La santé est un état évolutif, la personne devant s’adapter à son environnement qui change en permanence (1). Les problèmes au niveau de la cavité buccale se rencontrent dans toutes les régions du monde. Normalement, les deux affections bucco-dentaires les plus courantes, la carie dentaire et les parodontopathies, peuvent être prévenues par des mesures préventives simples, leurs déterminants étant, pour la plupart, liés aux comportements et aux modes de vie. Divers facteurs économiques et géographiques ont une influence sur la santé parodontale des populations (1). Les maladies parodontales comptent parmi les affections microbiennes les plus courantes chez l’adulte .
La maladie parodontale comme toute affection chronique et récidivante, doit être surveillée pour éviter toute aggravation éventuelle et toute forme de récidive. Les parodontites sont des affections multifactorielles, où le facteur « biofilm dentaire » joue un rôle principal qu’il faut maitriser (3). La propagation apicale de la plaque bactérienne déclenche une progression de même direction de l’épithélium jonctionnel et de l’infiltrat inflammatoire qui lui est sous-jacent .
Dans le monde, les gingivites concernent 80 % à 95 % de la population (5). En Afrique la prévalence des parodontites est une des plus importantes au monde ; elles affectent 45 % des enfants, 75% des 30 à 40 ans et 95% des plus de 40 ans (6). En Australie, 24% des sujets de 6 à 74 ans présentent des gingivites (7). Brown et Löe avancent à partir des études probabilistes nationales aux Etats-Unis et Danemark une prévalence de gingivite de 40-50% pour les adultes (8). A Madagascar, la parodontopathie avait une prévalence très élevée et affecte les enfants très tôt, comme dans la plupart des pays en voie de développement (9). En effet, des études menées à Antananarivo sur l’état parodontal des adultes de plus de 45 ans montrent que 70% d’entre eux souffrent de saignement gingival avec présence de tartre et 9% présentaient des poches parodontales .
Le parodonte sain
Le parodonte est l’ensemble des tissus qui entourent la dent et qui l’ancrent dans la mâchoire. Il est constitué de tissus mous comme la gencive et le ligament alvéolo-dentaire, et de tissus durs : le cément radiculaire et l’os alvéolo –dentaire.
La gencive
C’est le tissu de la muqueuse buccale qui recouvre les faces interne et externe des os maxillaires.
La gencive libre :
C’est la partie la plus coronaire de la gencive. Elle épouse le contour de chaque dent ; elle est de couleur rose pâle, de consistance ferme, et de surface lisse. Lorsque la gencive est saine, la gencive libre s’applique finement contre la dent avec laquelle elle délimite un espace appelé sillon gingivo-dentaire.
La gencive attachée :
Elle est située à la suite de la gencive libre, séparée par une ligne marginale ou un sillon gingivo-dentaire. Cette gencive est attachée fermement au cément et à l’os alvéolaire sous-jacents par des fibres du tissu conjonctif. Sa hauteur est de 1mm à 9 mm et varie en fonction de la situation anatomique et/ou de l’âge. Elle se termine au niveau de la ligne muco-gingivale qui marque le début de la muqueuse alvéolaire.
La ligne muco-gingivale et la muqueuse alvéolaire :
La ligne muco-gingivale marque la jonction entre la gencive attachée et la muqueuse alvéolaire. On peut voir le contraste entre la gencive attachée rose, et la muqueuse alvéolaire de teinte plus foncée. La muqueuse alvéolaire est un tissu mobile attaché de manière lâche à l’os sous-jacent. Elle possède une surface lisse recouverte d’un mince épithélium à travers lequel on peut voir les vaisseaux sous jacents.
La gencive papillaire ou inter-dentaire :
La papille inter-dentaire qui fait partie de la gencive marginale occupe l’espace inter-proximal compris entre deux dents adjacentes. Sa forme varie en fonction de l’espacement ou du chevauchement des dents. Elle est en pointe, de forme pyramidale entre les dents antérieures; elle est de forme plus plate en raison des points de contact plus larges et de l’os inter dentaire aplati entre les dents postérieures.
Le col :
C’est la dépression entre les papilles qui épouse la forme du point de contact.
