Généralités sur les sparidés

Généralités sur les sparidés

Position systématique des Sparidae

La famille des Sparidae comprend un grand nombre d’espèces de grande valeur économique, exploitées et cultivées pour la consommation humaine et pêchées à des fins récréatives. Cette famille compte environ 115 espèces classées en 33 genres (Nelson., 2006), bien que selon FishBase (mise à jour du 22 novembre 2018), la famille compte 127 espèces et sous-espèces.
Basée sur la dentition et l’alimentation, la famille des Sparidae est traditionnellement divisée en trois sous-familles (Tortonese., 1975). Cependant, la classification de ces espèces n’est toujours pas claire, car certaines incohérences entre les données morphologiques et moléculaires ont été décrites. Ainsi, l’analyse de la phylogénie moléculaire a suggéré que les Sparidae sont divisés en six sous-familles: Boopsinae, Denticinae, Diplodinae, Pagellinae, Pagrinae et Sparinae (Orrell et al., 2002 ; Nelson., 2006). Selon Antonucci et al., 2009, 63.6% des espèces de Boopsinae et 56.3% des Sparinae sont démersales, alors que la majorité des espèces de Pagellinae (62.5%) sont benthopélagiques.

Morphologie générale de la famille des sparidés

Le corps est fusiforme ou ovale plus ou moins élevé et comprimé. La tête est souvent forte, le museau et la région sous orbitaire sans écailles, les joues sont écailleuses, le préopercule est avec ou sans écailles et sans épines ou denticulations sur son bord postérieur, l’opercule est écailleux sans épines, la bouche est petite, horizontale ou inclinée, légèrement protractile, la mâchoire supérieure ne dépasse jamais le niveau du centre de l’œil, le maxillaire recouvert est par l’extrémité postérieure du prémaxillaire et caché par le sous-orbitaire quand la bouche est fermée, les dents sont bien développées, différenciées en dents coniques (caniniformes), aplaties (incisiformes) ou en pavé (molariformes), le plafond buccal (vomer et palatins) est sans dents. (Hanel et Tsigenopoulos., 2011)
Une seule nageoire dorsale à 10-15 épines et 9-17 rayons mous, sans échancrure entre les parties épineuses et molles, les 2 premières épines sont parfois très courtes, les 2 ou 3 suivantes parfois allongées et filamenteuses, l’anale à 3 épines avec 7-16 rayons mous; la pectorales est généralement longues et pointues, la pelviennes est insérées au-dessous ou juste en arrière de la base des pectorales et comprenant une épine et 5 rayons mous, l’écaille axillaire est présente, la caudale est plus ou moins fourchue (Fischer., 1987).

Les espèces du genre Pagellus

Le genre Pagellus comporte 6 espèces, dont quatre qui fréquentent l’Atlantique et la mer Méditerranée [Pagellus acarne (Risso., 1827) ; Pagellus bellotii (Steindachner., 1882) ; pagellus bogaraveo ( Brünnich., 1768); Pagellus erythrinus (Linnaeus., 1758)] .
une espèce présente au niveau du sud de l’Afrique au Madagascar (Fishbase., 2018) Pagellus natalensis (Steindachner., 1903) et une autre espèce signalée au nord-ouest de l’océan Indien Pagellus affinis., (Boulenger., 1888 ; Eschmeyer., 2014).
Ce genre se caractérise par un corps ovoïde ou fusiforme qui est plus ou moins comprimé. Dans les deux mâchoires, il y a une bande de dents coniques et minces à l’avant et au moins deux rangées de molaires à l’arrière, la série extérieure de dents coniques est légèrement agrandie et la deuxième rangée de molaires intérieures est la plus grande (Bauchot.,et al., 1986)

Pagellus erythrinus (Linnaeus., 1758)

