Généralités sur les produits cosmétiques

Depuis toujours, l’être humain s’est préoccupé de son apparence. C’est ce qui a entrainé au fil des siècles le développement de la cosmétologie qui est la science des soins du visage, de la chevelure et du corps. Les cosmétiques sont presque aussi anciens que l’homme. Les hommes préhistoriques pratiquaient probablement la peinture corporelle. Trois mille ans avant Jésus Christ, les égyptiens connaissaient déjà les onguents, les huiles parfumées, le maquillage et le dentifrice. Les caravanes qui acheminent les épices et la soie en Europe, introduisent les cosmétiques en Grèce et dans l’Empire romain. Au Ier siècle, Néron et Poppée éclaircissaient leur peau avec de la cerise et de la craie, soulignaient leurs yeux au « khôl » et rehaussaient leur teint et leur lèvre avec du rouge. Tout au long de l’histoire, les cosmétiques employés dépendaient des périodes, des modes et des matières premières disponibles. Certaines recettes comme le « cold cream » de Galien sont encore utilisées aujourd’hui ; par contre, d’autres recettes ont été abandonnées comme les bains de bouche à l’urine. Certains produits pouvaient même être dangereux pour la santé (blanc de céruse à base de plomb) ; jusqu’au début du XIXe siècle les cosmétiques contenaient du plomb (Liady, 2010).

Aujourd’hui, la cosmétologie est une discipline en pleine expansion. La recherche et le développement y sont très poussés. Ainsi, le nombre de produits utilisés ne cesse de croitre avec de nouvelles substances qui apparaissent. La rigueur de plus en plus grandissante pour ce qui concerne leur règlementation. Le produit cosmétique n’est plus ce produit qui devait tout à l’artificiel et au faux-semblant dans le but de donner l’illusion d’une réalité ou plutôt de la cacher. La cosmétologie est devenue une science, s’appuyant sur des faits précis d’ordre biologique et physicochimique et cette nouvelle conception s’est définitivement imposée. Ainsi, les industries cosmétiques proposent des produits toujours plus spécifiques, innovants et révolutionnaires pour satisfaire leurs clients dans la recherche du corps parfait (Martini et Seiller, 2006).

Devant l’expansion fulgurante de la cosmétologie, de plus en plus de scientifiques se posent des questions sur la qualité réelle de certains cosmétiques et leur dangerosité pour la santé et l’environnement. Dans les pays en voie de développement, la plupart de ces produits sont d’origine douteuse et ne subissent aucun contrôle. Ce sont autant de raison qui nous ont poussé à nous intéresser aux produits cosmétiques qui malgré leur intérêt pour le bien-être et la santé peuvent constituer un danger avec des conséquences irréversibles lorsqu’ils sont de mauvaise qualité (Liady, 2010).

GÉNÉRALITÉS SUR LES PRODUITS COSMÉTIQUES

Historique

Les produits cosmétiques les plus anciens étaient retrouvés dans les sépultures en Egypte et remontent à la première dynastie (vers 3100-2907 avant J-C). Si pendantlongtemps les parfums étaient réservés aux dieux, très vite, les femmes se mirent à utiliser des onguents parfumés à base d’huiles végétales (huile de palme, huile d’olive…) mélangées à des herbes aromatiques pour protéger leur peau du vieillissement. Par la suite, les femmes et les hommes égyptiens commencèrent à se maquiller, d’abord pour les rites mortuaires puis pour la vie de tous les jours (Nardello-Rataj et Bonte, 2008). Les égyptiens jouaient déjà aux chimistes et obtenaient probablement ces minéraux précieux en broyant les oxydes de plomb qu’ils mélangeaient ensuite à des eaux riches en carbonates et en chlore avant de les filtrer. Plus tard, les premiers pains de savon, constitués d’huiles végétale ouanimale, de cendres d’os ou de bois extraits de plantes parfumées, sont apparus à Pompéi où les vestiges d’une savonnerie ont d’ailleurs été exhumés. Des crèmes cosmétiques étaient utilisées comme fond de teint par les femmes romaines pour avoir un teint plus pâle. De même, la lanoline constituait, à Athènes, la base des  produits cosmétiques destinés à atténuer les rides. Toute la mémoire de ce raffinement de soin et de maquillage a brutalement disparu avec les guerres incessantes et les incendies successifs de Rome après 390. La renaissance italienne, avec la beauté botticellienne et le moyen âge où le maquillage est très présent, a été marquée par l’utilisation de recettes de beauté dangereuses et  toxiques à base par exemple de blanc de céruse (sulfure de plomb) ou de rouge vermillon (sulfure de mercure) utilisés pour améliorer le teint (Nardello-Rataj et Bonte, 2008). La fin du XVIIIe et le début XIXe siècle marquent un vrai retour de l’hygiène et l’apparition de nouveaux produits cosmétiques et parfumant, accompagnés de nombreux ouvrages sur les soins du visage et du corps. Peu à peu, avec les progrès de la chimie et des sciences en général, les produits cosmétiques ont évolué pour être de plus en plus sophistiqués. Les préparations s’industrialisent au sein d’ateliers de plus en plus perfectionnés. Les produits sont encore d’origine animale et végétale et les extraits divers proches de l’opothérapie (moelle de bœuf,  placenta, graisse d’ours) côtoient les extraits végétaux (quinquina, laitue). Les grandes révolutions en termes de formulation n’arriveront réellement qu’après la première guerre mondiale, grâce notamment à l’utilisation de dérivés issus de la chimie du pétrole puis, à partir de 1940, grâce à la synthèse de nombreux tensioactifs. Différents types de formules dépendant de la phase lipidique (légères, riches, plus ou moins onctueuses)  voient alors le jour et succèdent au « cold cream». Désormais, les femmes, mais aussi les hommes, recherchent dans les  produits cosmétiques de soin ou de maquillage du plaisir et des performances, associés à un retour à la nature. Le  devoir des industries cosmétiques est de répondre à leurs attentes dans des contextes réglementaires et environnementaux de plus en plus exigeants et intégrants (Bardoulat, 2008). Au XXe siècle et surtout au XXIe siècle, l’industrialisation et les découvertes changent le visage de la cosmétologie avec l’apparition de parfums de synthèse, de dérivés pétroliers, de  tensioactifs synthétiques et de stabilisateurs d’émulsion. Ces nouveaux ingrédients ainsi que des formulations complexes caractérisent les cosmétiques modernes (Liady, 2010).