La couleur de la gencive :
La gencive saine est rose, de coloration plus claire que la muqueuse alvéolaire en général. Elle peut, dans certains cas, être parsemée des tâches brunâtres (pigmentation mélanique raciale) .
Son contour :
Le liseré gingival doit suivre de façon harmonieuse le collet de la dent sur son pourtour (5). Ceci est valable pour l’adulte jeune. Il semble normal avec l’âge qu’une certaine dénudation radiculaire (récession gingivale) se manifeste ; elle serait liée aux phénomènes de résorption alvéolaire sénile physiologique .
Sa texture :
Classiquement un granité en peau d’orange signe la bonne santé gingivale. En fait, ce piqueté semble être inconstant au niveau d’une gencive saine .
Le desmodonte ou ligament alvéolo-dentaire
C’est un tissu conjonctif mou spécialisé, dont la fonction principale est de réaliser un ancrage de la dent dans son alvéole. Ceci est rendu possible par la présence de nombreuses fibres de collagènes. Son autre fonction est de participer à la sensibilité de l’appareil manducateur (sensibilité proprioceptive). Il comprend un réservoir de cellules conjonctives indifférenciées avec un potentiel ostéogène et cémentogène.
Le cément
C’est un tissu minéralisé semblable à l’os, recouvre toute la dentine radiculaire et sa fonction est essentiellement de permettre l’insertion des fibres principales du desmodonte. Il ne constitue pas une partie de la dent elle-même mais du parodonte. Le cément adhère fermement à la dentine radiculaire.
L’os alvéolaire
C’est l’os qui forme et contient les alvéoles dentaires. Ce secteur osseux dénommé aussi procès alvéolaire, constitue la partie des maxillaires dans laquelle la racine dentaire est implantée et suspendue par le ligament parodontal. L’os alvéolaire enveloppe les racines des dents, s’étend entre elles, et recouvre les surfaces proximales, linguales ou palatines, vestibulaires, et les apex. Son existence dépend de l’éruption des dents et il se résorbera avec la perte de celle-ci. Schématiquement, les procès alvéolaires sont une variété d’os plats constitués de deux corticales, une corticale interne et une corticale externe, entre lesquelles se situent les alvéoles dentaires et entre ces dernières sont interposés les septa interdentaires et interradiculaires. Les alvéoles situées entre les deux corticales ont une forme et une profondeur variables, nous l’avons vu en fonction du type de dent, de son siège sur l’arcade et de sa fonction occlusale. Ainsi les variations sont grandes entre les individus et chez un même individu. En regard de l’apex dentaire, le fond de l’alvéole, dénommé fundus, présente des rapports anatomiques différents selon la mâchoire considérée :
-au niveau du maxillaire, elle est en rapport avec les fosses nasales pour les dents antérieures et avec le sinus maxillaire pour les dents postérieures ;
-dans la mandibule, les dents postérieures sont proches du canal dentaire. La paroi osseuse qui tapisse l’alvéole et entoure la racine dentaire est une lame mince dont l’épaisseur varie de 100 à 200 µm.
La dénomination de cette paroi est très variable dans la littérature :
*paroi alvéolaire proprement dite ou paroi ligamentaire du faite de l’attache de ligament par opposition au reste de l’os alvéolaire ;
* paroi criblée ou cribriforme, du fait des canaux de Volkmann qui la creusent; ces canaux permettent le passage de vaisseaux et mettent en communication les espaces médullaires osseux et le ligament périodontal;
*lamina dura, du fait de son aspect très opaque à la radiographie ; elle apparaît en effet sous forme d’une ligne blanche limitant l’espace radio clair du ligament autour de la racine dentaire.
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Table des matières
I- INTRODUCTION
Revue de la littérature
Généralités sur les parodontopathies
1-Rappel anatomique
2-Les maladies parodontales
3-Thérapeutiques parodontales
II- METHODOLOGIE
1-Cadre d’étude
2-Population d’étude et méthodes
3 -Les variables étudiées
4-Plan de collecte de données
5- Difficultés rencontrées pendant l’enquête
6- Méthode d’analyse
III- RESULTATS
Tableaux
IV- DISCUSSIONS
SUGGESTIONS
CONCLUSION
REFERENCES
ANNEXES