GENERALITES SUR LES RADICAUX LIBRES ET LES SYSTEMES DE PROTECTION ANTIRADICALAIRES

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Les fruits

Les fruits tiennent une place importante dans la classification gรฉnรฉrique de la famille. Ils sont constituรฉs de mรฉricarpes et peuvent รชtre classรฉs en deux groupes selon le degrรฉ dโ€™รฉvolution du gynรฉcรฉe : les Syncarpes vrais, et les Polycarpe subdivisรฉs en Apocarpes et Pseudosyncarpes (Hutchinson, 1964 ; Le Thomas, 1969).
Les apocarpes constituent le type le plus archaรฏque et le plus frรฉquent. Ils proviennent de carpelles libres formant des monocarpes sessiles (genre Duguetia) ou stipulรฉs (genre Uvaria, Cananga,โ€ฆ).
Les pseudosyncarpes sont issus de la juxtaposition des carpelles. Ils rรฉsultent de la coalescence, dans le fruit, des monocarpes soudรฉs cรดte ร  cรดte avec le thalamus. Ce type caractรฉrise la sous-famille des Annonoides (genre Annona,โ€ฆ).

La graine

La graine est gรฉnรฉralement lisse et prรฉsente chez certaines espรจces, en particulier les genres Annona et Xylopia, un arille colorรฉ. Le tรฉgument, dur et luisant, renferme un embryon de petite taille prรฉsentant toujours un albumen ou endosperme ruminรฉ, qui constitue, ร  cรดtรฉ de lโ€™absence de stipule au niveau de la famille, un critรจre majeur de diffรฉrenciation avec les Magnoliaceae.

Rรฉpartition gรฉographique

Cette famille est caractรฉrisรฉe par un habitat et des caractรจres morphologiques homogรจnes en dehors des genres Asimina et Derringithamnus, qui peuvent รชtre rencontrรฉes dans les rรฉgions tempรฉrรฉes de lโ€™Amรฉrique du Nord jusquโ€™aux Grands Lacs. Les plantes de cette famille se rรฉpartissent dans les rรฉgions tropicales et subtropicales.
Des divergences, chez les auteurs, existent quant ร  leur origine gรฉographique. Takhtajan, qui se base sur le nombre important dโ€™espรจces en Asie et en Australie, pense que cette rรฉgion serait le centre de diffusion des Annonacaea. Il a, en effet, recensรฉ dans cette zone 950 espรจces regroupรฉes en 51 genres (dont les reprรฉsentants les plus archaรฏques de cette famille), 40 genres comprenant 450 espรจces en Afrique et ร  Madagascar et 38 genres rรฉpartis en 740 espรจces sur le continent amรฉricain (Takhtajan, 1969).
Walker (1972) et Le Thomas (1983), qui sโ€™appuient sur des travaux phytogรฉographiques et palynologiques considรจrent respectivement que les Annonaceae ont une origine Sud-Amรฉricaine ou Africaine.

Composition chimique

Les Annonacรฉes fournissent des huiles essentielles odorantes connues sous diffรฉrents noms : Ylang-ylang (Canangium odorata), muscade de Calabash (Monodora myristica) ; des fruits comestibles : Cachimans et Corossols (divers Annona) ; des condiments : Poivre de Guinรฉe (Xylopia aethiopica). Des alcaloรฏdes ร  noyau benzyl-quinoleine et des matiรจres rรฉsineuses sont rencontrรฉs au niveau des diffรฉrentes espรจces dโ€™Annona (A. retiulata L., A.tribola L., A. muricata L.).