La position systématique de l’espèce P. erythrinus a été établie à partir de différents travaux notamment ceux de (Dieuzeide et al., 1955 ; Bauchot et Pras., 1980 ; Fischer et al., 1987 et Quero et Vayne., 1997). Elle se présente comme suit :
Embranchement : Vertébrés
Sous embranchement : Gnathostomes.
Super classe : Ostéichtyens.
Classe : Actinoptérygiens.
Sous classe : Néoptérygiens.
Infra classe : Téléostéens.
Super ordre : Acanthoptérygiens.
Ordre : Perciformes.
Sous ordre : Percoïdes.
Famille : Sparidés.
Genre : Pagellus. (Valenciennes ,1830).
Espèce : P. erythrinus
En méditerranée, nous avons constaté que Pagellus erythrinus avait une multitude d’appellations Ce poisson,  se caractérise par un corps oval comprimé et un profil de tête rectiligne, d’une longueur moyenne de 10 à 30 cm et d’une longueur maximale de 60 cm. La couleur est rose-rouge avec un reflet argenté. Les côtés sont plus pâles et le ventre est blanchâtre. Il y a plusieurs petites tâches bleutées sur le dos et les côtés des spécimens adultes (Vrgoč et al., 2004).

Production mondiale en pêcherie et aquaculture

La production totale de Sparidae s’élevait à 693 732 mt en 2006 (FAO- FishStatPlus.,2008), dont 65 % provenaient des captures de pêche (449 579 mt) et les 35 % restants (244 153 mt) de l’aquaculture .
Les premières statistiques de production de la FAO proviennent du Japon avec une tonne produite en 1958 de daurade rouge (Pagrus major). Les premières données enregistrées pour la dorade de mer (Sparus aurata) se réfèrent à l’Italie en 1970. Depuis lors, un plus grand nombre d’espèces de Sparidae ont été cultivées avec des records de production pour les 19 espèces suivantes inscrites par la FAO: (Acanthopagrus schlegeli ; Pagellus bogaraveo ; Dentex dentex ; Pagellus erythrinus ; Diplodus vulgaris ; Evynnis japonica ; Sparus aurata ; Rhabdosargus sarba ; Acanthopagrus Berda, Pagrus pagrus ; Diplodus spp ; Diplodus puntaz ; P. auratus ; Sparidentex hasta ; Diplodus sargus ; Dentex Tumifrons ; Acanthopagrus latus) (Hanel et Tsigenopoulos., 2011).

Régime alimentaire

La caractéristique essentielle des sparidés est leur différenciation dentaire ou hétérodontie. Il existe en effet dans cette famille une spécialisation de la dentition en fonction du régime alimentaire de l’espèce (Fisher et al., 1987).
Le pageot commun Pagellus erythrinus est une espèce omnivore à prédominance carnivore. Selon (Larrañeta., 1964 ; Rijavec et Županović., 1965, Jukić., 1972 ; Caragitsou et Papaconstantinou., 1988 ; Santić., 2011) ce poisson se nourrit principalement de décapodes (proies préférentielles) tels que Alpheus dentipes, Alpheus sp. Processa canaliculata, Palaemon sp, Alpheus glaber, Galathea strigosa, Upogebia sp. Processa sp.
Les bivalves représentent des proies secondaires alors que les polychètes, les téléostéens (Gobius sp. Callyonimus maculatus) et les euphausiacea sont moins importantes et ne représentent que des proies occasionnelles. Les céphalopodes font également partie du régime alimentaire de P.erythrinus (Ardizzone et Messina., 1983).
Benli et al., 2001 ont observé que le pageot commun est une espèce diurne, l’intensité de son alimentation augmente en début d’après-midi atteignant sa valeur maximale le soir et continue jusqu’au crépuscule. Selon le même auteur, la valeur minimale de l’intensité trophique est observée durant la nuit.

Production actuelle du pageot commun

Pagellus erythrinus, est une ressource halieutique très appréciée dans les eaux méditerranéenne et atlantique.(Erzini et al., 1998 ; Abellan et Basurco., 1999).
La production mondiale de captures du genre Pagellus a varié de 19 000 à 33 000 mtn entre 1996 et 2006 (FAOFishStatPlus., 2008). En 2006, le pageot commun représentait environ 20 % du total annuel des débarquements (4686 mtn).
Le bilan de capture provient de P. bellottii (47%), Pagellus acarne (5%) et Pagellus nei (21,1%), à l’exception du Portugal, toutes les captures du pageot commun proviennent de la Méditerranée, l’Algérie, l’Espagne et la Tunisie représentant près de 94% du volume débarqué et le reste de la France, Chypre, le Portugal et la Slovénie.
Toutefois, des signes de surexploitation du stock permanent de l’espèce ont été signalés dans diverses sous-zones géographiques méditerranéennes (GSA) (Vassilopoulou et al., 1986 ; Jarboui et al., 1998 ; Abella et al., 2010 ; Mehanna., 2011 ; Gurbet et al., 2012) et aussi en Sicile (Fiorentino et al., 2012). En Italie, P. erythrinus est l’une des espèces débarquées les plus fréquentes, bien que le total des débarquements ait diminué ces dernières années, passant d’environ 1 900 t en 2004 à 850 t en 2010 (IREPA., 2011). En Méditerranée, la législation actuelle en matière de conservation des pêcheries fixe la taille minimale pour cette espèce à 150 mm TL (Règlement de l’UE 1967/2006).
En ce qui concerne la production aquacole, une production à petite échelle de cette espèce existe dans un certain nombre de fermes en Grèce, où les relevés de production ont commencé en 2000 avec 2 Mt et ont atteint 197 Mt en 2006 (FAO-FishStatPlus., 2008).
Pagellus erythrinus est régulièrement présent sur les marchés et il est commercialisé à l’état frais, réfrigéré et congelé. Sa chair est très appréciée par les consommateurs (Fischer et al.,1987).

Parasitisme

Beaucoup de travaux se sont intéressés à l’étude du parasitisme chez Pagellus erythrinus, cette espèce constitue un hôte pour plusieurs espèce parasites tels que (Philometra filiformis (Stossich., 1896) signalé par Gaglio et al., 2009 ; Hysterotylacium aduncun signalée par Dural et al., 2010 qui avait étudié l’accumulation des métaux dans cette espèce ainsi que de son hôte Pagellus erythrinus.
Une nouvelle espèce qui parasitait le pageot commun au niveau du cœur, et des reins céphaliques et des vaisseaux sanguins des branchies a récemment été signalée par PalaciosAbella et al., 2017, Cette espèce est nommée Skoulekia erythrini.

