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Les fruits
Les fruits tiennent une place importante dans la classification générique de la famille. Ils sont constitués de méricarpes et peuvent être classés en deux groupes selon le degré d’évolution du gynécée : les Syncarpes vrais, et les Polycarpe subdivisés en Apocarpes et Pseudosyncarpes (Hutchinson, 1964 ; Le Thomas, 1969).
Les apocarpes constituent le type le plus archaïque et le plus fréquent. Ils proviennent de carpelles libres formant des monocarpes sessiles (genre Duguetia) ou stipulés (genre Uvaria, Cananga,…).
Les pseudosyncarpes sont issus de la juxtaposition des carpelles. Ils résultent de la coalescence, dans le fruit, des monocarpes soudés côte à côte avec le thalamus. Ce type caractérise la sous-famille des Annonoides (genre Annona,…).
La graine
La graine est généralement lisse et présente chez certaines espèces, en particulier les genres Annona et Xylopia, un arille coloré. Le tégument, dur et luisant, renferme un embryon de petite taille présentant toujours un albumen ou endosperme ruminé, qui constitue, à côté de l’absence de stipule au niveau de la famille, un critère majeur de différenciation avec les Magnoliaceae.
Répartition géographique
Cette famille est caractérisée par un habitat et des caractères morphologiques homogènes en dehors des genres Asimina et Derringithamnus, qui peuvent être rencontrées dans les régions tempérées de l’Amérique du Nord jusqu’aux Grands Lacs. Les plantes de cette famille se répartissent dans les régions tropicales et subtropicales.
Des divergences, chez les auteurs, existent quant à leur origine géographique. Takhtajan, qui se base sur le nombre important d’espèces en Asie et en Australie, pense que cette région serait le centre de diffusion des Annonacaea. Il a, en effet, recensé dans cette zone 950 espèces regroupées en 51 genres (dont les représentants les plus archaïques de cette famille), 40 genres comprenant 450 espèces en Afrique et à Madagascar et 38 genres répartis en 740 espèces sur le continent américain (Takhtajan, 1969).
Walker (1972) et Le Thomas (1983), qui s’appuient sur des travaux phytogéographiques et palynologiques considèrent respectivement que les Annonaceae ont une origine Sud-Américaine ou Africaine.
Composition chimique
Les Annonacées fournissent des huiles essentielles odorantes connues sous différents noms : Ylang-ylang (Canangium odorata), muscade de Calabash (Monodora myristica) ; des fruits comestibles : Cachimans et Corossols (divers Annona) ; des condiments : Poivre de Guinée (Xylopia aethiopica). Des alcaloïdes à noyau benzyl-quinoleine et des matières résineuses sont rencontrés au niveau des différentes espèces d’Annona (A. retiulata L., A.tribola L., A. muricata L.).
Usages en Médecine traditionnelle
Les Annonacaea sont très utilisés en médecine traditionnelle. L’étude ethno-pharmacologique préalable de ces plantes constitue souvent un critère de sélection des espèces pour des investigations phytochimiques et pharmacologiques. A. muricata est un parfait exemple de la large utilisation des Annonaceae en médecine populaire. Aux Antilles, les feuilles vertes sont utilisées en bain contre les troubles cutanées superficielles, en infusion comme cardiotonique. Elles calment également les bébés nerveux lors de la poussée dentaire et sont utilisées comme soporifiques. Les feuilles sèches sont utilisées pour leurs propriétés stomachiques et antispasmodiques et comme un stimulant digestif. La poudre de graine sèche est employée comme insecticide (Longue Fosse, 1995).
Au Gabon, les fleurs et les bourgeons sont antitussifs, les feuilles sont soporifiques et calmantes, les graines antiémétiques et la décoction des racines est considérée comme « antipoison » (Walker, 1974).
Au Sénégal, les feuilles d’A. muricata sont utilisées, sous forme d’infusion, comme hypnogène, béchique et fébrifuge. Elles servent également d’emplâtre pour les plaies (Kerharo, 1974).