Usages en Mรฉdecine traditionnelle

Les Annonacaea sont trรจs utilisรฉs en mรฉdecine traditionnelle. Lโ€™รฉtude ethno-pharmacologique prรฉalable de ces plantes constitue souvent un critรจre de sรฉlection des espรจces pour des investigations phytochimiques et pharmacologiques. A. muricata est un parfait exemple de la large utilisation des Annonaceae en mรฉdecine populaire. Aux Antilles, les feuilles vertes sont utilisรฉes en bain contre les troubles cutanรฉes superficielles, en infusion comme cardiotonique. Elles calment รฉgalement les bรฉbรฉs nerveux lors de la poussรฉe dentaire et sont utilisรฉes comme soporifiques. Les feuilles sรจches sont utilisรฉes pour leurs propriรฉtรฉs stomachiques et antispasmodiques et comme un stimulant digestif. La poudre de graine sรจche est employรฉe comme insecticide (Longue Fosse, 1995).
Au Gabon, les fleurs et les bourgeons sont antitussifs, les feuilles sont soporifiques et calmantes, les graines antiรฉmรฉtiques et la dรฉcoction des racines est considรฉrรฉe comme ยซ antipoison ยป (Walker, 1974).
Au Sรฉnรฉgal, les feuilles dโ€™A. muricata sont utilisรฉes, sous forme dโ€™infusion, comme hypnogรจne, bรฉchique et fรฉbrifuge. Elles servent รฉgalement dโ€™emplรขtre pour les plaies (Kerharo, 1974).
Au Congo, les tradi-praticiens prescrivent les รฉcorces de Annonidium manni contre les diarrhรฉes dysentรฉriques et les jus de racines ou de feuilles dโ€™Annona arenaria comme hรฉmostatique et antiรฉpileptique. La poudre dโ€™รฉcorces fraรฎches dโ€™Enantiachlorantha est utilisรฉe pour son action antiseptique, antiulcรฉreuse et cicatrisante dans le traitement des plaies. Le dรฉcoctรฉ est prescrit dans le traitement de la tuberculose, chez les enfants ayant des vomissements sanglants et contre les douleurs rhumatismales sous forme de bain de vapeur.
Dans le sud-est asiatique et en Indonรฉsie, on retrouve de nombreuses espรจces utilisรฉes essentiellement pour leurs propriรฉtรฉs emmรฉnagogues ou abortives ou chez les femmes venant dโ€™accoucher, alors quโ€™en Afrique elles sont prescrites dans des indications diffรฉrentes en particulier en tant que tonique et aphrodisiaque. Il sโ€™agit notamment de A. muricata, A. reticulata, et A. squamosa, qui sont des espรจces cultivรฉes introduites par les espagnols et dโ€™autres espรจces indigรจnes des Artabotrys, Dermos, Polythia et Fissistigma (Reis, 1973 ; Perry, 1980).
Il est cependant important de signaler que certaines espรจces dโ€™Annonacรฉes renferment des substances toxiques. Cโ€™est le cas de A. squamosa, dont les graines contiennent des toxiques irritants et de Artabotrys suaveolens, dont les รฉcorces renferment des constituants alcaloรฏdiques responsables dโ€™actions tรฉtanisantes ou curarisantes (Lebล“uf, 1982 ; Perry, 1980).

Prรฉsentation des plantes รฉtudiรฉes

Annona senegalensis (feuilles)

Appellations de la plante

๏ƒ˜ Annona senegalensis appelรฉe encore pomme cannelle du Sรฉnรฉgal porte aussi dans dโ€™autres langues dโ€™autres noms tels que :
๏ƒ˜ Diola: fulok, butotok
๏ƒ˜ Pulaar: ndogot, dukum
๏ƒ˜ Serer : ndonh
๏ƒ˜ Socรฉ : sunku
๏ƒ˜ Wolof: dugor

Description de la feuille

Annona senegalensis est un arbuste ร  feuilles entiรจres, alternes et glauques. Le limbe est largement ovale et mesure 7 ร  12cm de long sur 6 ร  8cm de large. La feuille prรฉsente une base arrondie ou lรฉgรจrement rentrante, un sommet en coin obtus. Le pรฉtiole, finement pubescent, mesure 10 ร  12mm et sโ€™apaisรขt dans sa moitiรฉ infรฉrieure.

Rรฉpartition gรฉographique

Elle est retrouvรฉe ร  lโ€™รฉtat sauvage au niveau de la savane arborรฉe en Afrique tropicale (Fao, 1988), du Sรฉnรฉgal au Soudan en passant par la Guinรฉe, la Cรดte dโ€™Ivoire, le Mali et le Togo.
Au Sรฉnรฉgal, on la retrouve dans la zone du Cayor mais aussi dans le sous – bois de la savane arborรฉe en Casamance et ร  Tambacounda. Il en est de mรชme dans la zone para littorale, plus ou moins en mรฉlange avec A. glauca, mais inรฉgalement repartie.

Composition chimique

Kerharo (1974) ainsi que Persinos et coll. ont recherchรฉ sans succรจs dans les racines, les alcaloรฏdes, les saponines, et les flavonoรฏdes. Par contre ils ont obtenu pour les รฉcorces de tige de lโ€™espรจce nigรฉriane des rรฉactions positives avec la prรฉsence dโ€™alcaloรฏdes, de tanins et de saponosides.
Mackie et coll. ont mis en รฉvidence la rutine, la quercetine et quercitrine dans les feuilles. Ils ont รฉtudiรฉ la cire des feuilles dont ils ont sรฉparรฉ deux fractions : lโ€™une dure ou ยซ cire dure ยป, lโ€™autre molle ou ยซ baume ยป. La premiรจre donne aprรจs saponification des ยซ acides cรฉrotiques ยป en C20, C30, C32. La fraction molle ou baume donne aprรจs saponification les acides saturรฉs en C26, C25, C30, les acides cรฉrotiques, les acides monolรฉfiniques en C26, C28, C30 avec de la palmitone et sistostรฉrol.