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Table des matières

Introduction générale
Partie I : Synthèse bibliographique – Biologie de l’espèce
1. Généralités sur les sparidés
1.1. La position des Sparidae dans l’arbre de vie des poissons
1.2. Morphologie générale de la famille des sparidés
1.3. Habitat
1.4. Fossiles
1.5. Production mondiale en pêcherie et aquaculture
2. Les espèces du genre Pagellus
3. Pagellus erythrinus (linnaeus., 1758)
3.1. Description nomenclature et classification de l’espèce
3.2. Habitat, distribution et migration
3.3. Reproduction
3.4. Régime alimentaire
3.5. Engins de pêche
3.6. Production actuelle du pageot commun
3.7. Faune associée
3.8. Parasitisme
3.9. Synthèse des différents travaux de recherche sur Pagellus erythrinus effectués en Algérie
Partie I : Synthèse bibliographique- Caractéristiques de la zone d’étude
1. La mer Méditerranée
2. Le bassin algérien
a. Plateau continental et fonds marins
b. Topographie
3. Description de la zone d’étude « la côte oranaise »
3.1. Aspect Géographique du littoral oranais
3.2. Aspect Morphologique du littoral oranais
3.3. Salinité
3.4. Sédiment
3.5. Température
3.6. Biodiversité de la côte oranaise
3.7. Le port de pêche d’Oran
Partie I : synthèse bibliographique -Aménagement des pêcheries
1. Introduction
2. Le secteur de la pêche en Algérie
2.1. La production mondiale
2.2. Potentiel du secteur Algérien
3. Engins de pêche
3.1. Engins de pêche passifs
3.1.1 Les filets
a. filets maillants
b. Trémail
3.1.2 Lignes et palangres
a. Pêche à la ligne à main et pêche à la traîne
b. Pêche à la palangre
3.1.3. Casiers et pièges
a. Casiers et nasses
b. Pièges
3.2. Engins de pêche actifs
4. Aménagement de pêcheries
4.1. Les principes fondamentaux de l’aménagement des pêcheries
4.2. Buts et objectifs pour un bon aménagement des pêcheries
4.3. Rôle du chercheur dans la gestion des pêcheries
4.3.1. Méthodes utilisées
Partie II : Caractérisation morphologique
1. Introduction
2. Matériel et méthodes
2.1. Caractères métriques
2.2. Biométrie des otolithes
3. Résultats
3.1.Paramètres biométrique
3.2.Biométrie des otolithes
3.2.1 Description des otolithes du P.erythrinus
3.2.2. Paramètres biométriques des otolithes
4. discussion
Partie III : Age et croissance
1. Introduction
2. Matériel et méthodes
2-1. Etude de l’âge
2.1.1 Otolithes : pièces calcifiées pour la détermination de l’âge
a- Prélèvement et stockage des otolithes
b- Lecture des otolithes
c- Validation de la lecture de l’âge
c.1. périodicité de la formation des anneaux
2.1.2 Détermination de l’âge par la biométrie des otolithes
2.2. Modélisation de la croissance
2.2.1 Croissance linéaire absolue
2.2.2 Relation taille-poids
2.2.3 Croissance pondérale
3. Résultats
3.1. Validation de la lecture d’âge
3.1.1 Périodicité de la formation des anneaux de croissance
3.1.2 Détermination de l’âge par otolithométrie
3.1.3 Détermination de l’âge par l’utilisation des mesures de l’otolithe
3.2. Modélisation de la croissance
3.2.1 Croissance linéaire absolue
a. Détermination des paramètres de Von Bertalanffy par analyse de fréquence de tailles
3.2.2 Relation taille-poids
3.2.3 Croissance pondérale absolue
3.2.4 Comparaison des tailles et des poids entreles mâles et les femelles
4. Discussion
5. Conclusion
Partie IV : Biologie de la reproduction
1. Introduction
2. Matériel et méthodes
2.1. Détermination des sexes
2.2. Détermination des stades de maturités
2.3. Etude histologique
2.4. Sex-ratio
2.4.1 Sex-ratio global
2.4.2 Sex-ratio en fonction de la taille
2.4.3 Sex-ratio en fonction des mois
2.5. Indice gonado-somatique IGS
2.6. Indice hépato-somatique IHS
2.7. Indice de condition K
2.8. Taille de première maturité sexuelle
2.9. Fécondité
3. Résultats
3.1. Etude histologique
3.1.1 Gonades femelles
a. Prévitellogenèse
b. Vitellogenèse
c. La Ponte
3.2. Sex-ratio global
3.3. Sex-ratio en fonction des mois
3.4. Sex-ratio en fonction des classes de tailles
3.5. Indice gonado-somatique IGS
3.6. Taille de première maturité sexuelle
3.7. Fécondité absolue
3.7.1 Variations de la fécondité absolue en fonction de la longueur totale
3.7.2. Variations de la fécondité absolue en fonction du poids total
3.7.3. Variations de la fécondité en fonction du poids des gonades
4. Discussion
Partie V : Exploitation et pêcherie
1. Introduction
2. Pêcherie
2.1. Flottille et effort de pêche
3. Mortalité
3.1 Estimation de la mortalité totale (Z)
a. Méthode de Jones-Van zalinge 1983
b. méthode de courbe de capture linéaire (Pauly., 1984a)
3.2. Estimation de la mortalité naturelle (M)
3.3. Estimation de la mortalité par pêche (F)
3.4. Taux d’exploitation
4. Recrutement et sélection
5. Analyse virtuelle de la population de P. erythrinus VPA
5.1. Rendement par recrue (Y/R)
5.2. État d’exploitation de la ressource
5.3. Calcul du point de référence biologique F0.1
6. Résultats
6.1. Débarquement du pageot commun et flottille chalutière de la wilaya d’Oran
6.2. Effort de pêche et capture par unité d’effort
6.3. Estimation de la mortalité
6.3.1. Mortalité totale Z
6.3.2. Mortalité naturelle M
6.3.3. Mortalité par pêche (F)
6.3.4. Taux d’exploitation E
6.4. Recrutement et sélection
6.5. Analyse de la population virtuelle
6.5.1. Données d’entrés nécessaires pour la VPA
6.5.2. Evaluation du rendement par recrue
6.6. État d’exploitation de la ressource
7. Discussion
Conclusion générale

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