Généralités sur les mouches des fruits

Généralités sur les mouches des fruits

Systématique

Les Tephritidae frugivores encore appelés mouches des fruits représentent environ 38% de la famille des Tephritidae (White and Elson-Harris, 1992). Selon ces derniers, ces mouches comptent 4000 espèces (réparties dans 500 genres) dont 250 sont d’importance économique Les larves de ces mouches se développent dans les fruits charnus, mais quittent habituellement ces derniers sans causer de dommages aux graines (Wilson et al., 2012).

Morphologie

Comparé aux genres Bactrocera et Dacus, les Cératites sont petites, ont des taches ou des bandes sur les ailes et un scutellum bombé tacheté de jaune et noir (Drew et al., 2005). La présence d’au moins trois taches noires sur le scutellum ainsi que d’une tache alaire isolée, entourée d’un ellipsoïde noir, sont les deux principaux critères de différenciation des cératites par rapport aux autres genres(Vayssières et al., 2008b) .

Biologie et dégâts
Au cours de sa vie, l’adulte aura à répondre à deux motivations : l’alimentation et la reproduction. La prise alimentaire permet d’assurer une bonne reproduction (Robinson et al 1989). Après s’être accouplée, la femelle insère ses œufs au moyen d’une tarière dans le tissu des fruits hôtes, à quelques millimètres de profondeur (White and Elson-Harris, 1992). Les œufs donnent naissance à des larves de type asticot qui consomment la pulpe du fruit (Etienne, 1982). Les bactéries présentes à la surface des fruits constituent en outre une bonne source de protéines (White et Elson-Harris 1992). A la fin du troisième stade larvaire, la larve quitte le fruit et tombe au sol. En fin de développement larvaire, son tégument se durcit pour former une pupe. Ce stade a une durée d’une à deux semaines selon les conditions climatiques. Après l’émergence des adultes, quelques jours à une semaine sont ensuite nécessaires pour permettre la maturation sexuelle (Christenson and Foote, 1960) .

Les piqûres (piqûres de ponte, alimentaire ou probatoire) sont à l’origine des dégâts sur les fruits. Elles entraînent la détérioration du fruit puis sa chute et le rendent impropre à la consommation. Au départ, la piqûre se traduit par une décoloration autour du point d’impact, témoignant de l’entrée de divers pathogènes (champignons ou bactéries) par la blessure. Dans le cas d’une piqûre de ponte, le fruit abrite une population larvaire qui se développe rapidement au détriment de sa pulpe. Une fois le fruit au sol, dans la plupart des cas, une faune secondaire constituée essentiellement de Drosophilidae et de Nitidulidae achève généralement de le faire pourrir et disparaître.

Plantes hôtes

Les plantes-hôtes des mouches des fruits sont celles dont les fruits servent de support de ponte et de développement des larves. Chez la majorité des espèces de Dacinae, les plantes-hôtes semblent être des sites servant aussi bien pour l’alimentation, l’accouplement que l’oviposition (Fletcher, 1987). D’après les travaux de (Ndiaye, 2009), dans la zone des Niayes, certaines espèces de mouches des fruits sont retrouvées dans plusieurs espèces de plantes. L’étude de Ndiaye a révélé une présence de Bactrocera dorsalis sur 58 plantes fruitières existantes dans les vergers dont 24 variétés de manguier (Mangifera indica), l’anacadier (Anacardium occidentale), le câprier (Capparis tomentosa), le jujubier (Ziziphus mauritiana var. Gaula), le goyavier (Psidium guajava), le cerisier de Cayenne (Eugenia uniflora), le corossolier (Annona muricata), (Kedrostis hirtella), le papayer (Carica papaya), le dimb (Cordyla pinnata), le dattier (Phoenix dactylifera), le sapotillier (Achras sapota), les agrumes dont 21 cultivars. Ces plantes appartiennent aux familles des Anacardiacées, des Capparidacées, des Rhamnacées, des Myrtacées, des Annonacées, des Cucurbitacées, des Caricacées, des Césalpiniacées, des Palmacées, des Sapotacées et des Rutacées. L’espèce Ceratitis cosyra a été abondamment présente dans la mangue, la câpre et le dimb.

L’espèce Ceratitis capitata a été rencontrée dans le piment, le poivron, la câpre et les agrumes. Les espèces Bactrocera cucurbitae et Dacus sp., bien qu’étant nombreux sur les fleurs du jujubier Gaula ont été extraits des baies de Cucurbitacées comme Kedrostis hirtella, Momordica balsamina, Cucumus sativus, Cucumus melo var. Agrestis et Citrullus lanatus .

Ecologie des Tephritidae

La distribution et l’abondance des espèces de Tephritidae sont structurées de façon importante par différents facteurs abiotiques et biotiques. Les principaux facteurs pouvant affecter la distribution et/ou la compétition chez les Tephritidae sont la température, l’humidité, le fruit hôte et les ennemis naturels.