Au Congo, les tradi-praticiens prescrivent les écorces de Annonidium manni contre les diarrhées dysentériques et les jus de racines ou de feuilles d’Annona arenaria comme hémostatique et antiépileptique. La poudre d’écorces fraîches d’Enantiachlorantha est utilisée pour son action antiseptique, antiulcéreuse et cicatrisante dans le traitement des plaies. Le décocté est prescrit dans le traitement de la tuberculose, chez les enfants ayant des vomissements sanglants et contre les douleurs rhumatismales sous forme de bain de vapeur.
Dans le sud-est asiatique et en Indonésie, on retrouve de nombreuses espèces utilisées essentiellement pour leurs propriétés emménagogues ou abortives ou chez les femmes venant d’accoucher, alors qu’en Afrique elles sont prescrites dans des indications différentes en particulier en tant que tonique et aphrodisiaque. Il s’agit notamment de A. muricata, A. reticulata, et A. squamosa, qui sont des espèces cultivées introduites par les espagnols et d’autres espèces indigènes des Artabotrys, Dermos, Polythia et Fissistigma (Reis, 1973 ; Perry, 1980).
Il est cependant important de signaler que certaines espèces d’Annonacées renferment des substances toxiques. C’est le cas de A. squamosa, dont les graines contiennent des toxiques irritants et de Artabotrys suaveolens, dont les écorces renferment des constituants alcaloïdiques responsables d’actions tétanisantes ou curarisantes (Lebœuf, 1982 ; Perry, 1980).
Présentation des plantes étudiées
Annona senegalensis (feuilles)
Appellations de la plante
Annona senegalensis appelée encore pomme cannelle du Sénégal porte aussi dans d’autres langues d’autres noms tels que :
Diola: fulok, butotok
Pulaar: ndogot, dukum
Serer : ndonh
Socé : sunku
Wolof: dugor
Description de la feuille
Annona senegalensis est un arbuste à feuilles entières, alternes et glauques. Le limbe est largement ovale et mesure 7 à 12cm de long sur 6 à 8cm de large. La feuille présente une base arrondie ou légèrement rentrante, un sommet en coin obtus. Le pétiole, finement pubescent, mesure 10 à 12mm et s’apaisât dans sa moitié inférieure.
Répartition géographique
Elle est retrouvée à l’état sauvage au niveau de la savane arborée en Afrique tropicale (Fao, 1988), du Sénégal au Soudan en passant par la Guinée, la Côte d’Ivoire, le Mali et le Togo.
Au Sénégal, on la retrouve dans la zone du Cayor mais aussi dans le sous – bois de la savane arborée en Casamance et à Tambacounda. Il en est de même dans la zone para littorale, plus ou moins en mélange avec A. glauca, mais inégalement repartie.
Composition chimique
Kerharo (1974) ainsi que Persinos et coll. ont recherché sans succès dans les racines, les alcaloïdes, les saponines, et les flavonoïdes. Par contre ils ont obtenu pour les écorces de tige de l’espèce nigériane des réactions positives avec la présence d’alcaloïdes, de tanins et de saponosides.
Mackie et coll. ont mis en évidence la rutine, la quercetine et quercitrine dans les feuilles. Ils ont étudié la cire des feuilles dont ils ont séparé deux fractions : l’une dure ou « cire dure », l’autre molle ou « baume ». La première donne après saponification des « acides cérotiques » en C20, C30, C32. La fraction molle ou baume donne après saponification les acides saturés en C26, C25, C30, les acides cérotiques, les acides monoléfiniques en C26, C28, C30 avec de la palmitone et sistostérol.
Propriétés pharmacologiques et usages
D’une façon générale, les vertus magiques de cette plante sont reconnues dans tout le Sénégal. La plupart des utilisations concernent l’action anti-diarrhéique et anti-dysentérique des écorces de tiges ou de rameaux feuillés. Les feuilles et les racines sont considérées comme étant dotées de propriétés fébrifuges, antitussives, sédatives des affections respiratoires, décongestionnantes, antiseptiques, diurétiques, anti-infectieuses, cicatrisantes, décontracturantes, etc., d’où leurs emplois dans le paludisme, les maladies respiratoires, les oreillons, les maladies oculaires, les dermatoses, les ulcères, les rhumatismes, la blennorragie et d’autres manifestations pathologiques. Les peuls considèrent la poudre d’écorce comme un médicament de choix chez la femme pour combattre la stérilité et accroître la production lactée. Les diolas incitent surtout sur les résultats obtenus par voies interne et externe dans les rhumatismes et les douleurs articulaires (en y associant Uvaria chamae) ; les wolofs utilisent plutôt les racines seules comme fébrifuges.
