol, l’apigénine et la taxifoline inhibent d’une façon marquée la lipogenèse des cellules cancéreuses ; d’autres flavonoïdes sont plutôt capables d’induire l’apoptose. Certains flavanols (épigallocatéchine-3-gallate) présentent des effets cytotoxiques sur les cellules cancéreuses de prostate. Ces effets sont corrélés avec leur capacité à inhiber les enzymes clés lipogéniques [115]. Les travaux réalisés par Mahmoud et al (2000) et par in Depeint et al , 2002), cités par Zeghad Nadia (2009) [115] montraient que la curcumine permet de prévenir la formation des tumeurs spontanées induites génétiquement et que ce même flavonoïde réduit l’apparition des tumeurs de la peau induites chimiquement. La quercétine et la rutine sont les deux flavonoïdes les plus conseillés pour prévenir l’apparition du cancer de l’appareil gastro-intestinal tandis que l’apigénine avec la quercétine ont la capacité à inhiber la phase de métastase. Toutefois, Caltagirone et al (2000) et Depeint et al , 2002), cités par Zeghad Nadia (2009) [115] signalaient que l’inhibition des différents stades de développement du cancer est plutôt assurée par tous les flavonoïdes. L’activité anticancéreuse des flavonoïdes est assurée par l’intervention de plusieurs mécanismes :
piégeage des radicaux libres ;
inhibition du métabolisme de l’acide arachidonique ;
formation d’un complexe inactif avec le carcinogène;
prévention de l’activation des métabolites carcinogènes ;
inhibition de la prolifération des cellules cancéreuses ;
arrêt du cycle cellulaire des cellules cancéreuses ;
induction de l’apoptose ;
inhibition des processus d’angiogénèse ;
Propriété anti-inflammatoire
Une inflammation par définition, est une réaction de défense immunitaire stéréotypée du corps à une agression (infection, brûlure, allergie…) qui se manifeste par une rougeur, un gonflement, une sensation de chaleur, une douleur qui semble pulser (Wikipédia, 2008), cité par Zeghad Nadia [115].
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Table des matières
Introduction générale
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I. Généralités sur l’hypertension artérielle
A. La pression artérielle
1. Définition
2. Différents types de pression artérielle
B. L’hypertension artérielle
1. Définition
2. Classification
3. Epidémiologie
3.1. Fréquence
3. 2. Les facteurs de risque
4. Physiopathologie
5. Symptômes
6. Complications
7. Diagnostic
8. Traitement
II. Etude biosystématique des plantes sélectionnées
A. Canthium horizontale (Schum. et Thon.) Hiern
A. 1. Aperçu sur la famille des Rubiacées
A. 2. L’espèce Canthium horizontale ﴾Schum. et Thon.) Hiern
B. Uapaca togoensis ﴾Aub. et Léan.) Pax
B. 1. Aperçu sur la famille des Euphorbiacées
B. 2. L’espèce Uapaca togoensis ﴾Aub. et Léan.) Pax
III. Rappel sur les métabolites secondaires
A. Les polyphénols
B. Terpènes et stérols
C. Les alcaloïdes
CHAPITRE II: MATERIEL ET METHODES
A. Matériel
B. Méthode
B. 1. Tests d’identité et de pureté
B. 2. Détermination du pouvoir antioxydant
B. 3. Screening phytochimique
B. 4. Analyses en CPG/Masse
B. 5. Analyses en HPLC
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
A. Résultats des tests d’identité et de pureté
B. Résultats de la détermination de l’activité antiradicalaire
C. Résultats du screening phytochimique
D. Résultats des analyses en CPG/Masse
E. Résultats des analyses en HPLC
Bilans des molécules identifiées dans les différents extraits
Discussion générale
Conclusion générale et perspectives
Références bibliographiques
Annexe