Généralités sur les orchidées

PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE

Se trouvant à 145 km environ d’Antananarivo, près de 230 km de Toamasina et à 27 km de Moramanga, le Complexe Aire Protégée d’Andasibe-Mantadia est localisé géographiquement autour de 18°46’latitude Sud et entre 48°24’longitude Est. Il est limité : o A l’Est par les montagnes d’Andriambavibe dans le Parc National de Mantadia, o Au Nord par Ambatovy, o A l’Ouest par Farahevitra, o Au Sud par la forêt de Vohidrazana et de Manandriana. (PCD Andasibe, 2003) Sur le plan administratif le Firaisana : Andasibe appartient au Fivondronana de Moramanga compris dans la Région d’Alaotra- Mangoro.

Nous avons effectué nos études dans : o Le Parc National de Mantadia : d’une superficie de 14.500ha environ. Ce Parc a été créé par le décret N°89-011 du 11 Novembre 1989. o La Reserve Spéciale d’Indri indri d’Andasibe couvre une surface de 810 ha. Elle a été créée par l’arrêté N°2278-MEAR/SEGREF/FOR du 21 Juin 1970 et sert de milieu naturel pour des animaux en voie de disparition et des plantes menacées. o La Station Forestière Analamazaotra (Gérée par l’Association MITSINJO) : cette station a été créée à vocation de reboisement avec des essences exotiques tel Pinus spp et Eucalyptus spp pour exploitation de 1913 jusqu’à 1961. Puis cette station a été mise sous tutelle du Centre Technique Forestier Tropical (CTFT) ensuite la FOFIFA, un organisme rattaché à l’ancien Ministère de la Recherche scientifique a pris la relève en 1973(PCD, 2003). Et enfin l’Association MITSINJO a pris sa gestion depuis 2005. Elle couvre une surface d’environ 250 ha. Il est noté qu’en 2001, une importante partie de cette station a été détruite par le feu.

Au total, ces trois sites couvrent une superficie d’environ 16.000 ha. La carte suivante nous montre la localisation de la Zone d’Andasibe Mantadia par rapport à Madagascar.

Le climat est du type tropical humide dominé par les vents d’Alizé venant de l’Océan Indien. La figure suivante nous présente la courbe ombrothermique établie selon WALTER et LIETH. Les données sont issues de la station météorologique d’Analamazaotra (moyenne des résultats obtenues en 30 ans : de 1960 à 1990) et proviennent du Service Météorologique d’Ampandrianomby. Voir les détails en annexe 1.

La présence de deux saisons est marquée dans cette figure : o Chaude et humide de Novembre à Avril : durant cette période, la température est toujours supérieure à 14°C, et la pluviométrie varie de 100 mm à 350 mm par mois. o Fraîche et sèche de Mai à Octobre où la température varie de 10°C à 12°C et la pluviométrie est de 50 mm à 100 mm. Les températures ne descendent pas en dessous de 10°C en hiver malgré la situation plus ou moins en altitude de la région. La température moyenne est de 18,3°C. La pluviométrie moyenne annuelle est de 1790 mm répartie sur 207 jours.

Géomorphologie et hydrographie D’une altitude de 900 à 1250 mètres, la région d’Andasibe se trouve sur un plateau mamelonné situé sur le rebord de la falaise Betsimisaraka, le relief est très accidenté et présente des versants convexes à sommets plats qui plongent dans des vallées très encaissées, sur une dénivellation d’une centaine de mètres par des fortes pentes supérieures à 30°. (MINENVEF, 2006). Selon RAZAFY FARA (1991), la plupart de ces vallées sont inondées par des affluents des grandes rivières ainsi que les cours d’eau. Les pentes sont parfois très abruptes, varient de 50 à 150%. Le réseau hydrographique du Parc National Andasibe-Mantadia (PNAM) est très dense et est alimenté en permanence par des sources en provenance du Parc. Quatre principales rivières alimententle Parc : Sahatandra, Analamazaotra, Firikana et Volove dont une partie est navigable en radeau. L’existence d’une haute potentialité hydrologique dans ses Aires Protégées fait du PNAM un site stratégique. A part le rôle de «réservoir d’eau » pour la zone périphérique, il fournit grâce à ses nombreuses rivières l’alimentation de la station hydroélectrique d’Andekaleka. Plusieurs petits lacs sont aussi rencontrés à l’intérieur du PNAM dont particulièrement le Lac Vert et le Lac Rouge qui sont créés artificiellement à l’intérieur de la Reserve Spéciale d’Andasibe. La présence du marais de Torotorofotsy, d’une superficie de 520ha environ au nord du PNAM est aussi à remarquer. Il est à noter qu’actuellement ; le marais de Torotorofotsy est devenu un site RAMSAR et est géré par l’association MITSINJO.