Propriรฉtรฉs pharmacologiques et usages

Dโ€™une faรงon gรฉnรฉrale, les vertus magiques de cette plante sont reconnues dans tout le Sรฉnรฉgal. La plupart des utilisations concernent lโ€™action anti-diarrhรฉique et anti-dysentรฉrique des รฉcorces de tiges ou de rameaux feuillรฉs. Les feuilles et les racines sont considรฉrรฉes comme รฉtant dotรฉes de propriรฉtรฉs fรฉbrifuges, antitussives, sรฉdatives des affections respiratoires, dรฉcongestionnantes, antiseptiques, diurรฉtiques, anti-infectieuses, cicatrisantes, dรฉcontracturantes, etc., dโ€™oรน leurs emplois dans le paludisme, les maladies respiratoires, les oreillons, les maladies oculaires, les dermatoses, les ulcรจres, les rhumatismes, la blennorragie et dโ€™autres manifestations pathologiques. Les peuls considรจrent la poudre dโ€™รฉcorce comme un mรฉdicament de choix chez la femme pour combattre la stรฉrilitรฉ et accroรฎtre la production lactรฉe. Les diolas incitent surtout sur les rรฉsultats obtenus par voies interne et externe dans les rhumatismes et les douleurs articulaires (en y associant Uvaria chamae) ; les wolofs utilisent plutรดt les racines seules comme fรฉbrifuges.
A. senegalensis est donc considรฉrรฉ comme une panacรฉe pour son action propre et synergique mais aussi et surtout pour ses vertus magiques .

Annona muricata (feuilles)

Appellations de la plante

๏ƒ˜ Malinka : toubabousouzou
๏ƒ˜ Peulh : dukumรฉ porto
๏ƒ˜ Serer : ndelesor
๏ƒ˜ Wolof : corossol

Description de la feuille

Comme en atteste la figure 1, les feuilles sont simples, entiรจres distiques, persistantes, รฉpaisses, luisantes sur la face supรฉrieure. Le limbe, glabre, ovale, p lus ou moins acuminรฉ est long de 10 ร  15cm, large de 4 ร  6 cm avec une base en coin court et un sommet en pointe assez obtuse.
Le pรฉtiole, court, est long de 5 ร  10mm finement canaliculรฉ, (Berhaut, 1967).

Rรฉpartition gรฉographique

Selon Berhaut (1967), A.muricata est originaire dโ€™Amรฉrique du Sud. Elle est cultivรฉe un peu partout en zone tropicale de lโ€™Amรฉrique Latine, en Asie en passant par lโ€™Afrique. Elle รฉtait introduite par les espagnols en Asie et en Afrique.
Au Sรฉnรฉgal, on le retrouve dans les jardins aux environs de Dakar et de la Casamance. Elle est cultivรฉe dans les villes et villages, dans les jardins potagers ou ร  proximitรฉ des puits, parfois dans les zones les plus sรจches, (Kerharo, 1974).

Composition chimique

Dโ€™aprรจs Ba (2008), les feuilles de Annona muricata sont riches en huiles essentielles.
Kerharo (1974) signalera la prรฉsence de tanins au niveau de lโ€™รฉcorce, des racines. Mais on nโ€™en rencontre pas dans les fleurs, les tiges ni mรชme les feuilles.
Des feuilles de lโ€™espรจce dominicaine Callan et Tutin ont extrait un alcaloรฏde, une petite quantitรฉ dโ€™huile volatile, une rรฉsine vert noirรขtre et dโ€™autres corps tels que le chlorure de potassium, dextrose, tanins ainsi que des produits amorphes.
Des tests pratiquรฉs par Wall pour la recherche des alcaloรฏdes dans les tiges et les fleurs se sont rรฉvรฉlรฉs nรฉgatifs. Par contre il en a isolรฉ ร  partir des รฉcorces. Cependant, il rรจgne encore des incertitudes au sujet de leur vรฉritable structure.

Propriรฉtรฉs pharmacologiques et usages

Les huiles essentielles extraites des feuilles associรฉes aux alcaloรฏdes contenus dans lโ€™รฉcorce possรจdent des propriรฉtรฉs antiparasitaires, anti-diarrhรฉiques et gastriques utilisรฉs par les diabรฉtiques et efficaces dans le traitement des reflux gastriques.

Toxicitรฉ

Des travaux phytochimiques montrent que lโ€™exposition humaine aux acรฉtogรฉnines sโ€™exerce principalement par lโ€™alimentation.
La pulpe des fruits et les produits dรฉrivรฉs de A. muricata sont riches en annonacine.Il apparaรฎt donc que certains rรฉgimes alimentaires sont susceptibles dโ€™entraรฎner une imprรฉgnation importante en acรฉtogรฉnines, molรฉcules neurotoxiques.
Dโ€™autre part Callan et Tullin avaient constatรฉ en 1911 que lโ€™alcaloรฏde quโ€™ils avaient extrait ร  lโ€™รฉtat amorphe de lโ€™รฉcorce, รฉtait toxique et produisait chez la grenouille ร  la dose de 3mg des convulsions tรฉtaniques.

GENERALITES SUR LES RADICAUX LIBRES ET LES SYSTEMES DE PROTECTION ANTIRADICALAIRES

GENERALITES SUR LES RADICAUX LIBRES (RL)

Dans les systรจmes biologiques, lโ€™oxygรจne molรฉculaire se comporte comme un accepteur dโ€™รฉlectrons. Cette rรฉduction de lโ€™oxygรจne aboutit ร  la formation dโ€™eau selon la rรฉaction suivante : O2 + 4e- + 4H + 2H2O
Cette rรฉduction est complรจte ร  plus de 80% et se fait par la voie de la cytochrome oxydase dans la chaรฎne respiratoire mitochondriale. Cโ€™est dans cette chaรฎne respiratoire mitochondriale que les quatre รฉlectrons sont acquis simultanรฉment sans que ne semblent apparaรฎtre de radicaux libres. Mais il existe une autre voie dite univalente, oรน les รฉlectrons sont acquis un ร  un et les mรฉtabolites ainsi formรฉs sont toxiques. Ces mรฉtabolites sont les radicaux libres qui induisent des rรฉactions touchant lโ€™organisation molรฉculaire des structures cellulaires.

Dรฉfinition

Un radical libre se dรฉfinit comme tout atome, groupe dโ€™atomes, ou molรฉcule porteurs dโ€™un ou de plusieurs รฉlectrons non appariรฉs.
Ce sont des composรฉs chimiques trรจs instables qui prรฉsentent de remarquables propriรฉtรฉs paramagnรฉtiques. La recherche avide dโ€™รฉlectron(s) pour rรฉapparier leur(s) รฉlectron(s) cรฉlibataire(s) et annuler le champ magnรฉtique existant, en font un danger pour les espรจces stables environnantes et pour lโ€™intรฉgritรฉ des cellules.

Toxicitรฉ des radicaux libres au niveau cellulaire

Les effets destructeurs des radicaux libres au niveau cellulaire, sโ€™expliquent par la prรฉsence dโ€™รฉlectron(s) cรฉlibataire(s) trรจs rรฉactifs(s) sur leurs orbitales, susceptible(s) de sโ€™apparier aux รฉlectrons des composรฉs environnants. Ces composรฉs ainsi spoliรฉs deviennent ร  leur tour des radicaux et amorcent une rรฉaction en chaรฎne. Les molรฉcules cibles sont:
๏ƒ˜ Les proteins;
๏ƒ˜ Les acides nuclรฉiques;
๏ƒ˜ Les acides gras polyinsaturรฉs, en particulier ceux des membranes cellulaires et des lipoprotรฉines.

Action sur les protรฉines

Les protรฉines cellulaires sont une cible idรฉale de lโ€™attaque radicalaire qui se situe ร  diffรฉrents niveaux :
Les groupements sulfhydryles prรฉsents dans de nombreuses enzymes, subissent sous lโ€™action des radicaux libres (RL), une dรฉshydrogรฉnation avec crรฉation de ponts disulfure et inactivation de ces enzymes. Nous pouvons aussi rencontrer des cas dโ€™activation enzymatique, lors de lโ€™inactivation dโ€™un inhibiteur spรฉcifique.
Les protรฉines sont dรฉpolymรฉrisรฉes sous lโ€™action des radicaux libres (RL) ou polymรฉrisรฉes de faรงon anarchique. Ainsi, le collagรจne est dรฉgradรฉ avec une malformation des fibres et une fragilisation des vaisseaux sanguins.
Les acides aminรฉs peuvent รชtre modifiรฉs. Par exemple lโ€™action de lโ€™oxygรจne singulet sur la mรฉthionine donne la mรฉthionine sulfoxyle.

Action sur les acides nuclรฉiques

Les acides nuclรฉiques sont particuliรจrement sensibles ร  lโ€™action des (radicaux libres) RL qui crรฉent des sites radicalaires au sein de la molรฉcule et peuvent ainsi induire des effets mutagรจnes ou lโ€™arrรชt des rรฉplications. La toxicitรฉ des carcinogรจnes et des radiations ionisantes est, entre autre, due ร  lโ€™action des RL au niveau de lโ€™ADN cellulaire. Outre cette action directe sur lโ€™ADN (acide dexoxy ribonuclรฉique), les RL altรจrent la synthรจse et la transcription de lโ€™ARN (acide ribonuclรฉique). Cette attaque provoque une baisse de concentration intracellulaire de la coenzyme NAD+, secondaire ร  son clivage par lโ€™enzyme poly (ADP -ribose) synthรฉtase, avec le transfert de lโ€™ADP-ribose sur la protรฉine nuclรฉaire.

Action sur les lipides

Cette action se fait au niveau des acides gras polyinsaturรฉs des phospholipides et dรฉtermine la lipidoperoxydation des membranes et des lipoprotรฉines, en particulier des lipoprotรฉines de faible densitรฉ (LDL : low density lipoprotein).

SYSTEME DE PROTECTION CONTRE LES RADICAUX LIBRES

Lโ€™homme est un รชtre aรฉrobie et sa survie dans un environnement riche en oxygรจne dรฉpend dโ€™un รฉquilibre vital entre la production physiologique de RL, et la capacitรฉ de lโ€™organisme ร  les รฉliminer. Toute surproduction de RL entraรฎne des dรฉsordres biologiques qui sont ร  lโ€™origine de nombreuses pathologies. Ainsi lโ€™organisme dispose de diffรฉrents systรจmes de protection :
– des systรจmes de protection endogรจnes comprenant des systรจmes enzymatiques et des systรจmes non enzymatiques ;
– des systรจmes de protection exogรจnes.

Les moyens de dรฉfense endogรจnes

Les systรจmes enzymatiques

Ils comprennent essentiellement les superoxydes dismutases (SOD), la peroxydase, et la glutathion peroxydase.
Les superoxydes dismutases.
Ce sont des mรฉtalloprotรฉines qui accรฉlรจrent 109 fois la vitesse spontanรฉe de dismutation de lโ€™anion superoxyde en eau oxygรฉnรฉe et en oxygรจne molรฉculaire, la rรฉaction est la suivante : O2.- + O2.- + 2H+ SOD H2O2 + O2
Son action complรจte celle des SOD en accรฉlรฉrant la rรฉduction spontanรฉe du peroxyde dโ€™hydrogรจne en eau : 2H2O2 2H2O + O2
La glutathion peroxydase.
Cโ€™est une enzyme sรฉlรฉno-dรฉpendante, localisรฉe dans le cytoplasme cellulaire et retrouvรฉe au niveau du foie, des cellules sanguines, des reins et du cristallin. Elle attaque non seulement le peroxyde dโ€™hydrogรจne mais รฉgalement les hydro peroxydes dโ€™acides gras avec comme donneur dโ€™hydrogรจne le glutathion rรฉduit. Ce dernier est rรฉgรฉnรฉrรฉ ร  partir du glutathion oxydรฉ grรขce au NADPH, H+ fourni par la voie des pentoses phosphates.

Les systรจmes non enzymatiques :

Ces systรจmes agissent en complexant les mรฉtaux de transition comme le Fer et le Cuivre qui jouent un rรดle important dans la lipidoperoxydation ou bien se comportent en piรฉgeurs de radicaux libres.
La transferrine ou sidรฉrophiline et la lactoferrine :
Elles exercent leurs effets protecteurs en complexant le fer, lโ€™ empรชchant ainsi de catalyser la formation du radical OH.
La cรฉrulรฉoplasmine :
Elle agit en transportant le cuivre et en neutralisant lโ€™anion superoxyde. Elle catalyse รฉgalement lโ€™oxydation du fer ferreux en fer ferrique sans libรฉration de radicaux libres oxygรฉnรฉs intermรฉdiaires.
Lโ€™albumine :
Elle se combine au cuivre et empรชchant la formation du radical hydroxyle (OH). Cโ€™est รฉgalement un puissant piรฉgeur de lโ€™acide hypochloreux (HClO), un oxydant produit par la myรฉloperoxydase au cours de la phagocytose.
Lโ€™haptoglobine et lโ€™hรฉmopexine :
Elles auraient des propriรฉtรฉs anti oxydantes par fixation de lโ€™hรฉmoglobine et de lโ€™hรจme qui sont porteuses de fer quโ€™elles peuvent libรฉrer et donc initier des rรฉactions telles que la lipidoperoxydation.
Lโ€™acide urique :
Il inhibe la peroxydation lipidique en fixant le fer et le cuivre. Cโ€™est รฉgalement un piรฉgeur du radical peroxyde et lโ€™acide hypochloreux.
Le glucose et la bilirubine :
Le premier agit comme piรฉgeur du radical hydroxyle et la seconde aurait une action protectrice par sa liaison avec lโ€™albumine transporteuse dโ€™acides gras libres.

