Dans les pays en développement à forte endémie tuberculeuse et à faible niveau de vie, la tuberculose ne montre pratiquement pas de tendance à la régression, sauf parmi les groupes de population où l’on a pu organiser convenablement le diagnostic et le traitement des malades. « Evaluation de la prise en charge de la tuberculose pulmonaire au CSB2 d’Isotry Central » est une étude qui a pour objectif d’évaluer l’importance de la maladie au CSB2 et d’analyser la prise en charge afin de proposer des éléments d’amélioration.
GENERALITES SUR L’EVALUATION ET LA TUBERCULOSE
L’EVALUATION
DEFINITION
Qu’est-ce qu’évaluer ? Si l’on consulte le Robert, le mot Evaluer signifie, déterminer la valeur d’une chose. Et parmi les nombreux sens du mot valeur on peut relever :
i-) Caractère mesurable d’un objet susceptible d’être échangé ou d’être désiré.
ii-) Caractère de ce qui répond aux normes idéales de son type, de ce qui produit l’effet souhaité.
L’évaluation porte un jugement sur une activité, une ressource ou un résultat. Ce jugement est basé sur des critères et des normes.
L’EVALUATION DANS LE DOMAINE DE LA SANTE
Pourquoi évaluer le système de santé, le système de soins, la médecine ?
La médecine moderne et le système de santé construit autour d’elle sont de nos jours observés d’un œil critique de l’extérieur et de l’intérieur.
De l’extérieur, par des philosophes comme Foucault, des sociologues comme Illich et surtout des financiers qu’inquiète la spirale des coûts. De l’intérieur, les épidémiologistes qui tempèrent le triomphalisme ambiant par des questions ou des observations troublantes sur l’efficacité de la médecine sur la santé de la population ; et par les spécialistes des sciences de l’information qui mettent le doigt sur la laxité de la pensée médicale et la faible cohérence de bien des comportements médicaux.
Il est vrai que le système de soins connaît depuis plusieurs années malgré ses succès, une crise dont les signes principaux sont : la fuite vers la spécialisation, l’absence de relation médecin- malade ; le recours systématique et pas toujours justifié aux examens complémentaires et à une technologie lourde et pas toujours anodine.
Ainsi a-t-on pu comparer le système de soins avec le bateau ivre de Rimbaud, dépourvu de tout système de contrôle et de navigation. La nécessité de lui en donner un, est le meilleur argument pour la mise en place des procédures d’évaluation.
Les objets de l’évaluation
On peut distinguer deux grandes catégories « d’objets de l’évaluation » : les programmes de santé ; les institutions de santé.
i-)Un programme de santé est selon l’OMS « un ensemble organisé d’activités mettant en œuvre des moyens identifiés et mesurables en vue d’arriver à un ou des résultats définis et mesurables pour une population déterminée ». A titre d’exemple, on peut citer un programme de lutte contre les accidents de la route, ou un programme de lutte contre la tuberculose. Tout programme de santé a une composante volontariste, avec une définition d’objectifs, un calendrier, une mise en œuvre des moyens appropriés.
ii-) Une institution de santé est une structure fonctionnelle plus ou moins clairement définie, censée rendre à la population qu’elle dessert spécifiquement des services eux aussi plus ou moins bien définis. Exemple : un hôpital, un centre de santé, un cabinet médical… etc.
L’évaluation de programme
Evaluation de la structure
L’évaluation de la structure pose des questions relatives à la qualité, la quantité et l’agencement des ressources humaines, physiques et financières du programme. Les questions posées par ce type d’évaluation concernent :
– la qualité de l’équipement et des installations matérielles ;
– les caractéristiques de l’organisation : taille, catégorie, degré de spécialisation ;
– la compétence du personnel, son degré de formation et d’expérience ;
– la disponibilité du personnel ;
– le budget.
Cette liste n’est pas exhaustive mais elle est donnée à titre indicatif. Il est à noter que dans les établissements de santé, ce type d’évaluation est le plus répandu.