Géologie et pédologie Les deux Aires protégées ont pour substrat géologique du socle cristallin (HERVIEU. 1960) caractérisé par l’abondance des formations à graphite et à sillimanite ; ceci est prouvé par l’existence de l’exploitation de graphite de la société IZOUARD à l’intérieur du Parc. La prédominance des sols ferralitiques est observée surtout ceux de couleur jaune sur orange (HERVIEU. 1960) même si ce sol est encore couvert d’humus dans les surfaces forestières. A cause du climat de la région, il est rare de rencontrer un sol nu après culture car la régénération de la végétation secondaire est spontanée. Malgré la texture érodable du sol et l’abondance de pluie dans la région, le phénomène d’érosion est presque absent à l’intérieur des Aires Protégées (RASAMISON, 1993) II-3- Milieu biologique Quelques illustrations sur la faune et sur la flore de la région sont présentées dans la planche photographique A.

Flore et végétation La région d’Andasibe Mantadia est une transition entre la forêt de basse altitude et la forêt de moyenne altitude des régions centrales. La végétation climacique du PNAM est de type forêt dense humide sempervirente de moyenne altitude (entre 800m-1200m). Trois types de formations forestières peuvent être rencontrés : o Une forêt primaire dense ombrophile, à feuilles persistantes, constituées de hauts arbres biens serrées et un sous bois développé ; o Une forêt secondaire « Savoka » à Psiadia altissima ou Harungana madagascariensis dans les zones anciennement habitées ou près des villages. Ce type de végétation est composé d’arbustes, de fougères, de plantes herbacées géantes parmi lesquels domine l’éventail caractéristique du Ravinala (Ravenala madagascariensis) ou la gerbe des bosquets de bambous. o Une forêt de reboisement. Le dernier recensement (fin 2001 in MINENVEF, 2007) présente 939 espèces regroupées dans 109 Familles dont aucune famille n’est dominante. Toutefois, la diversité n’est pas la même pour chaque famille, car 265 espèces (soit 28%) sont couvertes par huit familles qui sont respectivement les RUBIACEAE (57 espèces), EUPHORBIACEAE (45 espèces), LAURACEAE (39 espèces), MYRTACEAE (31 espèces), FLACOURTIACEAE (29 espèces), SAPINDACEAE (22 espèces), CLUSIACEAE (21 espèces), ASTERACEAE (21 espèces). Les plantes herbacées sont dominées par les Orchidées et les fougères avec respectivement 149 et 75 espèces (MINENVEF, 2006). En tout, les forêts du PNAM renferment plus d’un millier de variétés de plantes allant des espèces herbacées aux grands arbres, en passant par les lichens et épiphytes.

Faune Comme les plantes, la distribution de la faune peut se faire verticalement et horizontalement. Le Parc est un refuge très important pour les lémuriens, Varecia variegata, Hapalemur griseus,Avahi laniger, Propitecus diadema et le fameux Indri indri qui caractérise le nom de la Reserve Spéciale. Il est aussi important pour la représentation des espèces d’oiseux qui sont limitées aux forêts humides de l’Est et aux espèces aquatiques. La présence de l’espèce Mantella aurantiaca2 : grenouille endémique locale menacée par la collecte est aussi notée. Le tableau suivant résume la diversité faunistique de la région d’Andasibe Mantadia Tableau 1: Résume de la diversité faunistique de la région d’Andasibe Mantadia. La présence des 12 espèces de lémuriens est intéressante dans la région aussi bien pour les chercheurs que pour les visiteurs et les touristes. La liste des primates trouvés au PNAM avec leur statut respectif est mise en annexe 8. 2 Voir photo sur planche photographique A,

