Generalites sur les regles d’harmonie, d’esthetique et les canons de beaute

D’après LICHTENBERG, cité par WEGENER, « La surface la plus passionnante de la terre est celle du visage humain » En Orthopédie dentofaciale, le visage est l’élément le plus significatif. C’est celui qui, chez une personne, reflète le plus sa personnalité. Il est remarquable par son coloris si variable selon les passions qui nous animent, et surtout par les sentiments qui viennent tour à tour s’y peindre avec leurs mille et indéfinissables nuances. Il reflète aussi le principal outil de communication qui devrait être examiné dans toutes relations interpersonnelles.

LA BEAUTE 

Le mot « beauté » doit être ancien, car son étymologie et ses significations primitives sont perdues. Cependant, « le beau est un plaisir » .

Selon BAUD :

– la beauté est une affaire de goût et d’appréciation personnelle dont la réalisation dépend de l’imagination féconde des femmes ;
– la beauté est ce qui plait, mais cette faculté diffère totalement selon les régions et les peuples ;
– la beauté n’est pas une notion purement subjective. Ce n’est pas une chimère non plus, car elle est mesurable. Ainsi le beau est la justesse des proportions.

La notion de beauté est relative : elle est fonction du goût et des aspirations du moment de chaque peuple. Chaque race a sa propre notion de beauté, et à l’intérieur de chaque race, chaque ethnie a ses propres critères pour définir et évaluer le beau.

En effet, le beau n’est il pas défini d’une manière générale, comme ce qui fait éprouver un sentiment d’admiration, de grandeur, de plaisir, de perfection et d’intensité ? Ce qui est beau pour l’européen, peut ne pas être pour l’africain : La femme girafe est une beauté pour le Massais, mais sera une curiosité pour l’Européen ou l’Asiatique. Au sein même de la population camerounaise, les canons de beauté peuvent différer entre les Bassas, les Toupouris, les Bamouns et les autres ethnies. Les concours de beauté et les élections de miss, très en vogue actuellement, révèlent qu’une belle femme de Batoufam est diversement appréciée à Garoua ou à Douala. Le sociologue Africain NIANGORAN BOUAH (6) soutient que la belle femme noire doit avoir un visage ovale mais large comme se plaisent à la reproduire les sculpteurs. Elle doit avoir des sourcils longs, arqués et bien fournis, des dents bien blanches avec un espace entre les incisives centrales supérieures et un autre espace entre celles inférieures. Chez l’homme noir, les traits physiques doivent respecter les mêmes critères que chez la femme, à la différence qu’on tolérera une légère accentuation des caractéristiques négroïdes, notamment la platyrhinie par rapport à la femme. Chez les sujets occidentaux, les critères de beauté sont : une taille fine, une peau claire, des lèvres fines, un nez fin et droit et bien relevé.

LES CANONS DE BEAUTE

Les canons sont les lois de proportion du corps ou du visage. Ils permettent de déterminer les parties atrophiées et les parties trop développées.

La notion de beauté est relative :
– les canons égyptiens sont hiératiques. Les statues présentent très souvent un front incliné, une ensellure nasale peu marquée, des lèvres bien ourlées, dégageant une impression majestueuse ;
– en Grèce, POLYCLETE (480 avant J.C) a établi un canon à partir de l’expression numérique du théorème d’EUCLIDE et des idées de PYTHAGORE. La tête représente idéalement 1/8 de la taille totale de l’individu et la face 1/10.

Le canon grec au niveau du profil se définit par le front bas, proéminent :
– il y a peu ou il n’y a pas d’ensellure nasale,
– le nez prolonge le front,
– l’étage inférieur est en retrait,
– la bouche est assez petite, les lèvres sont ourlées, charnues, le sillon labio-mentonnier est bien marqué et le menton rond est un peu lourd.

VITRUVE, architecte Romain (50 ans avant J.C) créa des types d’hommes idéalisés ayant des formes proches de la perfection et destinés à être immortalisés dans les statues. A la Renaissance, s’épanouirent des études sur la perfection du visage de l’homme basées sur les notions de mathématique et de géométrie : c’est le NOMBRE D’OR. Le nombre d’or, de valeur 1,678, se trouve dans une quantité de phénomènes naturels, de proportions géométriques et de constructions architecturales humaines. Si on divise le profil en trois parties en prenant comme repères le trichion, la glabelle, la pointe du nez et le pogonion cutané et qu’on unisse ces points avec les tragus, les profils visiblement beaux suivent, dans leurs proportions, la section d’or. Le génie universel, LEONARD DE VINCI, curieux de tout, décrit minutieusement toutes les parties du corps humain, dans ses dessins anatomiques.

Il définit l’harmonie du visage dans le rapport des étages d’un visage adulte :
– de la racine des cheveux à la base du menton, on a le dixième de la hauteur de l’homme ;
– de la base du menton au sommet du crâne, c’est le huitième de la hauteur de l’homme ;
– les distances du menton au nez, du nez au sourcil, des cheveux au sourcil sont égales à l’oreille et au tiers du visage.

D’après PHILIPPE (8), il n’y a pas de « canons de beauté », car les vedettes les plus fameuses par leur physique ne se ressemblent pas.

L’ESTHETIQUE

L’esthétique vient du mot grec « aisthesis » ou « relatif à la perception du sens ». Pour le PETIT LAROUSSE, l’esthétique est « la science qui traite du beau en général et du sentiment qu’il fait naître en soi ». Selon le PETIT ROBERT, « l’esthétique est la science du beau dans la nature et dans l’art, une conception particulière du beau ».

ARISTOTE énonça les 3 piliers de l’esthétique :
– la précision ;
– la symétrie : une asymétrie du visage peu marquée est acceptée comme normale. Le portrait le plus célèbre de tous les siècles, MONA LISA, nous en convainc avec son asymétrie discrète ;
– la coordination des parties de l’ensemble, de façon à constituer des fractions disciplinées au tout.

Selon BAUD , l’esthétique est nécessaire, de même l’attirance immédiate. Le visage harmonieux n’est il pas une force psychologique utile en toutes circonstances ?

Pour CAVAILLON , « la réception du message esthétique est conditionnée par l’existence d’un début d’informations limite, tant sémantique qu’esthétique, fonction de la culture, passée et mémorisée, de celui qui le reçoit ».

L’HARMONIE

L’harmonie est la notion la plus importante dans l’esthétique du visage. L’harmonie, selon le philosophe et le grand mathématicien grec PYTHAGORE (8), est « l’unité des diversités et l’intégration des différences ». Cette conception est aussi valable pour le visage humain où tant d’éléments sont concentrés en une unité et un ordre parfait. L’harmonie est l’expression de l’émotion humaine. C’est pourquoi la beauté de la reine NEFERTITI d’Egypte a survécu à travers les siècles .

BAUD a formulé l’équation suivante :

Harmonie du visage = (précision + symétrie + coordination + Structure fonctionnelle) x motilité cohérente = motilité et esthétique.

En somme, la beauté n’est autre que l’esthétique et l’harmonie. Le beau est il immuable ? Les concepts de beauté varient selon la culture et l’époque. Le XX° siècle a modifié les moyens de divulgation de l’esthétique faciale. L’art pictural ne joue plus son rôle de véhicule de la perception esthétique au profit des arts, photographiques et cinématographiques. L’expressivité par le sourire et par la sensualité labiale forge au sein du public une appréciation esthétique mouvante.

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Table des matières

INTRODUCTION
GENERALITES SUR LES REGLES D’HARMONIE, D’ESTHETIQUE ET LES CANONS DE BEAUTE
1. LA BAUTE
2. LE CANONS DE BAUTE
3. L’ESTHETIQUE
4. L’HARMONIE
ETUDE DESCRIPTIVE DE LA TYPOLOGIE FACIALE D’UNE POPULATION CAMEROUNAISE IMMIGREE A MADAGASCAR OBJECTIFS
A- MOYENS ET METHODES
1. Population d’étude
1.1. Description
1.2. Critères de choix
2. Méthodologie
2.1. Matériel d’examen
2.1.1. Réalisation des photographies du visage
2.1.2. Analyse des photographies
2.1.3. La fiche d’analyse
2.2. Etude du visage vu de face
2.2.1. Etude du visage vu de face dans le sens vertical
2.2.1.1. Comparaison des étages faciaux
2.2.1.2. Etudes des hauteurs des éléments anatomiques du visage
2.2.2. Etude du visage vu de face dans le sens transversal
2.2.3. Les indices de proportion de la face
2.3. Etude du visage vu de profil
2.3.1. Etude du visage vu de profil dans le sens vertical
2.3.2. Etude du visage vu de profil dans le sens antéro-postérieur
2.3.3. Etude des indices de proportion de la face
B- RESULTATS
INTERPRETATION DES RESULTATS
1. Analyse du visage vu de face
1.1. Analyse du visage vu de face dans le sens vertical
1.1.1. Comparaison des étages faciaux
1.1.2. Comparaison des différentes hauteurs des éléments anatomiques du visage
1.2. Dans le sens transversal
1.2.1. La symétrie faciale
1.2.2. Etude comparative de la largeur faciale ou largeur bizygomatique
1.2.3. Etude de la fente oculaire
1.2.4. Etude de la largeur bioculaire
1.2.5. Etude de la largeur intercanthale
1.2.6. Etude de la largeur de l’aile du nez
1.2.7. Etude de la fente buccale
1.3. Analyse des indices de proportion de la face
1.3.1. Indice facial
1.3.2. Indice de la face inférieure
1.3.3. Indice de la face supérieure
1.3.4. Indice de la lèvre supérieure
1.3.5. Etude de l’indice du menton
2. Analyse du visage vu de profil
2.1. Analyse du visage vu de profil dans le sens vertical
2.1.1. Analyse des différentes zones du profil cutané
2.1.2. Analyse des angles remarquables
2.2. Analyse du visage vu de profil dans le sens antéro-postérieur
2.2.1. Etude la typologie de SIMON – DREYFUS et IZARD
2.2.2. Position des lèvres par rapport aux lignes esthétiques
2.2.3. Etude de la position des lèvres par rapport à l’angle « Z » de MERRIFIELD
2.2.4. Profondeur nasale
2.2.5. Etude des lèvres
2.2.6. Etude de la convexité du profil
2.3. Les indices de proportion de la face
2.3.1. Indice crânio-facial
2.3.2. Indice de la hauteur menton-face
3. Etude comparative de la typologie faciale
3.1. Etude comparative selon les races
3.1.1. Etude comparative avec la population EUROPOÏDE
3.1.2. Etude comparative avec l’ethnie ANTANDROY de la population malgache
3.1.3. Interprétation
SYNTHESE
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES

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