Le monde ne cesse d’être exposé à des aléas dus à la métamorphose de l’environnement, essentiellement du fait de l’activité humaine. L’important réchauffement climatique, cause des aléas de plus en plus menaçants et dévastateurs, est ainsi cité. L’apparition d’un des cyclones les plus intenses jamais enregistrés dans le sud-ouest de l’Océan Indien dénommé Eunice à la date du 30 janvier 2015 (mais qui n’a fort heureusement pas touché les îles), ou encore le cyclone Pam qui a causé la mort de 24 personnes et faisant 3.000 déplacés dans la région du Pacifique Sud selon l’Organisation des Nations-Unis , en sont des exemples.
Les pays en développement (PED) demeurent les plus exposés à ce genre de phénomène et la communauté concernée reste très vulnérable du fait de l’insuffisance de connaissance sur la véritable origine des catastrophes. La phase de réponse d’urgence à elle seule n’est plus suffisante afin de gérer efficacement les catastrophes qui peuvent survenir. Il faudrait alors savoir identifier d’avance tout facteur pouvant favoriser, voire aggraver, les risques de catastrophes avant d’intégrer une stratégie beaucoup plus tournée vers le long terme, menant peu à peu à un objectif plus tangible.
Cadrage théorique
Généralités sur les risques de catastrophes
Historique du risque et catastrophe
Les RC ont existé depuis longtemps et ont toujours accompagné l’être humain dans son développement à travers les siècles.
Etymologie
Le terme « risque » est dérivé du mot latin « resecum » : « ce qui coupe » (tout danger qui menacerait les navires ainsi que les marchandises en mer) . En France, ce terme s’utilisait vers 1663 dans le domaine du commerce et de l’assurance maritime afin de présenter les dangers que les armateurs et les négociants pourraient subir durant le long voyage. Ce n’est qu’au début des années 80 du XXè siècle que le terme « risque naturel » fit son entrée dans le vocabulaire français en référence avec l’expression « calamité publique » . Le terme « risque » n’a alors cessé d’évoluer dans le temps selon les circonstances et la conception de l’homme. L’histoire du risque se répartit, dans les paragraphes suivants, en trois périodes distinctes selon Fabiani J.L et Theys J. : de l’Antiquité à 1755, du milieu du XVIIIème siècle au début du XXème siècle et de 1900 à l’époque actuelle.
Perception temporelle des risques de catastrophes
De l’Antiquité au XVIIIème siècle : les premières conceptions du risque
Par manque de connaissance et de savoir-faire afin d’expliquer l’origine des événements pouvant causer des catastrophes, les cataclysmes naturels et anthropiques s’interprétaient comme étant des colères divines « en réponses des transgressions commises sur terre ». La réaction des hommes face à ces risques était caractérisée par une certaine léthargie et semblait plutôt fataliste car pour eux, « la catastrophe est alors totalement séparée de sa cause » (Dauphine A., 2000 : Risques et catastrophes. Observer – Spatialiser – Comprendre – Gérer, Armand Colin, collection U).
Du milieu du XVIIIème siècle au début du XXème siècle : une nouvelle perception du risque
Suite aux catastrophes provoquées par le séisme de Lisbonne (Portugal) en 1755 , la perception du risque va prendre une tournure révolutionnaire. Certains penseurs comme JeanJacques Rousseau se sont éloignés du concept de la théodicée sur les catastrophes en argumentant que les hommes et la société étaient capables de prendre des décisions afin de limiter les catastrophes : le concept de prévention contre les risques naturels faisait son apparition.
De 1900 à l’époque actuelle : la perception contemporaine
La course à l’évolution technologique, la découverte de nouvelles sources d’énergies (hydrocarbure, électricité, énergie nucléaire et solaire,…) ainsi que le changement progressif des modes de transport faisaient apparaître de nouveaux types de risques auxquels la société et l’environnement étaient exposés. De ce fait, des conventions et lois nationales comme internationales ont été mises en place au fil du temps par les autorités compétentes afin de gérer et réduire les impacts qui pourraient survenir. La perception des risques ne cesse alors d’évoluer, chaque risque de catastrophe pouvant de nos jours être expliqué selon les attentes de la société afin de mieux se préparer pour l’avènement d’un danger futur.
Notion du risque de catastrophe
Aléa et enjeu
« L’aléa est un évènement plus ou moins attendu à l’origine de la catastrophe » selon Thouret J-C en 1994. L’aléa est considéré comme un élément extérieur indépendamment de la vulnérabilité. Si en général, ce phénomène est analysé comme étant « un objet dont on reconnaît qu’il est plus ou moins naturel » (Burton et al, 1978), l’aléa devient de plus en plus anthropique en milieu urbain. L’aléa peut être appréhendé selon la perception du risque grâce à la participation du public par Slovic (1987) : une cartographie représentant les perceptions d’un échantillon d’individus des aléas qui pourraient être ou pas source de danger au niveau de leur communauté. A noter que l’enjeu met en référence « ce qu’on peut perdre » (Metzger P., D’Ercole R. 2011, risque en milieu urbain : élément de réflexion, EchoGéo). Les enjeux sont composés par : la population, les infrastructures, les activités humaines ainsi que les patrimoines culturels et environnementaux ayant des caractéristiques de monument, de biodiversité ou tout simplement de paysage.
Vulnérabilité
D’après l’étymologie du terme, la vulnérabilité est « le fait d’être sensible aux blessures, aux attaques ou d’éprouver des difficultés pour recouvrer une santé mise en péril. Cette définition implique la prise en compte de deux effets de la vulnérabilité aux risques naturels : les dommages potentiels ou la capacité d’endommagement des phénomènes naturels menaçants ; les difficultés qu’une société mal préparée rencontre pour réagir à la crise, puis restaurer l’équilibre en cas de sinistre (perturbations directes et indirectes, immédiates et durables) » (Thouret J-C., D’Ercole R., 1994, vulnérabilité aux risques naturels en milieu urbain, p. 1).
L’étude des facteurs de vulnérabilité est nécessaire afin d’identifier le degré de risque, le calcul et l’analyse d’indicateurs quantitatifs des enjeux ainsi que d’indicateurs qualitatifs des capacités de réponse d’un ou plusieurs individus exposés à une menace.
Capacité et résilience
La capacité de réponse d’un individu face à un aléa a forcément un impact sur sa vulnérabilité par rapport à cet aléa car selon Thouret J-C. : « Lorsque la manifestation catastrophique d’un phénomène géodynamique dépasse largement la capacité de réponse d’une société sinistrée, elle se traduit habituellement par une crise temporelle, une perturbation socio-économique et une dévastation spatiale ».
La résilience est la faculté des populations et de leur environnement à résister aux chocs et à les surmonter le plus rapidement possible . Ce concept emprunté à d’autres disciplines comme la psychologie, les sciences de l’environnement ou de la gestion, a suscité un intérêt grandissant dans le domaine de la sécurité ou de la protection des infrastructures critiques depuis l’avènement de catastrophes dangereuses (p. ex : ouragan Katrina de 2005 aux Etats-Unis d’Amérique).
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Table des matières
Introduction
Partie 1 : Cadrage théorique
Chapitre 1 : Généralités sur les risques de catastrophes
Chapitre 2 : Description du milieu urbain
Chapitre 3 : La ville en tant qu’espace facilement exposé aux RC
Partie 2 : Identification des facteurs pour une gestion des RC : application au niveau des fokontany bordant le Canal Andriantany
Chapitre 1 : Site de l’étude : le Canal Andriantany
Chapitre 2 : Interprétation et analyses des résultats
Chapitre 3 : Suggestions
Conclusion