A. senegalensis est donc considéré comme une panacée pour son action propre et synergique mais aussi et surtout pour ses vertus magiques .
Annona muricata (feuilles)
Appellations de la plante
Malinka : toubabousouzou
Peulh : dukumé porto
Serer : ndelesor
Wolof : corossol
Description de la feuille
Comme en atteste la figure 1, les feuilles sont simples, entières distiques, persistantes, épaisses, luisantes sur la face supérieure. Le limbe, glabre, ovale, p lus ou moins acuminé est long de 10 à 15cm, large de 4 à 6 cm avec une base en coin court et un sommet en pointe assez obtuse.
Le pétiole, court, est long de 5 à 10mm finement canaliculé, (Berhaut, 1967).
Répartition géographique
Selon Berhaut (1967), A.muricata est originaire d’Amérique du Sud. Elle est cultivée un peu partout en zone tropicale de l’Amérique Latine, en Asie en passant par l’Afrique. Elle était introduite par les espagnols en Asie et en Afrique.
Au Sénégal, on le retrouve dans les jardins aux environs de Dakar et de la Casamance. Elle est cultivée dans les villes et villages, dans les jardins potagers ou à proximité des puits, parfois dans les zones les plus sèches, (Kerharo, 1974).
Composition chimique
D’après Ba (2008), les feuilles de Annona muricata sont riches en huiles essentielles.
Kerharo (1974) signalera la présence de tanins au niveau de l’écorce, des racines. Mais on n’en rencontre pas dans les fleurs, les tiges ni même les feuilles.
Des feuilles de l’espèce dominicaine Callan et Tutin ont extrait un alcaloïde, une petite quantité d’huile volatile, une résine vert noirâtre et d’autres corps tels que le chlorure de potassium, dextrose, tanins ainsi que des produits amorphes.
Des tests pratiqués par Wall pour la recherche des alcaloïdes dans les tiges et les fleurs se sont révélés négatifs. Par contre il en a isolé à partir des écorces. Cependant, il règne encore des incertitudes au sujet de leur véritable structure.
Propriétés pharmacologiques et usages
Les huiles essentielles extraites des feuilles associées aux alcaloïdes contenus dans l’écorce possèdent des propriétés antiparasitaires, anti-diarrhéiques et gastriques utilisés par les diabétiques et efficaces dans le traitement des reflux gastriques.
Toxicité
Des travaux phytochimiques montrent que l’exposition humaine aux acétogénines s’exerce principalement par l’alimentation.
La pulpe des fruits et les produits dérivés de A. muricata sont riches en annonacine.Il apparaît donc que certains régimes alimentaires sont susceptibles d’entraîner une imprégnation importante en acétogénines, molécules neurotoxiques.
D’autre part Callan et Tullin avaient constaté en 1911 que l’alcaloïde qu’ils avaient extrait à l’état amorphe de l’écorce, était toxique et produisait chez la grenouille à la dose de 3mg des convulsions tétaniques.
GENERALITES SUR LES RADICAUX LIBRES ET LES SYSTEMES DE PROTECTION ANTIRADICALAIRES
GENERALITES SUR LES RADICAUX LIBRES (RL)
Dans les systèmes biologiques, l’oxygène moléculaire se comporte comme un accepteur d’électrons. Cette réduction de l’oxygène aboutit à la formation d’eau selon la réaction suivante : O2 + 4e- + 4H + 2H2O
Cette réduction est complète à plus de 80% et se fait par la voie de la cytochrome oxydase dans la chaîne respiratoire mitochondriale. C’est dans cette chaîne respiratoire mitochondriale que les quatre électrons sont acquis simultanément sans que ne semblent apparaître de radicaux libres. Mais il existe une autre voie dite univalente, où les électrons sont acquis un à un et les métabolites ainsi formés sont toxiques. Ces métabolites sont les radicaux libres qui induisent des réactions touchant l’organisation moléculaire des structures cellulaires.
Définition
Un radical libre se définit comme tout atome, groupe d’atomes, ou molécule porteurs d’un ou de plusieurs électrons non appariés.