Les moyens de dรฉfense exogรจnes :

Ils sont constituรฉs par toutes les substances dโ€™origine alimentaire ou mรฉdicamenteuse capable dโ€™inhiber lโ€™action des radicaux libres.
La vitamine E ou alphatocophรฉrol :
Il existe quatre isomรจres ฮฑ, ฮฒ, ฮณ, ฮด tocophรฉrols dont ฮฑ est le plus puissant. Cโ€™est un antioxydant qui, in vitro, va se localiser grรขce ร  sa lipophilie, dans les doubles couches lipidiques des membranes cellulaires, points stratรฉgiques pour arrรชter la lipidoperoxydation.
La vitamine C ou acide ascorbique :
Elle possรจde la propriรฉtรฉ de rรฉagir rapidement avec lโ€™ion peroxyde et le radical hydroxyle avec production dโ€™un radical semihydroascorbate. Cโ€™est รฉgalement un piรฉgeur de lโ€™oxygรจne singulet et de lโ€™acide hypochloreux.
La vitamine A :
Elle a une action antioxydante moins dรฉmontrรฉe. Elle agirait sur lโ€™oxygรจne en le bloquant.
Notre travail sโ€™inscrivant dans le cadre de recherches de plantes ร  activitรฉ antiradicalaire ou antioxydante, il semble opportun de passer en revue les diffรฉrentes mรฉthodes dโ€™รฉtudes de cette activitรฉ.

LES DIFFERENTES METHODES Dโ€™ETUDE DE Lโ€™ACTIVITE ANTI- OXYDANTE :

Il existe diffรฉrentes mรฉthodes pour dรฉterminer le potentiel antioxydant de produits alimentaires, actifs, ingrรฉdients, โ€ฆ On peut proposer 3 types dโ€™analyses:
Le test TEAC (Trolox Equivalent Antioxydant capacity);
Le test au DPPH (1,1 diphenyl-2-picryl-hydrazyl) ;
Le test ORAC (Oxygen Radical Absorbance Capacity).
Les antioxydants peuvent rรฉduire les radicaux primaires par 2 mรฉcanismes : par transfert dโ€™รฉlectron singulet ou par transfert dโ€™atome dโ€™hydrogรจne. Les mรฉthodes TEAC et DPPH jouent sur le transfert dโ€™รฉlectron singulet, alors que la mรฉthode ORAC joue sur le transfert dโ€™un atome dโ€™hydrogรจne.
Les mรฉthodes TEAC et DPPH sont couramment utilisรฉs pour analyser les extraits de plantes et de fruits. Ce sont des mรฉthodes anciennes qui, une fois standardisรฉes, permettent des comparaisons de rรฉsultats. La mรฉthode ORAC est plus rรฉcente et est applicable sur quasiment toutes les matrices (extraits vรฉgรฉtaux, aliments, plasma sanguin etc.), aussi bien sur des composรฉs hydrophiles que lipophiles. Le test ORAC propose une mesure largement standardisรฉe.

le test teac (trolox equivalent antioxydant capacity)

Trolox Equivalent Antioxydant Capacity ou test ABTS+ Decolorization Essay. Ce test est basรฉ sur la capacitรฉ dโ€™un antioxydant ร  stabiliser le radical cationique ABTS+ de coloration bleu-verte en le transformant en ABTS+ incolore, par piรฉgeage dโ€™un proton par lโ€™antioxydant. Une comparaison est faite avec la capacitรฉ du Trolox (analogue structural hydrosoluble de la vitamine E) ร  capturer ABTS+.
La dรฉcroissance de lโ€™absorbance causรฉe par lโ€™antioxydant reflรจte la capacitรฉ de capture du radical libre. La capacitรฉ antioxydante, exprimรฉe en รฉquivalent Trolox (TEAC) correspond donc ร  la concentration de Trolox ayant la mรชme activitรฉ que la substance ร  tester ร  une concentration. Le rรฉsultat est donnรฉ en ฮผM (micromole) ou mM (milimole) dโ€™รฉquivalent Trolox par g de produit ou par ml sโ€™il sโ€™agit dโ€™un liquide.

