Dans le monde, beaucoup de pays possèdent de richesses naturelles, Madagascar est l’un de ces pays possédant des ressources minérales potentielles. Le sous-sol malgache engorge plusieurs diversités de richesses naturelles comme les minerais industriels (Nickel, Cobalt, granite, basalte, fer, …), les pierres fines (tourmaline, topaze, béryl, zircon, …) et les pierres précieuses (saphir, rubis, émeraude). Ces dernières apportent et complètent les revenus des exploitants. Même si Madagascar a ces potentiels en richesses naturelles, il figure encore parmi les pays les plus pauvres au monde. Le secteur minier n’occupe pas encore une grande place dans l’économie des malgaches car ce secteur n’apporte que les 2% du PIB en 2013. Avec ce chiffre, Madagascar est loin d’être un pays à vocation minière. Et selon l’EDBM (Economic Developpement Board of Madagascar), Madagascar perd chaque année 700 millions de dollars sur les ressources minières à cause des trafics illégaux et les exploitations illicites ; l’Insuffisance de suivi des paiements de redevance ; l’abondance des caractères informels et la non déclaration de la production auprès de l’état.
En outre de ces pertes financières, l’exploitation minière contribue aussi à la dégradation de l’environnement à Madagascar. Actuellement, l’exploitation minière pratiquée ici à Madagascar est de deux façons différentes : l’une est industrielle par les grandes compagnies étrangères et l’autre artisanale pratiquée par des populations malgaches ordinaires qui sont notamment de paysans. Ces deux types d’exploitation sont pratiquées dans toute l’île dont le nombre d’artisans miniers ne cesse que d’augmenter au fil des temps soit en 2006, 10000 orpailleurs dans tout le pays. Et ce cas n’est pas isolé à Madagascar mais presque dans tous les pays de l’Afrique.
GENERALITES SUR LES MINERAIS
Historique
La composition du sous-sol malgache est liée à son histoire géologique (tectonique, volcanisme, érosion). Notre île possède des énormes richesses souterraines comme les pierres précieuses, les métaux précieux et les pierres industrielles. Dans les années 1547, le capitaine Jean FONTENEAU dit Alphonse-le-Saintongeois a fait une expédition française, et il a découvrit et signala la présence et l’existence de pierres précieuses à Madagascar. En 1658, le directeur de la Compagnie française de l’Orient, M. Étienne de Flacourt a découvert et énumère le saphir, le topaze, le béryl bleu, le rubis et l’émeraude. En parallèle, le gisement de quartz a été localisé durant cette période et la première exportation de cristaux de quartz, eut lieu vers l’Europe via l’Inde. Les premiers échanges commerciaux avec la France furent réalisés entre 1643 et 1674 avec le comptoir français, installé à Fort-Dauphin, qui posa les jalons du premier empire colonial français.
L’existence de différents minerais précieux, semi-précieux, et stratégique à Madagascar a fait l’objet de recherche et de publications depuis la colonisation. Dans les siècles XVII et XVIIIème, beaucoup de tentatives d’exploitation ont été pratiqué par des compagnies Françaises des Indes mais toutes sont des échecs. La moitié du 19ème siècle a été marquée par la relance de la recherche minière motivée par l’espoir de trouver un gisement de charbon dans le Sud-Ouest. En 1870 : les Malgaches n’avaient aucune idée de ce qu’est une pierre précieuse. En 1891 : Alfred Grandidier donnait au Muséum de Paris de beaux cristaux de rubellite, saphir, zircon, provenant du Vakinankaratra. En 1904, début de l’exploitation des gemmes. Et le premier décret minier a été déclaré en 1906. Des contrôles du commerce des pierres gemmes fut apparaitre en 1907. Le graphite est l’une des premières ressources minières exploité dans la région de Moramanga. En 1921 : les prospections allaient bientôt se multiplier. Les premières exploitations furent celles de la société NANTAISE qui ouvrit les carrières d’ANTANDROKOMBY et celles de la VALLEE de SAHATANY pour l’extraction de rubellite, tourmaline, améthyste, rubis, puis ce fut le tour des béryls dont la recherche est devenue l’une des principales préoccupations des prospecteurs. En 1911, Alfred Lacroix parcourut principalement la zone centrale de l’île et plus particulièrement la zone comprise entre Antsirabe, Betafo et Fianarantsoa.
Cette mission de longue durée lui permit de découvrir la Grande Île et de recadrer dans leur environnement géologique les différentes collections et échantillonnages qu’il avait pu étudier depuis l’envoi de la première tourmaline lithique par Grandidier. 148 kg de platine était récupéré dans les rivières de la région de Maevatanana en 1911 et 1782 kg d’argent entre 1906 et 1921. En 1925, Madagascar se situe au 1er rang mondial des exportateurs de graphite. Entre 1973 et 1983, une diminution de la production de gemmes a fut constaté et la production est de 40 à 150 kilogrammes par an. Sous le règne de RANAVALONA II de 1868 à 1883, une loi stipulait en 1881 : << la fouille des mines d’or, d’argent, de cuivre, de fer, de plomb, de pierre précieuse, de diamants, de charbon de terre… était interdite tant sur les terres prises à bail que celles qui ne le sont pas. Ceux qui contreviendraient à cette loi seraient condamnés à 20 ans de prisons fermes >>. Et sous le règne de RANAVALONA III (1883 à 1897), une dérogation fut donnée en 1886 pour l’exploitation d’une concession d’or pour des raisons économiques, cependant, aucune exploitation n’est réellement connue avant le début de la période coloniale.
Ressources minières malgaches
Madagascar est une île dont son sous-sol contient beaucoup de sorte de minerais. Ce sont les :
➢ métaux précieux : l’Or, le Platine et l’Argent.
➢ métaux : cuivre, plomb, zinc, nickel, cobalt, manganèse, fer, titane, chrome, antimoine, molybdène, mercure.
➢ pierres précieuses : les béryls (les aigues marines et les béryls roses), les tourmalines, le triphane (Kunzite), les grenats, la topaze, le corindon, le spinelle et les rubis, la cymophane ou chrysobéryl, le zircon, la cordiérite ou saphir d’eau, le diopside, l’opale, la kornepurine, l’orthose ferrifère, la danburite, la scapolite, l’émeraude et le saphir.
➢ pierres d’ornementation : les quartz (cristal de roche, quartz rose, quartz améthyste, quartz opalescent, quartz à inclusions, calcédoine), l’amazonite, la pierre de soleil, la lazulite.
➢ minéraux radioactifs : l’uranium, le radium, le thorium, le cérium, le zirconium et le glucinium, bétafite, euxénite, monazite, colombite.
➢ minéraux industriels : les graphites et les corindons.
➢ combustibles fossiles : charbon, houille, lignite et tourbes
➢ matériaux de constructions comprennent : les pierres à bâtir, ardoise, pierres à aiguiser, calcaires, dolomie, pierres à chaux et ciment, argiles, kaolin et gypse.
➢ hydrocarbures : pétrole, pissasphaltes, asphaltes, bitume et huile lourde.
➢ produits divers : sel, phosphate de chaux, nitre, soufre, magnésie, potasse.
➢ autres minerais : Ilménite et Bauxite.
OR DE MADAGASCAR
Géologie aurifère De Madagascar
Parmi les trois systèmes Précambriens de Madagascar, à savoir : le système Androyen, le système de Graphite et le système de Vohibory, seuls les deux systèmes de Graphite et de Vohibory contiennent de l’or. Le système Androyen n’est pas aurifère. A Madagascar, l’or se trouve essentiellement dans le système de Vohibory qui est caractérisé par la forte présence d’intrusions mafiques – ultramafiques.
Gisements aurifères de Madagascar
Les principaux gisements aurifères de Madagascar sont :
• Betsiaka (Andavakoera)
Champ de filons quartzo barytiques encaissés dans les gnès du socle et dans les grès de base du Permien, le long du contact socle sédimentaire. Anciennes exploitations : Ranomafana et Beriziky
• Tsaratanana
Série métamorphique calco-ferromagnésienne d’Andriamena et des roches basiques associées. Anciennes exploitations : Ambohipihaonana et Masokoamena.
• Maevatanana
Série métamorphique silico alumineuse de l’Ikopa Betsiboka, série métamorphique cacoferro-magnésien d’Andriamena. Anciennes exploitations : Nandrojia, Tainangidina, alluvions des rivières Ikopa et Betsiboka.
• Betsiriry
Gnès migmatique du groupe de Miandrivazo. Anciennes exploitations : Dabolava, Ankarongana et Antsaily.
• Itasy
Série gneissique silico-alumineuse de l’Itasy. Ancienne exploitation Antsolobato.
• Axe Ambositra-Antananarivo
Série gneissique silico-alumineuse archéenne d’Ambatolampy, sauf Itéa qui se situe dans la série schisto-quartzo-calcaire d’Ambatofinandrahana (Protérozoïque moyen). Anciennes exploitations : Antsofimbato, Andravoravo et Itéa.
• Vohilava – Ampasary
Série gnéissique silico-alumineuse à lentilles ultra basiques des groupes archéens de l’Ampasary (formation de betampona) et de Vohilava (au contact du voisinage avec le granite de Befody et les orthogneiss dioritiques de Masora, rapportés au soubassement Antoginien d’âge catarchéen). Anciennes exploitations : Bebasy, Andrambo, Tsongolo, Tsaramiadana, Gîtes alluvionnaires des rivières d’Ampasary, Maha, Sakaleona et Sahandrambo.
• Beforona
Formation métamorphique calco-ferro-magnesiennes d’Alaotra.
• Andrarona
Contact entre le granite d’Antogilien de Masoala et une série de schistes et de quartzites. Ancienne exploitation Antsahivo
• Vavatenina Anosibe
Série métamorphique silico-alumineuse d’âge archéen, envahie par de nombreux filonnets pegmatitiques (front de migmatisation).
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Table des matières
INTRODUCTION
Partie I : GENERALITES ET INFORMATIONS SUR LES ZONES D’ETUDES
Chapitre I : GENERALITES
I.1. GENERALITES SUR LES MINERAIS DE MADAGASCAR
I.2. OR DE MADAGASCAR
I.3. PEGMATITE DE MADAGASCAR
I.4. CADRE INSTITUTIONNEL
Chapitre II : PRESENTATION DES ZONES D’ETUDES
II.1. CADRE GEOGRAPHIQUE DES SITES
II.2. CADRE GEOLOGIQUE DES SITES
Chapitre III : ANALYSE DE L’ETAT INITIAL DE L’ENVIRONNEMENT
III.1. DESCRIPTION DU MILIEU PHYSIQUE
III.2. DESCRIPTION DU MILIEU BIOLOGIQUE
III.3. DESCRIPTION DU MILIEU HUMAIN
Partie II : DYNAMICITE DES ACTIVITES MINIERES DE LA REGION
Chapitre IV : ACTIVITES MINIERES DE LA REGION
IV.1. DIFFERENTS TYPES DE SUBSTANCES MINERALES DE LA REGION
IV.2. ETUDES DE QUELQUES CARRIERES
Chapitre V : COMPARAISON DES PAYSAGES
V.1. CAS DES CHAMPS PEGMATITIQUES
V.2. CAS DE L’EXPLOITATION DE PEGMATITE D’ANTANETINILAPA
V.3. CAS DE LA MINE D’OR
Partie III : ETUDES DES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX
Chapitre VI : ANALYSE DES EFFETS DES OPERATIONS SUR LES SITES
VI.1. METHODOLOGIE
VI.2. EFFETS DES TRAVAUX SUR LES MILIEUX PHYSIQUES
VI.2. EFFETS DES TRAVAUX SUR LE MILIEU BIOLOGIQUE
VI.4. IMPACTS SUR LE MILIEU HUMAIN
VI.5. EVALUATION HIERARCHIQUES DES IMPACTS
Chapitre VII : MESURES D’ATTENUATION ET PROGRAMMES DE REHABILITATION
VII.1. MESURES AVANT L’EXPLOITATION
VII.2. MESURE PENDANT ET APRES L’EXPLOITATION
VII.3. PROGRAMME DE REHABILITATION
Chapitre VIII : PLAN DE GESTION DE L’ENVIRONNEMENT
VIII.1. PROGRAMME DE SURVEILLANCE ENVIRONNEMENTALE
VIII.2. PROGRAMME DE SUIVI ENVIRONNEMENTAL
VIII.3. RECOMMANDATIONS ET SUGGESTIONS
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
TABLE DES MATIERES
ANNEXES
Annexe 1 : EXTRAIT DU DECRET MECIE
Annexe 2 : EXTRAIT DU CODE MINIER DE MADAGASCAR
Annexe 3 : DEMARCHE POUR FAIRE L’EIE
Annexe 4 : FAUNE ET FLORE ENDEMIQUES D’IBITY