Ce sont des composés chimiques très instables qui présentent de remarquables propriétés paramagnétiques. La recherche avide d’électron(s) pour réapparier leur(s) électron(s) célibataire(s) et annuler le champ magnétique existant, en font un danger pour les espèces stables environnantes et pour l’intégrité des cellules.
Toxicité des radicaux libres au niveau cellulaire
Les effets destructeurs des radicaux libres au niveau cellulaire, s’expliquent par la présence d’électron(s) célibataire(s) très réactifs(s) sur leurs orbitales, susceptible(s) de s’apparier aux électrons des composés environnants. Ces composés ainsi spoliés deviennent à leur tour des radicaux et amorcent une réaction en chaîne. Les molécules cibles sont:
Les proteins;
Les acides nucléiques;
Les acides gras polyinsaturés, en particulier ceux des membranes cellulaires et des lipoprotéines.
Action sur les protéines
Les protéines cellulaires sont une cible idéale de l’attaque radicalaire qui se situe à différents niveaux :
Les groupements sulfhydryles présents dans de nombreuses enzymes, subissent sous l’action des radicaux libres (RL), une déshydrogénation avec création de ponts disulfure et inactivation de ces enzymes. Nous pouvons aussi rencontrer des cas d’activation enzymatique, lors de l’inactivation d’un inhibiteur spécifique.
Les protéines sont dépolymérisées sous l’action des radicaux libres (RL) ou polymérisées de façon anarchique. Ainsi, le collagène est dégradé avec une malformation des fibres et une fragilisation des vaisseaux sanguins.
Les acides aminés peuvent être modifiés. Par exemple l’action de l’oxygène singulet sur la méthionine donne la méthionine sulfoxyle.
Action sur les acides nucléiques
Les acides nucléiques sont particulièrement sensibles à l’action des (radicaux libres) RL qui créent des sites radicalaires au sein de la molécule et peuvent ainsi induire des effets mutagènes ou l’arrêt des réplications. La toxicité des carcinogènes et des radiations ionisantes est, entre autre, due à l’action des RL au niveau de l’ADN cellulaire. Outre cette action directe sur l’ADN (acide dexoxy ribonucléique), les RL altèrent la synthèse et la transcription de l’ARN (acide ribonucléique). Cette attaque provoque une baisse de concentration intracellulaire de la coenzyme NAD+, secondaire à son clivage par l’enzyme poly (ADP -ribose) synthétase, avec le transfert de l’ADP-ribose sur la protéine nucléaire.
Action sur les lipides
Cette action se fait au niveau des acides gras polyinsaturés des phospholipides et détermine la lipidoperoxydation des membranes et des lipoprotéines, en particulier des lipoprotéines de faible densité (LDL : low density lipoprotein).
SYSTEME DE PROTECTION CONTRE LES RADICAUX LIBRES
L’homme est un être aérobie et sa survie dans un environnement riche en oxygène dépend d’un équilibre vital entre la production physiologique de RL, et la capacité de l’organisme à les éliminer. Toute surproduction de RL entraîne des désordres biologiques qui sont à l’origine de nombreuses pathologies. Ainsi l’organisme dispose de différents systèmes de protection :
– des systèmes de protection endogènes comprenant des systèmes enzymatiques et des systèmes non enzymatiques ;
– des systèmes de protection exogènes.
Les moyens de défense endogènes
Les systèmes enzymatiques
Ils comprennent essentiellement les superoxydes dismutases (SOD), la peroxydase, et la glutathion peroxydase.
Les superoxydes dismutases.
Ce sont des métalloprotéines qui accélèrent 109 fois la vitesse spontanée de dismutation de l’anion superoxyde en eau oxygénée et en oxygène moléculaire, la réaction est la suivante : O2.- + O2.- + 2H+ SOD H2O2 + O2
Son action complète celle des SOD en accélérant la réduction spontanée du peroxyde d’hydrogène en eau : 2H2O2 2H2O + O2
La glutathion peroxydase.
C’est une enzyme séléno-dépendante, localisée dans le cytoplasme cellulaire et retrouvée au niveau du foie, des cellules sanguines, des reins et du cristallin. Elle attaque non seulement le peroxyde d’hydrogène mais également les hydro peroxydes d’acides gras avec comme donneur d’hydrogène le glutathion réduit. Ce dernier est régénéré à partir du glutathion oxydé grâce au NADPH, H+ fourni par la voie des pentoses phosphates.
Les systèmes non enzymatiques :
Ces systèmes agissent en complexant les métaux de transition comme le Fer et le Cuivre qui jouent un rôle important dans la lipidoperoxydation ou bien se comportent en piégeurs de radicaux libres.
La transferrine ou sidérophiline et la lactoferrine :
Elles exercent leurs effets protecteurs en complexant le fer, l’ empêchant ainsi de catalyser la formation du radical OH.
La céruléoplasmine :
Elle agit en transportant le cuivre et en neutralisant l’anion superoxyde. Elle catalyse également l’oxydation du fer ferreux en fer ferrique sans libération de radicaux libres oxygénés intermédiaires.
L’albumine :
Elle se combine au cuivre et empêchant la formation du radical hydroxyle (OH). C’est également un puissant piégeur de l’acide hypochloreux (HClO), un oxydant produit par la myéloperoxydase au cours de la phagocytose.
L’haptoglobine et l’hémopexine :
Elles auraient des propriétés anti oxydantes par fixation de l’hémoglobine et de l’hème qui sont porteuses de fer qu’elles peuvent libérer et donc initier des réactions telles que la lipidoperoxydation.
L’acide urique :
Il inhibe la peroxydation lipidique en fixant le fer et le cuivre. C’est également un piégeur du radical peroxyde et l’acide hypochloreux.
Le glucose et la bilirubine :
Le premier agit comme piégeur du radical hydroxyle et la seconde aurait une action protectrice par sa liaison avec l’albumine transporteuse d’acides gras libres.
Les moyens de défense exogènes :
Ils sont constitués par toutes les substances d’origine alimentaire ou médicamenteuse capable d’inhiber l’action des radicaux libres.
La vitamine E ou alphatocophérol :
Il existe quatre isomères α, β, γ, δ tocophérols dont α est le plus puissant. C’est un antioxydant qui, in vitro, va se localiser grâce à sa lipophilie, dans les doubles couches lipidiques des membranes cellulaires, points stratégiques pour arrêter la lipidoperoxydation.
La vitamine C ou acide ascorbique :
Elle possède la propriété de réagir rapidement avec l’ion peroxyde et le radical hydroxyle avec production d’un radical semihydroascorbate. C’est également un piégeur de l’oxygène singulet et de l’acide hypochloreux.
La vitamine A :
Elle a une action antioxydante moins démontrée. Elle agirait sur l’oxygène en le bloquant.
Notre travail s’inscrivant dans le cadre de recherches de plantes à activité antiradicalaire ou antioxydante, il semble opportun de passer en revue les différentes méthodes d’études de cette activité.
LES DIFFERENTES METHODES D’ETUDE DE L’ACTIVITE ANTI- OXYDANTE :
Il existe différentes méthodes pour déterminer le potentiel antioxydant de produits alimentaires, actifs, ingrédients, … On peut proposer 3 types d’analyses:
Le test TEAC (Trolox Equivalent Antioxydant capacity);
Le test au DPPH (1,1 diphenyl-2-picryl-hydrazyl) ;
Le test ORAC (Oxygen Radical Absorbance Capacity).
Les antioxydants peuvent réduire les radicaux primaires par 2 mécanismes : par transfert d’électron singulet ou par transfert d’atome d’hydrogène. Les méthodes TEAC et DPPH jouent sur le transfert d’électron singulet, alors que la méthode ORAC joue sur le transfert d’un atome d’hydrogène.
Les méthodes TEAC et DPPH sont couramment utilisés pour analyser les extraits de plantes et de fruits. Ce sont des méthodes anciennes qui, une fois standardisées, permettent des comparaisons de résultats. La méthode ORAC est plus récente et est applicable sur quasiment toutes les matrices (extraits végétaux, aliments, plasma sanguin etc.), aussi bien sur des composés hydrophiles que lipophiles. Le test ORAC propose une mesure largement standardisée.
le test teac (trolox equivalent antioxydant capacity)
Trolox Equivalent Antioxydant Capacity ou test ABTS+ Decolorization Essay. Ce test est basé sur la capacité d’un antioxydant à stabiliser le radical cationique ABTS+ de coloration bleu-verte en le transformant en ABTS+ incolore, par piégeage d’un proton par l’antioxydant. Une comparaison est faite avec la capacité du Trolox (analogue structural hydrosoluble de la vitamine E) à capturer ABTS+.