Evaluation du processus
L’évaluation du processus porte sur les services produits et utilisés dans le cadre du programme. Le processus comprend plusieurs dimensions. Il peut porter sur les aspects techniques, généralement définis par les professionnels : dans le domaine des soins, par exemple, on peut vérifier si les soins fournis aux patients correspondent à des normes professionnelles de « bonne pratique ». Le processus peut également porter sur la continuité de service et de nature de la relation entre le bénéficiaire et le professionnel. Enfin l’évaluation du processus peut porter sur le niveau organisationnel, c’est à dire sur les processus organisationnels mis en place pour assurer l’accessibilité, la continuité, la globalité et l’humanisation des services.
Evaluation des effets
L’évaluation des effets porte soit sur les résultats spécifiques obtenus par le programme ou encore sur les conséquences ou l’impact du programme. Le premier se réfère sur l’évaluation tactique alors que le deuxième est plutôt relatif à l’évaluation stratégique .
L’évaluation des effets se rapporte d’abord aux objectifs du programme, définis en termes d’état de santé ou de comportements relatifs à la santé de la part des bénéficiaires visés ou atteints par le programme. L’efficacité potentielle du programme renvoie à des résultats obtenus dans des conditions optimales alors que l’efficacité réelle correspond aux résultats obtenus dans les situations concrètes et réelles où des contraintes existent. Par exemple, les comportements (observance) des bénéficiaires visés par le programme et des professionnels intervenants peuvent dans la réalité ne pas être optimaux.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE GENERALITES SUR L’EVALUATION ET LA TUBERCULOSE
1 – L’EVALUATION
1.1. Définition
1.2. L’évaluation dans le domaine de la santé
1.2.1. Pourquoi évaluer le système de santé, le système de soins, la médecine ?
1.2.2. Les objets de l’évaluation
1.2.3. L’évaluation de programme
2. LA TUBERCULOSE
2.1. Epidémiologie
2.1.1. Agent pathogène
2.1.2. Transmission du bacille
2.1.3. Situation actuelle
2.2. Symptomatologie
2.2.1. Tuberculose pulmonaire
2.2.1. Tuberculose extra pulmonaire
2.3. Diagnostic
2.3.1. Tests tuberculiniques
2.3.2. Diagnostic bactériologique
2.4. Traitement
2.4.1. Indications thérapeutiques
2.4.2 Contrôle du traitement
2.5. Prophylaxie
2-5-1- Amélioration du niveau de vie
2-5-2- Dépistage et traitement des maladies contagieuses
2-5-3- Vaccination par BCG
2.6. Lutte antituberculeuse
2.7. Lutte contre la tuberculose à Madagascar
2.7.1 Situation
2.7.2. Programme de lutte
DEUXIEME PARTIE EVALUATION DE LA PREVALENCE ET DE LA PRISE EN CHARGE DE LA TUBERCULOSE PULMONAIRE
1. CADRE D’ETUDE
1.1. Le centre de santé de Base de Niveau 2 (CSB2) d’Isotry Central
1.2. Le secteur sanitaire du CSB2
1.2.1. Démographie
1.2.2. Autres formations sanitaires
2. METHODOLOGIE
2.1. Méthode d’étude
2.2. Paramètres D’étude
2.2.1. Concernant les patients
2.2.2. Concernant la procédure des prises en charge
2.2.3. Le Coût de prise en charge
3. RESULTATS
3.1. Concernant les malades
3.1.1. L’âge des malades
3.1.2. Le Sexe des patients
3.1.3. Le domicile
3.1.4. Le type bactériologique
3.2. Procédure de prise en charge
3.2.1. Schéma de prise en charge
3.2.2. Schéma de traitement
3.2.3. Coût de prise en charge
TROISIEME PARTIE COMMENTAIRES . DISCUSSIONS . SUGGESTIONS
1. COMMENTAIRES ET DISCUSSIONS
1.1. L’âge des malades
1.2. Le sexe des patients
1.3. Le domicile
1.4. Le type bactériologique
1.5. Procédure de prise en charge
1.6. Coût de prise en charge
2. SUGGESTIONS
2.1. Une information plus complète de la population
2.1.1. IEC tuberculose
2.1.2. Une meilleure connaissance de la maladie
2.2. Amélioration du niveau de vie
2.3. Dépistage et traitement des maladies contagieuses
2.4. Vaccination par le BCG
2.5. Un service antituberculeux efficace
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE