GENERALITES SUR LES OTOMYCOSES
Les otomycoses encore connues sous le nom d’otites externes mycosiques sont des infections fongiques du conduit auditif externe (CAE).Le canal auditif externe est la partie de l’oreille externe situe entre le pavillon et le tympan .C est un canal osteo-cartilagineux mesurant 25 mm de long et 8mm de diamètre, qui dans le plan horizontale présente une double courbure en S, dans le plan verticale il est ascendant puis descendant a partir de l’isthme du conduit. Sa forme générale est celui d’un cylindre aplati d’avant en arrière .Ces infections dues à des levures et des champignons filamenteux affectent l’épithélium du conduit auditif externe. Ces agents fongiques peuvent entrainer des infections aigues, subaigües et chroniques. La fréquence des otomycoses est fonction d’un certain nombre de facteurs à savoir la température, l’humidité, l’exposition à l’eau, les manipulations intempestives du conduit auditif externe ainsi qu’une défaillance du système immunitaire. Leur prévalence est plus élevée dans la zone tropicale et subtropicale du fait de l’humidité et du climat chaud.
Définition
Une otomycose ou otite externe d’origine fongique est une dermo- hypodermite du conduit auditif externe due à des agents fongiques. Ces infections sont révélées par une symptomatologie qui apparait 48 heures à 3 semaines après la contamination. Les signes avant coureurs sont des otalgies vives, des prurits intenses, des otorrhées purulentes etc.….Elles sont souvent secondaires a des infections bactériennes .En effet lors des antibiothérapies au long cours, on assiste à une fragilisation de la flore commensale qui devient ainsi favorable aux infections. Les principaux agents pathogènes incriminés sont les champignons du genre Aspergillus dont le plus rencontré est Aspergillus niger, et aussi des levures qui sont mis en cause. Il s’agit des levures du genre Candida avec une prédominance de l’espèce Candida albicans qui sévit le plus souvent chez les immunodéprimés.
EPIDEMIOLOGIE
LES AGENTS PATHOGENES
Les otomycoses sont surtout dues à des champignons filamenteux du genre Aspergillus. Les spores de ces champignons, qui sont leur forme de résistance lors que les conditions sont défavorables sont dispersés un peu partout dans l’environnement ce qui facilite leur contact avec l’homme. Ce sont des champignons filamenteux avec plusieurs espèces dont la plus fréquente est Aspergillus niger. Cependant ce ne sont pas les seules responsables des otites externes d’origines mycosiques. En effet des levures peuvent également être à l’origine de ces affections. Il s’agit des levures du genre Candida dont le plus représente est l’espèce Candida albicans.
Morphologie
Morphologie des Aspergillus
Les Aspergillus sont caractérisés par un thalle végétatif formé de filaments mycéliens hyalins. Ces filaments ont un diamètre fin et régulier de 3 à 4 µm ; ils sont septés et présentent des ramifications à angle aigu. . Sur les filaments végétatifs prennent naissance des filaments dressés non cloisonnés appelés conidiophores. Ces conidiophores se terminent par une vésicule de forme variable sur laquelle sont disposées les cellules conidiogènes ou phialides. La conidiogénèse s’effectue sur le mode blastique phialidique, par bourgeonnement à l’apex des phialides d’une série de spores ou conidies qui restent collées les unes aux autres en chaînes non ramifiées, basipètes, la plus jeune étant à la base de la chaîne. Les spores unicellulaires sont de forme variable, globuleuses, subglobuleuses ou elliptiques. Elles peuvent être lisses ou recouvertes d’aspérités plus ou moins marquées, et sont de pigmentations diverses. Les phialides sont soit directement insérées sur la vésicule (têtes unisériées), soit portées par des petits articles insérés sur la vésicule : les métules (têtes bisériées). L’ensemble : vésicule (avec ou sans métules), phialides, conidies, constitue la tête aspergillaire caractéristique du genre Aspergillus.
MORPHOLOGIE DES CANDIDA
Dans les prélèvements pathologiques, les Candida se présentent toujours comme de petites levures rondes ou ovalaires de 2 à 4 microns, bourgeonnantes, souvent accompagnées de filaments mycéliens ou pseudo-mycéliens. En culture sur milieu de Sabouraud, on obtient en 24 ou 48 heures des colonies blanches, crémeuses, brillantes, ne contenant que la forme levure ; sur milieu P.C.B on obtient un pseudo-mycélium, et, pour C. albicans, des chlamydospores.
Au XXIe siècle, les personnes peuvent encore faire des infections, parfois mortelles, à Candida. Il s’agit souvent d’un terrain immunodéprimé, d’origine infectieuse (SIDA…) ou iatrogènes, provoquées par l’emploi de certaines thérapeutiques:
● L’utilisation des corticoïdes et des immunodépresseurs, en abaissant la défense immunitaire, a permis le développement des formes les plus graves : septicémies à Candida, candidose viscérale, granulome moniliasique, naguère très exceptionnels ;
● Les antibiotiques créent un déséquilibre en détruisant la flore antagoniste, ce qui favorise donc les Candida.
● La grande diffusion des oestroprogestatifs de synthèse, en modifiant de manière permanente l’acidité vaginale, a banalisé la candidose vulvovaginale.
En plus de la prolifération des souches traditionnellement pathogènes (C. albicans, C. tropicalis…), il y a apparition d’une pathogénicité certaine chez des Candida réputés non pathogènes. Candida albicans demeure cependant à la fois le plus fréquemment rencontré et le plus régulièrement pathogène.
PATHOGENIE
PATHOGENIE DES ASPERGILLUS
Les moisissures sont des organismes peu virulents mais très opportunistes. Le développement des Aspergillus chez leur hôte nécessite l’existence de conditions favorables. En effet certains facteurs environnementaux (comme l’abondance des spores aspergillaires dans l’air inhalé), ou certains facteurs liés au champignon (comme la taille des spores, la thermo-tolérance, les facteurs de virulence) contribuent à la fréquence de la pathologie aspergillaire. Cependant certaines conditions propres à l’hôte comme l’existence d’une caverne tuberculeuse, d’un cancer bronchique, d’un emphysème, d’une bronchopneumopathie chronique obstructive, d’une dilatation des bronches, d’une mucoviscidose, …, représentent des facteurs favorisants. De plus, les personnes avec.les facteurs iatrogènes qui induisent une défaillance du système immunitaire, comme celles sous corticothérapie prolongée, ou sous chimiothérapie, mais également les personnes atteintes du SIDA ou d’une hémopathie maligne, ou celles ayant une neutropénie, sont plus exposées à une infection par Aspergillus.
Les Aspergillus sont ainsi à l’origine de diverses mycoses : des kératites, des otomycoses, des onyxis, des atteintes cutanées, ou encore des mycoses profondes qui résultent d’une inoculation traumatique des spores. Cependant les Aspergillus sont la plupart du temps des pathogènes respiratoires. L’infestation s’effectue par inhalation des conidies véhiculées par le vent. Ils sont à l’origine de sinusites ou de surinfections bronchiques au cours des bronchopneumopathies chroniques obstructives et de la mucoviscidose. Mais l’atteinte aspergillaire chez le sujet non immunodéprimé est dominée par l’aspergillome, qui est lié au développement du champignon dans une bronche ou dans le parenchyme pulmonaire, sous forme d’une boule fongique appelée truffe aspergillaire. Le développement de l’Aspergillus s’effectue généralement dans une cavité préexistante (bulle d’emphysème, caverne tuberculeuse…) et se traduit par des troubles respiratoires accompagnés d’hémoptysies et, sur le plan radiologique, d’une image classique en grelot. Les aspergillus peuvent également être à l’ origine de sinusites aspergillaires.
Les formes les plus graves sont toutefois observées chez les patients fortement immunodéprimés, surtout chez les patients sous chimiothérapie aplasiante en préparation à la greffe de moelle osseuse. L’infection a alors un caractère invasif et présente une évolution très rapide et souvent fatale.
Les principales manifestations du pouvoir pathogène sont les suivantes :
● Processus de sensibilisation responsable de manifestations allergiques, comme l’asthme aspergillaire.
● Colonisation d’une cavité préformée avec un développement fongique uniquement local, comme l’aspergillome pulmonaire dans une cavité tuberculeuse résiduelle.
Pathogénie des Candida
Les Candida sont très répandus dans le milieu extérieur et normalement vivent en commensaux parfaitement tolérés par l’homme sain dans la bouche, dans le système digestif et dans la flore vaginale .Ils deviennent pathologiques et provoquent parfois des mycoses (candidoses) quant l’organisme est afflaibli.ils ne provoquent aucune pathologie chez l’homme immunocompétent. Mais en cas d’immunodéficience ils deviennent pathogènes. C’est le cas chez les diabétiques, les patients atteints de VIH /SIDA. Ils peuvent également surveni chez les patients ayant utilisés des corticoïdes et des antibiotiques pendant longtemps.
L’utilisation des corticoïdes et des immunosuppresseurs abaissent les défenses immunitaires et permettent ainsi le développement des formes les plus graves mycoses, otomycoses y compris .
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Table des matières
INTRODUCTION
PREMIERE PARTIE : GENERALITES SUR LES OTOMYCOSES
I. Définition
II. EPIDEMIOLOGIE
1. LES AGENTS PATHOGENES
a. CLASSIFICATION
b. Morphologie
c. Biologie
d. PATHOGENIE
2. MODE DE CONTAMINATION
3. FACTEURS FAVORISANTS
4. REPARTITION GEOGRAPHIQUE
III. MANIFESTATIONS CLINIQUES
IV. DIAGNOSTIC BIOLOGIQUE
1. PRELEVEMENTS
2. Examen microscopique direct
3. Culture
V. Traitement
DEUXIEME PARTIE : TRAVAIL AU LABORATOIRE
I. CADRE D ETUDE
II. PATIENTS ET METHODES
1. PATIENTS
2. METHODE
a. Méthodes de diagnostic
III. RESULTATS
1. CARACTERISTIQUES DE LA POPULATION ETUDIEE
b . Répartition des patients selon le sexe
Le sex-ratio des sujets examinés était de 0,84 en faveur du sexe féminin
c. Répartition des patients selon les mois
d . Répartition des patients selon les signes cliniques
Tableau IV : Répartition des patients selon les signes cliniques
2. TAUX DE PREVALENCE DES OTOMYCOSES DIAGNOSTIQUEES
a. Taux de prévalence globale
b. Taux de prévalence selon les tranches d’âge
Chi-2 = 9 ; ddl=7 ; p=0,252
c. Taux de prévalence selon le sexe
d. Taux de prévalence selon les mois
Le taux de prévalence varie de 26,7 % au mois de janvier à 54,15 % au mois de novembre mais ces différences ne sont pas statistiquement significatives. (Chi2= 3,22 ; ddl=7 ; p=0,863 )
e. TAUX DE PREVALENCE SELON LES SYMPTOMES
3. ETUDE DESCRIPTIVE DES CAS D’OTOMYCOSES
a. Répartition des cas d’otomycoses selon les caractéristiques démographiques
Il y avait 2 fois plus de personnes de sexe féminin présentant une otomycose que de personnes
de sexe masculin avec un sex-ratio F/M de 2, 3
b.Répartition des cas d’otomycoses selon les mois
Tableau XI: Répartition des cas d’otomycoses selon les mois
c.Répartition des cas d’otomycoses selon les symptômes
Le prurit était le symptôme dominant chez les sujets atteints d’otomycose
d.Les espèces fongiques isolées
L’espèce Aspergillus fumigatus est l’espèce la plus souvent associée au prurit auriculaire en cas d’otomycose
DISCUSSION
CONCLUSION