La décroissance de l’absorbance causée par l’antioxydant reflète la capacité de capture du radical libre. La capacité antioxydante, exprimée en équivalent Trolox (TEAC) correspond donc à la concentration de Trolox ayant la même activité que la substance à tester à une concentration. Le résultat est donné en μM (micromole) ou mM (milimole) d’équivalent Trolox par g de produit ou par ml s’il s’agit d’un liquide.
Le test DPPH (1, 1 diphenyl-2-picryl-hydrazyl) 1, 1 Diphenyl-2-picryl-hydrazyl
La méthode est basée sur la dégradation du radical DPPH. Un antioxydant aura la capacité de donner un électron singulet au radical synthétique DPPH de coloration violette pour le stabiliser en DPPH de coloration jaune-verte. La mesure de la décroissance de coloration violette au cours du temps permet de déterminer le temps au bout duquel 50% de coloration est perdue. Généralement interprétée sur la base de la quantité d’un antioxydant nécessaire pour faire diminuer de 50% la quantité initiale de DPPH (EC50), (des comparaisons d’EC50 sont réalisées), le résultat est dépendant de la concentration en DPPH initiale.
En ajoutant une référence connue, il est possible de standardiser la méthode, en ramenant par exemple les résultats à un équivalent Trolox. Cette méthode est beaucoup utilisée pour étudier des extraits végétaux alimentaires, pour mesurer la capacité antioxydante totale.
Nous utiliserons dans le cadre de nos travaux une méthode qualitative basée sur l’utilisation du DPPH comme révélateur sur une plaque de chromatographie.
Le test ORAC: (Oxygen radical absorbance capacity)
La méthode est basée sur la décroissance de la fluorescence de la fluorescéine en présence d’un oxydant chimique l’AAPH (un radical péroxyl libre stable). Le produit à tester peut être capable de protéger la fluorescéine et réduire la vitesse de dégradation de la fluorescence. Il possède alors un pouvoir antioxydant. La méthode peut être réalisée en microplaques. Le déclin de la fluorescéine au cours du temps est mesuré en présence de concentrations croissantes de Trolox (une molécule de référence, analogue structural hydrosoluble de la vitamine E), et des échantillons à tester à différentes concentrations. Le but est d’obtenir une réponse comparable à celle de la gamme.
On peut ainsi, après traitement des données, calculer l’équivalent Trolox. La méthode faisant intervenir une cinétique, la mesure de la capacité se fait par l’intermédiaire du calcul des aires sous la courbe. C’est la seule méthode qui combine à la fois le pourcentage d’inhibition de la réaction d’oxydation et la longueur dans le temps de cette inhibition en une seule mesure. Elle donne une mesure globale de la capacité antioxydante. L’avantage majeur du test ORAC est de proposer une mesure standardisée et largement acceptée.
Remarques : Il existe souvent des différences de valeurs entre les méthodes, selon que les sources de radicaux libres soient différentes, et que les antioxydants répondent différemment aux méthodes de mesure.
Selon les matrices testées, l’une ou l’autre méthode est applicable. Par exemple, pour des extraits végétaux, les 3 tests sont applicables. En revanche, pour du plasma sanguin, la méthode ORAC semble plus indiquée, du fait que les radicaux péroxyl utilisés dans le test ORAC sont les plus couramment rencontrés dans le corps humain. La valeur en est de ce fait plus significative.
Dans ce travail nous allons appliquer la méthode DPPH à des extraits végétaux pour déceler la présence ou non d’activité antioxydante des plantes étudiées.