Le test DPPH (1, 1 diphenyl-2-picryl-hydrazyl) 1, 1 Diphenyl-2-picryl-hydrazyl

La mรฉthode est basรฉe sur la dรฉgradation du radical DPPH. Un antioxydant aura la capacitรฉ de donner un รฉlectron singulet au radical synthรฉtique DPPH de coloration violette pour le stabiliser en DPPH de coloration jaune-verte. La mesure de la dรฉcroissance de coloration violette au cours du temps permet de dรฉterminer le temps au bout duquel 50% de coloration est perdue. Gรฉnรฉralement interprรฉtรฉe sur la base de la quantitรฉ dโ€™un antioxydant nรฉcessaire pour faire diminuer de 50% la quantitรฉ initiale de DPPH (EC50), (des comparaisons dโ€™EC50 sont rรฉalisรฉes), le rรฉsultat est dรฉpendant de la concentration en DPPH initiale.
En ajoutant une rรฉfรฉrence connue, il est possible de standardiser la mรฉthode, en ramenant par exemple les rรฉsultats ร  un รฉquivalent Trolox. Cette mรฉthode est beaucoup utilisรฉe pour รฉtudier des extraits vรฉgรฉtaux alimentaires, pour mesurer la capacitรฉ antioxydante totale.
Nous utiliserons dans le cadre de nos travaux une mรฉthode qualitative basรฉe sur lโ€™utilisation du DPPH comme rรฉvรฉlateur sur une plaque de chromatographie.

Le test ORAC: (Oxygen radical absorbance capacity)

La mรฉthode est basรฉe sur la dรฉcroissance de la fluorescence de la fluorescรฉine en prรฉsence d’un oxydant chimique lโ€™AAPH (un radical pรฉroxyl libre stable). Le produit ร  tester peut รชtre capable de protรฉger la fluorescรฉine et rรฉduire la vitesse de dรฉgradation de la fluorescence. Il possรจde alors un pouvoir antioxydant. La mรฉthode peut รชtre rรฉalisรฉe en microplaques. Le dรฉclin de la fluorescรฉine au cours du temps est mesurรฉ en prรฉsence de concentrations croissantes de Trolox (une molรฉcule de rรฉfรฉrence, analogue structural hydrosoluble de la vitamine E), et des รฉchantillons ร  tester ร  diffรฉrentes concentrations. Le but est dโ€™obtenir une rรฉponse comparable ร  celle de la gamme.
On peut ainsi, aprรจs traitement des donnรฉes, calculer l’รฉquivalent Trolox. La mรฉthode faisant intervenir une cinรฉtique, la mesure de la capacitรฉ se fait par lโ€™intermรฉdiaire du calcul des aires sous la courbe. Cโ€™est la seule mรฉthode qui combine ร  la fois le pourcentage dโ€™inhibition de la rรฉaction dโ€™oxydation et la longueur dans le temps de cette inhibition en une seule mesure. Elle donne une mesure globale de la capacitรฉ antioxydante. Lโ€™avantage majeur du test ORAC est de proposer une mesure standardisรฉe et largement acceptรฉe.
Remarques : Il existe souvent des diffรฉrences de valeurs entre les mรฉthodes, selon que les sources de radicaux libres soient diffรฉrentes, et que les antioxydants rรฉpondent diffรฉremment aux mรฉthodes de mesure.
Selon les matrices testรฉes, lโ€™une ou lโ€™autre mรฉthode est applicable. Par exemple, pour des extraits vรฉgรฉtaux, les 3 tests sont applicables. En revanche, pour du plasma sanguin, la mรฉthode ORAC semble plus indiquรฉe, du fait que les radicaux pรฉroxyl utilisรฉs dans le test ORAC sont les plus couramment rencontrรฉs dans le corps humain. La valeur en est de ce fait plus significative.
Dans ce travail nous allons appliquer la mรฉthode DPPH ร  des extraits vรฉgรฉtaux pour dรฉceler la prรฉsence ou non dโ€™activitรฉ antioxydante des plantes รฉtudiรฉes.

