GENERALITES SUR LES VIRUS GRIPPAUX ET LA GRIPPE CHEZ LES PORCS

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Polymรฉrase basique 2 (PB2)

Codรฉe par le premier segment dโ€™ARN, cette protรฉine fait partie du complexe protรฉique ayant une activitรฉ polymรฉrase ARN-dรฉpendante. Elle peut donc gรฉnรฉrer une nouvelle molรฉcule dโ€™ARN en se servant dโ€™une molรฉcule dโ€™ARN comme matrice. Particuliรจrement, elle assure lโ€™initiation de la transcription de lโ€™ARN messager (ARNm) viral.

Polymรฉrase basique 1 (PB1)

Codรฉe par le 2 segment, cette protรฉine continue la fonction de la prรฉcรฉdente en participant ร  lโ€™รฉlongation de lโ€™ARNm. Elle fait partie aussi du complexe polymรฉrasique viral.

Polymรฉrase acide (PA)

Transcrite puis traduite ร  partir du 3 รจme segment, elle fait partie du complexe protรฉique citรฉ ci-dessus mais son activitรฉ dans la synthรจse des ARN viraux est encore mรฉconnue.

Hรฉmagglutinine (HA)

Cโ€™est une glycoprotรฉine majeure de la surface virale. Elle assure la fixation du virion sur la cellule hรดte et la fusion entre lโ€™enveloppe virale et celle de la cellule. Elle est synthรฉtisรฉe sous forme d’un prรฉcurseur inactifHA0 par le virus. Chaque glycoprotรฉine HA0 est constituรฉe de deux sous-unitรฉs:
– la partie extracellulaire globulaire ou HA1 prรฉsente le site de liaison, appelรฉ site RBS (en anglais ยซ receptor binding site ยป), au rรฉcepteur des cellules cibles comportant une molรฉcule d’acide sialique.
– la partie formant une tige ou HA2 permet la fusion de la membrane phospholipidique qui recouvre la particule virale avec la membrane de l’endosome de la cellule hรดte lors du processus d’assemblage et de libรฉration des virions.
Une fois attachรฉe ร  la surface de la cellule hรดte, pour รชtre fonctionnelle et permettre l’infection, un clivage des hรฉmagglutinines HA1 et HA2 doit se produire. Tant que la coupure n’a pas eu lieu, les virus ne sont pas capables d’infecter une cellule. Ce clivage se fait grรขce ร  des protรฉases de type trypsines prรฉsentes essentiellement au niveau des tissus respiratoires chez l’homme et respiratoires et/ou digestifs chez l’oiseau et le porc. Ces protรฉases ne sont pas toujours prรฉsentes dans les autres tissus de l’organisme ; ce qui limite naturellement la diffusion des virus. Lโ€™hรฉmagglutinine joue รฉgalement un rรดle trรจs important dans lโ€™induction de la rรฉponse immunitaire de lโ€™hรดte, beaucoup dโ€™anticorps neutralisant se dirigeant contre elle lors dโ€™une infection.

Nuclรฉoprotรฉine (NP)

Elle a surtout un rรดle structural : transportรฉe vers le noyau de la cellule infectรฉe, elle y fixe etย  encapside lโ€™ARN viral afin de former la nuclรฉocapside.
On pense aussi quโ€™elle joue un rรดle inhibiteur sur lโ€™activitรฉ des ARN polymรฉrases. La NP est une cible majeure des Lymphocytes T cytotoxiques de la rรฉponse immune de lโ€™hรดte (7).

Neuraminidase (NA)

Cโ€™est une glycoprotรฉine membranaire formant le 2รจme antigรจne de surface du virion. Cette protรฉine assure la coupure de la liaison entre le provirion et la cellule hรดte aprรจs le cycle de multiplication. Les nouveaux virions peuvent ensuite infecter dโ€™autres cellules. Ceci facilite ainsi la propagation et la diffusion du virus dans lโ€™organisme (1). Cette protรฉine est lโ€™une des cibles principales des anticorps neutralisants. Cโ€™est aussi une cible des antiviraux qui vontโ€™inhiber son action (ex : oseltamivir et zanamivir) (9) (10).

Protรฉine M1 de la matrice

Cโ€™est la protรฉine la plus abondante dans le virion (Tableau I). Elle tapisse lโ€™intรฉrieur de lโ€™enveloppe virale en jouant un rรดle important dans lโ€™initiation de lโ€™assemblage du nouveau virion.

Protรฉine M2 de la matrice

Cโ€™est une protรฉine transmembranaire ayant un rรดle de canal ionique pour les protons afin de contrรดler le pH dans lโ€™appareil de Golgi de la cellule infectรฉe pendant la synthรจse des hรฉmagglutinines. Ceci permet lโ€™acidification interne du virus durant la phase de libรฉration des virions. Cette protรฉine estla cible de certains antiviraux (ex : Amantadine) qui bloquent les canaux ioniques empรชchant ainsi lโ€™acidification interne du virus et donc la libรฉration des virions dans le cytoplasme cellulaire (10).

Protรฉines non structurales (NS) 1 et 2

Elles jouent un rรดle dans la rรฉplication virale mais ce rรดle nโ€™est pas encore prรฉcisรฉment รฉlucidรฉ. Il est cependant envisagรฉ quelaprotรฉine NS1est impliquรฉe dans la maturationet la traduction des ARNs messagers viraux (11), ainsi que dans lโ€™inhibition de la maturation des ARNs messagers cellulaire et la rรฉponse antivirale cellulaire (12).

Cycle de multiplication

Le cycle viral des virus grippaux comme pour tous les Orthomyxoviridae sโ€™effectue en 6 รฉtapes qui, ร  leur tour, peuvent รชtre aussi dรฉcortiquรฉes en 12 phases:

Attachement et endocytose (phases 1 et 2)

La fixation des virus grippaux est conditionnรฉe par lโ€™interaction entre lโ€™HA (partie HA1) et le rรฉcepteur membranaire de la cellule hรดte pourvu dโ€™acide sialique.
Les virus grippaux humains se lient prรฉfรฉrentiellement aux rรฉcepteurs cellulaires qui contiennent la ยซ 5-N-acetylneuraminic acid-2,6-galactose ยป (Neu5Aca2,6Gal) alors que les virus grippaux aviaires et รฉquins se lient ร  la ยซ 5-N-acetylneuraminic acid-2,3-galactose ยป (Neu5Aca2,3Gal) via lโ€™acide sialique (AS) (13). Les rรฉcepteurs de type Neu5Aca2,6Gal sont prรฉdominants au niveau de lโ€™รฉpithรฉlium respiratoire humain, alors que ceux de type Neu5Aca2,3Gal sont prรฉdominants ร  la surface des cellules รฉpithรฉliales du tractus intestinal chez le canard 14)(. A cette rรฉpartition inรฉgale des rรฉcepteurs au niveau du site de rรฉplication chez les hรดtes humains et aviaires, correspond une spรฉcificitรฉ relative des glycoprotรฉines de surface (14). Il a รฉtรฉ rapportรฉ que le rรฉcepteur pour les virus aviaires est prรฉsent dans la partie profonde de lโ€™arbre respiratoire, plus prรฉcisรฉment au niveau des pneumocytes de type 2 de lโ€™alvรฉole chez lโ€™homme (15). Ce qui peut expliquer la raretรฉ de la transmission interhumaine des virus aviaires contrairement aux virus humains qui peuvent coloniser toute la partie de lโ€™arbre respiratoire et donc facilement excrรฉter ร  lโ€™occasion de la toux et de lโ€™รฉternuement. De faรงon particuliรจre, la surface des cellules รฉpithรฉliales de la trachรฉe chez le porc contient ร  la fois des rรฉcepteurs de type Neu5Aca2,6Gal et des rรฉcepteurs de type Neu5Aca2,3Gal (16).
Pour devenir infectieux, le virus doit รชtre en prรฉsence d’une protรฉase spรฉcifique du tractus respiratoire qui va cliver l’hรฉmagglutinine en HA1 et HA2. La partie HA1 de l’hรฉmagglutinine peut alors reconnaรฎtre les acidessialiques prรฉsents ร  la surface de la cellule hรดte entraรฎnant l’attachement du virus ร  la surface cellulaire. Aprรจs attachement, un processus d’endocytose a lieu. Le virus se trouve alors enfermรฉ dans un endosome.

Libรฉration des segments ribonuclรฉoproteiques (phases 3 et 4)

Le pH chute dans l’endosome ร  une valeur de 5 par lโ€™action de la protรฉine M2, ce qui va dรฉclencher un changement de conformation de l’hรฉmagglutinine. La partie HA2 va former une structure amphiphile dans la membrane de l’endosome, ce qui va favoriser la fusion des membranes de l’endosome et de la particule virale. Il y a alors libรฉration des segments dans le cytosol.

Migration des huit segments d’ARN vers le noyau (phase 5)

La migration des segments ribonuclรฉoprotรฉiques versle noyau cellulaire est possible grรขce ร  la protรฉine NP qui recouvre les AR N viraux, puis les ARN passent par les pores nuclรฉaires de la cellule hรดte.

Transcription et traduction (phases 6 et 7)

Dรจs leur arrivรฉe dans le noyau, les ARNs viraux ร  polaritรฉ nรฉgative sont transcrits en ARNs ร  polaritรฉ positive. La synthรจse des ARNm est assurรฉe par les complexes molรฉculaires basiques formรฉs des protรฉines PB1 et PB2 et par le complexe molรฉculaire acide PA qui jouent le rรดle des ARN polymรฉrases ARN dรฉpendantes. Ces ARNm sont complรฉtรฉs d’une queue de polyA, et ainsimaturรฉs, ils sont exportรฉs vers le cytoplasme pour รชtre traduits. Les ARNs positifs no polyadรฉnylรฉs restent dans le noyau et servent de matrice pour la synthรจse d’ARNsnรฉgatifs gรฉnomiques.
Aprรจs la transcription en ARNm puis la traduction de ce dernier dans le cytoplasme de la cellule hรดte, les protรฉines virales NP, NS2, M1, PA, PB1 et PB2 ainsi synthรฉtisรฉes sont acheminรฉes vers le noyau. Les protรฉines de l’enveloppe HA, NA et M2 sont exportรฉes vers la membrane de la cellule hรดte. Les ARNs nรฉgatifs du gรฉnome viral s’associent avec la protรฉine NP pour former les ribonuclรฉoprotรฉines associรฉes au complexe polymรฉrase.

Encapsidation et bourgeonnement (phases 8, 9, 10 et 11)

Afin que le virus s’assemble, il faut que les protรฉines virales et les segments ribonuclรฉoproteiques soient prรฉsents au niveau de al membrane cytoplasmique.

Cassure antigรฉnique ou rรฉassortiment antigรฉnique (ยซ Shift ยป)

Ce mรฉcanisme sโ€™applique principalement aux virus de lโ€™influenza A. Lors dโ€™une coรฏnfection au sein dโ€™une mรชme cellule, 2 virus peuvent sโ€™รฉchanger certains segments de leur gรฉnome. Ainsi, les virus nouvellement formรฉs possรจdent des caractรฉristiques hybrides entre leurs deux virus ยซ parentaux ยป et possรจdent donc des caractรฉristiques diffรฉrentes qui peuvent leur confรฉrer des avantagespouvant par exemple les rendre plus pathogรจnes. De mรชme, les caractรฉristiques antigรฉniques de lโ€™hรฉmagglutinine et/ou de la neuraminidase de ces virus peuvent รชtre totalementnouvelles et ne pas รชtre reconnues par le systรจme immunitaire dโ€™une personne vaccinรฉeou infectรฉe antรฉrieurement par un virus grippal. Ainsi, ce virus hybride appelรฉ ยซย rรฉassortantย ยป contre lequel l’immunitรฉ prรฉexistante et le vaccin prรฉparรฉ avec les souchesprรฉcรฉdentes ne protรจgent pas, peut provoquer une pandรฉmie (17). Par exemple, la rencontre dโ€™un virus H1N1 et dโ€™un virus H2N2 dans une mรชme cellule infectรฉe pourrait donnernaissance ร  un variant de type H1N2 ou H2N1. Il est รฉgalement possible que les autres segments soient รฉchangรฉs entre les virus, mais les modifications ne seraient alors pas visibles sur la surface du virus.
La cassure antigรฉnique se produit frรฉquemment chezle porc puisque cet animal est infectรฉ autant par des virus humains que par des virus aviaires. Il est donc lโ€™hรดte idรฉal pour promouvoir la rencontre de virus diffรฉrents et, au hasard, leur recombinaison (18)(19).

Pathogรฉnรจse in vivo

La pathogรฉnรจse des virus grippaux commence par leurfixation sur les cellules de lโ€™hรดte, suivie de leur interaction avec ces cell ules. Cette interaction est possible du fait que la rรฉplication du gรฉnome et la multiplication virale se dรฉroule obligatoirement dans la cellule hรดte. Lโ€™infection est suivie dโ€™une rรฉplication des virus sur les cellules รฉpithรฉliales de lโ€™arbre respiratoire notamment au niveau de la muqueuse nasale, lโ€™amygdale, la trachรฉe et les poumons, sans avoir touchรฉ les autres tissus dans la plupart des cas (21). Pour le virus influenza A, la rรฉplication se passe au niveau nuclรฉaire. Le transport du gรฉnome et des protรฉines virales emprunte celui de la machinerie cellulaire. Ce qui diminue la performance de ce systรจme de transport pour le bon fonctionnement des cellules en questions (22). Il a รฉgalement รฉtรฉrapportรฉ que les virus grippaux contrรดlent fortement lโ€™expression des gรจnes cellula ires aprรจs la transcription (22). Par exemple, la synthรจse des protรฉines cellulaires est complรจtement bloquรฉe pendant environ 3 h aprรจs lโ€™infection mรชme en prรฉsence dโ€™ARNm cellulaire activement fonctionnel. Il a รฉtรฉ montrรฉ que la protรฉine NS1 fecteaf diffรฉrentes รฉtapes du mรฉtabolisme cellulaire. Cette protรฉine est absentedu virion mais est exprimรฉe dans les cellules infectรฉes, oรน elle exerce plusieurs fonctions (14) :
– elle inhibe, en se liant ร  plusieurs protรฉines cellulaires, la maturation et le transport nuclรฉocytoplasmique des ARN messagers celulaires, parmi lesquels ceux de la rรฉponse interfรฉron .
– elle favorise la traduction des ARN messagers viraux et rรฉgule lโ€™รฉpissage de son propre ARN messager .
– par interaction directe ou indirecte avec des protรฉines cellulaires impliquรฉes dans lโ€™induction et les effets de la rรฉponse interfรฉron, elle bloque ร  plusieurs niveaux la rรฉponse antivirale de la cellule et de lโ€™organisme.
En effet, la multiplication dans l’รฉpithรฉlium ciliรฉdes muqueuses respiratoires depuis les fosses nasales jusqu’aux bronchioles, entraรฎne une altรฉration de l’รฉpithรฉlium ciliรฉ suivi dโ€™une dรฉpression de l’immunitรฉ. Ceci vorisefa la colonisation des voies respiratoires par les bactรฉries commensales, occasionnant des complications pulmonaires.
La principale complication de la grippe est lโ€™extension de lโ€™infection vers le poumon aboutissant ร  une pneumonie. Lโ€™infection vir ale provoque directement un effet cytolytique sur les รฉpithรฉliums alvรฉolaires dont slepneumocytes de type I et II. Les pneumocytes I prรฉviennent la fuite des liquides ร  travers la barriรจre alvรฉolo-capillaire tandis que les pneumocytes de type II jouent un rรดl e important dans la rรฉsorption des liquides prรฉsents dans la lumiรจre alvรฉolaire et surla production des surfactants qui maintiennent la tension alvรฉolaire. Ainsi, lโ€™affection de ces cellules entraรฎne lโ€™infiltration des liquides en provenance des capillaires vers la lumiรจre, diminuant ainsi la performance des รฉchanges gazeux en provoquant undysfonctionnement respiratoire fatal pour lโ€™organisme infectรฉ (23).
En dehors des effets directes des virus grippaux sur les cellules hรดtes viennent le rรดle des cytokines (voir pouvoir immunologique) dans la pathogรฉnรจse de la grippe.
Ainsi, une trรจs forte synchronisation temporaire entre le pic du titre viral, lโ€™augmentation de la concentration des cytokines et lโ€™expression des symptรดmes cliniques a รฉtรฉ observรฉe lors de lโ€™infection expรฉrimentale des porcs (24). Les cellules infectรฉes produisent des cytokines tรดt aprรจs lโ€™infection aboutissant ร  des rรฉactions inflammatoires locales. Parmi ces cytokines, on peut citer lโ€™interfรฉron-ฮฑ (IFN-ฮฑ), le Tumor Necrosis Factor-ฮฑ, (TNF-ฮฑ), lโ€™interleukine-1 (IL-1) ฮฑ et ฮฒ, lโ€™IL-6 et lโ€™IL-8. Ces 4 premiers ont des activitรฉs multifonctionnelles associรฉes ร  la fiรจvre, un รฉtat de torpeur et lโ€™anorexie. Le TNF- ฮฑ et lโ€™IL-1 sont connus pour leur rรดle dans la stimu lation des polynuclรฉaires neutrophiles et des macrophages (25). On sait que ces cytokines causent en plus des inflammations pulmonaires, un dysfonctionnement des poumons, de la fiรจvre, un malaise et une perte dโ€™appรฉtit. Elles travaillent en synergie et peuvent augmenter entre elles les effets des autres (21).

Pathogรฉnรจse in vitro

La pathogรฉnรจse des virus grippaux peut aussi รชtre tudiรฉe sur les ล“ufs embryonnรฉs, les lignรฉes cellulaires telles que lescellules de rein de chien ou Madin Darby Canin Kydney (MDCK). Ainsi, lโ€™inoculation des cellules MDCK par des virus grippaux ou par ajout de liquide contenant les virus provoque un effet cytopathogรจne. Lโ€™effet cytopathogรจne est une altรฉration morphologique de la cellule infectรฉe, visible en microscopie optique, consรฉquence dโ€™une perturbation grave des synthรจses cellulaires par les virus (26). Ceci rรฉsulte de la capacitรฉ des virus grippaux dโ€™induire une fragmentation de lโ€™ADN des cellules hรดtes aboutissant ร  un phรฉnom รจne de mort cellulaire programmรฉe ou apoptose (27). Il a รฉtรฉ rapportรฉ que ce pouvoirpathogรจne du virus est exercรฉ par la protรฉine NS1 (12)(28) et la Neuraminidase (NA) (29).

Pouvoir immunologique

Lโ€™infection par le virus influenza A induit le dรฉclenchement immรฉdiat dโ€™une rรฉponse immunitaire innรฉe antivirale chez lโ€™hรดte infectรฉ afin de limiter la diffusion du virus (30). Ce type de rรฉponse immunitaire inclut la production de cytokines, particuliรจrement lโ€™interfรฉron (IFN) et lโ€™activation des cellules NK (Naturals Killers). Ces cellules, en tuant les cellules infectรฉes de lโ€™organisme, permettent de limiter la rรฉplication puis la diffusion du virus. Lโ€™IFN est produit tรดt aprรจs lโ€™infection et peut limiter la diffusion virale en engendrant un รฉtat de rรฉsistance ร  la multiplication virale chez les cellules hรดtes (31). Il stimule aussi lโ€™ac tivitรฉ cytotoxique du macrophage et des cellules NK. Parallรจlement, sont mises en place des rรฉponses spรฉcifiques humorales et cellulaires pour une รฉlimination efficace des virus(31). La premiรจre rรฉponse consiste ร  une sรฉcrรฉtion dโ€™anticorps qui sont pour la plupartdirigรฉs contre les protรฉines virales telles que les HA, NA, NP et M (32). Parmi ces anticorps, ceux dirigรฉs contre lโ€™HA ont la capacitรฉ de neutraliser le pouvoir infectieux duvirus en bloquant son attachement aux rรฉcepteurs de la cellule hรดte (33). Les anticorps ont deux rรดles principaux : premiรจrement, ils inhibent la production de nouveaux virions et facilitent la reconnaissance des cellules infectรฉes par les cellules tueuses (Cellules K) en se fixant sur les cellules infectรฉes ; deuxiรจmement, ils empรชchent la diffusion des virus vers dโ€™autres cellules en se fixant sur les provirions nouvellement libรฉrรฉs. La rรฉponse spรฉcifique cellulaire met en jeu les lymphocytes Th(helper). Ces cellules permettent ร  lโ€™organisme de se dรฉbarrasser de lโ€™infection en stimulant la production dโ€™anticorps et de cytokines et la prolifรฉration des Lymphocytes T cytotoxiques (LTc). Les LTc exercent une activitรฉ cytotoxique sur les cellules infectรฉesquand elles prรฉsentent ร  leur surface des peptides viraux tรฉmoignant lโ€™infection. Ainsi, les cellules tueuses de lโ€™organisme peuvent les reconnaรฎtre puis les tuer. Cela permet lโ€™รฉlimination des virus et lโ€™amรฉlioration de lโ€™รฉtat gรฉnรฉral aprรจs lโ€™infectionNotons. que la rรฉponse spรฉcifique est trรจs efficace tant pour lโ€™รฉlimination du virus aprรจs lโ€™infection primaire quโ€™en terme de protection contre lโ€™infection secondaire. Les anticorps dโ€™isotype IgG sont transmis de la truie (vaccinรฉe ou prรฉcรฉdemment infectรฉe) au porcelet nouveau-nรฉ par le biais du colostrum (17). Ainsi, les anticorps maternels contenus dans le colostrum permettent de diminuer la sรฉvรฉritรฉ de la maladie, les symptรดmes tantรฉ alors limitรฉs aux porcs sรฉronรฉgatifs.

Rรฉsistance et sensibilitรฉ des virus de lโ€™influenzaA

Comme pour lโ€™ensemble des virus enveloppรฉs, les virus grippaux sont sensibles aux solvants, aux acides, ร  lโ€™hypochlorite de sodiu m, ร  lโ€™รฉthanol 70%, aux dรฉrivรฉs de lโ€™ammonium quaternaire, aux aldรฉhydes et aux phรฉnols (34)(35). Les virus grippaux ne supportent pas aussi la chaleur et peuvent ainsi รชtre inactivรฉs ร  56ยฐC pendant 60 minutes ou ร  une durรฉe plus courte si la tempรฉratur est plus รฉlevรฉe (36).
Le pouvoir infectieux des virus grippaux dans les eaux dรฉpend de la souche, de la salinitรฉ, du pH et de la tempรฉrature (37). A 17ยฐC, certaines souches grippales restent infectieuses jusquโ€™ร  207 jours. Cette durรฉe est plus importante ร  4ยฐC (7).

Rรฉservoir des virus grippaux

Des รฉtudes phylogรฉnรฉtiques ont montrรฉ que les oiseaux aquatiques sauvages constituent le principal rรฉservoir des virus grippaux (4). Ces oiseaux abritent tous les sous-types possibles de virus grippaux existants dans la nature. Par consรฉquent, ils sont sources de tout type de virus pour les autres espรจces (7). Les oiseaux aquatiques, notamment les anatidรฉs, sont porteurs asymptomatiques de ces virus et participent alors ร  leur maintien ainsi quโ€™ร  leur diffusion dans lโ€™en vironnement.
Dโ€™autres espรจces comme le porc, lโ€™homme et les autres oiseaux domestiques peuvent aussi รชtre infectรฉs par des virus grippauxCe. qui constitue รฉgalement une source dโ€™infection pour les autres espรจces qui sont en contacte avec eux tels que le cheval, le chien, รฉtc (Figure 3). Ce phรฉnomรจne est favorisรฉ surtout lors dโ€™une promiscuitรฉ entre les animaux de diffรฉrente espรจce.

Diagnostic diffรฉrentiel

Il est trรจs difficile de diffรฉrencier avec certitud une infection respiratoire due ร  un virus grippal ou ร  un autre virus respiratoire. Cependant il existe chez le porc dโ€™autres maladies respiratoires causรฉes par le virus du Syndrome Dysgรฉnesique et Respiratoire Porcin (SDRP), le virus du pseudo rage (la maladie dโ€™Aujeszky), le coronavirus respiratoire porcin, Actinobacillus pleuropneumoniae et Mycoplasma hyopneumoniae qui ont dโ€™autres signes cliniques distincts de ceux de la grippe porcine.
La SDRP par exemple ne touche pas les animaux de tout รขge. Le signe clinique est accompagnรฉ des troubles de la reproduction comme un avortement tardif, une agalactie et une diminution de la prolificitรฉ.
La maladie dโ€™Aujeszky est accompagnรฉe de signes neurologiques.

Traitement et Prophylaxie

En รฉlevage, on nโ€™administre pas dโ€™antiviraux. Cependant, le recours ร  une antibiothรฉrapie nโ€™est pas exclu, afin de prรฉvenir une surinfection bactรฉrienne.
Pour prรฉvenir la grippe dans un รฉlevage, il faut maintenir des mesures strictes de biosรฉcuritรฉ. Parmi celles-ci, on peut citer par exemple lโ€™interdiction de cohabitation entre des animaux dโ€™espรจces diffรฉrentes, la maรฎtrise autant que possible des facteurs extrinsรจques tels que la conduite dโ€™รฉlevage, le climat et la saison, le stress lors de transport ou dโ€™intervention clinique qui favorisent lโ€™expression de la maladie. Le recours ร  la vaccination pourrait รชtre envisageable mais son efficacitรฉ est encore discutรฉe du fait que les virus grippaux subissent des nombreuses variations antigรฉniques.

Historique et situation actuelle de la grippe chez le porcs

Des descriptions cliniques des syndromes grippaux ont รฉtรฉ faites chez lโ€™homme et lโ€™animal depuis lโ€™antiquitรฉ (31)(69). Une รฉpizootie ayant causรฉ une forte mortalitรฉ chez les volailles domestiques a รฉtรฉ dรฉcrite en 187et nommรฉe ยซ fowlplague ยป. Mais cโ€™est en 1901 quโ€™on a dรฉmontrรฉ que lโ€™agent responsable de ces รฉpizooties รฉtait un virus du fait de son caractรจre ultra-filtrable.
L’influenza du porc a รฉtรฉ dรฉcrit pour la premiรจreoisf aux Etats-Unis vers la fin de lโ€™รฉtรฉ 1918 mais le virus responsable ne fut isolรฉ et identifiรฉ par Shope quโ€™en 1930 (70). Lโ€™isolement de virus influenza chez le porc a aussi prรฉcรฉdรฉ celui de lโ€™homme. Ce virus a ainsi รฉtรฉ nommรฉ ยซ swine influenza ou grippeporcine ยป et prรฉsentait des signes cliniques apparentรฉs ร  ceux de la pandรฉmie grippalede 1918.

Situation actuelle dans le monde entier

Avec lโ€™รฉmergence du virus aviaire H5N1 et lโ€™apparition de cas humain depuis 2006, le risque dโ€™une pandรฉmie humaine reste majeur. Lโ€™une des craintes de la communautรฉ scientifique est que le porc, qui peut abriter diffรฉrents virus de type A, puisse รชtre le siรจge de rรฉassortiments entre virusgrippaux A dโ€™origine humaine, porcine et aviaire. Il nโ€™est pas impossible quโ€™un virus av iaire adaptรฉ chez le porc puisse acquรฉrir les capacitรฉs de se fixer au rรฉcepteur humain (N-acetylneuraminic acid-2,6-galactose) du virus et pouvoir ainsi se transmettre de maniรจre efficace dโ€™homme ร  homme (71). Un nouveau virus ร  potentiel pandรฉmique pourrait alors รฉmerger de ces rรฉassortiments. Plus rรฉcemment, le nouveau virus pandรฉmique A/H1N1/2009qui est apparu au Mexique en Avril 2009 rรฉsulte dโ€™un rรฉassortiment entre virus dโ€™origine porcine (pour la majoritรฉ des segments), aviaire et humain dรฉmontrant une fois encore le rรดle important jouรฉ par le porc comme rรฉservoir de nouveaux virus ร  potentiel pandรฉmique.

Situation actuelle ร  Madagascar

A notre connaissance, aucune รฉtude nโ€™a รฉtรฉ faite sur la circulation ou non des virus grippaux chez les porcs domestiques ร  Madagas car alors que le pays nโ€™a pas รฉtรฉ รฉpargnรฉ par les autres pandรฉmies qui sรฉvissaient nsda le monde entier. A Madagascar, il existe une forte promiscuitรฉ entre lโ€™homme, le porc et les volailles. Il est donc important de dรฉtecter la prรฉsence de virus grippaux de porcset si cโ€™est le cas dโ€™en estimer la prรฉvalence.

Rappel des objectifs de lโ€™รฉtude

Lโ€™objectif gรฉnรฉral de cette รฉtude est de connaรฎtrele statut virologique du cheptel porcin malgache par rapport aux virus grippaux. En dรฉtails, lโ€™รฉtude consiste ร  :
– mettre en place une technique de diagnostic des virus grippaux chez les porcs ร  Madagascar .
– dรฉtecter et identifier les virus grippaux chez lesporcs .
– isoler et caractรฉriser molรฉculairement ces virus .
– analyser la phylogรฉnie des virus circulant ร  Madagascar .

Cadre de lโ€™รฉtude

Il sโ€™agit dโ€™une รฉtude prospective et descriptive qui sโ€™est dรฉroulรฉe en 2 phases : premiรจrement, une descente sur terrain composรฉ dโ€™enquรชtes et des prรฉlรจvements chez les porcs domestiques aux alentours du Lac Alaotra ; deuxiรจmement, une analyse virologique des รฉchantillons au laboratoire. Ces deux phases ont รฉtรฉ assurรฉes respectivement par le CIRAD et lโ€™IPM qui ont signรฉ une convention de partenariat pour la rรฉalisation de lโ€™รฉtude. Notre travail a รฉtรฉ rรฉalisรฉ dans le cadre de la mission de lโ€™IPM rรฉgie par la convention.

La descente sur terrain

Elle a รฉtรฉ effectuรฉe par une รฉquipe du CIRAD en collaboration avec le DRZV aux alentours du Lac Alaotra, Rรฉgion Alaotra Mangoro (Figure 7). Cโ€™est donc cet organisme qui a assurรฉ le mode dโ€™รฉchantillonnage ainsi que le choix du site de prรฉlรจvement sur terrain. La descente sur terrain aรฉtรฉ rรฉalisรฉe en 2 รฉtapes :
ยพ Entre Juillet et Aoรปt 2009, des รฉcouvillonnages nasaux et des prรฉlรจvements sanguins ont รฉtรฉ faits dans des fermesdโ€™รฉlevages de porcs domestiques dans 8 communes environnant le Lac Alaotra.
ยพ Entre Septembre 2009 et Juin 2010, des prรฉlรจvements dโ€™รฉcouvillons nasaux ont รฉtรฉ aussi rรฉalisรฉs chez des porcs ร  lโ€™abttoir dโ€™Ambatondrazaka ร  raison de 10 รฉchantillons par semaine. Lors de la collecte, un questionnaire (Annexe 1) a รฉtรฉ rempli pour amรฉliorer lโ€™interprรฉtation des rรฉsultats. Aprรจs la saisie desinformations contenues dans les fiches dโ€™enquรชtes, une base de donnรฉes comprenant lโ€™adress de lโ€™รฉleveur, lโ€™รขge, la race, le sexe des porcs a รฉtรฉ fourni par le CIRAD ร  lโ€™IPM. Nous nโ€™avons pas reรงu des informations concernant des syndromes grippaux chez les porcs.

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Table des matiรจres

I-).GENERALITES SUR LES VIRUS GRIPPAUX ET LA GRIPPE CHEZ LES PORCS
I – 1-). Gรฉnรฉralitรฉs sur les virus grippaux
I – 1- 1-). Dรฉfinition
I – 1- 2-). Taxonomie et classification
I – 1- 3-). Structure des virus de lโ€™influenza A
I – 1- 4-). Fonctions des 10 protรฉines codรฉes par le gรฉnome du virus de lโ€™influenza A
I – 1- 5-). Cycle de multiplication
I – 1- 6-). Mรฉcanisme de la variabilitรฉ antigรฉnique
I – 1- 7-). Pouvoir pathogรจne
I – 1- 8-). Pouvoir immunologique
I – 1- 9-). Rรฉsistance et sensibilitรฉ des virus de lโ€™influenza A
I – 1- 10-). Rรฉservoir des virus grippaux
I – 1- 11-). Porc et virus de lโ€™influenza A
I – 1- 12-). Espรจces affectรฉes et transmission
I – 1- 13-). Epidรฉmiologie de la Grippe
I – 1- 14-). Diagnostic
I – 1- 15-). Traitement et Prophylaxie
I – 2-). Historique et situation actuelle de la grippe chez le porcs
I – 2- 1-). Historique
I – 2- 2-). Situation actuelle dans le monde entier
I – 2- 3-). Situation actuelle ร  Madagascar
II-). MATERIELS ET METHODES
II – 1). Rappel des objectifs de lโ€™รฉtude
II – 2). Cadre de lโ€™รฉtude
II – 2- 1). La descente sur terrain
II – 2- 2). Lโ€™analyse de laboratoire
II – 3). Matรฉriels
II – 3- 1). Matรฉriel biologique
II – 3- 2). Matรฉriels et rรฉactifs utilisรฉs en biologie molรฉculaire
II – 3- 3). Matรฉriels et rรฉactifs utilisรฉs en culture cellulaire (inoculation, HA et IHA)
II – 4). Mรฉthodes utilisรฉes dans lโ€™รฉtude
II – 4- 1). RT-PCR
II – 4- 2). Isolement sur cellule MDCK
II – 4- 3). Test dโ€™hรฉmagglutination (HA) et dโ€™Inhibition de lโ€™hรฉmagglutination (IHA)
II – 4- 4). Sรฉquenรงage
II – 5). Analyse des donnรฉes
III-). RESULTATS
III – 1). Validation du test RT-PCR en temps rรฉel
III – 2). Rรฉsultat gรฉnรฉral
III – 2 – 1). Prรฉvalence gรฉnรฉral en virus grippaux chez les porcs domestiques 72
III – 2 – 2). Sous type des virus grippaux dรฉtectรฉs
III – 2 – 3). Isolement viral
III – 3). Rรฉpartition des รฉchantillons positifs en virus grippaux
III – 3 – 1). Prรฉvalence des virus grippaux sur les prรฉlรจvements faits ร  lโ€™abattoir
III – 3 – 2). Prรฉvalence des virus grippaux dans les zones dโ€™รฉlevage
III – 3 – 3). Prรฉvalence selon le sexe
III – 3 – 4). Prรฉvalence selon la race de porc :
III – 3 – 5). Prรฉvalence en virus grippaux selon les classes dโ€™รขges :
III – 3 – 6). Prรฉvalence des virus grippaux selon le nombre des fermes dโ€™รฉlevage :
III – 3 – 7). Communes dโ€™origine des รฉchantillons positifs provenant des zones dโ€™รฉlevages
III – 4). Analyse gรฉnomique des virus grippaux isoles chez les porcs de Madagascar
IV-). DISCUSSION
IV – 1-) Limite de lโ€™รฉtude
IV – 2-) Echantillonnage
IV – 3-) Analyses virologiques
IV – 4-) Prรฉvalence des virus grippaux par RT-PCR en temps rรฉel
IV – 5-) Rรฉpartition des รฉchantillons positifs
IV – 5 – 1). Selon la pรฉriode et le site de prรฉlรจvement
IV – 5 – 2). Selon le sexe et la race
IV – 5 – 3). Selon les catรฉgories dโ€™รขges
IV – 5 – 4). Selon le nombre des ferme sdโ€™รฉlevage
IV – 5 – 5). Selon les communes dโ€™origine des รฉchantillons
IV – 6-) Sous typage par RT-PCR en temps rรฉel
IV – 7-) Isolement sur cellule MDCK
IV – ๐Ÿ˜Ž Analyses molรฉculaires
V-). SUGGESTIONS
CONCLUSIONย 
ANNEXEย 
BIBLIOGRAPHIE

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