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : RAPPELS SUR LES FAMILLES BOTANIQ04UESETUDIEES
I.1. LES ANNONACEAE
I.1.1. Classification
I.1.2. Caractères généraux
I.1.2.1 Les feuilles
I.1.2.2 Les fleurs
I.1.2.3 Les fruits
I.1.2.4 La graine
I.1.3. Répartition géographique
I.1.4. Composition chimique
I.1.5. Usages en Médecine traditionnelle
I.1.6. Présentation des plantes étudiées
I.1.6.1 Annona senegalensis (feuilles)
I.1.6.2. Annona muricata (feuilles)
I.1.6.3. Xylopia parviflora (feuilles)
I.1.6.4 Uvaria chamae (feuilles)
I.2. LES MIMOSACEAE
I.2.1. Classification
I.2.2. Caractères généraux
I.2.2.1. Les feuilles
I.2.2.2 Les fleurs
I.2.2.3 Les fruits
I.2.3. Répartition géographique
I.2.4. Usages en Médecine traditionnelle
I.2.5. Présentation des plantes étudiées
I.2.5.1 Acacia nilotica (gousse, écorce du tronc)
I.2.5.2 Acacia albida (feuilles, écorce du tronc)
I.2.5.3 Acacia seyal (écorce du tronc)
CHAPITRE II : GENERALITES SUR LES RADICAUX LIBRES ET LES SYSTEMES DE PROTECTION ANTIRADICALAIRES
II-1. GENERALITES SUR LES RADICAUX LIBRES (RL)
II.1.1 Définition
II.1.2 Toxicité des radicaux libres au niveau cellulaire
II.1.2.1 Action sur les protéines
II.1.2.2 Action sur les acides nucléiques
II.1.2.3 Action sur les lipides
II.2. SYSTEME DE PROTECTION CONTRE LES RADICAUX LIBRES
II.2.1 Les moyens de défense endogènes
II.2.1.1 Les systèmes enzymatiques
II.2.1.2 Les systèmes non enzymatiques
II.2.2 Les moyens de défense exogènes :
II.3 LES DIFFERENTES METHODES D’ETUDE DE L’ACTIVITE ANTIOXYDANTE
II-3-1- Le test TEAC (Trolox Equivalent Antioxydant Capacity)
II-3-2- Le test DPPH (1, 1 diphenyl-2-picryl-hydrazyl)
II-3-3- Le test ORAC : (Oxygen radical absorbance capacit)
DEUXIEME PARTIE : ETUDES EXPERIMENTALES
CHAPITRE I : MATERIELS ET MEHODES
I.1 MATERIELS ET REACTIFS
I.1.1 Matériel végétal
I.1.2 Matériels et réactifs utilisés pour l’étude chimique
I.2 METHODES D’ETUDES
I.2.1. SCREENING CHIMIQUE:
I.2.1.1. RECHERCHE DES FLAVONOIDES :
I.2.1.1. 1 Extraction
I.2.1.1. 2 Réactions générales de caractérisation des flavonoïdes
I.2.1.2. RECHERCHE DES TANINS
I.2.1.2.1 Extraction
I.2.1.2.2 Réactions générales de caractérisation des tanins
I.2.1.3. RECHERCHE DES HETEROSIDES ANTHRACENIQUES
I.2.1.3.1 Extraction des antracénosides
I.2.1.3.2 Caractérisation par la réaction de Borntraeger
I.2.1.4. RECHERCHE ALCALOIDES
I.2.1.4. 1Extraction des alcaloïdes
I.2.1.4. 2Caractérisation générale des alcaloïdes
I.2.1.5 RECHERCHE DES HETROSIDES CARDIOTONIQUES
I.2.1.5.1Extraction
I.2.1.5.2 Caractérisation
I.2.1.6 RECHERCHE DES SAPONOSIDES
I.2.1.6.1Extraction
I.2.1.6.2 Détermination de l’indice de mousse : IM
I.2.2. RECHERCHE DE L’ACTIVITE ANTI-OXYDANTE DES PLANTES ETUDIEES
I.2.2.1. Préparation des extraits
I.2.2.2.Bio-autographie
CHAPITRE II: RESULTATS
II.1. SCREENING CHIMIQUE
II.1.1 Les hétérosides flavonoiques
II.1.2. Les Tanins
II.1.4. Les alcaloïdes
II.1.5. Les hétérosides cardiotoniques
II.1.6. Les Saponosides
II.2. ACTIVITE ANTIOXYDANTE:
CHAPITRE III DISCUSSION:
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE
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