Les facteurs abiotiques

La température a une influence très importante sur le développement et la survie des Tephritidae. Selon Fletcher (1987), en général, le développement des stades immatures des mouches des fruits peut se dérouler sous une température comprise entre 6 et 30°C (Fletcher, 1987) (Vayssières et al., 2008a). En dessus des températures maximales de croissance (26 et 30°C) les taux de développement des mouches des fruits décroissent considérablement. Par exemple, à Hawaii, si B. dorsalis domine sur la quasi-totalité de l’île, C. capitata subsiste dans les hauteurs de l’île (Debach, 1966). En conditions expérimentales au laboratoire, une baisse de l’humidité relative rallonge la durée de développement des stades immatures. En effet, (Tsitsipis and Abatzis, 1980) ont observé que chez B. oleae la durée d’incubation des œufs à 20°C pouvait augmenter de 84 à 102 heures lorsque l’humidité relative décroît de 100 à 75%. Toutefois, en conditions naturelles, l’influence de l’humidité sur le stade embryonnaire et les stades larvaires est certainement davantage modulée par le fruit hôte que par les conditions climatiques (Duyck, 2005). Mais, une faible humidité relative entraine généralement une forte mortalité des pupes dans le sol et réduit par conséquent le taux d’émergence des adultes. (Neilson, 1964), a montré qu’à une humidité relative inférieure ou égale à 60%, le taux de survie des nymphes chez Rhagoletis pomonella Walsh était pratiquement nul. Un sol sec peut entrainer la dessiccation des pupes et provoquer une forte mortalité des adultes nouvellement émergés (Bateman, 1972).

La compétition inter et interspécifique

La compétition est l’interaction qui s’établit entre deux ou plusieurs organismes pour l’utilisation d’une même ressource (lumière, eau, éléments nutritifs) lorsque la demande dépasse les disponibilités. Cette interaction entraine la réduction de la survie, de la croissance, et de la fécondité individuelle (Bruand et al., 1996). L’intensité de la compétition entre les larves au sein du fruit hôte est fonction de leur densité. Cette compétition peut être par interférence ou par exploitation. La compétition par exploitation se produit lorsque les ressources sont insuffisantes pour les larves (Pianka and Pianka, 1976) La ressource utilisée par certaines larves réduit sa disponibilité pour les autres. Cependant, dans la compétition par interférence, certaines larves, par leur comportement privent d’autres l’accès à la nourriture. Cette interférence entre les larves peut se manifester par des attaques physiques, par du cannibalisme ou par la suppression physiologique des autres larves (Duyck, 2005). Chez la plupart des Dacini, la compétition par exploitation peut se produire dans une certaine mesure lorsque la densité larvaire par fruit augmente entrainant ainsi la réduction de la taille des nymphes et adultes résultant (Fletcher, 1987). Les femelles de petite taille ont moins d’ovarioles et par conséquent une fécondité plus faible. La compétition interspécifique peut entrainer le déplacement d’une espèce par une autre. L’espèces B. dorsalis a déplacé l’espèce C. capitata en plusieurs endroits de Hawaii probablement à cause des interactions entre les larves (Keiser et al., 1974). De même, en Afrique, l’espèce B. dorsalis a déplacé probablement les espèces indigènes de genre Ceratitis (Vayssières et al., 2005).

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Table des matières

INTRODUCTION
CHAPITRE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE
I.1. Généralités sur les mouches des fruits
I.1.1. Systématique
I.1.2. Morphologie
I.1.3. Biologie et dégâts
I.1.4. Plantes hôtes
I.1.5. Ecologie des Tephritidae
I.1.5.1. Les facteurs abiotiques
I.1.5.2. Les facteurs biotiques
I.1.5.3. La compétition inter et interspécifique
I.2. Les méthodes de luttes contre les Tephritidae
CHAPITRE II : MATERIEL ET METHODES
II.1. Présentation de la zone d’étude
II.2. Matériel et méthodes
II.2.1. Le Matériel
II.2.1.1. Le matériel végétal
II.2.1.2. L’entomofaune
II.2.2. Méthodes d’étude
II.2.2.1. Au terrain
II.2.2.2. Au laboratoire
II.3. Analyses statistiques
CHAPITRE III : RESULTATS ET DISCUSSION
III.1. RESULTATS
III.1.1. Diversité des auxiliaires des mouches des fruits
III.1.1.1. Diversité des prédateurs
III.1.1.2. Diversité des parasitoïdes
III.1.2. Diversité des autres insectes
III.1.3. Le mode de maintien des populations de mouches des fruits en dehors de la période de production de la mangue
III.1.3.1. Dynamique des émergences
III.1.3.2. Fluctuation des populations des principales espèces de Tephritidae
III.1.4. Analyse de la biodiversité des différentes localités
III.1.4.1. Diversité Alpha
III.1.4.2. Diversité Beta
III.2. DISCUSSION
CONCLUSION ET PERSPECTIVES
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
SITE WEB
www.faosatat.com
ANNEXES

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