Milieu socio-économique Le PNAM est compris dans deux communes rurales : Andasibe et Ambatovola, mais notre milieu d’étude concerne seulement la partie Est du Parc Nationa Mantadia. Les données suivantes concernent alors seulement la commune rurale d’Andasibe.

Démographie Les données suivantes ont été tirées du Plan Communal de Développement de la Commune rurale d’Andasibe en 2003.La population de la région d’Andasibe-Mantadia est estimée à plus de 12 000 habitants. La superficie de la commune est de 362 km2 avec une densité moyenne de 34 hab/km2. Le taux d’accroissement est de 1,5% (taux de natalité : 2,17% ; taux de mortalité : 0,67%) avec un taux de scolarisation de 54%. La plupart de la population habite dans le Fokontany d’Andasibe car ce chef lieu de la commune représente environ 46,4% de la population totale alors que le Fokontany de Morafeno, le moins habité de tous les Fokontany, n’a que 9,3% de cet effectif. En moyenne, chaque ménage est composé de six personnes. L’ethnie la plus dominante dans la région est le Betsimisaraka (30%) viennent ensuite les Merina (25%) puis les Bezanozano (15%) et enfin les autres (30%) car la présence des 18 ethnies de Madagascar est notée. La population active (de 15 à 60 ans) représente environ 61% de la population totale de la Commune rurale d’Andasibe. II-42. Milieu économique Les populations de la commune d’Andasibe vivent aux dépens des activités Agricoles (agriculture, élevage, pêche…) et de la forêt (exploitation forestière, exploitation minière et les activités touristiques). II-421. Activités agricoles L’agriculture est la principale occupation de la population locale. La riziculture occupe la première place parce que la superficie occupée est de 900 ha sur les 2000 ha cultivables. Ils pratiquent à la fois la riziculture sur tavy et sur bas-fond. Le rendement est encore faible car il ne dépasse pas 1t/ha selon nos enquêtes. D’après les explications des paysans, ceci est dû à la difficulté d’approvisionnements en intrants agricoles qui sont trop cher pour eux. Les cultures vivrières de maïs, de légume, de tubercule comme les gingembres et les maniocs sont aussi pratiquées dans la région. Les rendements de ces derniers ne sont pas aussi assez élevés car ils sont cultivés sur des terrains défrichés.

Elevage Cette activité est généralement pratiquée sous forme extensive dans la commune. L’élevage bovin occupe la première place avec un effectif de 506 pour 5 éleveurs ; vient ensuite l’aviculture avec un cheptel de 3.500 pour 150 aviculteurs. Les produits servent à assurer les besoins régionaux (alimentation et commercialisation). II-423. Pêche La pêche se pratique sous forme traditionnelle, les matériels utilisés sont encore la canne à pêche et la nasse. Cette activité sert pour la consommation familiale ou pour la vente pour assurer les besoins de la famille. Cette activité est pratiquée le long de la rivière de Sahatandra. II-424. Exploitation forestière De manière licite ou non, vu que le bois est la ressource la plus abondante dans la région, l’exploitation forestière a toujours existé. Après le départ des gérants du Complexe Industriel de Bois d’Andasibe ou CIBA3 et MAZAVASOA, la commune compte environ 20 exploitants légaux. L’exploitation illicite de bois persiste encore car la plupart des ex-bûcherons de ces sociétés d’exploitation continuent encore à exploiter. II-425. Exploitation minière L’exploitation de graphite de Tsaravonena est assurée par deux grandes sociétés : l’entreprise IZOUARD sise à Falierana et LLOUYS à Andasifahatelo. L’exploitation se fait par décapage des latérites rouges qui entraîne une dénudation assez importante du sol. Les produits, évaluées à 2000t/an sont destinées à l’exportation. (RAKOTO RATSIMBA, 2004). L’installation du projet d’exploitation de minerais de Cobalt et de Nickel DYNATEC à Ambatovy constitue aussi une source d’emploi pour les habitants aux alentours.