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Table des matiรจres

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE: ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
CHAPITRE I : RAPPELS SUR LES FAMILLES BOTANIQ04UESETUDIEES
I.1. LES ANNONACEAE
I.1.1. Classification
I.1.2. Caractรจres gรฉnรฉraux
I.1.2.1 Les feuilles
I.1.2.2 Les fleurs
I.1.2.3 Les fruits
I.1.2.4 La graine
I.1.3. Rรฉpartition gรฉographique
I.1.4. Composition chimique
I.1.5. Usages en Mรฉdecine traditionnelle
I.1.6. Prรฉsentation des plantes รฉtudiรฉes
I.1.6.1 Annona senegalensis (feuilles)
I.1.6.2. Annona muricata (feuilles)
I.1.6.3. Xylopia parviflora (feuilles)
I.1.6.4 Uvaria chamae (feuilles)
I.2. LES MIMOSACEAE
I.2.1. Classification
I.2.2. Caractรจres gรฉnรฉraux
I.2.2.1. Les feuilles
I.2.2.2 Les fleurs
I.2.2.3 Les fruits
I.2.3. Rรฉpartition gรฉographique
I.2.4. Usages en Mรฉdecine traditionnelle
I.2.5. Prรฉsentation des plantes รฉtudiรฉes
I.2.5.1 Acacia nilotica (gousse, รฉcorce du tronc)
I.2.5.2 Acacia albida (feuilles, รฉcorce du tronc)
I.2.5.3 Acacia seyal (รฉcorce du tronc)
CHAPITRE II : GENERALITES SUR LES RADICAUX LIBRES ET LES SYSTEMES DE PROTECTION ANTIRADICALAIRES
II-1. GENERALITES SUR LES RADICAUX LIBRES (RL)
II.1.1 Dรฉfinition
II.1.2 Toxicitรฉ des radicaux libres au niveau cellulaire
II.1.2.1 Action sur les protรฉines
II.1.2.2 Action sur les acides nuclรฉiques
II.1.2.3 Action sur les lipides
II.2. SYSTEME DE PROTECTION CONTRE LES RADICAUX LIBRES
II.2.1 Les moyens de dรฉfense endogรจnes
II.2.1.1 Les systรจmes enzymatiques
II.2.1.2 Les systรจmes non enzymatiques
II.2.2 Les moyens de dรฉfense exogรจnes :
II.3 LES DIFFERENTES METHODES Dโ€™ETUDE DE Lโ€™ACTIVITE ANTIOXYDANTE
II-3-1- Le test TEAC (Trolox Equivalent Antioxydant Capacity)
II-3-2- Le test DPPH (1, 1 diphenyl-2-picryl-hydrazyl)
II-3-3- Le test ORAC : (Oxygen radical absorbance capacit)
DEUXIEME PARTIE : ETUDES EXPERIMENTALES
CHAPITRE I : MATERIELS ET MEHODES
I.1 MATERIELS ET REACTIFS
I.1.1 Matรฉriel vรฉgรฉtal
I.1.2 Matรฉriels et rรฉactifs utilisรฉs pour lโ€™รฉtude chimique
I.2 METHODES Dโ€™ETUDES
I.2.1. SCREENING CHIMIQUE:
I.2.1.1. RECHERCHE DES FLAVONOIDES :
I.2.1.1. 1 Extraction
I.2.1.1. 2 Rรฉactions gรฉnรฉrales de caractรฉrisation des flavonoรฏdes
I.2.1.2. RECHERCHE DES TANINS
I.2.1.2.1 Extraction
I.2.1.2.2 Rรฉactions gรฉnรฉrales de caractรฉrisation des tanins
I.2.1.3. RECHERCHE DES HETEROSIDES ANTHRACENIQUES
I.2.1.3.1 Extraction des antracรฉnosides
I.2.1.3.2 Caractรฉrisation par la rรฉaction de Borntraeger
I.2.1.4. RECHERCHE ALCALOIDES
I.2.1.4. 1Extraction des alcaloรฏdes
I.2.1.4. 2Caractรฉrisation gรฉnรฉrale des alcaloรฏdes
I.2.1.5 RECHERCHE DES HETROSIDES CARDIOTONIQUES
I.2.1.5.1Extraction
I.2.1.5.2 Caractรฉrisation
I.2.1.6 RECHERCHE DES SAPONOSIDES
I.2.1.6.1Extraction
I.2.1.6.2 Dรฉtermination de lโ€™indice de mousse : IM
I.2.2. RECHERCHE DE Lโ€™ACTIVITE ANTI-OXYDANTE DES PLANTES ETUDIEES
I.2.2.1. Prรฉparation des extraits
I.2.2.2.Bio-autographie
CHAPITRE II: RESULTATS
II.1. SCREENING CHIMIQUE
II.1.1 Les hรฉtรฉrosides flavonoiques
II.1.2. Les Tanins
II.1.4. Les alcaloรฏdes
II.1.5. Les hรฉtรฉrosides cardiotoniques
II.1.6. Les Saponosides
II.2. ACTIVITE ANTIOXYDANTE:
CHAPITRE III DISCUSSION:
CONCLUSION
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
ANNEXE

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