Définition

Le mot français « cosmétique » dérive du grec kosmetikos qui signifie «habile pour parer, j’orne». Les cosmétiques sont des produits d’hygiène et d’embellissement qui restent superficiels dans leurs actions (Kerdudo, 2014). Plus généralement, la cosmétologie est l’art d’embellir les choses sans en transformer la nature intrinsèque. Le terme est par exemple utilisé en informatique pour désigner le résultat d’un traitement par une opération qui change l’apparence du résultat (présentation, ordre  des éléments…) sans en changer les données (Cosmétiques, 2016). On parle de travail cosmétique lorsque quelque chose doit subir un traitement de présentation sans être modifié en profondeur à partir du derme ou de l’organisme. Les produits cosmétiques sont des produits superficiels (Cosmétiques, 2016). La cosmétologie est également définie comme la science et l’art d’améliorer les  apparences. Elle est la science des produits d’hygiène et de soin et concerne leur composition, leur fabrication et la mise en évidence de leur efficacité. Elle a pour but d’embellir, d’entretenir et de protéger la peau (Manon, 2007). Selon le Code français de la santé  publique, « on entend par produit cosmétique toute substance ou préparation destinée à être mise en contact avec les diverses parties superficielles du corps (l’épiderme, le système pileux et capillaire, les ongles, les lèvres et les organes génitaux externes) ou avec les dents et les  muqueuses buccales en vue, exclusivement ou principalement, de les nettoyer, de les parfumer, d’en modifier l’aspect et/ou de corriger les odeurs corporelles et/ou de les protéger enfin de les maintenir en bon état » (Article L531-1 du CSP). Cette définition avait été établie quasiment de la même façon lors de la rédaction de la loi française de 1975. Dès cette année, les produits cosmétiques étaient «toutes les substances ou  préparations, autres que les médicaments, destinées à être mises en contact avec les différentes parties superficielles du corps humain, les dents et les muqueuses, en vue de les nettoyer, de les protéger, de les maintenir en bon état, d’en modifier l’aspect, de les parfumer ou d’en corriger l’odeur» (Pochet et Reynier, 2006).

Frontière avec le médicament 

La frontière entre médicament et produit cosmétique est parfois difficile à définir. Le médicament, selon le Code français de la santé publique, est: « toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l’égard des maladies humaines ou animales, ainsi que toute substance ou composition pouvant être utilisée chez l’homme ou chez l’animal ou pouvant leur être administrée, en vue d’établir un diagnostic médical ou de restaurer, corriger ou modifier leurs fonctions physiologiques en exerçant une action pharmacologique, immunologique ou métabolique » (Article L511-1 du  CSP). Le médicament présente donc une efficacité thérapeutique vis-à-vis d’un individu malade tandis que le produit cosmétique prouve une efficacité « physiologique » limitée à l’enveloppe cutanée ou à la muqueuse d’un individu sain ou présumé tel et ne constitue en aucun cas un traitement pour un individu malade (Lacharme, 2011 ; Sy, 2015). Un produit cosmétique ne peut et ne doit pas agir en profondeur et interférer sur les fonctions physiologiques des tissus et des appareils, il doit au contraire se  limiter aux couches supérieures de l’épiderme. Sinon, il est d’un point de vue réglementaire un  médicament. La différenciation sera néanmoins toujours délicate. Par exemple, un produit anti-acnéique est un médicament, l’acné étant une maladie ; la même formule considérée comme « régulatrice de la sécrétion sébacée » est un produit cosmétique. Sur un plan législatif, un produit cosmétique n’est pas soumis à une Autorisation de Mise sur le Marché (AMM), l’évaluation du rapport bénéfice/risque étant spécifique au médicament. L’exigence prévue par les textes est l’absence de nocivité pour la santé. Il incombe aux fabricants de garantir que leurs produits satisfont aux exigences législatives, réglementaires et ne présentent aucun danger pour la santé (Lacharme, 2011 ; Sy, 2015).