Activités touristiques L’activité écotouristique est très développée dans la région. L’existence des 7 sites touristiques comme la Reserve Spéciale d’Indri indri, le Parc National de Mantadia, la Station Forestière Analamazaotra, le Marais de Torotorofotsy, la Reserve privée de Vakôna, la forêt de Maromizà et la forêt de Vohimana attire beaucoup de touristes aussi bien nationaux qu’internationaux. L’accès facile à la région est aussi un atout pour la région. Le nombre de touristes peut varier d’environ 7 000 à 25.000/an (selon le climat et la politique : cyclones, grèves, sécurité…) et un touriste séjourne environ 2,5 jours en moyenne selon nos enquêtes auprès de l’ANGAP.

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Table des matières

Résumé
Abstract
GLOSSAIRE
LISTE DES ABREVIATIONS
TABLE DE MATIERE
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES FIGURES.
LISTE DES CARTES
LISTE DES ANNEXES
LISTE DES PLANCHES PHOTOGRAPHIQUES
CHAPITRE I : INTRODUCTION
I-1. Généralité
I-2.Problématique
I-3. Finalité et objectifs de l’étude
CHAPITRE II: PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE
II-1-Localisation
II-2- Milieu physique
II-2.1- Climat
II-2.2- Géomorphologie et hydrographie
II-2.3- Géologie et pédologie
II-3- Milieu biologique
II-3.1- Flore et végétation
II-3.2- Faune
II-4- Milieu socio-économique
II-41. Démographie
II-42. Milieu économique
II- 43. Infrastructures
CHAPITRE III : METHODOLOGIE DE TRAVAIL
III-1- Rappel de la problématique
III-2- Finalité et objectifs spécifiques de l’étude
III-3- Présentation de la méthodologie de travail
III-3.1- Investigation bibliographique
III-3.2- Enquête socio-économique
III-3.3 Etude cartographique
III-3.4- Inventaires
III-3.5 Etude de l’habitat
III-3.6.- Traitement des données
III-3.7- Evaluation des menaces pesantes sur l’habitat et sur chaque espèce cible
III-3.8. Déclin futur
III-4. Limites du travail
III-5. Résumé de la méthodologie
CHAPITRE IV : RESULTATS ET INTERPRETATIONS
IV-1- Généralités sur les orchidées
IV.1.1-Caractères morphologiques de la plante
IV.1.2- Classification
IV-2. Description des espèces
IV.2.1.Genre Angraecum
IV.2.2- Genre Jumellea
IV-3. Caractéristiques de l’habitat des espèces cibles
IV-3.1.Analyse verticale : Profil structural
IV.4 – Résultats d’inventaire des orchidées
IV.4.1.Localisation des lieux d’inventaire au sein de la zone d’étude
IV.4.2.Abondance en orchidées
IV.4.3.Richesse en orchidées
IV.4.4.Etude de la régénération naturelle
VI.5- Menaces, pressions et futur déclin des espèces cibles
VI.5.1.Menaces et pressions sur l’habitat
VI.5.2.Menaces sur les spécimens
VI.5.3. Analyse des pressions
VI.6. Futur déclin et risque d’extinction des espèces cibles
VI.6.1.Pour Angraecum teretifolium
VI.6.2. Pour Angraecum viguieri
VI.6.3.Pour Jumellea gracilipes
VI.6.4. Proposition de révision des statuts des espèces cibles
CHAPITRE V : STRATEGIE DE CONSERVATION ET PLAN DE GESTION
V-1. Axe d’orientation I : Réduction des pressions et développement de l’économie locale
V-2. Axe d’orientation II : Protection de l’habitat naturel : conservation « in-situ » des espèces
V-3. Axe d’orientation III : Conservation « ex-situ »
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE

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