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Table des matières

INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GÉNÉRALITÉS SUR LES PRODUITS COSMÉTIQUES
I/ Historique
II/ Définition
III/ Frontière avec le médicament
IV/ Règlementation cosmétique européenne
V/ Composition et présentation des produits cosmétiques
V-1/ Généralités
V-2/ Matières premières utilisées pour la formulation cosmétique
V-2-1/ Les constituants lipophiles
V-2-1-1/ Les hydrocarbures
V-2-1-2/ Les silicones
V-2-1-3/ Les triglycérides
V-2-1-4/ Les cires
V-2-1-5/ Les acides gras et les alcools gras
V-2-1-6/ Les esters gras synthétiques
V-2-1-7/ Les gélifiants lipophiles
V-2-2/ Les constituants hydrophiles
V-2-2-1/ L’eau
V-2-2-2/ Les humectants
V-2-2-3/ Les alcools et les solutions alcooliques
V-2-2-4/ Les épaississants
V-2-3/ Les tensioactifs
V-2-3-1/ Définition et constitution des tensioactifs
V-2-3-2/ Classification des tensioactifs
V-2-3-2-1/ Classification basée sur la nature de la tête hydrophile
V-2-3-2-2/ Classification des tensioactifs selon la nature de la chaîne hydrophobe
V-2-3-2-3/ Les tensioactifs naturels
V-2-4/ Les additifs
V-2-4-1/ Les conservateurs antimicrobiens
V-2-4-2/ Les antioxydants
V-2-4-3/ Les pigments et colorants
V-2-4-4/ Les parfums
VI/ Les formes galéniques
VI-1/ Les formes aqueuses
VI-1-1/ Les lotions
VI-1-2/ Les gels
VI-1-3/ Les solutions micellaires
VI-2/ Les formes anhydres
VI-2-1/ Les sticks
VI-2-2/ Les baumes
VI-2-3/ Les poudres
VI-2-4/ Les pommades
VI-2-5/ Les huiles
VI-3/ Les dispersions
VI-3-1/ Les aérosols
VI-3-2/ Les mousses
VII/ Les principales catégories de produits cosmétiques
VII-1/ Les produits de soins et d’hygiène corporelle
VI-1-1/ Les produits nettoyants et démaquillants
VII-1-1-1/ Les savons
VII-1-1-2/ Les syndets
VII-1-1-3/ Les émulsions
VII-1-1-4/ Les toniques ou lotions faciales
VII-1-1-5/ Les démaquillants pour les yeux
VII-1-1-6/ Les produits spécifiques pour le bain et la douche
VII-2/ Les déodorants et les antitranspirants
VII-3/ Les produits de rasage
VII-4/ Les dentifrices
VII-5/ Les produits de soins pour le visage et le corps
VII-6/ Les produits capillaires
VII-7/ Les produits de maquillage
VII-7-1/ Les rouges à lèvres
VII-7-2/ Les fonds de teint et les poudres
VII-7-3/ Les différents produits pour les yeux
VII-7-4/ Les vernis à ongles
VII-8/ Les produits de protection solaire
DEUXIEME PARTIE : CONTROLES ET TESTS MIS EN ŒUVRE EN COSMÉTOLOGIE
I/ Bases réglementaires
I-1/ Généralités
I-2/ Les lignes directrices de bonnes pratiques
I-2-1/ Les bonnes pratiques de production de produits cosmétiques
I-2-1-1/ Le système de qualité
I-2-1-2/ Le personnel
I-2-1-3/ Les équipements
I-2-1-4/ Contrôle de qualité
I-2-2/ Les Bonnes Pratiques de Laboratoire
II/ Situation des cosmétiques au Sénégal
II-1/ Les produits fabriqués au Sénégal
II-2/ Réglementation au Sénégal
III/ Controles effectués sur les produits cosmetiques et sur les produits d’hygiene corporelle
III-1/ Contrôle des matières premières
III-2/ Contrôle du produit fini
III-2-1/ Contrôle des caractères organoleptiques (odeur, couleur, toucher, goût)
III-2-2/ Contrôle des caractéristiques physico-chimiques
III-2-3/ Contrôles microbiologiques
III-2-4/ Contrôles de tolérance
III-2-4-1/ Tests de tolérance cutanée
III-2-4-2/ Tests de tolérance oculaire
III-2-5/ Contrôles de toxicité
III-2-6/ Contrôle de sensibilité
III-2-7/ Contrôle d’efficacité
IV/ Méthodes analytiques de contrôle des constituants retrouvés dans les produits cosmétiques
IV-1/ Echantillonnage des produits cosmétiques
IV-1-1/ Catégories d’échantillon
IV-1-2/ Technique d’échantillonnage
IV-1-3/ Identification des échantillons
IV-1-4/ Entreposage des échantillons
IV-1-5/ Traitement des échantillons de laboratoire
IV-2/ Identifications et dosage des constituants
CONCLUSION
RÉFÉRENCES

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